La mobilisation en ligne contre le projet de démantèlement du droit du travail cartonne
Un demi million de signatures ont déjà été recueillies par la pétition en ligne Loi Travail : non merci !. Une vidéo collective dénonçant ce projet de loi a également été lancée le 24 février par un groupe de youtubers, vidéastes et blogueurs [1]. Intitulée #OnVautMieuxQueÇa, elle a déjà été vue par près de 400 000 internautes en moins de 24h. Ces succès via les réseaux sociaux est la preuve de l’intérêt manifeste que suscite le projet de réforme du droit du travail initiée par la ministre Myriam El Khomri, pour laquelle le gouvernement envisage un passage en force à l’Assemblée nationale grâce à l’article 49.3. « Ces décisions vont changer nos droits et nos vies pour longtemps. Est-ce qu’on se laisse faire ou est-ce qu’on décide qu’on vaut mieux que ça ? Les politiques ne nous donnent jamais la parole, aujourd’hui il est temps de la reprendre. »
L’objectif de cette initiative ? Témoigner de son expérience au travail, raconter les moments où chacun a « culpabilisé de partir du taf à l’heure ou simplement d’être malade », ou s’est « retrouvé tout seul pour faire le boulot de trois personnes », illustrent les initiateurs de cette vidéo. Tous les témoignages audio, écrits ou vidéo peuvent être envoyés via facebook, twitter ou mail avec le hashtag #OnVautMieuxQueça.
Journée d’actions le 31 mars
Une plateforme devrait prochainement être lancée regroupant ces différents témoignages afin de « diffuser cette parole pour la mettre en valeur ». « On va leur montrer nos vies, nos rêves, ce qu’ils en ont fait, et ce qu’on ne veut plus qu’ils en fassent », résument-ils. Un programme qui préfigure peut-être une mobilisation massive dans la rue. La CGT envisage d’ailleurs une journée de grèves et d’actions le jeudi 31 mars, à laquelle pourraient se joindre les deux autres confédérations opposées au projet, FO et l’Union syndicale Solidaires. Un appel à la grève générale le 9 mars est également en train de gagner les réseaux sociaux.
Basta ! s’attellera dans les prochaines semaines à décortiquer ce projet de loi sur la réforme du travail comme nous l’avons fait lors des négociations sur la « modernisation du dialogue social » ou de l’accord national interprofessionnel. Nous continuerons à rendre compte du quotidien de travailleurs, comme celui des inspecteurs du travail à l’heure de l’austérité, d’éboueurs pris en étau entre les restrictions budgétaires des collectivités territoriales et la volonté des entreprises de faire des bénéfices, de femmes de ménage soumises à un important risque chimique, mais aussi du travail des enfants de moins en moins encadré en France malgré des risques d’accidents plus élevés. L’occasion de découvrir notre dossier « Transformer le travail ».