Quand Manuel Valls prend l’avion aux frais de l’État pour aller voir un match de foot
Notre Premier ministre n’a même pas songé à rencontrer un ministre allemand pour donner une justification politique ou européenne à son aller-retour. Voir la finale de Ligue des champions Juventus-Barcelone, tel était son bon plaisir, pourquoi s’en priver ? Entre le caprice et la décence, Valls a fait le (mauvais) choix…
Trahisons criantes
En France (outre-mer inclus), il y a désormais 5 640 000 personnes qui recherchent un emploi. Une large partie d’entre elles n’ont même pas les moyens de s’offrir une place dans le stade de leur ville ou de leur village pour applaudir leur équipe préférée. Qu’elles se consolent ! Le Premier ministre parade à Berlin pour la compétition la plus courue du continent qui met aux prises une équipe italienne avec une équipe espagnole. Le peuple n’a plus de pain, mais fort heureusement son chef de gouvernement peut se goberger de brioche. Arrêtons de nous plaindre !
Ni lui ni le président de la République n’ont déployé tant d’efforts en début de semaine pour endosser la progression inexorable du chômage. Le couple de l’exécutif n’a pas son pareil pour se dérober quand on lui tend le miroir de ses promesses non tenues, de ses engagements moraux jadis proclamés qui sonnent aujourd’hui comme autant de trahisons criantes. Et il n’aime pas qu’on lui fasse la leçon : au congrès du PS de Poitiers où il avait trouvé le temps de prononcer un discours, le Premier ministre s’agaçait que des journalistes s’étonnent de l’opportunité de ce déplacement. Faut-il avoir à ce point perdu le sens des réalités ? Manuel Valls se souvient-il que le général de Gaulle payait de sa poche l’électricité des appartements privés de l’Élysée ? Que son épouse achetait elle-même les produits qu’elle servait à la table du dîner familial ?
Lent déclassement de notre pays
Au moins, le chef du gouvernement aura-t-il eu la satisfaction de voir l’équipe de son coeur devenir championne d’Europe. Une coupe qu’il rangera dans son armoire aux côtés d’autres trophées qu’il a fait gagner à la France. Grâce à monsieur Valls, nous sommes champions d’Europe dans des sports très enviables : les taux de prélèvement obligatoire, l’endettement net de notre pays, l’investissement, la productivité, l’apprentissage des langues étrangères… Et dans tant d’autres disciplines qui, si elles étaient olympiques, nous assureraient une place enviable aux tableaux des médailles. Pour Manuel Valls, l’important n’est pas de gagner mais de participer au lent déclassement de notre pays. Mission accomplie !