Google vient d'acheter une flotte de robots militaires. Pour quoi faire?
Par Will Oremus
http://www.slate.fr/life/81279/google-acheter-flotte-robots-militaires
Le prototype «Atlas» de Boston Dynamics, présenté à l'université de Hong Kong le 17 octobre 2013. REUTERS/Tyrone Siu
Google vient d’acheter une imposante flotte de robots.
L’entreprise a confirmé une information du New York Times selon laquelle elle vient d'acquérir Boston Dynamics, le fabriquant de machines aussi célèbres que BigDog, Atlas, Petman, Cheetah et Wildcat. L’entreprise, basée dans le Massachusets, fait partie des plus avancées au monde dans le secteur des machines à quatre et à deux jambes. Certaines sont humanoïdes, quand d’autres ont l’apparence d’animaux prédateurs. La plupart d’entre elles ont été développées sous contrat avec les agences militaires, dont la Darpa, l’agence des projets de recherche avancée sur la défense.
Qu’est-ce que Google pourrait vouloir faire d’une armée de robots militaires? De prime abord, la réponse qui vient à l’esprit est: «conquérir le monde». Mais il semble que ce ne soit pas le but –en tout cas pas d’un point de vue militaire.
Google a affirmé au New York Times qu’il honorerait les contrats existants de Boston Dynamics, notamment un prototype développé pour la DARPA pour 10,8 millions de dollars du robot Atlas, dédié à un potentiel usage humanitaire lors de catastrophes comme celle de Fukushima. Mais Google a ajouté qu’il ne prévoyait pas de devenir lui-même un sous-traitant de l'armée.
Au lieu de ça, mon intution est que l’entreprise voit le développement de robots comme l’extension naturelle de sa préoccupation première, l’intelligence artificielle. Google a travaillé pendant des années pour apprendre aux machines à comprendre le langage (avec Google Traduction), le sens des images et des vidéos (en apprenant par exemple à YouTube à reconnaîtres des chats), et à évoluer dans des environnements physiques (comme avec les voitures sans conducteur). L’entreprise a maintenant un nouvel ensemble de jouets –enfin d’outils– sur lesquels tester ses théories sur l’apprentissage des machines (machine learning). Au passage, Boston Dynamics est la huitième acquisition d’entreprise de robotique par Google pour la seule année écoulée.
A chacun de deviner à quoi serviront en pratique ces outils. Google lui-même ne le sait probablement pas encore pour le moment. Mais il a mis un de ses plus hauts dirigeants –l’ancien responsable d’Android Andy Rubin– à plein temps sur le sujet pour le savoir (vous pouvez lire l’intéressant article consacré à Rubin dans le New York Times au début du mois de décembre).
A la lecture de toute la presse consacrée aux robots des projets Darpa de Boston Dynamics, vous pourriez penser qu’il s’agit d’un coup dur pour la sécurité nationale. En réalité, comme je l’ai déjà expliqué, ces robots sont encore loin d’être véritablement utiles sur le terrain. La Darpa, comme Google, s’intéressait plus à leur utilisation pour apprendre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas qu’à secourir quelque effort de guerre imminent que ce soit. Avec la sortie de Boston Dynamics du secteur, ce dernier devrait à présent voir d’autres entreprises de robotique y entrer pour le contrôle des contrats de recherche militaires. On pense notamment à l’entreprise voisine du Massachusetts iRobot, fabriquant du Roomba, mais aussi de projets plus avancés comme le robot démineur «PackBot».
En attendant, voici une vidéo qui présente certains des plus gros succès de Boston Dynamics, désormais officiellement «robots Google» –et qui sont donc les derniers représentants de leur espèce Will Oremus
Traduit par Jean-Laurent Cassely
L’entreprise a confirmé une information du New York Times selon laquelle elle vient d'acquérir Boston Dynamics, le fabriquant de machines aussi célèbres que BigDog, Atlas, Petman, Cheetah et Wildcat. L’entreprise, basée dans le Massachusets, fait partie des plus avancées au monde dans le secteur des machines à quatre et à deux jambes. Certaines sont humanoïdes, quand d’autres ont l’apparence d’animaux prédateurs. La plupart d’entre elles ont été développées sous contrat avec les agences militaires, dont la Darpa, l’agence des projets de recherche avancée sur la défense.
Qu’est-ce que Google pourrait vouloir faire d’une armée de robots militaires? De prime abord, la réponse qui vient à l’esprit est: «conquérir le monde». Mais il semble que ce ne soit pas le but –en tout cas pas d’un point de vue militaire.
Google a affirmé au New York Times qu’il honorerait les contrats existants de Boston Dynamics, notamment un prototype développé pour la DARPA pour 10,8 millions de dollars du robot Atlas, dédié à un potentiel usage humanitaire lors de catastrophes comme celle de Fukushima. Mais Google a ajouté qu’il ne prévoyait pas de devenir lui-même un sous-traitant de l'armée.
A chacun de deviner à quoi serviront en pratique ces outils. Google lui-même ne le sait probablement pas encore pour le moment. Mais il a mis un de ses plus hauts dirigeants –l’ancien responsable d’Android Andy Rubin– à plein temps sur le sujet pour le savoir (vous pouvez lire l’intéressant article consacré à Rubin dans le New York Times au début du mois de décembre).
A la lecture de toute la presse consacrée aux robots des projets Darpa de Boston Dynamics, vous pourriez penser qu’il s’agit d’un coup dur pour la sécurité nationale. En réalité, comme je l’ai déjà expliqué, ces robots sont encore loin d’être véritablement utiles sur le terrain. La Darpa, comme Google, s’intéressait plus à leur utilisation pour apprendre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas qu’à secourir quelque effort de guerre imminent que ce soit. Avec la sortie de Boston Dynamics du secteur, ce dernier devrait à présent voir d’autres entreprises de robotique y entrer pour le contrôle des contrats de recherche militaires. On pense notamment à l’entreprise voisine du Massachusetts iRobot, fabriquant du Roomba, mais aussi de projets plus avancés comme le robot démineur «PackBot».
En attendant, voici une vidéo qui présente certains des plus gros succès de Boston Dynamics, désormais officiellement «robots Google» –et qui sont donc les derniers représentants de leur espèce Will Oremus
Traduit par Jean-Laurent Cassely