mardi 4 mars 2014

Un rapport décrypte le trucage des chiffres de la délinquance à Paris (les moutons enragés)

Un rapport décrypte le trucage des chiffres de la délinquance à Paris

C’est bien de faire l’actu avec une telle info! Les rapports sont truqués, incroyable!!! Sauf que…. Sauf qu’en fait, il n’y a strictement rien de nouveau, et ce rapport choc ne doit pas en étonner certains. Si mes souvenirs de cinéphiles sont bons, et généralement c’est le cas, il y a un film français sorti le 19 septembre 1984 qui justement abordait ce problème dans une des scènes: Les ripoux! Dans celui-ci, suite à une agression, la plainte n’était pas comptabilisée pour ne pas faire exploser les statistiques au niveau délinquance pour un quartier de Paris. Et 30 après, on nous ressort le problème comme étant une découverte, dingue!
Pendant des années, la préfecture de police de Paris (PP) a maquillé les statistiques de la délinquance. Des pratiques qui, si elles ont fortement diminué depuis l’arrivée de Manuel Valls à l’intérieur, ont aussi perduré par endroits, selon un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) commandé par le préfet de police de Paris, Bernard Boucault en septembre 2012.
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Minoration des faits, report – les services stoppent l’enregistrement des plaintes avant la fin du mois –, ou même destruction pure et simple de certains faits, sont désignées comme les principales techniques utilisées. Le Monde avait déjà fait état de ces pratiques en juillet 2013.
Le rapport évoque aussi la requalification des faits : « Une tentative de cambriolage avérée est comptabilisée comme une simple “dégradation” de porte », relève Europe 1. Près de 15 000 faits de délinquance auraient disparu en 2011 à Paris et dans son agglomération, selon une source proche du dossier.
 
POLITIQUE DU CHIFFRE
Ce document fait écho à un autre rapport de l’IGA publié en juillet 2013, qui avait conclu à la disparition entre 2007 et 2012 de près de 130 000 faits de délinquance sur le territoire, des « anomalies » attribuées à la politique du chiffre pratiquée sous Nicolas Sarkozy. Ce rapport accablait déjà la PP de Paris, les rapporteurs notant que depuis 2006 ou 2007 « perdurait dans la capitale une pratique de report systématique ».
Si ce nouveau rapport confirme bien l’escamotage de statistiques à Paris, il souligne également la persistance de mauvaises pratiques dans certains services, au moins jusqu’à l’été 2013. « En fait, il semble difficile pour certains de rompre avec des habitudes qui avaient été établies pendant des années, explique un haut fonctionnaire en place à la PP. Mais les consignes données par le préfet sont très claires, ces pratiques, qui ont diminué comme le note le rapport, doivent cesser. »
Source : Le Monde

Des « anomalies » dans les statistiques de la délinquance

C’est une accusation qui a poursuivi Nicolas Sarkozy jusqu’au soir de sa défaite à la présidentielle de 2012. Selon un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), remis vendredi 12 juillet à Manuel Valls, la politique du chiffre mise en place par l’ex-chef de l’Etat et ministre de l’intérieur a engendré des « anomalies » et « manipulations » dans les statistiques de la délinquance.
Ce travail, commandé par le ministre de l’intérieur le 18 février à l’IGA, qui a conduit l’enquête avec les inspections générales de la police nationale (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN) ainsi que l’Insee, fait suite à son discours de novembre 2012 devant les préfets, où il exprimait sa volonté de « rompre avec la politique du chiffre » instaurée par M. Sarkozy.
Ce rapport intervient alors qu’une mission parlementaire a mis en cause en avril l’outil de mesure de la délinquance, rejoignant ainsi la volonté de M. Valls de réformer en profondeur cet appareil statistique contesté, pour éviter des « manipulations ».
Les rédacteurs ont inspecté les pratiques en matière d’enregistrement statistique des plaintes en remontant jusqu’à 2006. Les « objectifs quantitatifs » ainsi que « certaines directives de l’administration centrale ont pu contribuer à minorer fortement les statistiques », notent-ils. Notamment grâce à l’application de deux directives de 2006.La première en février, la seconde en décembre 2006. Cette dernière propose au fonctionnaire qui reçoit la plainte d‘ »ajuster » la qualification pénale des dégradations délictuelles. Celles-ci représentaient 16 % de la délinquance générale en 2006. Elles passent à 11 % en 2011, « faisant sortir, dès 2007 et les années suivantes, près de 130 000 faits » des chiffres officiels.
Les responsables des différents services, placés entre l’injonction d’afficher de bons résultats et l’impératif de contrôler l’application de la procédure, « privilégiaient souvent la première option ».
« PRATIQUES D’AMPLEUR »
Une autre méthode pointée du doigt consiste à modifier l’unité de compte pour certaines infractions. L’inspection prend l’exemple d’un délinquant qui casse dix voitures dans une rue. La procédure voudrait que l’agent constate dix faits, un par plaignant. Or, il est possible de n’en constater qu’un. « Cette pratique est courante », tranche l’IGA.
Les auteurs établissent un constat particulier pour la Préfecture de police de Paris. Là, est constatée, depuis 2006, une pratique de « report systématique » de la comptabilisation des faits dès que les objectifs assignés à un commissariat étaient atteints pour le mois. Concrètement, une fois le quota de plaintes rempli, les policiers arrêtaient d’entrer statistiquement tous les autres actes, jusqu’au mois suivant. « Les statistiques avaient ainsi perdu tout contenu opérationnel, n’indiquant plus la réalité de la délinquance. »
D’après l’IGA, chacune des directions territoriales de la Direction de la sécurité publique de l’agglomération parisienne avait des résultats précis à atteindre. Le plus souvent, à la baisse. Mais parfois à la hausse, lorsqu’un objectif de baisse n’était pas réaliste. Cette « compensation » a été étendue même en couronne de Paris. « Les ordres venaient du sommet de la Préfecture de Paris », explique Michel Rouzeau, qui a dirigé l’enquête pour l’IGA et qui évoque « des pratiques d’ampleur ».
Source et article complet sur Le Monde
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