Cet auditeur externe indépendant, chargé de veiller aux intérêts des contribuables européens, a réclamé une «nouvelle approche complète» de la façon dont l’UE utilise son argent afin d’être plus flexible en cas de besoin.
Parmi les exemples de fonds dépensés inutilement, la Cour des comptes cite des aéroports sous-utilisés qui auraient dû seulement bénéficier de la moitié des subsides européens. Ou encore ces aides distribuées en Espagne pour des terres agricoles finalement exploitées comme pistes de motocross. «Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer comme cela», a commenté Vitor Caldeira, le président de la Cour des comptes européenne, lors de la présentation du rapport aux journalistes.
«Le budget doit mieux répondre aux priorités»
Ce bilan annuel, a-t-il souligné, sort à un «moment particulièrement difficile», alors que l’UE doit affronter des «défis majeurs» comme la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale mais aussi le niveau élevé de chômage. «Il faut que le budget européen réponde mieux aux priorités stratégiques à long terme de l’Union européenne et soit capable de faire face en cas de crise», a-t-il plaidé.
Selon le rapport, le taux d’erreur dans les dépenses a légèrement baissé en 2014 comparé à 2013 : 4,4 % contre 4,5 % l’année précédente pour un budget total de 142,5 milliards d’euros. Ce taux est cependant bien plus élevé que le niveau «acceptable» qui est de 2,2 %, a relevé Vitor Caldeira.
Le poids de la crise migratoire
Les dépenses de l’UE sont sources de polémique depuis longtemps, alors que l’économie se redresse difficilement en Europe et que les partis eurosceptiques ont le vent en poupe dans de nombreux pays.
La crise migratoire pèse particulièrement sur le budget européen, les Etats membres étant confrontés à un afflux sans précédent de réfugiés et de migrants, fuyant la guerre – comme en Syrie – et la pauvreté.
Le président de la Cour des comptes européenne a pointé du doigt le peu de réactivité du système budgétaire européen face à ces crises, notamment parce qu’il est généralement planifié pour une période de sept ans. Le présent budget couvre ainsi la période allant de 2014 à 2020. «S’il y avait une approche plus flexible, on pourrait en partie résoudre la crise migratoire grâce à des fonds qui étaient prévus au départ pour autre chose», a avancé Vitor Caldeira.