Il fallait s’armer de patience pour aller voter hier. À Londres, Berlin, Tokyo, ou Montréal on assiste aux mêmes scènes : des files d’attentes qui s’allongent (jusqu’à 1.5km de long à Montréal !) et un temps d’attente estimé à parfois plus de 3 heures pour pouvoir déposer son bulletin dans l’urne.
Le faible nombre de bureaux de vote couplé à un taux de participation plus important que prévu expliquent cette longue attente que certains ont parfois jugée « interminable ».
Le ministère des Affaires Étrangères, chargé d’organiser le scrutin, explique d’ailleurs à ce sujet que le dispositif prévu se basait sur une « participation équivalente à celle de 2002 ». Pourtant il semblerait que cette participation ait « plutôt été de l’ordre de celle de 2012 ».
D'après les premières indications du ministère des Affaires étrangères, le taux de participation serait de 44% cette année, soit 6 points de plus qu’au premier tour de l’élection présidentielle de 2012.
*À Londres hier, lepetitjournal.com filmait les 90mn d'attente avant de pouvoir voter.
A Londres, Laurence estime que "faire la queue en soi ce n'est pas gênant, c'est un petit petit prix à payer pour exercer ce droit de vote dont certains peuples sont privés ou exercent dans des conditions dangereuses. En plus, à Londres faire passer en un seul jour tous les français qui habitent dans le SW de Londres (aucun problème aux bureaux de vote de Wembley je crois) avec 2 entrées filtrées pour des raisons de sécurité justifiées, cela va forcément bouchonner. Une fois à l'intérieur, il y avait beaucoup de bureaux de vote et cela allait vite. J'imagine la levée de bouclier si on demandait aux gens de SW d'aller voter à Wembley pour désengorger South Kensington! En revanche, les bourdes d'organisation (convocations envoyées aux femmes à leur nom d'épouse alors qu'il faut faire la queue selon son nom de jeune fille), c'est pénible surtout quand il y a des dizaines de volontaires courageux qui ont répondu présents. Bref, il y a du monde, c'est bien, et on a quand même la chance de voter et de vivre en démocratie".
A Montréal, Christophe déplore "des heures de queue, une journée sensée se clore à 20h et qui se prolonge jusqu’à 23h... Qu’on renforce la sécurité est une chose, qu’on décourage les électeurs souvent venus de loin en les obligeant à attendre plusieurs heures avant de voter, c’est inacceptable.Quelques aménagements simples pourraient être réalisés : au lieu de deux malheureux vigiles pour vérifier les passeports de plusieurs dizaines de milliers d’électeurs, que le consulat en mette 4 fois plus, et balise à l’avance les files par lettre alphabétique. Pas très compliqué ni couteux..."
A Singapour, notre édition rapportait que la foule était très dense le matin, où il a parfois fallu attendre 1h30 (voir photo ci-contre). Dans l'après-midi le vote était plus fluide. Il faut dire que la participation dans la cité-Etat était de plus de 75% !
A Hong Kong, Nicolas s'est dit "très déçu par l’organisation électorale. Assigné au LFI à Hong Kong, j’ai attendu 1h45 pour voter, comme beaucoup d’autres, et comme j’avais une procuration pour ma femme qui était assignée à l’autre bureau de vote du LFI, ils ont voulu me faire refaire une nouvelle fois la queue, avec une attente estimée à 1h30. Du coup, je n’ai pas voté pour ma femme.
Le Consulat connait le nombre d’électeurs, et les taux d’abstention sont plus ou moins les mêmes à chaque election présidentielle. Ce n’est pas très compliqué d’anticiper le nombre de votants par heure, et d’adapter le nombre de registres et le personnel en fonction. Si je gérais ma société comme le Consulat a géré ces elections, j’aurais fait faillite depuis longtemps. Mais que le Consulat se rassure, il y a eu bien plus mauvais qu’eux dans d’autres pays……
Voter est un droit et un devoir. J’espère que le Consulat va fortement améliorer les choses au 2nd tour pour que ca se passe dans des délais normaux".
"Une catastrophe" pour Sophie, qui a constaté "comme dans de nombreux pays étrangers une queue interminable sur Kuala Lumpur. Je me suis rendue avec mon mari à l'ambassade/consulat pour voter vers 16h30. J'y ai croisé des amis qui venaient d attendre 1h30 avant de pouvoir voter (même echo de ceux et celles venus plus tôt dans la journee)...nous sommes repartis. Retour vers 18 h et là nous avons encore du attendre presque 45 mn... A croire qu'on veut décourager les francais de l'étranger d'aller voter."
"Nous sommes allé voter à l'institut Français vers 17h, explique Madeleine. La file exterieure était longue mais avançait assez vite (30min), donc le problème n'était pas tant au niveau du passage de la sécurité mais plutot au niveau de la repartition des différents bureaux à l'interieur. La file devant mon bureau (A-->D) a été "relativement rapide" (30 min) en revanche j'ai du attendre mon mari bureau (D-J) pour qui l'attente était interminable (2h au total) : pas pratique avec un enfant de 2 ans! Visiblement son bureau bouchonnait depuis le debut de la journée, j'ignore si cela est dû à un defaut de signalisation (comme c'était la première file que les electeurs croisaient, peut-etre les distraits s'y alignaient-ils sans faire attention) ou a une disproportion (y a t'il reellement bcp plus de votants avec un nom en D-->J que A--.>D)? A moins qu'il n'y ait eu un problème spécifique d'efficacité à l'interieur même du bureau, mais mon mari n'a rien noté. Ce qui est sûr, c'est que cela erode un peu notre motivation à aller voter le prochain coup ! On ira quand même mais on prévoira pique-nique, livres et jouets pour la petite!"
Heureusement, les bureaux de votes n'ont pas été pris d'assaut partout. Marie, à Atlanta, nous dit que "tout s'est bien passé. Un flux constant, du monde, mais peu d'attente". Corinne a voté "au Lycée Français de Barcelone. J'y suis allé aux alentours de 15h00 et tout s'est très bien passé. L'organisation était parfaite, pas de queue: 10/10". A Istanbul, Joëlle a été "appelée à voter au Lycée Saint-Joseph d'Istanbul situé en Asie, lieu de mon domicile. Je salue l'organisation mise en place, puisque arrivée à 10h du matin j'en ressortais 10 mn plus tard. Je n'ai eu à subir aucune file d'attente et j'ai été très bien contrôlée par la Sécurité que je remercie aussi".
Pour remédier à cette longue attente, il faudra sans doute réviser le dispositif lors du second tour, en augmentant le nombre de bureaux de vote ou en aménageant les horaires d’ouverture de ces bureaux.
NC (www.lepetitjournal.com) lundi 24 avril 2017.
