Mar 15, 2016
Mes chères
impertinentes, mes chers impertinents,
C’est une bonne
nouvelle, disons-le, et à plus d’un titre, ce qui veut dire d’un point de vue
économique mais aussi de rapport de force politique et j’y reviendrai dans la
partie que je nomme “les grands pétochards qui nous dirigent” !
Revenons d’abord sur
les faits
Hier Valls annonce la
nouvelle mouture du projet de loi sur le travail avec la suppression des
mesures les plus décriées comme le plafonnement des indemnités en cas de
licenciement.
Cette idée faisait
hurler de joie les libéraux de ma famille, “enfin une bonne mesure”, sauf que
juridiquement, cette mesure était la négation même d’un principe de justice et
de morale vieux comme le monde à savoir que lorsque l’on commet un “vol”, on
doit une juste “réparation du préjudice”. Or par définition, un préjudice ne
peut pas être limité, et c’est justement dans le calcul du juste préjudice que
se fait la juste réparation et donc l’application d’un principe moral qui vient
des temps immémoriaux de l’humanité. Supprimer cette idée de réparation,
c’était évidemment ouvrir la porte à tous les abus mais, au-delà, c’était
remettre en cause la morale…
“Oui mais aux
“Zétats-zunis”, y’a pas les prud’hommes” m’expliquent les libéraux de ma
famille… “On n’est donc pas compétitif à cause de ces enfoirés, vilains, horribles,
méchants (barrez la mention inutile ou gardez-les toutes) de la CGT…” Certes,
ils n’ont pas les prud’hommes et pourtant, d’une façon très objective,
l’incertitude juridique est infiniment plus forte en Amérique qu’en France où
les indemnités se comptent très, très rarement en millions d’euros, à part pour
Bernard Tapie, sinon la culture française c’est des milliers d’euros.
Dans ce grand pays
pour l’entreprise que sont les États-Unis, les procès ruinent des milliers de
sociétés chaque année, et les coûts de justice et d’avocat sont prohibitifs.
Comprenez-moi bien :
la compétitivité est une chose globale à apprécier dans l’ensemble de
l’écosystème économique. Saucissonner la compétitivité en tranches n’a aucun
sens : c’est tout juste bon pour tondre les moutons, ce que le
gouvernement a tenté de faire afin de faire plaisir à l’Europe et au
Medef, très silencieux ces derniers temps (et il valait mieux qu’il se taise
tant il avait à gagner).
Enfin, ne regrettez
pas cette loi, elle n’aurait rien réglé. Si nous voulons régler les problèmes
de la France, nous devons avoir une vision collective et partagée de notre
avenir. Nous devons choisir collectivement, après un débat qui devra durer des
mois, ce que nous ferons croître et décroître, les économies que nous ferons et
les dépenses que nous financerons ; nous devons faire des choix forts
pour notre avenir, certes, mais le chemin que des groupes de pression veulent
nous imposer n’est ni le seul ni le bon pour notre nation qui plus que jamais à
besoin d’espoir, de grandeur mais aussi de se réapproprier les choix
politiques.
Ces grands pétochards
qui nous dirigent !
Comme je l’avais écris
et rappelé dans cet article, la Loi El Khomri n’était que la transposition dans
la loi française de demandes européennes, allez disons-le, des diktats
européens.
Or nous sommes dirigés
par des pétochards qui passent leur temps à céder à toutes les peurs.
Ils ont peur de l’Europe alors ils cèdent et passent une loi travail qui n’améliorera pas d’un pouième notre compétitivité, celle-ci étant, j’insiste, encore une fois “relative” (quand on augmente de 10 notre compétitivité et le voisin de 100, alors malgré nos efforts notre compétitivité s’est dégradée de 90).
Mais lorsque la France
entière montre qu’elle est capable de se mobiliser pour sortir dans la rue,
alors là c’est la peur viscérale de nos élites qui prend le dessus : la peur du
peuple.
Oui, tous les
gouvernements ont une peur bleue du peuple. Il faut dire qu’avec ce qu’ils nous
font subir, ils ont bien raison d’avoir peur.
Et dans toute cette
histoire, c’est sans doute la meilleure nouvelle. Le gouvernement pétoche, on
lui fait peur, et cela signifie que notre démocratie n’est pas tout à fait
morte.
Je vous laisse méditer
sur cette citation tirée du film V pour Vendetta :”Les peuples ne devraient pas avoir peur de
leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple.”
C’est ce qu’il se
passe et c’est le plus important. Ce qui m’amène à une autre considération que
je vous invite à garder dans un coin de votre esprit : lorsque le peuple de ce
pays atteindra son point de ras-le-bol suite à des décennies de gouvernance
lamentable ainsi que de petites et grandes trahisons, alors les pétochards
qui nous dirigent prendront la poudre d’escampette en quelques minutes et le
pouvoir, qui donne l’illusion de la force et de la stabilité, s’effondrera en
quelques heures. Le peuple fait plus peur que l’Europe, à bon entendeur salut !
En attendant mes chers
amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
SOURCEINSOLENTIAE