Faits divers Attaqué le soir du 13 novembre, le Bataclan était sous la menace terroriste depuis plusieurs années. Selon Le Canard enchaîné, une information judiciaire avait été ouverte en 2010 sur un projet d'attentat contre la salle de spectacle. Attaqué le soir des attentats du 13 novembre, le Bataclan était sous le coup d'une menace terroriste depuis plus de cinq ans. Dans son édition du mercredi 16 décembre, Le Canard enchaîné révèle qu'une information judiciaire avait été ouverte le 13 juillet 2010 concernant un projet d'attentat contre la salle de spectacle.
Cette menace, connue de la justice, n'avait entraîné aucune mesure de surveillance particulière jusqu'à la soirée tragique du 13 novembre où 89 personnes ont perdu la vie.
Des informations recueillies après un attentat au Caire
L'affaire remonte au 22 février 2009. Ce jour-là, un attentat au Caire, en Egypte, vise un groupe de lycéens français. L'attaque fait un mort, Cécile Vannier, une Française, et 24 blessés. Rapidement, une jeune femme, Française elle aussi, Dude Hoxha, est interpellée.
Extradée vers la France, cette dernière raconte alors aux enquêteurs que l'un de ses amis avait pour "projet de faire exploser le Bataclan". Dans son journal intime, à la date du 28 juillet 2009, la jeune femme écrit que "le patron est un juif qui finance l'armée israélienne". À cette époque des soirées de soutien à Tsahal ont effectivement été organisées dans la salle, rappelle l'hebdomadaire satirique.
"La justice française ouvre une information judiciaire et nomme un juge d'instruction chargé d'enquêter sur ce projet d'attentat au Bataclan", détaille Louis-Marie Horeau, rédacteur en chef du Canard enchaîné sur LCI. Farouk Ben Abbes, l'ami évoqué par Dude Hoxha, est mis en examen et écroué, mais faute de preuves, l'information judiciaire se termine le 14 septembre 2012 par un non-lieu. Deux ans plus tard, Me Olivier Morice, l'avocat de la famille de Cécile Vannier demande à avoir accès au dossier. Il écrit aux juges, mais se voit opposé une fin de non-recevoir.
Le 14 décembre, sur les conseils de l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, Me Morice, qui est désormais l'avocat de certaines victimes du Bataclan, demande la jonction du dossier du Caire avec l'enquête sur l'attaque du Bataclan. Car des liens existent entre les deux affaires. Farouk Ben Abbes est en effet un proche de Fabien Clain, le Français qui a revendiqué les attentats du mois dernier au nom de Daech.
Mais ce n'est pas le seul lien entre les deux affaires : Christophe Teissier, qui avait dirigé l'information judiciaire, est maintenant en charge de l'enquête sur la tuerie du Bataclan.