samedi 27 octobre 2012

La CIA dotée d’une prison secrète au Maroc (MediaBeNews)

La CIA dotée d’une prison secrète au Maroc

Publié le 26/10/2012
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Carte prisons secrètes
La CIA est bien ancrée au Maroc. L’agence centrale de renseignement des USA se charge même de la gestion de prisons secrètes au pays de Mohammed VI. Un rapport établi par le ministère des Affaires étrangères russe traitant de la situation des droits de l’homme aux États-Unis confirme cet état de fait, en précisant que les prisons secrètes de la CIA constituent une problématique qui n’est pas réglée.
En plus du Maroc, ces centres pénitenciers tenus en secret par la CIA se trouvent également dans différents pays, tels que l’Irak, l’Afghanistan, la Thaïlande, la Pologne pour ne citer que ces pays évoqués dans ledit rapport. Ce document, qui vient d’être présenté à la Douma (Parlement russe), accable de manière virulente les USA pour son non-respect et ses violations multiformes des droits de l’homme.
« Les mauvais traitements infligés aux enfants, les ingérences dans la vie privée, les violences policières, les prisons secrètes et les restrictions des libertés d’expression constituent les principaux problèmes en matière de respect des droits de l’homme », écrit-on dans le rapport confectionné pendant une année par la diplomatie russe et qui se veut une réponse aux critiques adressées à Moscou par les gouvernements des pays occidentaux et les organisations internationales de protection des droits de l’homme.
A 25 km au sud de Rabat


Pour revenir au centre de détention détenu par la CIA au Maroc, à en croire d’autres sources concordantes, a été bâti à l’intérieur d’une colline boisée, non loin du village d’Aïn Aouda sis à 25 kilomètres au sud de Rabat. Il s’agit, précisent les mêmes sources, d’un long bâtiment de trois étages ceint d’une quinzaine de maisons cubiques dont la construction a été réalisée avec le concours de la DST marocaine. Un autre centre de détention que les USA réservent essentiellement aux terroristes d’Al-Qaïda a également été construit au sein même de la base militaire de Beni Guerir, au Nord de Marrakech, indique-t-on encore.
Le rapport de la diplomatie russe révèle par ailleurs que « les États-Unis demeurent le pays qui compte le plus grand nombre de détenus au monde, soit 2,2 millions d’individus ». Aussi, la diplomatie russe pointe d’un doigt accusateur les USA pour les sévices et autres punitions corporelles infligées aux enfants. En ce sens, des sources relevant de la Douma indiquent que « des centaines de milliers d’enfants font l’objet de mauvais traitements aux États-Unis, ce qui entraîne la mort d’un grand nombre d’entre eux, évaluées à 1 600 victimes pour la seule année 2010 ».
D’autre part, en termes d’ingérence dans la vie privée des citoyens, le rapport russe précise qu’entre 2004 et 2007, « le nombre de messages électroniques interceptés par les services spéciaux américains a augmenté de 3 000 % ». Et ce n’est pas tout, la diplomatie russe vilipende également le pays de l’oncle Sam pour son non-respect de la liberté de la presse. « Les mesures rigoureuses adoptées par la police à l’encontre des journalistes couvrant des actions de protestation dans les villes américaines » ont été, en effet, dénoncées dans le même rapport.
K. A. , Le Temps d’Algérie
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Alors qu’on nous annonçait en janvier 2009 :

« Obama ferme les prisons secrètes de la CIA »

Le président américain a ordonné la fermeture des centres de détention où les États-Unis faisaient torturer les personnes suspectées d’appartenir à al-Qaida.

