Il n’y a plus de débat : l’esclavage c’est l’avenir !
Posté par calebirri le 11 novembre 2015
S’ils veulent faire de nous des esclaves, ce n’est pas pour nous faire du mal ; ni même parce qu’ils sont méchants… mais tout simplement parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement dans le cadre de pensée qui les a construit. Ils ont fini par intégrer que certains hommes sont faits pour commander et d’autres pour obéir, qu’il n’y en a pas assez pour tout le monde et que seuls les meilleurs survivront ; et puis surtout que certains hommes valent moins que d’autres.
Comment en sont-ils arrivés là ? il suffit de regarder le monde autour de soi, et le comportement de chacun selon sa position : pour les dirigeants, qui sont responsables de la misère et de la pollution par leur recherche constante de plus grands profits, ils veulent se persuader qu’ils « aident » les populations défavorisées en leur « offrant » un travail ; et pour les futurs esclaves, qui sont responsables d’entretenir cette misère et cette pollution par leur consommation, ils se laissent aller à croire que grâce à eux, « au moins ils ont un travail ».
Sauf que les conditions de travail offertes aux étrangers sont scandaleuses et que les Français sont loin de pouvoir s’aligner… et pour cause, puisque ces gens sont traités moins bien que des esclaves. Il n’est pas difficile de constater à quel point les pays les moins démocrates sont les plus rentables, jusqu’à faire dire à certains que l’économie est polluée par la démocratie… ce qui par ailleurs est tout à fait juste puisque la démocratie (la vraie) est incompatible avec le capitalisme. Ce qui n’est pas le cas de la dictature.
Et « puisque la démocratie empêche le capitalisme, supprimons la démocratie » (enfin ce qu’il en reste !). Voilà à quelles pensées sont réduits les dirigeants de nos belles Nations…. Des infos compromettantes sortent à cause d’internet ? Contrôlons-le ! Les chômeurs coûtent trop cher ? Faisons-en des auto-entrepreneurs… ou des esclaves !
Et il s’avère qu’en matière de rentabilité l’esclavage n’a pas de concurrent… Mais attention, le monde a changé : il n’est aujourd’hui plus nécessaire de maintenir son escalve en vie, ou ne serait-ce qu’en bonne santé : il paraît que nous sommes menacés par la surpopulation … et désormais, en lui donnant sa misérable paye on se croit dispensé de le maintenir ne serait-ce qu’en état de travailler : un bengali en vaut bien un autre !
Puisque le capitalisme ne fonctionne pas, qu’on ne peut ni le réguler ni le laisser libre, alors il faut que ce soit la misère que l’on régule et non pas le système qui la crée : on ne sait faire que ça.
On préfère faire entrer de force la réalité dans la théorie plutôt que de la remettre en cause (la théorie).
On pourrait croire que cette manière de penser est le résultat de siècles de réflexions poussées et qu’il n’existe réellement pas d’alternative au capitalisme et aux horreurs qu’il engendre, mais c’est nier complètement la réalité : ceux qui nous disent qu’il n’y a plus de débat en France, qu’il n’y a plus d’intellectuels d’envergure se trompent lourdement. C’est justement par une sorte de paresse intellectuelle, mais pas de ceux qu’on croit : ouvrir les journaux connus, allumer sa télé officielle, consulter les réseaux sociaux les plus en vue… et s’apercevoir qu’effectivement il n’y a ni débat ni réflexion. Sauf que ce n’est pas par manque de débatteurs ou d’intellectuels qu’on ne les voit pas et qu’on ne les entend pas. C’est faute de visibilité. Quand on sait que 95 pourcents des journaux quotidiens appartiennent à quelques milliardaires on ne peut que légitimement s’interroger sur cette absence de débat : est-elle désirée par les patrons ? est-elle provoquée par des employés serviles endormis par des années de pratique de la paresse intellectuelle ? Et surtout pour quoi faire (les journaux et la presse en général n’est en général pas le plus rentable des investissements) ?
