« Meng leur
recommandait la vigilance, les mots étaient étroits, et en même temps, très
larges. Tara et Michel la questionnaient souvent sur cette apparente contradiction.
« C’est vous qui,
inconsciemment, déterminez l’étroitesse ou la largeur » leur répondait-elle, «
c’est votre regard qui change la signification d’un mot ».
Puis elle précisait :
« S’initier, c’est développer sa conscience». »
Comme Tara et Michel, vous vous interrogez chers lecteurs. Et vous avez raison, car ce n’est pas si simple.
En
effet, plus nous ouvrons notre conscience et plus le mot va révéler son étroitesse,
plus son interprétation nous paraîtra restreinte par rapport à tout ce qu’il suggère.
Prononcer le mot revient alors à enfermer une ou des notions dans une boîte
trop petite pour elle(s). Mais cette boîte, on l’appelle aussi le mot. Le mot est étroit en tant que contenant.
Si
nous allons au-delà de la signification pour s’imprégner du Sens, alors le mot
est large, et il l’est en tant que contenu.
La
phrase « c’est votre regard qui change la
signification d’un mot » insiste sur la qualité de notre perception, donc
de l’ouverture de notre conscience. Le contenu est toujours riche, mais il nous
arrive de n’en voir que la partie proche du contenant.
C’est
pour cette raison que Meng demande la vigilance à ses élèves. Il est facile de
tomber dans les pièges de l’ego.