Analyse de la proposition européenne de séparation des banques – Réactions éloquentes
Le 30 jan. 2014
http://www.les-crises.fr/proposition-europeenne-gs/
Tiens, aujourd’hui, une surprise depuis Bruxelles, et pour une fois, une bonne ! La Commission Européenne a surpris son monde en proposant une séparation des activités bancaires bien plus ambitieuse qu’attendu. Pas mal ce Barnier – j’avais eu l’occasion d’échanger 2 minutes chrono avec lui, et il avait l’air de ne pas vouloir se laisser manipuler par les banquiers ; j’étais dubitatif, mais bon, sur ce coup-là, chapeau ! (ok, quelques pensées électoralistes en tête aussi, mais vu les temps de disette régulatrice, je prends quand même !)
Bon, après ne rêvons pas, c’est loin d’être une vraie et grande séparation. Mais ça peut être un sérieux début. Genre 20 % du chemin. Comme avec la loi française, on en était à 1 %, il y a un sacré progrès…
Ce n’est encore qu’un projet, non encore validé, et encore moins discuté devant le Parlement, mais ça a une belle figure. C’est assez proche du rapport Liikanen (pour ceux qui suivent de près)
C’était un peu l’idée de la loi française, sauf qu’elle proposait de le filialiser (ce qui n’a aucun sens ; réfléchissez 2 minutes sur le sens “logique” de filialiser une activité pour compte propre, c’est assez drôle, car ça n’a aucun autre sens que de l’interdire. Bah oui, ex post, une activité spéculative dans une filiale, c’est plus une activité pour compte propre de la mère, par définition. C’est une filiale qui spécule, quoi. Comme avant. On ne peut pas différencier ces activités du reste des activités spéculatives, puisque le critère d’identification n’était pas un type d’activité précis, mais juste d’être fait pour compte propre, et ce critère disparait une fois que c’est filialisé… Bref, laissez tomber, c’est un message technique destiné aux contrôleurs de l’ACP – bon courage les gars !. Et surtout qu’elle essayait de distinguer du “trading pour compte propre utile” ou “inutile” – ce qui est aussi risible.
Ici, Barnier fait le job, tout doit s’arrêter, point.
Le souci, c’est que ce problème de trading pour compte propre, est une petite partie du problème. Car on a déjà vu ici que nos banques sont parmi les plus pauvres DU MONDE. Cela a été rappelé par Bloomberg la semaine dernière (manque de fonds propres des banques françaises : 285 milliards d’euros !!!! Près de 5 ans d’impôt sur le revenu pour situer…) Donc c’est mal qu’elles spéculent avec leur argent, oui, mais elles en ont tellement peu, que ce n’est pas le coeur de la spéculation, loin de là – allez, 5 % de l’activité au max, je suis généreux. C’est pourquoi la loi française ne concernait que 0.,5 % de l’activité au final suivant l’aveu des banquiers…
La seconde partie est intéressante, car elle permet une séparation assez avancée (bon, ça reste des filiales), mais le problème c’est que ça restera optionnel. Même s’il serait savoureux que le régulateur explique pourquoi il ne sépare pas Société Générale… Bien entendu, pour que ça marche bien, il faudrait expliquer que si le régulateur se trompe, c’est 5 ans de prison ferme pour lui – je pense que ça donnerait des visées séparatrices assez avancées – ça marche bien le “qui casse, paye”…
Jolis papiers du Monde et des Echos en synthèse
Pour le premier, on soulignera le titre pravdaesque : “L’ambitieuse réforme des grandes banques européennes de Michel Barnier”. Alors qu’il dit aux Echos :
On notera cette phrase amusante dans le second article :
Voici donc des membres éminents de la confrérie des rêveurs en ONG (tiré du Verbatim des 130 personnalités publié par DiaCrisis) :
Bon, il est vrai qu’en face on a du lourd niveau personnes compétentes et non payées par les banquiers, qui défendent le modèle de banque universelle :
Bon, il y aussi Pierre Moscovici, mais il ne répond pas au critère.
Ah, dans les rêveurs ONG, j’avais aussi oublié : le Financial Times !
Eh bien, sans surprise – et dans la droite ligne du billet de vendredi sur les 30 ans de la loi bancaire française : on n’est jamais déçu niveau néolibéralisme avec les “socialistes” !