En réalité cette absence de débat est provoquée par un calcul simple mais vicieux : le capitalisme ayant entamé son retournement et « le roi étant nu« , les hommes de pouvoir ont refusé de le perdre en utilisant la crise et le terrorisme pour imposer la seule solution qui permette de le garder tout en empêchant (pour un temps au moins) ce retournement : l’esclavage encadré par un gouvernement autoritaire. La rentabilité maximum avec une compétitivité retrouvée (regardez l’Espagne qu’on cite aujourd’hui en exemple car elle crée de l’emploi depuis la baisse drastique des salaires et conditions de travail -quelle avancée…), et l’impossibilité de faire émerger l’opposition, ou même des alternatives. Il faut se rendre compte que toutes les idées de « partage » sont suceptibles de nuire à la consommation et que la plupart finissent par être rachetées et rentabilisées par des capitalistes.
En réalité ce n’est pas que nos gouvernants ne connaissent pas les solutions, mais tout simplement qu’ils n’en veulent pas ! Que ce soit pour les migrants, l’écologie ou le chômage, ils refusent de laisser s’exprimer ceux qui pensent autrement pour ne pas avoir à les affronter.
Ils préfèrent les amalgamer à la voix du FN qui devient alors le seul « contradicteur » des deux partis « institutionnels ». Ainsi ceux qui sont contre l’Europe « actuelle » se voient taxés d’être des soutiens du FN ; et même si cela n’a rien à voir on ne les écoute déjà plus. Et pour cause, le FN est un épouvantail, c’est lui « l’idiot utile » de ces deux partis. Bien que chacun de ces trois partis pense plus ou moins la même chose, sauf que chacun veut le pouvoir pour lui… et que ni le PS ni le parti les Républicains ne compte laisser le FN prendre la pouvoir. Le débat n’existe donc pas car les seuls qu’on laisse s’exprimer sont dans le même camp : celui de ceux qui préfèrent infliger à leurs concitoyens la misère et l’oppression plutôt que d’envisager le monde d’une autre manière que celle qui nous conduit peu à peu au pire.
L’objectif d’organiser un simulacre de débat est de populariser les idées du FN pour paraître ensuite plus modéré. Ils veulent nous faire croire au pire pour nous faire accepter le moins bien.
Regardez comment les choses se passent : la « vague » de migrants qui effraie l’Europe est l’occasion de fermer les frontières et de faire monter la peur des étrangers. Pour le réchauffement climatique pareil : plutôt que de remettre en cause le système qui crée les déséquilibres, on préfère apprendre à consommer « différemment », à « faire mieux avec moins ». On nous prépare peu à peu , avec des arguments du genre « il n’y en a pas pour tout le monde », à accepter le régime autoritaire qui vient tout en le justifiant par les crises qu’ils auront eux-mêmes créé par leurs comportements.
La rareté est la base du capitalisme, et le rationnement en est une conséquence.
Pourtant, nous savons tous que l’écologie, comme la démocratie, est incompatible avec le capitalisme : partout on surveille les contestataires, on lutte contre les lanceurs d’alertes, on musèle la presse et on empêche les alternatives d’émerger.
L’esclavage est l’aboutissement logique de l’aveuglement des hommes qui refusent de voir la vérité en face : ils croient sincèrement qu’il est impossible de remettre en cause le système capitaliste ; tandis qu’il est beaucoup plus simple de se passer de la démocratie. Et ce n’est que pour justifier cette pensée qu’ils en viennent à considérer que la vie de certains hommes vaut moins que celles d’autres hommes ; puisqu’il apparait que certains valent plus que d’autres, pourquoi l’inverse ne serait-il pas exact ? C’est toute la leçon du capitalisme : ce système contient en germe l’esclavage. Sans possibilité de débat.
Caleb Irri