dimanche 4 décembre 2016

[Vidéo] Aude Lancelin : une journaliste virée à la demande de François Hollande (Les crises)

Source : Youtube, Aude Lancelin, 12-10-2016
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« Le héros journalistique […] est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l’État.
Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c’est pourquoi il est l’ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d’aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché.
Quand un journaliste accepte de mettre le doigt sur une dés-information, c’est toujours finalement au service d’une autre idée de l’État et de la marchandise comme si les aventures vénales de la pègre capitaliste et de sa dette intarissable pouvaient nous engager ailleurs que sur les chemins de nouvelles affaires suspectes toujours plus louches.
C’est pourquoi, ce qu’il voit, il ne le regarde que pour ne point voir où cela mène car s’il s’y rendait, il deviendrait non seulement non-recommendable mais complètement infréquentable. »
Francis Cousin, L’Être contre l’Avoir, 2012
« Le spectacle n’abaisse pas les hommes jusqu’à s’en faire aimer; mais beaucoup sont payés pour faire semblant. »
Guy Debord, Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu’hostiles, qui ont été jusqu’ici portés sur le film « La Société du spectacle », 1975
« Tôt dans ma vie, j’ai remarqué qu’aucun événement n’est jamais relaté avec exactitude dans les journaux, mais en Espagne, pour la première fois, j’ai lu des articles de journaux qui n’avaient aucun rapport avec les faits, ni même l’allure d’un mensonge ordinaire.
J’ai vu l’histoire rédigée non pas conformément à ce qui s’était réellement passé, mais à ce qui était censé s’être passé selon les diverses « lignes de parti ».
Ce genre de choses me terrifie, parce qu’il me donne l’impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde. »
George Orwell, Réflexions sur la guerre d’Espagne, 1942
« On croyait jusqu’à présent que la formulation des mythes chrétiens dans l’Empire romain n’avait été possible que parce que l’imprimerie n’était pas encore inventée. C’est tout le contraire.
La presse quotidienne et le télégraphe qui répand ses inventions en un clin d’oeil dans tout le globe fabriquent plus de mythes en un jour qu’on ne pouvait en fabriquer autrefois en un siècle (et ces veaux de bourgeois les gobent et les diffusent). »
Karl MARX, Lettre à Kugelmann, 27 juillet 1871
« Le vrai […] a cessé d’exister presque partout, ou dans le meilleur cas s’est vu réduit à l’état d’une hypothèse qui ne peut jamais être démontrée.
Le faux sans réplique a achevé de faire disparaître l’opinion publique, qui d’abord s’était trouvée incapable de se faire entendre; puis, très vite par la suite, de seulement se former. […] Le spectacle organise avec maîtrise l’ignorance de ce qui advient et, tout de suite après, l’oubli de ce qui a pu quand même en être connu.
Le plus important est le plus caché.
[…] Jamais censure n’a été plus parfaite.
Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle.
Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence.
Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien.
[…] L’autre avantage que l’on trouve à dénoncer, en l’expliquant ainsi, une désinformation bien particulière, c’est qu’en conséquence le discours global du spectacle ne saurait être soupçonné d’en contenir, puisqu’il peut désigner, avec la plus scientifique assurance, le terrain où se reconnaît la seule désinformation: c’est tout ce qu’on peut dire et qui ne lui plaira pas.
C’est sans doute par erreur – à moins plutôt que ce ne soit un leurre délibéré – qu’a été agité récemment en France le projet d’attribuer officiellement une sorte de label à du médiatique « garanti sans désinformation » : ceci blessait quelques professionnels des media, qui voudraient encore croire, ou plus modestement faire croire, qu’ils ne sont pas effectivement censurés dès à présent. »
Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, 1988
Source : Youtube, Aude Lancelin, 12-10-2016