Arrêtez de nous prendre pour des crétins !
Publié le 22 février 2013
Quand j’écoute les propos de cette femme (Anne-Elisabeth Moutet, journaliste française qui travaille au Sunday Telegraph) j’ai juste la nausée.
« Y a plus de travail. ». Voilà donc posé le postulat. On ne se demande ni pourquoi ni comment. Juste : « y a plus de travail comme c’est triste ma pauv’dame moi j’aimerais mieux qu’il y en ait mais voilà y en a plus. ».
Deuxième réflexion encore plus nauséeuse : « Mon grille-pain Seb est fabriqué en Chine car s’il était fabriqué en France il ne vaudrait pas 20€ mais 80€ ». Là encore on ne cherche absolument pas à savoir ce qui se cache derrière les 20€, pas plus que derrière les 80€ et encore moins sur les 60€ entre les deux. Pour Madame Moutet de toute évidence, ce ne sont pas les français qui gagnent trop peu pour s’offrir des produits français, ce sont les produits français qui sont trop cher pour que les français puissent se les offrir. Et s’ils sont trop cher, c’est parce que les français sont trop payés.
Cette logique est d’une absurdité crasse ! Si les français étaient vraiment trop payés, ils n’auraient aucun mal à s’offrir des grille-pain à 80€, Madame. Maintenant, imaginons avec le raisonnement libéral de Madame et de ses amis, que pour faire baisser le prix du grille-pain de madame, on baisse les salaires des ouvriers français trop payés. Par exemple en baissant fortement les
chargescotisations sociales (qui équivaut à baisser les salaires puisque toutes les cotisations que les employeurs ne paieront plus ce sera aux salariés de les payer). Ils ne pourraient toujours pas se l’offrir puisque, certes le grille-pain couterait moins cher, mais leurs salaires seraient réduits d’autant ! Sans compter qu’au final, le prix du grille-pain ne baisserait pas tant que cela vu que ces entreprises, habituées à empocher des bénéfices gigantesques en exploitant la main d’œuvre chinoise indienne ou autre, augmenterait ses profits bien plus qu’elle ne baisserait ses prix de vente.
Le journaliste demande ensuite pourquoi les produits sont plus cher en France. Il est complètement abruti ou il le fait exprès ? Que s’imagine-t-il ce journaliste ? Que les indiens ou les chinois qui fabriquent les Iphone ou les grille-pain de madame peuvent se les offrir ? Ce n’est pas la bonne question « pourquoi est-ce cher ici ». La bonne question est : « Pourquoi est-ce si peu cher là-bas ? » ! Parce que les gens y sont mal traités et vivent dans une misère et des conditions épouvantables pour qu’un poignée de décérébrés cupides en excès puissent se bâtir des fortunes inhumaines monsieur le journaliste qui manque un peu de jugeote.
Et ne nous prenez pas pour des demeurés madame Moutet ; nous savons très bien que les entreprises ne délocalisent pas pour le plaisir de délocaliser. Elles délocalisent pour se mettre dans la poche la différence entre un prix de main d’œuvre décent et respectueux du travail et des salaires insupportablement trop bas et proches de l’esclavage. Elles délocalisent pour que les actionnaires se gavent comme des porcs. Elles délocalisent pour engraisser leurs amis complices et protecteurs du club des salopards qui ruinent et affament 90% de l’humanité (j’ai nommé les banquiers et autres traders). Voilà pourquoi elles délocalisent et nous le savons parfaitement !