« Il va falloir déclarer au fisc la revente d’un Playmobil ! » L’édito de Charles SANNAT
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Nos dirigeants, qu’ils soient ministres,
députés ou sénateurs, ont tout simplement et depuis fort longtemps
perdu ce que l’on appelle pudiquement le “sens des réalités”.
J’attribue cette dérive de nos
mamamouchis de tous poils à leurs fréquentations assidues des palais,
des dorures, des cantines gratuites, des chauffeurs à profusion, des
salaires plantureux (bien que les intéressés s’en défendent, gagner 10
000 euros c’est plantureux dans une France de fauchés).
Bref, ils ont toujours la bonne idée
pour nous emmerder ; franchement, le fond de ma pensée, ce n’est même
pas qu’ils nous emmerdent, ils nous font chier ! Alors que le Normal 1er
benêt-béat pour qui la France-va-mieux nous la joue “ravi de la
crèche”, je vous rappelle donc que notre grand chambellan élyséen nous a
parlé pendant de longs mois de “choc de simplification”.
Pour nous simplifier la vie, et nous
faire chier dès le 1er euro – car rien ne doit échapper à leur rapine
officielle et institutionnalisée (si ce n’est une bonne part de leurs
émoluments d’élus qui échappent directement ou indirectement à la
fiscalité qu’ils sont si prompts à faire appliquer avec toute la rigueur
de la loi aux sans-dents que nous sommes) –, nos sénateurs dans leur
infinie sagesse ont décidé de passer l’amendement le plus crétin, le
plus imbécile, le plus débile, que dis-je, le plus con de l’année !
Si madame Michu revend le camion de pompier Playmobil d’occase sur eBay, il faut le déclarer au fisc !
Voilà leur idée géniale. Il faut de toutes les façons vous taxer jusqu’à ce que nous en crevions tous dans une espèce d’hystérie collective à l’impôt, à la taxe.
Voilà leur idée géniale. Il faut de toutes les façons vous taxer jusqu’à ce que nous en crevions tous dans une espèce d’hystérie collective à l’impôt, à la taxe.
Les brocantes ? Taxées !
La location de votre voiture une ou deux fois l’an ? Déclarée au fisc !
La location de votre appart via une plateforme ? Idem.
La vente des jouets du gosse sur Le Bon Coin ? Idem !
Bref, l’idée de cet amendement, c’est
que rien de ce qui transite par les plateformes Internet dites
“collaboratives” n’échappe aux fins limiers de Bercy !
D’où une idée géniale qui serait
d’installer Le Bon Coin à Panama… comme savent si bien le faire nos
grands mamamouchis lorsqu’il s’agit de leur propre pognon ! Remarquez,
si Cahuzac avait un compte en Suisse, il n’a sans doute pas besoin de
revendre ses bricoles sur Internet ou à la brocante de son village.
Au bout du compte, l’administration
fiscale pourrait fixer un seuil (en gros 2 000 à 3 000 euros par an) de
ce que l’on a le droit de revendre avant de se faire taxer aux BIC….
Oui, les bénéfices industriels et commerciaux à coup de vente de Playmo
d’occase. Je vous assure, la classe politique française est l’une des
plus fortes au monde pour faire les poches de son peuple, et comme il
faut que les profs des écoles votent bien pour Hollande l’année
prochaine, et que la démagogie n’étouffe plus personne, ils arrosent
toutes leurs “clientèles” traditionnelles avec du pognon qu’ils n’ont
absolument pas et qu’il faudra bien venir chercher dans vos poches !
Je n’ai rien contre l’augmentation des
profs ou des instits… mais vu que c’est moi qui paye, j’aimerais bien
que l’on me demande mon avis quand même…
Que dit-exactement cet amendement ?
“Tout opérateur de plateforme en ligne,
qu’il serve ou non d’intermédiaire pour le paiement, devra transmettre
annuellement à l’administration fiscale toute une série d’informations
sur les activités de chacun de ses utilisateurs « présumés redevables de
l’impôt en France :
1° Pour une personne physique, le nom, le prénom et la date de naissance de l’utilisateur ;
2° Pour une personne morale, la dénomination, l’adresse et le numéro Siren de l’utilisateur ;
3° L’adresse électronique de l’utilisateur ;
4° Le statut de particulier ou de professionnel caractérisant l’utilisateur sur la plateforme ;
5° Le montant total des revenus bruts perçus par l’utilisateur au cours de l’année civile au titre de ses activités sur la plateforme en ligne, ou versés par l’intermédiaire de celle-ci ;
6° La catégorie à laquelle se rattachent les revenus bruts perçus ;
7° Toute autre information définie par décret, à titre facultatif ou obligatoire.”
