mardi 16 février 2016

Sur France 2, impunité pour le nucléaire, prison méritée pour les salariés de Goodyear (basta)

Sur France 2, impunité pour le nucléaire, prison méritée pour les salariés de Goodyear

« La relance du débat sur le nucléaire », proclame David Pujadas. Les écolos réclament encore la fermeture des centrales ? Pas du tout. Quand David Pujadas relance « le débat sur le nucléaire », c’est seulement celui sur la prolongation ad nauseam de la durée de vie des réacteurs. « En France, elle est fixée théoriquement à 40 ans. Certaines centrales sont déjà programmées pour 50 ans. » On n’arrête pas le progrès. « Eh bien, les Etats-Unis, premier parc du monde, viennent d’ouvrir la porte à une durée de vie de 80 ans. » C’est prometteur.
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Si le JT de France 2 est jusque dans ses omissions un fidèle porte-parole de l’industrie nucléaire (comme celui de TF1), il n’en est pas moins épris de justice (de classe ?). En témoigne le sujet consacré à une « décision de justice inédite : les huit ex-salariés de Goodyear jugés pour la séquestration de cadres dirigeants de l’usine en 2014 ont donc été condamnés à neuf mois de prison ferme », annonce David Pujadas.
Un reportage rappelle la prise d’otage des « cadres dirigeants », images d’« humiliation » incluses, recueille la réaction indignée des condamnés, passe bien vite sur la décision du ministère public de poursuivre seul la procédure (la direction a retiré sa plainte comme prévu dans un « accord de sortie de crise » signé avec les représentants des salariés). Et mentionne pour la forme les « 1 143 postes supprimés », sans s’attarder sur le sort des licenciés.
Ça se gâte forcément quand David Pujadas prononce la formule rituelle. « Et on va un peu plus loin avec vous, Jean-Paul Chapel. » Plus loin que la raison, en général. « Y a-t-il un durcissement des sanctions judiciaires dans ce type d’affaires ? » « Oui, ça s’est durci. Jusqu’à présent, les sanctions ont été très rares », déplore le spécialiste, en relevant tout de même « une, en 1997, deux mois de prison » mais c’était du sursis donc ça ne compte pas. En revanche, quand une dizaine de postiers « retiennent en otage » des cadres de la Poste en 2010, cela leur vaut d’être relaxés, « Olivier Besancenot en tête », seulement deux kidnappeurs étant condamnées à 1 500 euros d’amende mais ça ne compte toujours pas puisque c’est « avec sursis ».