En illustrant ce propos d »une photo d’Obama signant le décret de fermeture :

INCARCÉRÉ à Guantanamo, Benyam Mohammed al-Habashi, un Britannique d’origine éthiopienne, est passé par les prisons secrètes de la CIA. Arrêté à Karachi en 2002, il a été torturé dans une geôle marocaine puis dans les cachots de la « prison de l’obscurité », un centre pénitencier de Kaboul en Afghanistan. Oussama Nasr, dit Abou Omar, un extrémiste égyptien issu des rangs du mouvement insurrectionnel de la Jemaah Islamiyah, a été enlevé dans une rue de Milan par la CIA en 2003 avec la complicité des autorités italiennes et transféré au Caire, où a débuté son calvaire. Il fut transféré d’un sauna à haute température à une chambre froide, suspendu à un crochet par les pieds, passé à la « gégène ».
Quant à Khaled al-Masri, un Allemand d’origine libanaise, il a été appréhendé par erreur en Macédoine en 2004 et torturé durant cinq mois en Afghanistan avant que la méprise sur sa personne ne soit découverte. Ligoté dans une combinaison orange et encagoulé, ce vendeur de voitures a été souvent battu par ses persécuteurs. La CIA le prenait pour l’un des auteurs des attentats du 11 Septembre. Elle avait confondu son nom avec celui d’un autre.
Des milliers de terroristes présumés ont été, comme eux, arrêtés et placés dans des prisons délocalisées. Menée dans l’ombre, la politique américaine de sous-traitance par des services de police amis de la « guerre contre la terreur » a créé un réseau mondialisé de torture avec des relais en Égypte, au Pakistan, en Jordanie, en Ouzbékistan ou en Afrique du Nord. Elle visait à exporter la lutte antiterroriste hors des frontières des États-Unis pour l’affranchir des contraintes légales imposées par la loi américaine.

Une efficacité jamais démontrée


Les agents américains confiaient de préférence le « sale boulot » aux moukharabats, les services secrets de dictatures arabes spécialisés dans les interrogatoires. Sans état d’âme, ils faisaient parler les suspects en extorquant des aveux à coups d’actes de barbarie. Dans de nombreux cas, des superviseurs américains assistaient aux séances.
Engagé en réalité dès la fin des années 1990, ce programme de « restitutions extraordinaires » a pris une ampleur considérable dans les mois qui ont suivi le 11 Septembre. Mais, outre les questions éthiques qu’il soulève, son efficacité n’a jamais été démontrée. La plupart des succès de la lutte antiterroriste, tels que l’arrestation en 2003 de Khalid Cheikh Mohammed, le chef des opérations extérieures d’al-Qaida, ont été en effet enregistrés à la suite d’enquêtes criminelles classiques.
La page est aujourd’hui tournée. Barack Obama a mis fin à la « guerre contre la terreur » de son prédécesseur d’un trait de plume. Le nouveau président américain a ordonné la fermeture le plus vite possible de Guantanamo et de ses annexes, les centres de détention que la CIA contrôle à l’étranger. Il a également mis un terme à l’usage de la torture en demandant aux services de renseignement de respecter les règles du manuel de l’armée de terre, qui interdit le recours à la violence lors des interrogatoires de prisonniers. Les nouveaux dirigeants des agences américaines de sécurité se sont immédiatement mis en ordre de marche. « La torture est illégale, immorale et inefficace », a déclaré Dennis Blair, le futur chef du renseignement américain (DNI) devant le Sénat.
Hier, l’Union européenne a salué ce changement de cap. Mais dans certaines capitales, le soulagement était teinté d’embarras. Car durant plusieurs années, des détenus ont été transportés vers des « sites noirs » via des vols clandestins transitant par l’Europe. Selon un rapport du Conseil de l’Europe réalisé par le sénateur suisse Dick Marty, des prisons clandestines de la CIA auraient existé en Pologne et en Roumanie, deux proches alliés de l’Administration Bush qui ont toujours démenti. Doutant que de tels centres continuent de fonctionner en Europe, Dick Marty a conseillé hier aux pays européens « de dire la vérité maintenant ».
Une grande opacité a toujours entouré les pratiques de la CIA sur le Vieux Continent. Rendue publique en juin 2007, l’enquête de Dick Marty a mis en lumière la complicité de 14 États européens dont le Royaume-Uni, l’Italie, la Bosnie et l’Allemagne dans les transferts aériens de prisonniers. Les organisations de défense des droits de l’homme avaient, pour leur part, compté 800 vols effectués depuis 2001 par les six avions affrétés par la CIA pour transporter les « ennemis de l’Amérique » d’une prison à une autre.
http://mediabenews.wordpress.com/2012/10/26/la-cia-dotee-dune-prison-secrete-au-maroc/