La question des “réfugiés” et la situation économico-sociale.
Par Abdou Rasmouki pour news360x
Au delà de la propagande émotionnelle nourrie par la photo d’un enfant mort noyé et que la mer a rejeté sur une plage turque, nous allons décrypter de manière raisonnable la question des migrants, appelés aussi “réfugiés”. Tandis que la majorité des citoyens européens prônent l’accueil massif de ces milliers de personnes “fuyant la guerre”, nous pensons plutôt que cet évenement est une catastrophe pour le Vieux continent.
L’immigration méditerranéenne
Depuis les Printemps arabes, la destruction de l’Etat libyen et le chaos qui règne dans les pays arabes en général, le nombre de migrants traversant la méditerranée pour rejoindre l’Europe n’a cessé d’augmenter au point d’atteindre plus de 600.000 personnes en 2014 (chiffres eurostat). Nous assistons donc à une masse considérable de personnes demandant l’asile, dans des quantités telles que la situation est devenue ingérable dans des pays comme la Grèce ou la Hongrie. Cependant, il faut savoir que la majorité de ces “migrants” que l’on qualifie également de “réfugiés de guerre” sont en réalité des immigrés économiques, c’est à dire qu’ils cherchent la prospérité sur le continent européen. Nulle surprise donc de constater que leurs destinations finales sont l’Allemagne, la France ou la Belgique, et que les pays comme l’Italie ou la Grèce ne sont que des intermédiaires.
Population totale de l’UE (immigrés compris)
Source : eurostat
Source : eurostat
Par la même occasion, et sur une échelle plus grande, la population européenne n’a cessée d’augmenter depuis l’après-guerre. Passant de 400 millions dans les années 60 à plus de 500 millions, le Vieux continent se retrouve donc confronté à des défis majeurs notamment en terme d’emploi, de paix sociale et de sécurité intérieure.
Les “réfugiés” au sein de l’économie européenne
Sans compter l’opinion générale -mais qui est tout de même divisée- qui serait favorable à l’accueil de ces “réfugiés”, il y a également le patronat qui se déclare en faveur de cette immigration massive. Le “patron des patrons” allemand déclare notamment : “Nous sommes depuis longtemps un pays d’immigration et nous devons le rester”[1]. Effectivement, une main d’oeuvre peu qualifiée et qui sera sous-payée est une aubaine pour le patronat allemand. C’est ainsi que le chef d’Etat en personne, Angela Merkel, a plaidé pour un accueil massif des “réfugiés” et a justifié sa politique pro-immigration en ces termes : “Ce que nous vivons est quelque chose qui va continuer de nous occuper dans les années à venir, nous changer, et nous voulons que le changement soit positif et nous pensons que nous pouvons y arriver”[2].
Proportion d’hommes parmis les “migrants” (2014).
Source : eurostat
De même en France, le milieu patronal reste enthousiaste à une augmentation des flux migratoires car certains postes dans l’artisanat restent vacants et face à une population qui vieillit et un taux de natalité faible, l’économie se doit de “remplacer” les sortants par des entrants. Cependant dans le cas français, nous savons la tentation que peuvent avoir certaines familles de profiter des privilèges sociaux accordés par l’Etat français au lieu d’occuper un poste de travail. Notons tout de même que dans le flux migratoire qui s’est déversé sur l’Europe cette année, une grande proportion sont des hommes seuls, ce qui conforte l’idée d’une immigration économique plutôt qu’un déplacement de population dû à la guerre.
La montée des tensions sociales
Cette situation conduit inévitablement à des tensions entre la population déjà installée ou dite “de souche” et les dits-migrants. Plus encore, on constate une exaspération au sein des immigrés classiques et les “réfugiés”, étant donné que les premiers doivent faire une batterie de démarches afin d’acquérir leurs droits et que les derniers ont la porte ouverte au territoire et à leur installation.
Une partie non-négligeable de la population rejette donc ces migrants au motif qu’ils ne font qu’aggraver une situation qui est déjà assez grave comme ça. En Allemagne, certaines familles modestes ont été sommées de partir de leurs maisons de fortune pour qu’il y soit construit de nouveaux logements pour accueillir les migrants[3]. De même qu’en France il a été prévu de construire plusieurs logements alors que depuis des années il y a une pénurie et que le gouvernement avait annoncé un plan de construction de 500.000 nouveaux logements et qu’il n’a pas été atteint[4].
Qui est derrière la “crise des réfugiés” ?
Au final, ce battement de tambours médiatique ne sert qu’à faire accepter à la population civile une situation qui semble avoir été prévu depuis un certain temps déjà. Lorsque Ulrich Grillo, le président de la Fédération de l’industrie allemande demande 800.000 travailleurs immigrés en plus, on peut douter de son honnêteté lorsque par la même occasion il participe au battage médiatique lié à la crise actuelle. Et comme lors de toutes les crises, les seuls tireront profit de la situation seront les multinationales et leurs actionnaires.
[1] : Le patronat veut plus de réfugiés, Les Echos, 23 décembre 2014.
[2] : Merkel : l’afflux de migrants va changer l’Allemagne, BFMTV, 07 septembre 2015.
[3] : Allemagne : des pauvres expulsés pour accueillir des immigrants, YouTube, 06 septembre 2015.
[4] : Immobilier : la construction de logements s’effrite, Challenges, 16 mai 2014.