L’ancien ministre du Budget se serait fait livrer à deux reprises 10 000 euros en espèces. Ces révélations ont lieu au moment où Jérôme Cahuzac est renvoyé en correctionnelle.
Alors que Jérôme Cahuzac vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour fraude fiscale, le site L’Obs révèle que l’ancien ministre du Budget aurait reçu deux fois 10 000 euros en espèces dans les rues de la capitale.
En 2010 et 2011, l’ex-ministre aurait effectué à deux reprises des retraits en liquide depuis son compte caché en Suisse. L’argent lui aurait ensuite été remis en main propre par « un intermédiaire de confiance ». Les 10 000 euros lui auraient été livrés lors « d’un rendez-vous dans la rue » à Paris après qu’il a appelé sa banque suisse et donné son nom de code, « Birdie », un terme de golf. Ce genre de pratique est répandu chez les détenteurs de compte non déclarés, comme le rapporte l’hebdomadaire. Pour éviter de devoir passer la frontière pour se rendre en Suisse, ils préfèrent passer commande en contactant leur gestionnaire de compte. Les sociétés de « passeurs » en Suisse sont très sollicitées
En avril 2013, Jérôme Cahuzac avait reconnu s’être fait livrer du cash
Toujours d’après L’Obs, « la somme réclamée est apportée sous 24 ou 48 heures par un livreur d’une société spécialisée et rémunérée par commission ». En avril 2013, Jérôme Cahuzac avait reconnu s’être fait livrer du cash face aux juges. Il avait alors prétendu avoir des « charges familiales » à régler. Les juges Le Loire et Van Ruymbecke considèrent cependant que « cette remise d’espèces témoigne d’un savoir-faire et de la pérennité d’un dispositif permettant de rendre des services à un client constituant des actes de blanchiment ».
Renvoi pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale
L’affaire Cahuzac avait été révélée par Mediapart fin 2012. L’ancien ministre avait avoué posséder un compte non déclaré et avait dû quitter ses fonctions au sein du gouvernement. Les juges d’instruction ont récemment signé son renvoi pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. L’ancien membre du gouvernement devra également s’expliquer après avoir menti dans sa déclaration de patrimoine. La date du procès n’est pas encore connue.