dimanche 26 juin 2016

Ceux qui font : A Trébédan (Bretagne) « l’école qui recolle » (les brind'herbes engagés)


Avec son équipe, une institutrice a soudé un village autour de la rénovation de l’école publique, à la fois écologique et artistique. Premier volet de notre série « Ceux qui font ». Sur la place de la mairie de Trébédan (Côtes-d’Armor), 400 habitants, le bâtiment tranche avec les traditionnelles maisons de granit du pays de Dinan. De larges baies vitrées orientées sud, des murs de couleurs vives et, devant la grille, d’immenses sculptures de bois brut, posées là comme par le ressac. Conçues par la designer Matali Crasset comme des traits d’union entre le village et l’école publique, elles signent l’originalité du lieu. Quand elle raconte l’histoire, Nolwenn Guillou n’utilise quasiment jamais le pronom je. Dans sa grammaire personnelle, la directrice de l’école conjugue plus facilement le pluriel que le singulier. « Cette école, c’est avant tout un travail d’équipe », prévient-elle. A Trébédan, les trois maîtresses sont formées à la pédagogie Freinet et partagent la même vision d’une école ouverte sur le monde où l’on apprend à coopérer comme on apprend à lire.


« Montrer l’exemple » Nolwenn Guillou et Valérie Ronsoux ont débarqué les premières, Manuela Armand les a rejointes cinq ans plus tard. Les trois institutrices arrivaient de Dinard, Saint-Brieuc et Plédéliac, à 20 kilomètres. C’était au début des années 2000, elles avaient 25 ans, et l’école ne payait pas de mine. Nolwenn faisait classe dans un bâtiment préfabriqué au milieu de la cour. « Les petits gardaient le manteau à l’intérieur, il y avait des bassines par temps de pluie. On craignait un regroupement scolaire », se souvient Clémence Essevaz, parent d’élève et conseillère municipale. Pour Nolwenn, à l’époque, l’état des locaux n’est pas vraiment un problème. Ce qui la gêne dans son travail, c’est plutôt l’ambiance du village. Depuis que la Chine exporte son granit, les carrières de la région ferment les unes après les autres, le dernier café est lui aussi menacé. « Dehors, les gens se parlaient peu, cela influençait la classe, on sentait un manque d’implication, raconte-t-elle. Si on veut que les enfants s’impliquent à l’école, et plus tard dans la société, il faut leur montrer l’exemple. » Le jour où elle remarque qu’à la sortie les enfants et les retraités qui jouent aux boules n’échangent pas un bonjour, elle décide qu’il est temps de « faire quelque chose ». « Redonner de la fierté »
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 Merci Jean-Michel