Donc on a anticipé la législation, mais quand elle arrive, c’est le drame, elle va bien trop loin ! Note d’anticipation : 1/20
J’avais déjà expliqué que le but de la précipitation française à faire une loi bancaire était de torpiller la réglementation européenne à venir. Loupé ! Note de vision politique : 1/20
Ceci étant, je dirais aussi à Mosco “ben alors, elle est où “l’Europe fédérale la chance” ?”
Après, classique, odieux chantage au financement des entreprises, pur pipeau, comme d’hab, mais plus c’est gros, plus ça passe… Je rappelle que ça a été séparé en France entre 1945 et 1995 : où y a t il eu des soucis pour financer les boites durant les 30 Glorieuses ??? C’est dingue, j’ai l’impression que c’est maintenant qu’il y a des soucis, non ? Et puis allez expliquer que les PME sont mieux financées quand la banque a le choix entre “leur prêter ou spéculer sur le yen à Tokyo” plutôt que quand son seul métier est de prêter aux PME, faut oser quand même…
Bon après, je jette pas la pierre, vu le pognon que la FBF a dépensé en graissage de pattes (allez, d’assiettes plutôt) à Bruxelles, pas rentable l’investissement…
Mais tout est dans le titre du billet :
Hollande uni à Merkel, Cétipabo ? Oui oui, le PS se déchaine contre l’UMP Barnier pour que la Commisison européenne freine ses ardeurs à réguler.
Vous ne rêvez pas… Mais ça restera un cauchemar pour votre épargne – désolé…
Enfin, bon, cela n’étonnera que ceux qui s’obstinent toujours, après 1983, 1997 et 2012 à ne pas vouloir admettre que le PS est LE parti néolibéral français… Les faits sont têtus….
Bref, nous sommes tous des Trierweiler…
Amusant Barnier, sinon :
En fait :
MAIS ALORS GRANDIOISE, pour la fin, Christian Noyer, le gouverneur de la banque de France, qui est à ce titre LE REGULATEUR, censé nous PROTEGER :
Ah, Christian Noyer. Énarque Promotion Guernica avec Naouri et Baudoin Prot (ça ne s’invente pas…), conseiller de Balladur, à la banque de France depuis 2003 (tss cette insécurité de l’emploi…), le régulateur qui n’a pas vu Kerviel, AIG, les subprimes, Emporiki pour le Crédit Agricole, Dexia, le CIF, PSA Banque, la crise des liquidités en dollars de 2011… Que de réussites !
Tiens, j’oubliais, encore un truc pas soulevé :
Mais bon, qu’attendre d’un régulateur qui ose être administrateur de l’association de lobbying des banques, EuroPlace – comment un tel mélange des genres ne peut-il pas mal finir ?
Mais Barnier ne s’est pas laissé faire…
Bon, après ne rêvons pas, c’est loin d’être une vraie et grande séparation. Mais ça peut être un sérieux début. Genre 20 % du chemin. Comme avec la loi française, on en était à 1 %, il y a un sacré progrès…
Ce n’est encore qu’un projet, non encore validé, et encore moins discuté devant le Parlement, mais ça a une belle figure. C’est assez proche du rapport Liikanen (pour ceux qui suivent de près)
I. Le projet
En gros, 2 volets- fin de la spéculation de la banque “pour compte propre”, autrement dit avec son argent
- possibilité donnée au régulateur d’imposer à une des 30 grosses banques européennes de séparer vraiment ses activités spéculatives, si elles sont très importantes. Si le régulateur ne le fait pas, il devra expliquer pourquoi…
II. L’analyse
Le premier point est très bien. Disons c’est le minimum : les fonds propres sont une garantie pour le client, il est juste indéfendable que la banque spécule avec. Point final. C’est par exemple le cas depuis toujours chez les assureurs. Et c’est le coeur de la réforme américaine (dite Volcker)C’était un peu l’idée de la loi française, sauf qu’elle proposait de le filialiser (ce qui n’a aucun sens ; réfléchissez 2 minutes sur le sens “logique” de filialiser une activité pour compte propre, c’est assez drôle, car ça n’a aucun autre sens que de l’interdire. Bah oui, ex post, une activité spéculative dans une filiale, c’est plus une activité pour compte propre de la mère, par définition. C’est une filiale qui spécule, quoi. Comme avant. On ne peut pas différencier ces activités du reste des activités spéculatives, puisque le critère d’identification n’était pas un type d’activité précis, mais juste d’être fait pour compte propre, et ce critère disparait une fois que c’est filialisé… Bref, laissez tomber, c’est un message technique destiné aux contrôleurs de l’ACP – bon courage les gars !. Et surtout qu’elle essayait de distinguer du “trading pour compte propre utile” ou “inutile” – ce qui est aussi risible.
