L’Urssaf réclame 9 000 euros à un couple qui tient un bar parce que leurs clients ramènent les verres vides au comptoir
Un fait divers qui démontre bien que nos élites et leurs sbires aux ordres sont devenus fous.
Article publié dans Sud-Ouest
Le père Ubu travaillerait-il à l’Urssaf en Bretagne ? Alfred Jarry ne renierait pas cette histoire invraisemblable, racontée par nos confrères du « Télégramme ».
L’Urssaf réclame à un couple de Locmiquélic, dans le Morbihan, 9 000 euros. Quel leur reproche-t-on ? Tout simplement de faire travailler de façon dissimulée les hôtes de leur bar, Chez Mamm Kounifl, qui ont la mauvaise idée de « rapporter leurs verres sur un plateau à l’heure de la seconde tournée, y compris en terrasse ».
« Vers minuit trente, une cliente a rapporté un plateau. Elle est passée par le comptoir pour aller aux toilettes. C’est là que tout a basculé. Mon mari s’est fait plaquer contre la vitre par un homme. Une femme s’est jetée sur moi en me montrant une carte tricolore », explique Maryka Le Floch au quotidien breton.
Selon la tenancière du café-concert, les contrôleurs de l’Urssaf lui signalent un « flagrant délit de travail dissimulé », et, trois semaines plus tard, une amende de 7 900 euros est adressée au Mamm Kounifl. Plus grave, les deux gérants du bar sont placés en garde à vue en novembre 2012 pour travail illicite.
Heureusement, de « nombreux témoignages » recueillis par la couple viennent accréditer la thèse de la convivialité et »le procureur de la République de Lorient décide de classer sans suite l’affaire, faute d’infraction caractérisée », explique « Le Télégramme ».
Sauf que ce classement sans suite n’a pas éteint l’action au civil de l’Urssaf, qui réclame désormais 9 000 euros au couple (avec les pénalités). « C’est de l’acharnement », estime Maryka Le Floch.
De son côté, l’Urssaf de Bretagne se défend, explique France Bleu. Le responsable des contrôleurs nie l’utilisation de violences et accuse le couple de gérants de diffamation.
L’audience à venir devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Vannes permettra peut-être de faire la lumière sur ce cas
Source: Sud-Ouest