Ce jour où la gauche a augmenté la TVA
Ainsi en ont décidé les oracles après avoir lu dans les entrailles de ce rapport Gallois attendu tel Paul le Poulpe pour déterminer les grands axes à même de sortir la France de son supposé "manque de compétitivité".
Alors qu'il faudrait supprimer les niches fiscales, taper le capital et augmenter les salaires, ce gouvernement fait l'inverse et annonce un crédit d’impôt de 20 milliards d'euros pour les entreprises (sans condition d'effectifs, donc directement dans les poches des grands groupes qui croulent sous les bénéfices pour une imposition déjà ridicule). L'ardoise est financée par une réduction des dépenses publiques et, en totale contradiction avec les promesses encore chaudes et l'ADN de la gauche, par une augmentation de la TVA dés 2014 de 19.6 à 20%, soit l’impôt le plus injuste puisqu'il impacte proportionnellement plus les petits revenus. Il est précisé par le premier ministre que le taux de TVA baissera sur les produits de première nécessité passant de 5.5% à 5%. Chouette alors.
Mais attention, le gouvernement "exigera" de "la transparence" avec les grosses entreprises (houla elles tremblent), alors qu'elles ne payent déjà pour la plupart plus d’impôt en France dans la plus totale impunité et que la fraude fiscale de leur côté, rien que sur les cotisations et la TVA, tourne déjà dans les 40 milliards par an.
Sans pour autant partager les analyses de droite, et en se basant sur le passé, hormis les prix, ces mesures ne vont rien faire évoluer du tout. Des cadeaux aux grosses entreprises, on ne fait que cela depuis 30 ans. Si la croissance doit être tirée par la consommation interne, pas de mystères: il faut des consommateurs et d'une façon ou d'une autre payer plus les salariés. Et ce n'est pas avec une hausse de SMIC de 6 euros, un salaire moyen à 1600 face à des loyers à 1200 que l'on va y arriver, sans taper fortement dans le dur de ce que personne ne veut toucher: la rente.
Une fois de plus, les lobbies ont bien bossé. De l'intoxication médiatique du "coût du travail" répétée à longueur d'ondes par les sbires de la bonne parole libérale (alors que rapporté à sa productivité notre pays a un des coûts du travail les plus faibles d'Europe) à la tétanie d'un gouvernement abandonnant la question économique à ces fossoyeurs, la machine à perdre est enclenchée.
Car entre l'UMP dans la compote de ses pains au chocolat et de son accablant bilan, et maintenant ce pouvoir flageolant, face à la colère qui monte j'en connais une qui se frotte les mains dans son coin en silence.
Merci pour l'effort.