Ici, Barnier fait le job, tout doit s’arrêter, point.
Le souci, c’est que ce problème de trading pour compte propre, est une petite partie du problème. Car on a déjà vu ici que nos banques sont parmi les plus pauvres DU MONDE. Cela a été rappelé par Bloomberg la semaine dernière (manque de fonds propres des banques françaises : 285 milliards d’euros !!!! Près de 5 ans d’impôt sur le revenu pour situer…) Donc c’est mal qu’elles spéculent avec leur argent, oui, mais elles en ont tellement peu, que ce n’est pas le coeur de la spéculation, loin de là – allez, 5 % de l’activité au max, je suis généreux. C’est pourquoi la loi française ne concernait que 0.,5 % de l’activité au final suivant l’aveu des banquiers…
La seconde partie est intéressante, car elle permet une séparation assez avancée (bon, ça reste des filiales), mais le problème c’est que ça restera optionnel. Même s’il serait savoureux que le régulateur explique pourquoi il ne sépare pas Société Générale… Bien entendu, pour que ça marche bien, il faudrait expliquer que si le régulateur se trompe, c’est 5 ans de prison ferme pour lui – je pense que ça donnerait des visées séparatrices assez avancées – ça marche bien le “qui casse, paye”…
Jolis papiers du Monde et des Echos en synthèse
Pour le premier, on soulignera le titre pravdaesque : “L’ambitieuse réforme des grandes banques européennes de Michel Barnier”. Alors qu’il dit aux Echos :
Depuis longtemps, j’ai dit que mon objectif n’était pas de séparer les banques en deux. Je soutiens la diversité du paysage bancaire européen.Bref, limitée l’ambition…
On notera cette phrase amusante dans le second article :
Ce n’est pas le grand soir, et Bruxelles ne prône pas de couper en deux les banques comme les ONG en avaient rêvé.Eh oui, pardi, il n’y a que les ONG pour penser ça (c’est bien les mecs en tong dans le Larzac, non ?), et en plus, “en rêve” !
Voici donc des membres éminents de la confrérie des rêveurs en ONG (tiré du Verbatim des 130 personnalités publié par DiaCrisis) :
- Bill Clinton – et son acolyte Républicain Newt Gringrich (ayant tué le Glass Steagall)
- Michel Rocard
- James Baker
- John Mc Cain
- Helmut Schmidt
- Joseph Stiglitz (Nobel 2001)
- Maurice Allais (Nobel 1988)
- Edmund Phelps (Nobel 1996)
- John Kay
- Nicolas Baverez
- Jacques Attali
- Jean Peyrelevade
- Bernard Esambert
- Gael Giraud
- Frederic Lordon
- Charles Gave
- les banquiers Sandy Weil et John Reed (ayant tué le Glass Steagall)
- etc
Bon, il est vrai qu’en face on a du lourd niveau personnes compétentes et non payées par les banquiers, qui défendent le modèle de banque universelle :
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Bon, il y aussi Pierre Moscovici, mais il ne répond pas au critère.
Ah, dans les rêveurs ONG, j’avais aussi oublié : le Financial Times !
III. Les réactions
Alors c’est là que c’est drôle. Comment a réagi le gouvernement néolibertaire aux propositions de l’UMP Barnier ?Eh bien, sans surprise – et dans la droite ligne du billet de vendredi sur les 30 ans de la loi bancaire française : on n’est jamais déçu niveau néolibéralisme avec les “socialistes” !
Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie français, a exprimé de façon claire ses réserves lundi, à l’occasion d’une conférence de presse à Bruxelles.
« Nous demandons que le texte respecte nos législations, qui sont adaptées à notre système financier. Nous en avons parlé ce matin avec Wolfgang Schäuble [son homologue allemand, NDLR] au comité franco-allemand », a expliqué le ministre. Interrogé pour savoir si cette déclaration valait office d’avertissement, il a répondu que « les législations française et allemande ont anticipé la législation européenne ». En clair, la France n’a pas envie d’aller plus loin.
J’avais déjà expliqué que le but de la précipitation française à faire une loi bancaire était de torpiller la réglementation européenne à venir. Loupé ! Note de vision politique : 1/20
Ceci étant, je dirais aussi à Mosco “ben alors, elle est où “l’Europe fédérale la chance” ?”
