Le divertissement productif…
Pendant la majeure partie de notre temps libre, nous sommes en quête d’occupation. Le besoin d’être actif pour un chômeur, comme le besoin de vider son esprit après le travail pour un actif est ressenti depuis le plus jeune âge. Aucun enfant n’a hâte d’être en week-end pour ne rien faire. Soit il envisage de s’amuser, soit de passer des bons moments avec ses proches. Mais l’idée même de rester cloîtré seul sous sa couette est un signe de dépression, qui naît souvent d’une insatisfaction, d’un échec ou encore de l’impression d’être inutile et donc inconsciemment inexistant. La parade à ce besoin et à ces symptômes est simple. Nous nous divertissons. Une fois notre esprit occupé, les soucis s’écartent et alors, le sentiment d’être bien est présent. Tout du moins, illusoirement.
Beaucoup voient le divertissement comme une « diversion » programmée, comme un outil de manipulation permettant aux élites d’accomplir leur agenda dans l’ignorance la plus totale des êtres humains. Nos vies sont déjà bien assez compliquées : pourquoi chercher à moduler le monde ? Autant vivre dans un monde pré-construit… Que fait le citoyen lambda une fois son footing, sa toile ou son match de foot terminé lorsqu’il se retrouve dans son foyer ? Il s’installe confortablement sur son fauteuil et allume ce monde virtuel sans fond, présent sur les écrans de son logis. Ce cliché est encore trop souvent une réalité.
Voir et entendre des gens parler donne le sentiment d’exister et peu importe le fond des pensées. L’important c’est d’être là en chaires et en os. Sans aucune sollicitation supplémentaire. Pour ce qui concerne le regard des autres, l’activité professionnelle sert déjà de preuve a ses compétences alors cette fois ci, qu’on le laisse seul devant les autres…
L’énergie consacrée aux activités de premier temps libre (sports, musiques, peintures, voyages) nous sont utiles pour oublier nos quotidiens et nos difficultés. Et lorsque nous pratiquons des métiers du domaine cérébral alors les temps libres sont essentiels pour être, sans penser ! Pour ceux qui pratiquent des métiers plus physique, le sentiment de n’avoir aucune légitimité de juger le système les attirent également vers des distractions simples et surtout non productives. Tous ces phénomènes participent sans doute involontairement aux mépris des lois et réglementations en court par des citoyens dépassés par ces forces qui rendent le monde inchangeable. Il est plus simple d’oublier la difficulté, que de l’affronter de face.
Et pourtant, si nous prenions consciences que ces divertissements « clef en main » participent à la malformation du monde… Via des exemples et modèles imposés par des élites soucieuses de leur bien-être et surtout conscientes de leurs actes. Alors nous pourrions transformer ces divertissements vides de fond en divertissements productifs, et cela changerait la donne. En voici un exemple :
Avant de rédiger un article de manière spontanée, pour le plaisir d’écrire et de communiquer des choses justes, il est nécessaire de faire des recherches, de s’informer en triant le vrai du faux avec pour seul arbitre sa propre conscience. La possibilité de se tromper n’est pas écartée mais, entre laisser son jugement entre les mains d’inconnus et se fier à ses propres intuitions, le choix devrait être limpide ; d’autant plus que l’information est l’outil fondamental des politiques. Alors pour bien voter, il est nécessaire d’être bien informé. Si nous lisons régulièrement le journal officiel du président, il est fort probable que l’on finisse par être convaincu par ses propos. Car les informations qui le contrediraient seraient alors écartées.
De plus, l’engouement citoyen pour la vérité est un phénomène qui prend une ampleur considérable. L’augmentation de la fréquence de visites des médias alternatifs en sont la preuve. Même si, aujourd’hui, ils ne jouent pas encore le rôle principale, l’audience sur Internet de certains médias alternatifs rivalise déjà sans problème avec celle des médias classiques. Ce détachement des médias dits « mainstreams » par des volontaires passionnés rend l’information plus fiable et objective qu’elle n’a jamais été. Car le fait que ces articles ne subissent pas la pression de rentabilité est une des clefs de ce nouveau moyen d’informer et d’être informé. Les tendances corporatistes des médias « grand public » n’auront d’autres choix que de s’adapter aux courants de ces organisations libres et par conséquent de dévoiler des sujets jusqu’ici encore tabous. La réalité sera alors en phase avec l’aspiration de l’opinion publique en matière de médias. Et les gouvernements seront évidemment dans l’obligation d’assumer leurs choix.
Ce volontariat en tant que divertissement productif doit se développer au secteur de l’aide à la personne qui par les politiques actuelles tendent à se privatiser. Afin de lutter contre les dégradations du niveau de vies… C’est à nous tous de faire jouer la concurrence en s’engageant davantage dans le maximum de secteurs afin d’influencer les décideurs à prendre des mesures qui aillent dans le sens de nos intérêts. Grâce à ce espace encore présent qu’est le monde associatif, ainsi que la liberté d’agir et d’exister intelligemment.
Greg.Slat