mardi 6 novembre 2012

ACTIO POPULI (Le cercle des volontaires)

  ACTIO POPULI
http://www.cercledesvolontaires.fr/2012/11/05/actio-populi/
Depuis quelques temps, un parfum de changement, un parfum révolutionnaire, un parfum de (vraie) démocratie envahit peu à peu les consciences des peuples à travers le monde dit « libre », comme si, justement, les gens ne se sentaient finalement pas aussi libre que cela…

Il y a eut la crise financière de 2008, que certains n’ont pas hésité à comparer au crash financier de 1929, bien que ce dernier, dit-on, ait eut des répercutions plus dévastatrices sur le plan social (ce qui reste encore à démontrer).
Or, une crise, rappelons-le, est « une phase grave dans une évolution » (in Le Robert). Une crise impose brutalement une prise de conscience que « quelque chose » ne tourne pas rond, que « quelque chose » ne va plus, et appelle à changer ce qui doit être changé, à évoluer.
On sait, notamment grâce à la journaliste canadienne Naomi Klein, que ce processus est bien connu des élites de la droite ultra libérale, qui ont non seulement théorisé la « stratégie du choc », mais l’ont mise en pratique depuis les années 1970 : une crise est toujours, selon eux, une « opportunité ». Et ils ont raison : c’est bel et bien une opportunité de changer la donne, de changer les règles, de changer la société, de changer de régime, dans un sens… ou dans l’autre.
Il y a donc eu la crise financière de 2008, puis il y a eu les révolutions populaires du « printemps arabe » tel que les éditorialistes ont appelé ces vagues de révoltes populaires en Tunisie et en Égypte – révoltes dans des pays dits « non libres ». Il y a eu aussi, même si on en a beaucoup moins parlé dans les médias de masse, la révolution en Islande. Frappé de plein fouet par la crise financière de 2008, le secteur bancaire islandais a entraîné le pays dans sa chute. Il fallait prendre des mesures. Et les islandais, contrairement à tous les autres pays, ont refusé de sauver les banques. Ils se sont révoltés, et de cette révolte a germé l’idée d’écrire une nouvelle Constitution. Un processus de réécriture de la Constitution islandaise, héritée de la Constitution danoise (en dépit de l’indépendance obtenue par les islandais le 17 juin 1944 suite à un referendum), s’est donc mis en place en 2010.
On observe également sur internet, dans des conférences, des séminaires, la renaissance de l’idée d’une action politique des citoyens, une action populaire (actio populi en latin). On constate, de plus en plus, le désir de se réapproprier la démocratie, à commencer par le mot lui-même : demôs + kratôs = le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple. On constate, chemin faisant, que cette définition ne correspond pas du tout à la réalité de nos gouvernements (prétendument) représentatifs. On découvre que les peuples n’ont finalement rien à dire quant aux politiques à mener, et que même lorsque les pouvoirs (élus et/ou nommés) prétendent demander leur avis à travers un referendum (France, Irlande, Pays-Bas), ces referendum n’étant pas contraignants, les gouvernements ne les respectent pas lorsque le peuple ne va pas dans le sens qu’ils veulent. En France, on fait passer une mesure rejetée par le peuple via un décret (autrement dit, « le fait du Prince »), en Irlande on fait revoter, jusqu’à l’obtention du oui voulu par le pouvoir : le referendum n’est donc valable que lorsqu’il aboutit à un plébiscite – superbes dénis de démocratie.
En Belgique, le referendum n’est tout simplement pas inscrit dans la Constitution. Cette Constitution – dont pratiquement tout le monde se fout – a pourtant été souvent remaniée. Car si le peuple se fout de la Constitution, les politiciens, eux, s’y intéressent. Ils savent que c’est à travers celle-ci qu’ils peuvent gagner en pouvoir. Les politiciens flamands, notamment, en sont bien conscients qui, depuis les années 1960, entraînent le pays de crises en crises en vue de réformer la Constitution pour obtenir l’indépendance de la Flandre. Et de crise en crise, le peuple continue de laisser faire les politiciens, et de leur laisser triturer à loisir ce « droit du droit » censé constituer le texte qu’ils devraient craindre. Cherchez l’erreur !
Tout le peuple s’en fout ? Et bien finalement, peut-être pas. Ainsi a émergé en Belgique cette toute jeune initiative populaire précisément appelée ACTIO POPULI.
Prenant conscience que la Belgique n’est qu’une pseudo démocratie où la volonté du peuple n’est pas entendue, le collectif ACTIO POPULI a donc décidé de lancer une initiative civile neutre (non affiliée à un parti ou à un syndicat, et non liée à l’une ou l’autre entité fédérale). Une association sans but lucratif (« asbl » est l’équivalent des associations de loi 1901 en France) a donc été créée, à travers laquelle le collectif entend entreprendre différentes actions. On peut ainsi lire sur le site de l’association :
