Et une petite saloperie solférinienne, une !
Bernard
GENSANE
Pour faire plaisir à ses copains assureurs, un de ses frères au premier chef
(dirigeant de Malakoff Médéric et viré depuis), mais aussi pour affaiblir encore plus le système
de santé républicain, Sarkozy avait lancé le projet de mutuelles d’entreprises.
Privées, donc. Les Solfériniens lui ont naturellement emboité le pas et ont
parachevé l’esquisse.
Le 1er janvier 2016, une couverture complémentaire santé collective
obligatoire (mutuelle d’entreprise) doit être proposée par l’employeur du
secteur privé à tous les salariés, n’en disposant pas déjà, en complément des
garanties de la Sécurité sociale. Cette couverture doit être négociée avec les
« partenaires sociaux ». Si les négociations échouent, l’employeur installe, par
décision unilatérale, une couverture santé, après mise en concurrence des
assureurs.
La participation de l’employeur doit être au moins égale à 50%. Donc, celle
des employés doit être d’environ 50%. Le contrat doit proposer un panier de
soins minimum. Là où cela se corse, c’est que ces mutuelles de groupe
protègeront avec des garanties « adaptées » aux spécificités des employés. Elles
varieront donc d’une entreprise à une autre, d’une branche professionnelle à une
autre. Toujours diviser, au nom d’une prétendue équité, la classe salariale pour
mieux régner. Les cadres et les non-cadres ne seront pas forcément protégés de
la même manière.
La touche finale de cette saloperie, c’est que, jusqu’ici, le montant de la
cotisation était déduit du revenu imposable du salarié. La loi de finances de
2014 est revenu sur ce principe : la part payée par l’employeur sera désormais
imposable car considérée comme un avantage en argent à déclarer à
l’administration fiscale.
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