jeudi 10 décembre 2015

Non au « Seine-Saint-Denis bashing » (L'humanité)

Non au « Seine-Saint-Denis bashing »

Jeudi, 10 Décembre, 2015
L'Humanité
Appel collectif. Face au dénigrement dont font l’objet la Seine-Saint-Denis et ses habitants dans la campagne ­électorale des régionales, plusieurs ­personnalités s’engagent et dénoncent ce « Seine-Saint-Denis bashing » (1).
Pendant cette campagne des régionales, la droite et l’extrême droite ont usé et abusé du dénigrement de la Seine-Saint-Denis qu’ils stigmatisent et érigent en contre-modèle. Ils montrent ainsi à la fois leur profonde méconnaissance de la Seine-Saint-Denis et le mépris insupportable avec lequel ils regardent cette Seine-Saint-Denis qu’ils ne connaissent pas. Nous qui sommes impliqués quotidiennement en Seine-Saint-Denis, nous disons stop à ce « Seine-Saint-Denis bashing », qui est une insulte pour tous ceux, comme nous, qui y vivent, qui y travaillent, qui s’y engagent. Oui, la Seine-Saint-Denis affronte des difficultés économiques et sociales, mais non, elle n’est pas ce territoire fantasmé comme une jungle urbaine. La Seine-Saint-Denis, c’est un territoire de création aussi bien pour la culture, pour la solidarité que pour l’économie. La Seine-Saint-Denis, c’est une terre de mixité sociale, forte de la diversité de sa population, à l’image de la société française telle qu’elle est, loin du recroquevillement et du rabougrissement que souhaite l’extrême droite. Oui, nous croyons en l’avenir de ce département et de sa ­jeunesse que nous aimons et qui joue et jouera un rôle décisif pour la région et le Grand Paris, et qui a tout le potentiel, pour peu qu’on l’encourage, pour tirer toute l’Île-de-France vers le haut. Oui, à bien des égards, ce qui se fait en Seine-Saint-Denis aujourd’hui n’est pas un contre-exemple mais un modèle pour la société française. La Seine-Saint-Denis a besoin de l’Île-de-France, mais l’Île-de-France a aussi besoin de la Seine-Saint-Denis.
Les signataires : Hortense Archambault, Rodrigo Arenas, président de la FCPE 93, Berthet One, auteur de bande dessinée, Jean-Lou Blachier, président de la CGPME 93, Youness Bourimech, chef d’entreprise, président du club des entrepreneurs de Bondy, Patrice ­Haddad, président du Red Star 93, Gilles Lazimi, médecin à Romainville, Marie-José Malis, directrice du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, Grand Corps Malade, auteur-interprète et slameur, Jean-Marie Ozanne, libraire, réseau Folie d’encre, Ernestine Ronai, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Jean-Loup ­Salzmann, président de l’université Paris-XIII, Hibat Tabib, président de l’Afpad, Danielle Tartakowsky, présidente de l’université Paris-VIII, Patrick Toulmet, président de la chambre des métiers et de l’artisanat 93, Sylvie Vassallo, ­directrice du Centre de promotion du livre jeunesse (Salon du livre jeunesse à ­Montreuil, en Seine-Saint-Denis).