« Actio Populi est née de l’engagement d’une vingtaine de personnes, chacune ayant son propre background social et ses convictions politiques mais toutes avec un seul et même but, notamment la démocratisation de la “démocratie” en Belgique. Une véritable participation dans la démocratie belge n’est cependant réalisable que si elle est réclamée par une partie considérable de la population.
Tant les citoyens que les entreprises ont la possibilité de devenir membres et d’adhérer au recours collectif, ceci n’est en aucun cas une obligation. Cette affiliation donne aux entreprises la possibilité de prendre réellement leur responsabilité sociale.
Actio Populi a la forme d’une association sans but lucratif (ASBL) avec l’objectif de soutenir, de défendre et de promouvoir la démocratie (directe). Cela signifie que nous voulons explicitement faire reconnaître la souveraineté populaire dans notre Constitution. La puissance d’Actio Populi viendra du fait qu’il y aura des milliers de citoyens prêts à rejoindre cette Asbl et à soutenir ses objectifs. Ce soutien massif est nécessaire parce que nous devons être capables de démontrer un intérêt aux tribunaux.
Actio Populi agira comme requérante principale dans la citation collective et désignera un avocat qui représentera les intérêts de tous les adhérents et requérants. Ainsi, on pourra collecter les fonds nécessaires en toute transparence afin d’assurer le bon fonctionnement de l’événement. »
En d’autres termes, ACTIO POPULI vise a saisir les instances juridiques ad hoc dans le cadre d’un recours collectif d’un grand nombre de citoyens, afin de demander des comptes aux pouvoirs politiques concernant les multiples crises qui ne cessent de bouleverser le pays, en se basant notamment sur le principe de la gestion en bon père de famille (notion juridique). Cette première étape de l’action populaire vise, à termes, à faire inscrire dans la constitution belge le processus du referendum contraignant, tel qu’il existe notamment en Irlande.
D’autre part, le collectif entend également donner à tous les citoyens Belges l’accès à une plateforme où ils pourront lancer et voter des propositions et des idées, une sorte de « Facebook politique » afin d’inciter le peuple à s’intéresser et à se mêler de politique. L’objectif est clairement de renverser la tendance actuelle et de permettre aux homo œconomicus que nous sommes de redevenir des homo politicus, comme l’étaient notamment les citoyens athéniens il y a 2500 ans. Une autre façon de le dire étant que nous redeviendrons, véritablement, des citoyens et non de simples électeurs n’ayant pour seul droit politique que celui de choisir nos maîtres.
Selon Aristote, en effet, le citoyen est celui qui est capable de gouverner et d’être gouverné. La « compétence » n’a pas sa place dans le processus de gouvernance démocratique, car c’est par l’exercice de la gestion de la chose publique que vient l’expérience et la compétence, et c’est parce que, se faisant, les citoyens proposent et votent eux-mêmes leurs lois qu’ils sont le mieux à même d’en comprendre le sens et l’esprit, et ainsi de mieux les respecter : ils savent que ces lois, une fois rendu leur mandat, ils auront à les respecter. C’est ce que l’on appelle des lois autonomes, en opposition aux lois hétéronomes, imposées au peuple sans qu’il y ait directement consentit, par exemple en votant lui-même les projets de loi. Qui, de nos jours, dans notre prétendue démocratie représentative, a jamais été consulté par un élu concernant un projet de loi ? Pouvez-vous imaginer un représentant ne consultant jamais les personnes qu’il est censée représenter ? Oui, on appelle cela un « élu du peuple »…
Enfin, troisième volet de l’action entreprise par ACTIO POPULI, élaborer un réseau international avec d’autres organisations similaires à travers le monde.
« A partir du moment où le nombre de 5.000 personnes est atteint sur la liste des requérants, l’idée peut se répandre au-delà des frontières. Cela montrera aux autres pays que nous sommes professionnels et que nous aspirons à une véritable démocratie. On pourra ainsi assister d’autres pays dans l’organisation concrète d’initiatives de ce type. Le point de coordination de toutes ces actions sera www.actiopopuli.eu ou www.actiopopuli.org (en construction). »
Vous voulez en savoir plus sur cette initiative ? Vous voulez saisir l’opportunité de cette crise pour recréer une vraie démocratie (et non une démocratie d’apparat) ? Vous souhaitez rejoindre le vent d’une révolution pacifique ? Rendez-vous sur leur site à l’adresse http://www.actiopopuli.be/fr/home/ où vous trouverez le détail de leur projet ainsi que des réponses à des questions fréquemment posées.