Sauvetage ou sabordage?
MARDI 12 JUIN 2012
La foi des néolibéraux qui nous gouvernent a de quoi impressionner. Il y a quatre ans, ils renflouaient en masse des trusts bancaires en déroute pour avoir trop spéculé. On a appelé cela la «crise financière». Ruinés par l’expérience, les Etats européens se sont alors endettés auprès de ces mêmes banques, empruntant massivement à des taux usuriers. On a parlé de «crise des dettes souveraines».
Depuis la semaine dernière, on sait que les Etats remettront la main à la poche pour «sauver» les établissements financiers espagnols. On articule le chiffre de
100 milliards d’euros, de quoi gonfler le ratio dette publique/PIB espagnols de dix points. Comment nommera-t-on ce nouveau vaudeville?
Joseph Stiglitz a son idée sur la question. Dans une interview à Reuters, le Prix Nobel étasunien a parlé vendredi d’«économie vaudoue», façon de décrire – avec
l’humour du désespéré – le fossé entre les réponses européennes et les causes réelles de la crise. Mais aussi le caractère rituel de ces plans de «sauvetage» à répétition.
Le mensonge du gouvernement Rajoy, qui laisse croire à un prêt indolore, ne fera pas illusion longtemps. En contrepartie du cadeau qu’ils offrent aux banques, à leurs principaux déposants et à leurs actionnaires, les citoyens espagnols peuvent déjà se préparer à un plan d’austérité additionnel qui devrait amplifier encore la récession en cours depuis 2008. Etc., etc.
Les 4 millions de chômeurs espagnols auront tout loisir de méditer l’exemple de l’Islande, dont on a appris vendredi que son produit intérieur brut a crû de 4,5% depuis mai 2011. Le petit pays atlantique s’est rendu célèbre en refusant un sauvetage de son système bancaire, au prix d’une sévère crise diplomatique avec l’Europe et d’une forte chute de l’activité économique. Mais depuis deux ans, l’Islande fait la course en tête de la croissance en Europe, engrange des bénéfices et compte à peine 6% de chômeurs. Sa réussite a même été saluée par Standard & Poor’s!
«Jamais je n’ai compris l’argument selon lequel une banque privée serait meilleure pour le bien-être et le futur de l’économie que le secteur manufacturier, technologique ou culturel», déclarait récemment le président islandais Ólafur Ragnar Grímsson1. Nous non plus.
Depuis la semaine dernière, on sait que les Etats remettront la main à la poche pour «sauver» les établissements financiers espagnols. On articule le chiffre de
100 milliards d’euros, de quoi gonfler le ratio dette publique/PIB espagnols de dix points. Comment nommera-t-on ce nouveau vaudeville?
Joseph Stiglitz a son idée sur la question. Dans une interview à Reuters, le Prix Nobel étasunien a parlé vendredi d’«économie vaudoue», façon de décrire – avec
l’humour du désespéré – le fossé entre les réponses européennes et les causes réelles de la crise. Mais aussi le caractère rituel de ces plans de «sauvetage» à répétition.
Le mensonge du gouvernement Rajoy, qui laisse croire à un prêt indolore, ne fera pas illusion longtemps. En contrepartie du cadeau qu’ils offrent aux banques, à leurs principaux déposants et à leurs actionnaires, les citoyens espagnols peuvent déjà se préparer à un plan d’austérité additionnel qui devrait amplifier encore la récession en cours depuis 2008. Etc., etc.
Les 4 millions de chômeurs espagnols auront tout loisir de méditer l’exemple de l’Islande, dont on a appris vendredi que son produit intérieur brut a crû de 4,5% depuis mai 2011. Le petit pays atlantique s’est rendu célèbre en refusant un sauvetage de son système bancaire, au prix d’une sévère crise diplomatique avec l’Europe et d’une forte chute de l’activité économique. Mais depuis deux ans, l’Islande fait la course en tête de la croissance en Europe, engrange des bénéfices et compte à peine 6% de chômeurs. Sa réussite a même été saluée par Standard & Poor’s!
«Jamais je n’ai compris l’argument selon lequel une banque privée serait meilleure pour le bien-être et le futur de l’économie que le secteur manufacturier, technologique ou culturel», déclarait récemment le président islandais Ólafur Ragnar Grímsson1. Nous non plus.