Marie-Anne Barbat-Layani, la nouvelle directrice générale de la Fédération française des banques s’inquiète de la « confusion » nationale créée par cette « initiative intempestive ». Au-delà, c’est dit-t-elle, « un sujet préoccupant notamment pour le financement des entreprises ».Bien sûr, 5 ans après la crise, la proposition arrive : c’est intempestif…
Après, classique, odieux chantage au financement des entreprises, pur pipeau, comme d’hab, mais plus c’est gros, plus ça passe… Je rappelle que ça a été séparé en France entre 1945 et 1995 : où y a t il eu des soucis pour financer les boites durant les 30 Glorieuses ??? C’est dingue, j’ai l’impression que c’est maintenant qu’il y a des soucis, non ? Et puis allez expliquer que les PME sont mieux financées quand la banque a le choix entre “leur prêter ou spéculer sur le yen à Tokyo” plutôt que quand son seul métier est de prêter aux PME, faut oser quand même…
Bon après, je jette pas la pierre, vu le pognon que la FBF a dépensé en graissage de pattes (allez, d’assiettes plutôt) à Bruxelles, pas rentable l’investissement…
Dans un courrier adressé à Michel Barnier, commissaire européen en charge des services financiers, Gérard Mestrallet, le président de Paris Europlace, renchérit : « Le refus de distinguer entre spéculation et activité de financement de l’économie constitue une faiblesse notoire de ce texte » . Le président de l’instance patronale, Pierre Gattaz, va de son côté jusqu’à parler de « menaces ». « Je regrette que le projet remette en cause les services complets proposés par nos banques universelles aux entreprises », dit il. Pour l’occasion, le Medef a fait cause commune avec la Fédération des industriels allemands. Dans un courrier à José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, les deux organisations demandent que soit reporté le projet de règlement pour donner le temps aux consultations.Bah oui, c’est sûr que si on retrouvait BNP d’un côté et Paribas de l’autre, ce serait le drame. Tiens, ils ne sont plus pour la concurrence au Medef ? Et oui, 5 ans, c’est intempestif, prenons 5 ans de plus pour consulter. C’est tellement compliqué comme problème… On a vu, tous ces spécialistes indépendants qui hésitent…
A ses côtés, la Bundesbank a souligné que la problématique du « too big to fail » ne saurait être résolue en séparant une banque en deux, mais plutôt en instaurant un mécanisme solide de démantèlement de l’établissement.Bah oui, c’est comme les centrales nucléaires. Qu’est ce qu’on s’emmerde à empêcher qu’elles sautent quand il est si simple de démanteler après l’explosion… Et puis démanteler les 2 200 Md€ de bilan de Deutsche Bank, trop facile (surtout en plein séisme qu’elle aura créé) ! Vouloir “démanteler” une banque qualifiée de “systémique” (= qui fait péter toutes les autres banques en gros), quand même, faut oser…
Mais tout est dans le titre du billet :
La France et l’Allemagne font front communTous unis pour sauver 50 Inspecteurs des Finances et 500 traders millionnaires !
Les deux pays ont adopté des textes visant une simple séparation des activités à risque. Ils s’opposent à la version dure de Bruxelles.
Hollande uni à Merkel, Cétipabo ? Oui oui, le PS se déchaine contre l’UMP Barnier pour que la Commisison européenne freine ses ardeurs à réguler.
Vous ne rêvez pas… Mais ça restera un cauchemar pour votre épargne – désolé…
Enfin, bon, cela n’étonnera que ceux qui s’obstinent toujours, après 1983, 1997 et 2012 à ne pas vouloir admettre que le PS est LE parti néolibéral français… Les faits sont têtus….
Bref, nous sommes tous des Trierweiler…
Amusant Barnier, sinon :
M. Barnier Que répondez-vous à la France et l’Allemagne, qui ont déjà fait leurs propres lois et qui ont dit leur opposition à votre projet ?
J’ai effectivement reçu une lettre des deux pays, que j’ai lu avec attention. Mais je suis commissaire européen, et j’ai donc une obligation de dégager l’intérêt général européen et de préserver le marché intérieur. Notre texte est à mon avis parvenu à un bon point d’équilibre. Nous allons plus loin et sommes plus ambitieux que ce qui a été fait en France et en Allemagne. Mais ces législations nationales sont un pas dans la bonne direction. Elles continueront à s’appliquer aux plus petites banques.Sinon :
« Nous sommes sur une proposition dure et contraignante de la Commission européenne, regrette Karine Berger, députée socialiste des Hautes-Alpes, secrétaire nationale du PS chargée des questions économiques et ex-rapporteur de la loi de séparation des activités bancaires. Et il n’est pas normal que le Royaume-Uni bénéficie d’une exemption ! Comment imaginer un texte de régulation bancaire qui ne s’appliquerait pas à la City ? »Rôôôô, c’est vrai ça, ils ont été “durs et contraignants” avec les banquiers, comme si c’était de vulgaires salariés ou Grecs !
En fait :
M. Barnier prévoit d’exempter le Royaume-Uni de sa réforme, la réforme Vickers étant en effet jugée plus sévère (elle sépare la banque de dépôts de la banque de marchés). Une exemption que la France et l’Allemagne entendent déjà contester au nom de l’égalité de traitement.Ben, la loi anglaise, c’est déjà ça en gros, je vois mal où est le problème. Réaction classique, illustrant bien le “On est plus fort ensemble grâce à l’Europe” : non, c’est juste fait pour ne pas avancer, pour empêcher toute décision démocratique dans un ou plusieurs pays…
MAIS ALORS GRANDIOISE, pour la fin, Christian Noyer, le gouverneur de la banque de France, qui est à ce titre LE REGULATEUR, censé nous PROTEGER :
“Les idées qui ont été mises sur la table par le commissaire Barnier sont des idées, je pèse mes mots, qui sont irresponsables et contraires aux intérêts de l’économie européenne. J’espère beaucoup que la Commission ne le suivra pas et si la Commission le suit, j’espère que ce projet restera enterré et qu’il n’aura aucune suite.” (Reuters)Mais comme on a accordé l’indépendance de la Banque de France, pour que la gouvernement ne dise rien aux gouverneurs non élus (arfff), on pourrait voter le contraire, pour avoir une indépendance des gouvernements ?
Ah, Christian Noyer. Énarque Promotion Guernica avec Naouri et Baudoin Prot (ça ne s’invente pas…), conseiller de Balladur, à la banque de France depuis 2003 (tss cette insécurité de l’emploi…), le régulateur qui n’a pas vu Kerviel, AIG, les subprimes, Emporiki pour le Crédit Agricole, Dexia, le CIF, PSA Banque, la crise des liquidités en dollars de 2011… Que de réussites !
Tiens, j’oubliais, encore un truc pas soulevé :
Libor : les banques françaises pas impliquées selon Christian Noyer / AFP – Mardi 10 juillet 2012non, du tout !
Libor/Euribor: l’UE inflige une amende de 1,7 md d’euros à six banques / AFP – 4 décembre 2013C’est plus français la Société générale ? Surtout qu’il me semble que l’information sur ce risque n’a pas été très bien faite dans les rapports annuels, non ? (les spécialistes iront vérifier le manifeste respect de l’information au marché sur les risques, ça vaut le coup… Si si 450 M€ c’est un risque…). Tiens, au fait : oooh, l’AMF, ça ne qualifie pas pour “diffusion de fausse (bonne) nouvelle” ça ? Y’a pas que les blogueurs à surveiller…
Dans l’affaire concernant l’Euribor, la plus forte amende, qui s’élève à 465,8 millions d’euros, a été infligée à Deutsche Bank, tandis que Société Générale devra payer 445,9 millions d’euros.
Mais bon, qu’attendre d’un régulateur qui ose être administrateur de l’association de lobbying des banques, EuroPlace – comment un tel mélange des genres ne peut-il pas mal finir ?
Mais Barnier ne s’est pas laissé faire…
Je ne peux pas croire que Christian Noyer, qui est un homme compétent, ait pu faire ces déclarations en ayant pris connaissance du détail de nos propositions. Ce que nous faisons précisément, c’est de donner aux superviseurs le pouvoir d’imposer la filialisation de banques trop grosses pour faire faillite, trop complexes pour être résolues sans crise systémique et trop chères à sauver avec des fonds publics, lorsque ces banques prennent des risques excessifs.“Peut-être”, en effet…
Les ministres prendront leurs responsabilités, ils viendront me dire pourquoi ils veulent, pour certains, préserver le proprietary trading.
Au nom de quoi on autorise les banques à faire de la spéculation pure et simple avec l’argent des déposants (..) sans aucun bénéfice, sans aucun retour pour ces déposants ?
Il y a peut-être un problème de morale.