2° Pour une personne morale, la dénomination, l’adresse et le numéro Siren de l’utilisateur ;
3° L’adresse électronique de l’utilisateur ;
4° Le statut de particulier ou de professionnel caractérisant l’utilisateur sur la plateforme ;
5° Le montant total des revenus bruts perçus par l’utilisateur au cours de l’année civile au titre de ses activités sur la plateforme en ligne, ou versés par l’intermédiaire de celle-ci ;
6° La catégorie à laquelle se rattachent les revenus bruts perçus ;
7° Toute autre information définie par décret, à titre facultatif ou obligatoire.”
Une super idée pour rendre les choses simples !
L’idée c’est que tout soit déclaré au
fisc. Dans leur immense intelligence, nos sénateurs, qui n’ont juste
aucune idée du fonctionnement d’Internet dont ils ne se sont jamais
servis, sont en train de nous pondre une usine à gaz dont seule la
France a le secret.
Oui, il va falloir tout déclarer. Par
exemple sur Le Bon Coin, on met une annonce, mais Le Bon Coin ne sait en
aucun cas si la vente a été faite et à quel prix. Alors que déclarer au
fisc ? le prix de vente ? Et que va faire le fisc de cette donnée ?
Venir vous contrôler et faire
l’inventaire du nombre de Playmo dans la cave pour être sûr que vous
n’en avez pas revendu un ou deux, payés en espèces, ce qui confinerait
au terrorisme fiscal ? Que dis-je, à la plus haute des trahisons
patriotiques alors qu’au même moment, Thévenoud siège toujours à
l’Assemblée nationale ?
Au-delà, pour les autres plateformes et
alors que la crise économique est une réalité pour les Français, pouvoir
arrondir ses fins de mois c’est important.
J’irai même plus loin : nos dirigeants
doivent impérativement laisser libre court à une certaine quantité
d’économie informelle. C’est indispensable car l’État ne peut pas tout,
loin de là, et dans les années qui viennent compte tenu de notre
endettement, l’État pourra et peut déjà de moins en moins.
Dans ce pays, tout est interdit !
Nous avons donc un problème de
croissance ! La réponse unanime des crétins qui nous dirigent, et qu’ils
soient de droite ou de gauche, est de nous expliquer qu’il faut “plus
de flexibilité”.
Il ne viendrait à l’idée d’aucun des ânes qu’il nous faut surtout plus de liberté.
Installer un abris jardin ? Autorisation et taxation dès le 1er m² !
Ouvrir un restaurant ? Appliquer les
normes ERP (établissement recevant du public), autant vous dire qu’il
vous faut 500 000 euros sinon vous n’avez aucune chance de passer les
commissions de sécurité.
Construire un logement ? Tous les
appartements de tous les étages doivent être accessibles à tous les
handicapés… certes ! Sauf que les coûts sont prohibitifs et que l’on ne
construit plus assez, tellement les normes d’accessibilité et
environnementales sont devenues étouffantes.
Bref, si vous voulez faire quoi que ce
soit, y compris passer de la musique à une fête de famille, c’est
interdit car là aussi il faudra remplir le formulaire de la SACEM et
payer les taxes correspondantes…
Alors oui, effectivement, il n’y a plus
de croissance, mais c’est normal et sans espoir car la croissance ne
provient que de l’initiative personnelle, et l’initiative est la fille
d’une idée qui s’appelle “liberté”.
Dans notre pays, nous nous faisons
confisquer progressivement toutes nos libertés par une caste de grands
fous furieux. C’est aussi pour cela que des milliers de concitoyens
fuient ce pays.
La France est devenue un pays étouffant,
sans liberté, en état d’urgence, au fonctionnement communiste, au
politiquement correct ahurissant, entraînant tout son peuple dans une
immense dépression collective… sauf pour son président, pour qui la vie,
à titre personnel, n’a jamais été aussi belle !
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT