Vous trouverez sur ce blog, beaucoup d'articles et de vidéos d'actualité. Les points de vue présentés dans ces articles et vidéos ne sont pas forcément les miens, mais ils peuvent amener une réflexion. Chacun se fera une opinion avec autre chose que le discours formaté des politiques et des médias.Vous y trouverez aussi les réponses aux questions qui me sont posées concernant mes livres. Les thèmes de mes ouvrages sont le développement personnel et la spiritualité.
mercredi 30 avril 2014
Réflexion sur l’intelligence collective (4 ieme singe)
Réflexion sur l’intelligence collective
Jean François Noubel, chercheur en intelligence collective, nous offre là un travail remarquable d’intelligence et d’intégrité.
Le chercheur met en perspective les qualités des organisations sociales à travers leurs architectures.
Qu’est-ce que l’intelligence collective ? La capacité d’un groupe d’individus à projeter un avenir et à y parvenir en contexte complexe.
Sa thèse : Nous faisons tous partie d’un seul ensemble. De l’équilibre de chacune des entités qui composent cet ensemble dépend l’harmonie et la pérennité de la totalité. L’organisation des échanges orchestre les oscillations de qualités et de répartition entre l’ensemble des entités. Partant de ce postulat, définissons nos aspirations et dessinons l’architecture la plus efficiente pour répondre à nos besoins.
Jean François Noubel propose cette réflexion dans une conférence présenté à un public d’employés de la SNCF.
Le rythme est constructif et les approches intellectuelles s’avèrent limpides et enrichissantes. Prendre du recul sur nos organisations et étudier d’autres alternatives permet une plus objective remise en question des problématiques globales.
A méditer !
Voici également une version écrite des travaux de recherche de Jean François Noubel : Intelligence collective, la révolution invisible
Romain
Guerre des brevets ? Blackstone et Jacob Rothschild bénéficieraient de la disparition de l'avion de Malaysia Airlines (Sott)
Guerre des brevets ? Blackstone et Jacob Rothschild bénéficieraient de la disparition de l'avion de Malaysia Airlines
Les recherches internationales de l'avion disparu MH 370 ont montré que Washington était en mesure de suivre l'appareil bien au-delà de ce qu'il prétendait jusqu'ici et qu'il a mis une semaine pour révéler ce qu'il savait. Elles ont aussi montré que la Chine n'avait pas de ports de ravitaillement pour déployer sa marine dans une zone aussi vaste. Mais au-delà du fait divers et de ce qu'il révèle des capacités stratégiques de chacun, force est de constater que cette énigmatique disparition fait des heureux : Blackstone et Jacob Rothschild.
Jacob Rothschild, président de RIT Capital Partners plc et administrateur de Blackstone. Président de l'Institute for Jewish Policy Research.Dans l'ère géostratégique tripolaire du monde de l'après-Crimée entre les États-Unis, la Russie et la Chine, il est impératif de mettre en contraste la désinformation écrasante de l'Occident moyennant l'incontournable regard du portail multimédia russe Russia Today.
Comme cela arrive souvent dans des accidents mystérieux, la disparition inhabituelle de l'avion du vol MH 370 de Malaysia Airlines - dont l'explication ne satisfait personne, encore moins la plupart des Chinois touchés - a conduit à d'innombrables interprétations, certaines loufoques et d'autres dérangeantes.
Alors que fait rage la guerre des sanctions depuis les États-Unis et l'Union Européenne contre Vladimir Putin, Russia Today publiait de manière pressée quatre jours après que le vol MH 370 ait disparu, qu'un brevet de semi-conducteur a été approuvé par l'Office des brevets des États-Unis [1]. La guerre des brevets a-t-elle éclaté ?
Selon Russia Today, le bénéficiaire du brevet de semi-conducteurs est Jacob Rothschild, de la dynastie controversée et ô combien légendaire des banquiers.
Le brevet était partagé entre les cinq titulaires avec 20 % pour chacun : la société Freescale Semiconductor dont le siège est situé à Austin (Texas), et les quatre autres natifs de la ville de Suzhou (Chine), des employés de la compagnie texane, qui se trouvaient à bord de l'avion manquant.
Selon le portail russe, si le titulaire du brevet décède, les autres titulaires se partageront à parts égales les dividendes du défunt, du moment que ce ne soit contesté dans son testament. Les quatre copropriétaires chinois du brevet étant disparus (et/ou morts), celui qui reste en vie va donc obtenir la totalité du brevet. C'est ce qui est arrivé au profit de la firme texane Freescale Semiconductor, qui appartient à la société contestée et invisible Blackstone, dont le propriétaire est le banquier britanico-israélien Jacob Rothschild [2].
Les inventeurs et déposants ont été les quatre Chinois disparus et le bénéficiaire n'est autre que Freescale Semiconductor. Quelle chance !
L'identité invisible de Blackstone, son interconnexion avec BlackRock et son partenariat avec Evercore Partnership qui sont, par coïncidence, derrière la privatisation de Pemex (la société des pétroles mexicains) ressort de manière inquiétante [3].
Il apparait que Blackstone administre BlackRock, dirigé par l'israélo-étatsunien Larry Fink [4]. Au-delà de l'interconnectivité des hautes sphères entre Blackstone, BlackRock, Rothschild, George Soros, Banque Scotia, Evercore Partnership, Protego, avec Kissinger Associates et la polémique assurance AIG, dont le président est l'israélo-étatsunien Maurice Hank Greenberg, il faudrait scruter l'identité de l'entreprise de Freescale Semiconductor.
Il est étrange que parmi les 239 passagers, 20 étaient des employés du Pentagone, en plus des 4 passagers qui avaient des passeports volés.
Par-dessus les spéculations inévitables, le fait pertinent réside dans la profession d'électronicien des 20 employés du Pentagone, tous très compétents dans l'art de la guerre électronique pour éviter les systèmes radar militaires [5].
Curieux : des 20 disparus salariés de Freescale Semiconductor, 12 sont originaires de Malaisie et huit de Chine.
Freescale Semiconductor se targue de ce que ses produits ont des applications dans les communications sur le champ de bataille ; avionique ; guidage de missiles ; guerre électronique et reconnaissance d'ami ou d'ennemi.
La société texane controversée a été l'une des premières sociétés de semi-conducteurs dans le monde. Elle a commencé comme une division de Motorola, dont elle s'est ensuite séparée pour être acquise en 2006 par Blackstone (des Rothschild), l'omnipotent Groupe Carlyle et TPG Capital.
Le Groupe Carlyle démontre le népotisme dynastique des Bush, de Frank Carlucci (ex-conseiller de Sécurité nationale et ancien secrétaire à la Défense), de l'ancien Premier ministre britannique John Major, et dont le représentant au Mexique est le controversé Luis Téllez Kuenzler, aujourd'hui en charge de la Bourse, où se sont produit plusieurs interruptions étranges de cotations [6].
TPG Capital est une puissante entreprise d'investissement basée à Fort Worth (Texas) que préside l'israélo-américain David Bonderman, lequel se dépasse en extravagances comme celle d'avoir versé 7 millions de dollars aux Rolling Stones pour célébrer leur 60e anniversaire en 2002.
Freescale Semiconductor se spécialise dans la guerre électronique et la technologie furtive (« cloak technology ») et utilise les stratégies axées sur le radar de contre-mesures électroniques (ECM) : 1) brouillage radar ; 2) modifications des objectifs et 3) changement électrique des propriétés de l'air.
Selon The Daily Beast, une attaque israélienne contre l'Iran irait plus loin que le bombardement par avion connu, et déploierait probablement une guerre électronique contre tout le système électrique du pays, sa connexion Internet, son réseau cellulaire et ses fréquences d'urgence pour les pompiers et les policiers.
The Daily Beast assure qu'Israël a mis au point une arme capable d'imiter le signal de la maintenance des téléphones cellulaires, qui stoppe efficacement les transmissions. Au cours de la dernière décennie, Israël a accumulé une vaste gamme d'armes de haute technologie d'une valeur de plusieurs millions de dollars qui lui permettrait de contrarier, aveugler, rendre sourd les défenses de Téhéran dans le cas d'un bombardement aérien [7].
Encore plus : il y a une nouvelle technologie furtive qui rend l'avion invisible au radar et le masque à l'œil humain, tandis que le camouflage de haute technologie peut créer des champs électromagnétiques, comme l'affirme military.com [8].
La Chine accuse les États-Unis d'une intensification d'attaque via Internet [9], tandis que Pékin et Washington accélèrent la course aux armements pour la dissimulation de la technologie de l'avion invisible.
La puissante société britannique militaire BAE Systems - liée à la NSA, au secrétariat de Sécurité de la patrie, et au sinistre Wilson Center - exposée dans le puant scandale Al-Yamamah, possède un programme adaptable, qui vise à masquer les véhicules à moteur, et qui peut s'étendre aux bateaux et hélicoptères.
Doit-on voir derrière la boîte noire du vol est MH 370 le duo financier lugubre de Blackstone/BlackRock des Rothschild ?
Source : La Jornada (Mexique)
Notes
[1] "United States Patent n°8671381 B1", March 11, 2014.
[2] « Rothschild hereda una patente de semiconductores al desaparecer el MH370 », Russia Today, 22 mars 2014.
[3] « BlackRock : el mayor inversionista del mundo detrás de la privatización de Pemex », par Alfredo Jalife-Rahme, La Jornada, 11 décembre 2013.
[4] "Lessons From Blackstone for BlackRock", de Jeffrey Goldfarb, The New York Times, January 23, 2014.
[5] "Malaysia jet hidden by Electronic Weaponry ? 20 EW defense-linked passengers", de Deborah Dupre, Examiner, 9 de marzo de 2014.
[6] Voir notre dossier « Carlyle Group ».
[7] "Israel's Secret Iran Attack Plan : Electronic Warfare" de Elie Lake, The Daily Beast, 16 de noviembre de 2011.
[8] "Invisible Planes : China, US Race for Cloaking Tech", de Gene J. Koprowski, Fox News, 17 de deciembre de 2013.
[9] "China points finger at US as hacking attacks soar", Shanghai Daily, 29 de marzo de 2014.
Jacob Rothschild, président de RIT Capital Partners plc et administrateur de Blackstone. Président de l'Institute for Jewish Policy Research.Dans l'ère géostratégique tripolaire du monde de l'après-Crimée entre les États-Unis, la Russie et la Chine, il est impératif de mettre en contraste la désinformation écrasante de l'Occident moyennant l'incontournable regard du portail multimédia russe Russia Today.
Comme cela arrive souvent dans des accidents mystérieux, la disparition inhabituelle de l'avion du vol MH 370 de Malaysia Airlines - dont l'explication ne satisfait personne, encore moins la plupart des Chinois touchés - a conduit à d'innombrables interprétations, certaines loufoques et d'autres dérangeantes.
Alors que fait rage la guerre des sanctions depuis les États-Unis et l'Union Européenne contre Vladimir Putin, Russia Today publiait de manière pressée quatre jours après que le vol MH 370 ait disparu, qu'un brevet de semi-conducteur a été approuvé par l'Office des brevets des États-Unis [1]. La guerre des brevets a-t-elle éclaté ?
Selon Russia Today, le bénéficiaire du brevet de semi-conducteurs est Jacob Rothschild, de la dynastie controversée et ô combien légendaire des banquiers.
Le brevet était partagé entre les cinq titulaires avec 20 % pour chacun : la société Freescale Semiconductor dont le siège est situé à Austin (Texas), et les quatre autres natifs de la ville de Suzhou (Chine), des employés de la compagnie texane, qui se trouvaient à bord de l'avion manquant.
Selon le portail russe, si le titulaire du brevet décède, les autres titulaires se partageront à parts égales les dividendes du défunt, du moment que ce ne soit contesté dans son testament. Les quatre copropriétaires chinois du brevet étant disparus (et/ou morts), celui qui reste en vie va donc obtenir la totalité du brevet. C'est ce qui est arrivé au profit de la firme texane Freescale Semiconductor, qui appartient à la société contestée et invisible Blackstone, dont le propriétaire est le banquier britanico-israélien Jacob Rothschild [2].
Les inventeurs et déposants ont été les quatre Chinois disparus et le bénéficiaire n'est autre que Freescale Semiconductor. Quelle chance !
L'identité invisible de Blackstone, son interconnexion avec BlackRock et son partenariat avec Evercore Partnership qui sont, par coïncidence, derrière la privatisation de Pemex (la société des pétroles mexicains) ressort de manière inquiétante [3].
Il apparait que Blackstone administre BlackRock, dirigé par l'israélo-étatsunien Larry Fink [4]. Au-delà de l'interconnectivité des hautes sphères entre Blackstone, BlackRock, Rothschild, George Soros, Banque Scotia, Evercore Partnership, Protego, avec Kissinger Associates et la polémique assurance AIG, dont le président est l'israélo-étatsunien Maurice Hank Greenberg, il faudrait scruter l'identité de l'entreprise de Freescale Semiconductor.
Il est étrange que parmi les 239 passagers, 20 étaient des employés du Pentagone, en plus des 4 passagers qui avaient des passeports volés.
Par-dessus les spéculations inévitables, le fait pertinent réside dans la profession d'électronicien des 20 employés du Pentagone, tous très compétents dans l'art de la guerre électronique pour éviter les systèmes radar militaires [5].
Curieux : des 20 disparus salariés de Freescale Semiconductor, 12 sont originaires de Malaisie et huit de Chine.
Freescale Semiconductor se targue de ce que ses produits ont des applications dans les communications sur le champ de bataille ; avionique ; guidage de missiles ; guerre électronique et reconnaissance d'ami ou d'ennemi.
La société texane controversée a été l'une des premières sociétés de semi-conducteurs dans le monde. Elle a commencé comme une division de Motorola, dont elle s'est ensuite séparée pour être acquise en 2006 par Blackstone (des Rothschild), l'omnipotent Groupe Carlyle et TPG Capital.
Le Groupe Carlyle démontre le népotisme dynastique des Bush, de Frank Carlucci (ex-conseiller de Sécurité nationale et ancien secrétaire à la Défense), de l'ancien Premier ministre britannique John Major, et dont le représentant au Mexique est le controversé Luis Téllez Kuenzler, aujourd'hui en charge de la Bourse, où se sont produit plusieurs interruptions étranges de cotations [6].
TPG Capital est une puissante entreprise d'investissement basée à Fort Worth (Texas) que préside l'israélo-américain David Bonderman, lequel se dépasse en extravagances comme celle d'avoir versé 7 millions de dollars aux Rolling Stones pour célébrer leur 60e anniversaire en 2002.
Freescale Semiconductor se spécialise dans la guerre électronique et la technologie furtive (« cloak technology ») et utilise les stratégies axées sur le radar de contre-mesures électroniques (ECM) : 1) brouillage radar ; 2) modifications des objectifs et 3) changement électrique des propriétés de l'air.
Selon The Daily Beast, une attaque israélienne contre l'Iran irait plus loin que le bombardement par avion connu, et déploierait probablement une guerre électronique contre tout le système électrique du pays, sa connexion Internet, son réseau cellulaire et ses fréquences d'urgence pour les pompiers et les policiers.
The Daily Beast assure qu'Israël a mis au point une arme capable d'imiter le signal de la maintenance des téléphones cellulaires, qui stoppe efficacement les transmissions. Au cours de la dernière décennie, Israël a accumulé une vaste gamme d'armes de haute technologie d'une valeur de plusieurs millions de dollars qui lui permettrait de contrarier, aveugler, rendre sourd les défenses de Téhéran dans le cas d'un bombardement aérien [7].
Encore plus : il y a une nouvelle technologie furtive qui rend l'avion invisible au radar et le masque à l'œil humain, tandis que le camouflage de haute technologie peut créer des champs électromagnétiques, comme l'affirme military.com [8].
La Chine accuse les États-Unis d'une intensification d'attaque via Internet [9], tandis que Pékin et Washington accélèrent la course aux armements pour la dissimulation de la technologie de l'avion invisible.
La puissante société britannique militaire BAE Systems - liée à la NSA, au secrétariat de Sécurité de la patrie, et au sinistre Wilson Center - exposée dans le puant scandale Al-Yamamah, possède un programme adaptable, qui vise à masquer les véhicules à moteur, et qui peut s'étendre aux bateaux et hélicoptères.
Doit-on voir derrière la boîte noire du vol est MH 370 le duo financier lugubre de Blackstone/BlackRock des Rothschild ?
Source : La Jornada (Mexique)
Notes
[1] "United States Patent n°8671381 B1", March 11, 2014.
[2] « Rothschild hereda una patente de semiconductores al desaparecer el MH370 », Russia Today, 22 mars 2014.
[3] « BlackRock : el mayor inversionista del mundo detrás de la privatización de Pemex », par Alfredo Jalife-Rahme, La Jornada, 11 décembre 2013.
[4] "Lessons From Blackstone for BlackRock", de Jeffrey Goldfarb, The New York Times, January 23, 2014.
[5] "Malaysia jet hidden by Electronic Weaponry ? 20 EW defense-linked passengers", de Deborah Dupre, Examiner, 9 de marzo de 2014.
[6] Voir notre dossier « Carlyle Group ».
[7] "Israel's Secret Iran Attack Plan : Electronic Warfare" de Elie Lake, The Daily Beast, 16 de noviembre de 2011.
[8] "Invisible Planes : China, US Race for Cloaking Tech", de Gene J. Koprowski, Fox News, 17 de deciembre de 2013.
[9] "China points finger at US as hacking attacks soar", Shanghai Daily, 29 de marzo de 2014.
Effrayant: tentez d’être invisibles sur internet, et vous deviendrez suspect (Les moutons enragés)
Effrayant: tentez d’être invisibles sur internet, et vous deviendrez suspect
29 avril, 2014 | Posté par Benji |
C’est effrayant de voir cela! Une sociologue américaine à tout fait pour cacher sa grossesse sur internet, elle a fini par être signalée aux autorités. Se cacher de « big brother » deviendrait un acte reprochable? Et la vie privée alors? Je rappelle qu’il est toujours possible pour tenter de garder un semblant d’anonymat, d’utiliser entre autres outils une version gratuite de Linux spécialement prévue à cet effet.
Pour échapper au ciblage publicitaire, une sociologue américaine a veillé à ne laisser aucune trace de sa grossesse sur Internet mais aussi dans ses paiements en carte de crédit. Une expérience contraignante mais pleine d’enseignement sur la protection de la vie privée.Une femme peut-elle cacher aux publicitaires qu’elle est enceinte? La question peut paraître étrange, mais prend tout son sens quand on apprend que les données personnelles d’une femme enceinte sont revendues à prix d’or aux grandes marques de puériculture. Alors que les données d’une personne lambda valent en moyenne 0,10 dollar, celle d’une femme attendant un enfant grimpent à 1,50 dollar.
L’enjeu est de taille pour les entreprises du secteur: une future mère va énormément dépenser au cours des prochaines années pour son bébé et risque de rester fidèle à une marque de lait maternel, de petits pots, de couches, de lingettes, de vêtements … Les marques souhaitent donc repérer le plus tôt possible la consommatrice en puissance et lui envoyer des offres publicitaires ciblées auxquelles elle ne devrait pas résister.
Devenir invisible rend suspect
La sociologue Janet Vertesi, professeur à l’université de Princeton, a refusé de figurer dans les bases de données de ces sociétés et s’est lancé un défi repéré par Mashable: les empêcher de découvrir qu’elle était enceinte. Son expérience, relatée lors de la conférence Theorizing the Web, démontre à quel point vouloir échapper aux filets des services marketing est éprouvant. La sociologue s’est d’abord attaquée aux traces qu’elle laisse sur Internet. Les réseaux sociaux sont une mine d’or pour les publicitaires, car les internautes s’y répandent sur les moindres détails de leur vie. Janet Vertesi s’est donc empêché de parler de sa grossesse sur Facebook et s’est assurée qu’aucun de ses amis ne gaffe en leur demandant par téléphone de ne jamais faire mention de l’enfant à naître sur le réseau social. Certains proches lui ont pourtant laissé des messages de félicitations, qu’elle a dû effacer après avoir retiré la personne fautive de sa liste d’amis.
La sociologue est également passée par le logiciel d’anonymisation Tor, généralement utilisé par les dissidents politiques, pour ne pas laisser de traces lorsqu’elle visitait des sites dédiés à la maternité. Elle a également soigneusement évité d’utiliser sa carte de crédit et ses cartes de fidélité pour régler des achats liés à l’enfant à venir: ces données sont en effet elles aussi revendues aux publicitaires. «Nous avons fait tous nos paiements en liquide», explique-t-elle. Et pour faire des emplettes sur Internet, la jeune femme a acheté en liquide des cartes cadeaux Amazon. Son compte était quant à lui lié à une adresse email sécurisée, et les achats envoyés à un centre de retrait, et non à son domicile.
Janet Vertesi a noté au cours de son expérience un phénomène inquiétant: plus elle essayait de se cacher, plus elle devenait suspecte. Alors qu’elle et son mari souhaitaient acheter une poussette à 500 dollars grâce à des cartes cadeaux Amazon, la chaîne de pharmacie américaine Rite Aid leur a signifié que cette importante et inhabituelle transaction en bons d’achat les avait obligé à prévenir les autorités. «Tout ce que j’ai fait pour cacher que j’attendais un enfant me désignait en fait comme une personne impliquée dans des activités criminelles. Plus vous résistez au traçage, plus vous êtes considéré comme un ‘mauvais citoyen’», s’alarme-t-elle. «Il faut que nos échanges et transactions au quotidien restent de simples transactions, et non un moyen de surveillance».
Source: Le Figaro
Cocktail de pesticides dans les cheveux de nos enfants (Sott)
Santé.Des substances interdites depuis plusieurs années, des produits anti-puces pour animaux ou des anti-moustiques. C'est le cocktail retrouvé par un laboratoire indépendant. Une première.
Analyser les cheveux est une technique connue chez les légistes pour détecter des traces d'empoisonnement. Pour la première fois en France, une association a fait expertiser par un laboratoire indépendant des mèches de cheveux de trente écoliers âgés de 3 à 10 ans afin de mesurer le niveau d'imprégnation aux pesticides de ces enfants vivant ou allant à l'école dans des zones agricoles. Le résultat, dévoilé aujourd'hui par l'association Générations futures, fait froid dans le dos. Vingt et un résidus de pesticides ont été détectés en moyenne sur chaque mèche.
Sur les 53 pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens recherchés, 35 ont été retrouvés au moins une fois et treize détectés dans tous les échantillons. Notamment des insecticides interdits d'usage en France depuis des années ! Au cours des trois mois précédant le prélèvement, 80 % des enfants auraient été exposés à des pulvérisations d'insecticides agricoles.
Soupe chimique
Si Générations futures a choisi d'analyser des cheveux, c'est que nos mèches en disent beaucoup sur notre santé. « Cette étude montre que nos enfants sont exposés au quotidien à une véritable soupe chimique », souligne le porte-parole de l'association, François Veillerette.
« La présence de traces de pesticides n'est pas forcément synonyme de danger pour la santé, surtout si les doses sont infinitésimales, et je suis certains qu'on trouverait aussi des traces de gazole dans nos cheveux si on les cherchait », relativise Jean-Charles Bocquet, directeur de l'Association européenne des fabricants de produits de protection des plantes.
« Ce n'est pas tellement la dose qui pose problème, mais l'accumulation de pesticides et l'effet cocktail », rétorque François Veillerette. Si l'association reconnaît qu'on ne peut pas « considérer ces résultats comme représentatifs de l'exposition moyenne des petits Français vivant dans des zones agricoles », elle estime « qu'il y a urgence à protéger ces populations sensibles ».
Alors que le ministre de l'Agriculture a annoncé hier l'interdiction des épandages en journée pour protéger... les abeilles, l'association exige « le retrait de tous les pesticides perturbateurs endocriniens » listés dans son rapport. Elle pointe aussi du doigt l'usage domestique des bombes insecticides et produits antiparasitaires. Dans les trois mois précédant l'étude, 27 % des enfants ont été exposés à des anti-moustiques ou à des anti-puces pour animaux.
Analyser les cheveux est une technique connue chez les légistes pour détecter des traces d'empoisonnement. Pour la première fois en France, une association a fait expertiser par un laboratoire indépendant des mèches de cheveux de trente écoliers âgés de 3 à 10 ans afin de mesurer le niveau d'imprégnation aux pesticides de ces enfants vivant ou allant à l'école dans des zones agricoles. Le résultat, dévoilé aujourd'hui par l'association Générations futures, fait froid dans le dos. Vingt et un résidus de pesticides ont été détectés en moyenne sur chaque mèche.
Sur les 53 pesticides suspectés d'être des perturbateurs endocriniens recherchés, 35 ont été retrouvés au moins une fois et treize détectés dans tous les échantillons. Notamment des insecticides interdits d'usage en France depuis des années ! Au cours des trois mois précédant le prélèvement, 80 % des enfants auraient été exposés à des pulvérisations d'insecticides agricoles.
Soupe chimique
Si Générations futures a choisi d'analyser des cheveux, c'est que nos mèches en disent beaucoup sur notre santé. « Cette étude montre que nos enfants sont exposés au quotidien à une véritable soupe chimique », souligne le porte-parole de l'association, François Veillerette.
« La présence de traces de pesticides n'est pas forcément synonyme de danger pour la santé, surtout si les doses sont infinitésimales, et je suis certains qu'on trouverait aussi des traces de gazole dans nos cheveux si on les cherchait », relativise Jean-Charles Bocquet, directeur de l'Association européenne des fabricants de produits de protection des plantes.
« Ce n'est pas tellement la dose qui pose problème, mais l'accumulation de pesticides et l'effet cocktail », rétorque François Veillerette. Si l'association reconnaît qu'on ne peut pas « considérer ces résultats comme représentatifs de l'exposition moyenne des petits Français vivant dans des zones agricoles », elle estime « qu'il y a urgence à protéger ces populations sensibles ».
Alors que le ministre de l'Agriculture a annoncé hier l'interdiction des épandages en journée pour protéger... les abeilles, l'association exige « le retrait de tous les pesticides perturbateurs endocriniens » listés dans son rapport. Elle pointe aussi du doigt l'usage domestique des bombes insecticides et produits antiparasitaires. Dans les trois mois précédant l'étude, 27 % des enfants ont été exposés à des anti-moustiques ou à des anti-puces pour animaux.
L’Accord sur le commerce des services (TISA) : l’autre traité que l’Union européenne négocie avec les Etats-Unis (Les moutons enragés)
L’Accord sur le commerce des services (TISA) : l’autre traité que l’Union européenne négocie avec les Etats-Unis
30 avril, 2014 | Posté par Benji |
L’opinion publique semble de plus en plus au fait des négociations actuelles entre les Etats-Unis et l’Union européenne pour la conclusion d’un vaste accord de libre échange.
Beaucoup moins nombreux sont ceux qui ont connaissance de l’Accord sur le commerce des services que la Commission européenne négocie avec nos partenaires américains ainsi que 21 autres Etats.C’est à l’occasion de la reprise des négociations aujourd’hui à Genève, en marge de l’Organisation mondiale du commerce, que j’ai pris connaissance de ce projet d’accord, plus généralement nommé par son acronyme « TISA » pour Trades in Services Agreement.Un article du journal en ligne suisse « Bilan » a relayé les inquiétudes des ONG exprimées à l’occasion de cette réunion.
L’Internationale des services publics (ISP) a également publié un rapport (traduit dans plusieurs langues, ce qui est à saluer) expliquant les principales interrogations, sinon inquiétudes, soulevées par ces négociations.
Je ne peux que vous conseiller vivement la lecture de ce rapport.Contexte et objectifs poursuivis
Ce nouvel accord, qui vise à une libéralisation poussée du commerce des services, cherche à sortir de l’impasse des négociations de Doha. Depuis 2011, le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et son « Accord général sur le commerce des services » ne semblent plus être un cadre adéquate à la poursuite des négociations pour les grandes puissances occidentales. L’Union européenne et les Etats-Unis apparaissent réticents aux revendications des pays émergents relatives à l’agriculture et au développement.
De fait, en 2012, les Etats-Unis et l’Australie ont pris l’initiative de lancer ces nouvelles négociations entre les seuls membres de l’OMC qui le souhaitaient.
Les négociations ouvertes aujourd’hui constituent le septième tour de négociations. En février, 21 des 23 participants avaient déposé leurs offres finales (les deux restants étant le Pakistan et le Paraguay).L’objectif est de conclure ces négociations d’ici 2014. Ses dispositions ont vocation à, par la suite, être réintégrées dans le cadre de l’OMC, une fois qu’un nombre significatif d’Etats y auront pris part.Il est difficile d’imaginer comment les pays en développement, qui ont été exclus des pourparlers de façon si peu diplomatique, pourraient être prêts à accepter les termes de l’accord. Les moyens de pression audacieux employés par les pays développés remettent également en question la capacité future de l’OMC à servir d’instance de négociation.
L’Internationale des services publics
La Chine a demandé à rejoindre les négociations. Ses discordances avec les Etats-Unis sur deux autres accords (l’Accord sur les technologies de l’information (ATI) de l’OMC et l’Accord plurilatéral de l’OMC sur les marchés publics) ne lui permettent pas pour l’instant de participer à l’ACS.
Selon l’ISP, « si le pays est autorisé à prendre part aux négociations sur l’ACS, les intérêts de la Chine pourraient se heurter à ceux des États-Unis et de l’UE dans des secteurs de services où elle est très compétitive, tels que le transport maritime et les services de la construction » .
Dans un communiqué de presse de mars dernier, la Commission européenne a indiqué soutenir la participation de la Chine aux négociations.Qui a lancé l’idée de l’ACS ?
« Il semblerait que la paternité de l’idée de l’ACS revienne à la Coalition of Service Industries américaine (CSI), et plus particulièrement à son ex-président, Robert Vastine. [...] À la mi-2011, Robert Vastine a déclaré que le Cycle de Doha « n’était en rien prometteur » et a suggéré d’abandonner les pourparlers. [...] La GSC a clamé ouvertement que l’ACS avait été conçu « pour apaiser la frustration des entreprises, en raison de l’impasse du Cycle de Doha en matière de services »Coté Union européenne
La Commission européenne a publié ses directives de négociation d’un accord plurilatéral sur le commerce des services publié par la Commission le 15 février 2013. Cette publication ne s’est accompagnée d’aucune étude d’impact sur les avantages et inconvénients d’un tel accord.Le 18 mars 2013, le Conseil de l’Union européenne, réuni en session « Agriculture et Pêche », a donné mandat à la Commission pour négocier, au nom de l’UE, un accord plurilatéral sur le commerce des services.
Le mandat n’a pas été publié.
La raison est toujours la même : ne pas dévoiler notre jeu aux divers parties prenantes des négociations.
Les Etats-Unis sont très soucieux de cette confidentialité. Ceux-ci ont indiqué entendre rendre confidentielles leurs propositions pendant « cinq années à dater de l’entrée en vigueur de l’ACS ou, si aucun accord n’est trouvé, cinq années après la clôture des négociations » .Le 4 juillet 2013, le Parlement européen a donné son appui à l’ouverture des négociations.
Sur 765 eurodéputés, seuls 111 parlementaires ont voté contre.
Parmi les députés français, tous les socialistes, centristes, UDI et UMP ont approuvé le lancement des négociations. En revanche, les parlementaires écologistes, Front de gauche et FN s’y sont opposés.Les parlementaires prient la Commission de « défendre les sensibilités européennes en ce qui concerne les services publics et les services d’intérêt général » . Ils interdisent « les engagements et les règles en matière de services financiers qui seraient contraires aux mesures récentes visant à réguler les marchés et les produits financiers » .
Le Parlement « se réjouit dès lors que le Conseil ait exclu du mandat les services culturels et audiovisuels » . Et, enfin, les députés estiment que l’accord doit également comprendre « un mécanisme spécifique de règlement des différends, sans préjudice de la possibilité de recours au mécanisme général de règlement des différends de l’OMC » .Les inquiétudes
Selon l’excellente étude de l’ISP, « l’ACS instaurerait un environnement plus favorable à la privatisation des services publics et entraverait la capacité des gouvernements à remunicipaliser (nationaliser) les services publics ou à en créer de nouveaux. L’accord limiterait aussi la capacité des gouvernements à légiférer dans des domaines tels que la sécurité des travailleurs, l’environnement, la protection du consommateur et les obligations de service universel » . (Source: Bilan)Source et article complet sur Contrelacour.frMerci à Musachi pour l’info
mardi 29 avril 2014
La solution de P. Gattaz : Exploitons encore plus les salariés ! (Les brindherbes engagés)
La solution de P. Gattaz : Exploitons encore plus les salariés !
Pierre Gattaz le grand prêtre du néo-libéralisme a parlé : Les décisions gouvernementales présentées aujourd’hui à l’assemblée sont insuffisantes. De sa part, on s’en doutait.
Sa solution ? Soulager les entreprises pour les rendre concurrentielles, en « modérant » les salaires.. Blocage pendant deux à trois ans, sous-smic, bref les salariés sont la cible. (1) Si il est évident que beaucoup de PME/PMI souffrent de la crise, il ne s’agit ni plus ni moins que de protéger les actionnaires du CAC 40 sous le prétexte benoît d’attirer les investisseurs, genre fond de pension étrangers, qui n’ont de cesse grâce à des manoeuvres de fusions/acquisitions de mettre des salariés à la rue.
Remarque qui me semble de pur bon sens : Les quelques emplois générés ne combleront jamais le déficit d’un emploi dont les statistiques bidouillées sont dramatiques. Il ne faut pas oublier que ce même monsieur se réservait le droit de se servir des avantages du pacte de responsabilité pour arroser les actionnaires et refusait à priori tout contrôle de l’état sur les cadeaux faits aux entreprises.(2)
Si l’on attaque un peu plus le pouvoir d’achat des travailleurs alors, vu que tout augmente avec régularité, loyer, edf, assurances etc… en toute logique, les foyers français consommeront de moins en moins, le PIB baissera, et le ratio de la dette augmentera comme l’ont prouvées les expériences grecques, portugaise, et espagnoles. Non seulement, nous allons être obligés de nous serrer la ceinture mais nous verrons parallèlement nos infrastructures publiques démantelées et le nombre de laissés pour compte et la misère de la population s’accentuer. Ne rêvons pas, ça se passe partout ainsi pour les pays qui ont choisi le dogme (soit disant sans alternative) de l’austérité européenne, nous n’y échapperons pas.
Pire, angoissés par un futur auquel ils ne croient plus, on peut imaginer que ceux qui maintiendront malgré tout un niveau de revenu suffisant ne dépenseront pas plus pour autant, Ils auront à cœur d’économiser et de placer ces sommes en immobilisations : immobilier, métaux précieux ou (erreur à mon avis) en le mettant en banque… Auquel cas, reste toujours de la part de l’Europe, la possibilité d’un hold up chypriote sur les épargnes bancaires (4).. Nous ne sommes pas à l’abri.
En résumé, et nous l’avons assez développé ici, l’austérité n’est austère que pour les populations. Mais… mais, les actionnaires eux, seront préservés, le Cac continuera à caracoler à des sommets qui n’ont plus rien à voir avec la réalité économique. Ce ne sera donc pas perdu pour tout le monde, et c’est sans doute vers cela que le patron des patrons cherche à nous entraîner.
Du fait de la crise économique, (analyse effectuée au moment de la crise de 2008) les suicides dans l’ensemble de l’Europe ont augmenté de 5% (2800 personnes) et les derniers chiffres grecs sont effrayants : suicides et les meurtres ont progressé de près de 30% dans la population. Sauf erreur ou omission, nous n’avons pas entendu parler d’une épidémie de suicide dans les couches aisées .
Voici qui est très rassurant pour l’oligarchie financière !
Nous avons là l’exemple d’un égoisme, d’un cynisme, d’un élitisme de classe à côté duquel, Parisot pourtant assez percutante, fait figure de petite fille !
Je l’enverrai bien à l’usine se débrouiller avec son sous-smic, ce monsieur, juste pour lui apprendre de quoi il parle.
Galadriel
Article Usine Nouvelle :
(2) http://lesbrindherbes.org/2014/03/12/pacte-de-responsabilite-ou-comment-le-gouvernement-se-le-fait-mettre-profond/
(3) http://lesbrindherbes.org/2013/05/16/la-crise-ce-pretexte-pour-baisser-le-cout-du-travail-mais-pas-celui-du-capital/
(4) http://trends.levif.be/economie/opinion/chronique-economique/le-hold-up-chypriote/opinie-4000264566480.htm
Sa solution ? Soulager les entreprises pour les rendre concurrentielles, en « modérant » les salaires.. Blocage pendant deux à trois ans, sous-smic, bref les salariés sont la cible. (1) Si il est évident que beaucoup de PME/PMI souffrent de la crise, il ne s’agit ni plus ni moins que de protéger les actionnaires du CAC 40 sous le prétexte benoît d’attirer les investisseurs, genre fond de pension étrangers, qui n’ont de cesse grâce à des manoeuvres de fusions/acquisitions de mettre des salariés à la rue.
Remarque qui me semble de pur bon sens : Les quelques emplois générés ne combleront jamais le déficit d’un emploi dont les statistiques bidouillées sont dramatiques. Il ne faut pas oublier que ce même monsieur se réservait le droit de se servir des avantages du pacte de responsabilité pour arroser les actionnaires et refusait à priori tout contrôle de l’état sur les cadeaux faits aux entreprises.(2)
Si l’on attaque un peu plus le pouvoir d’achat des travailleurs alors, vu que tout augmente avec régularité, loyer, edf, assurances etc… en toute logique, les foyers français consommeront de moins en moins, le PIB baissera, et le ratio de la dette augmentera comme l’ont prouvées les expériences grecques, portugaise, et espagnoles. Non seulement, nous allons être obligés de nous serrer la ceinture mais nous verrons parallèlement nos infrastructures publiques démantelées et le nombre de laissés pour compte et la misère de la population s’accentuer. Ne rêvons pas, ça se passe partout ainsi pour les pays qui ont choisi le dogme (soit disant sans alternative) de l’austérité européenne, nous n’y échapperons pas.
Pire, angoissés par un futur auquel ils ne croient plus, on peut imaginer que ceux qui maintiendront malgré tout un niveau de revenu suffisant ne dépenseront pas plus pour autant, Ils auront à cœur d’économiser et de placer ces sommes en immobilisations : immobilier, métaux précieux ou (erreur à mon avis) en le mettant en banque… Auquel cas, reste toujours de la part de l’Europe, la possibilité d’un hold up chypriote sur les épargnes bancaires (4).. Nous ne sommes pas à l’abri.
En résumé, et nous l’avons assez développé ici, l’austérité n’est austère que pour les populations. Mais… mais, les actionnaires eux, seront préservés, le Cac continuera à caracoler à des sommets qui n’ont plus rien à voir avec la réalité économique. Ce ne sera donc pas perdu pour tout le monde, et c’est sans doute vers cela que le patron des patrons cherche à nous entraîner.
Du fait de la crise économique, (analyse effectuée au moment de la crise de 2008) les suicides dans l’ensemble de l’Europe ont augmenté de 5% (2800 personnes) et les derniers chiffres grecs sont effrayants : suicides et les meurtres ont progressé de près de 30% dans la population. Sauf erreur ou omission, nous n’avons pas entendu parler d’une épidémie de suicide dans les couches aisées .
Voici qui est très rassurant pour l’oligarchie financière !
Nous avons là l’exemple d’un égoisme, d’un cynisme, d’un élitisme de classe à côté duquel, Parisot pourtant assez percutante, fait figure de petite fille !
Je l’enverrai bien à l’usine se débrouiller avec son sous-smic, ce monsieur, juste pour lui apprendre de quoi il parle.
Galadriel
Article Usine Nouvelle :
29/04/14 Salaires : Gattaz appelle à la modération
(1) http://www.usinenouvelle.com/article/salaires-gattaz-appelle-a-la-moderation.N258506(2) http://lesbrindherbes.org/2014/03/12/pacte-de-responsabilite-ou-comment-le-gouvernement-se-le-fait-mettre-profond/
(3) http://lesbrindherbes.org/2013/05/16/la-crise-ce-pretexte-pour-baisser-le-cout-du-travail-mais-pas-celui-du-capital/
(4) http://trends.levif.be/economie/opinion/chronique-economique/le-hold-up-chypriote/opinie-4000264566480.htm
Le passé pro-Palestinien de Manuel Valls (Le cercle des volontaires)
Le passé pro-Palestinien de Manuel Valls
Plusieurs informations mises à jour par Emmanuel Ratier et Paul-Eric Blanrue viennent de refaire surface concernant notre Premier Ministre « éternellement attaché à Israël, quand même ! » Une preuve supplémentaire, si tant est qu’il y en ait encore besoin, tendant à prouver que les personnes visant à accéder au pouvoir sont capables de toutes les duplicités.
Voici tout d’abord une vidéo tournée en 2008 à Evry, parc des Coquibus, lors d’une cérémonie symbolique pour la paix au Moyen-Orient, « un olivier pour la paix », et ceci dans le cadre de la Journée de la Terre, organisée conjointement par « Evry Palestine », et la Municipalité d’Evry (Essonne) où Manuel Valls fait une intervention. A la suite de cette vidéo, vous trouverez la version écrite d’un discours de Manuel Valls encore plus savoureux.
UN OLIVIER POUR LA PAIX par E-Mosaique
Et voici maintenant un discours de Manuel Valls, prononcé en 2006 en tant que maire d’Evry et député PS, lors de la réception de Leïla Shahid. Manuel Valls a été vice-président du groupe d’études sur les territoires palestiniens à l’Assemblée Nationale. Il a travaillé avec l’association « Evry Palestine » et jumelé sa ville avec le « camp martyrisé » de Khan Younis à Gaza.
Voici son discours en 2006 :
« Manuel VALLS,
Maire d’Evry,
député P.S.
Maire d’Evry,
député P.S.
Démontrer notre volonté
Chers Amis, je suis heureux d’être parmi vous, très fier de me retrouver ce soir parmi vous et avec Leïla Shahid : comme député socialiste, élu en juin, et donc d’une formation trop souvent absente d’un combat qui est le nôtre ; comme maire d’Evry ensuite qui est engagé pleinement, notamment grâce à l’action des citoyens de l’association Evry Palestine, dans un jumelage, dans une démarche difficile à mener mais oh combien précieuse de coopération, de solidarité avec le camp martyrisé de Khan Younis à Gaza.
Il y a quelques semaines, avec une délégation de la ville et de l’association, nous nous sommes rendus en Israël et en Palestine, terre effectivement à laquelle tout nous lie, au-delà des contacts, des discussions politiques avec les responsables politiques israéliens et palestiniens, avec les diplomates français et européens qui jouent un rôle important pour relancer le processus de paix. J’ai constaté une nouvelle fois la dégradation de la situation – cela a déjà été dit – en Israël d’abord, avec la crise économique et sociale due en grande partie à l’état de guerre, avec la crise morale due à une oppression terrible sur un autre peuple, à la peur des attentats évidemment inacceptables et que l’on ne peut justifier, mais aussi à la peur de l’avenir. Tout ceci ravage une société et lui fait perdre ses repères. Nous devons donc encourager toutes les initiatives qui favorisent le camp de la paix. C’est difficile. Le parti travailliste a fait une erreur terrible qui lui a fait perdre son âme en participant à la coalition présidée par Sharon. Une véritable alternative à Sharon, qui relance le dialogue pour la paix, pour une paix juste, une telle construction, ne nous faisons pas d’illusion, risque d’être longue mais en même temps nous devons la soutenir car si le camp de la paix ne l’emporte pas en Israël rien ne sera possible. Nous devons être aux côtés de ceux qui, en Israël, luttent pour la paix et le dialogue avec les Palestiniens.
Cette action est donc difficile et quand on va en Palestine, et c’est mon cas depuis de nombreuses années, vous le savez, on passe d’abord et toujours par Israël et nous dialoguons avec les Israéliens et ce dialogue est indispensable. J’ai rencontré de nombreux Israéliens qui continuent à dialoguer avec des élus et avec les maires palestiniens et ce dialogue est indispensable. Nous devons le soutenir ici mais nous devons d’abord le soutenir là-bas. Alors si les Palestiniens vivent cette situation qui est révoltante par, notamment, la destruction volontaire de l’Autorité Palestinienne, la répression terrible et son cortège de morts, l’occupation et la destruction des villes, des villages, des maisons, la poursuite de la colonisation qui viole le droit international et qui effectivement ne s’est jamais arrêtée, le chômage, la misère sociale et sanitaire que vivent les Palestiniens. On veut détruire les infrastructures, la mémoire, le futur de ce peuple. Cela est inacceptable et nécessite la mobilisation de toute la communauté internationale.
Et pourtant quelle farouche volonté de s’en sortir, de donner une formation aux enfants, aux jeunes, et c’est la raison pour laquelle la ville d’Evry est engagée dans ce jumelage parce qu’on nous demande aussi de l’aide pour que les femmes et les hommes de ce peuple s’en sortent et puissent avoir un avenir. Et cette action de solidarité, au-delà des meetings, au-delà de l’action politique, elle est également indispensable.
Quelle farouche volonté, quel symbole de s’en sortir pacifiquement pour le peuple palestinien dans sa grande majorité à l’image de Leïla Shahid qui veut d’abord une solution pacifique pour reconstruire ce que les Israéliens détruisent physiquement et moralement. Alors oui la cause de la Palestine est la cause du Droit, de la Justice, du droit des Palestiniens à disposer d’un Etat et à vivre en paix. La France, l’Europe, doivent pleinement prendre leurs responsabilités pour évidemment empêcher la guerre contre l’Irak, et je ne voterai jamais – et je m’engage clairement et solennellement – l’engagement de la France dans une guerre contre l’Irak.
Il faut qu’Israël respecte les résolutions de l’ONU. Pour cela le rapport des forces est indispensable et donc oui il faut amener les parlements et les gouvernements à suspendre l’accord d’association Union européenne-Israël, ce qui aurait effectivement un écho énorme en Israël et en Palestine. Oui, chers amis, oui Leïla, nous devons faire la démonstration de notre volonté inébranlable pour que le peuple palestinien, à travers notre mobilisation, retrouve le chemin de l’histoire.
Merci »
Nous remercions pour ces informations Paul-Eric Blanrue, le clan des Vénitiens et Emmanuel Ratier qui est l’auteur, entre autre, du livre « Le vrai visage de Manuel Valls ». Vous pouvez également soutenir le projet Apocalypse France soutenu par Paul-Eric Blanrue.
Europe : alternatives à la crise (pressenza)
Europe : alternatives à la crise
A partir du début des années 1980, le secteur bancaire privé a réussi à se libérer des contraintes que les pouvoirs publics avaient établies et maintenues pendant plusieurs décennies afin d’éviter une répétition de la crise bancaire des années 1930. Les régulateurs et les gouvernements devenus adeptes du néolibéralisme ont laissé la bride au cou des banquiers capitalistes qui en ont profité au maximum. Le tout s’est déroulé dans un contexte où le grand capital prenait sa revanche sur une série de conquêtes sociales obtenues par les travailleurs dans l’intérêt de l’écrasante majorité de la population. L’actuelle crise qui a débuté en 2007-2008 n’a pas conduit les pouvoirs publics à imposer une véritable discipline au capital privé. Les quelques mesures adoptées et les mécanismes envisagés afin de remettre un peu d’ordre dans le secteur financier privé sont tout à fait insuffisants pour empêcher de nouvelles crises financières et pour mettre un frein aux comportements spéculatifs et dangereux des institutions financières.
Les droits économiques, sociaux et culturels énoncés dans la déclaration universelle des droits humains de 1948, codifiés dans un pacte international en 1966 |1|, font l’objet d’une vaste entreprise de démolition |2|. Les droits civils et politiques des citoyens |3| sont également remis en cause au quotidien par les gouvernements et les institutions internationales |4| au service du grand capital : les peuples ne sont pas consultés sur des questions aussi importantes que le sauvetage et l’avenir des banques privées, la privatisation des entreprises et des services publics, l’adoption de traités européens, les choix effectués par les électeurs ne sont pas respectés, la constitution est foulée au pied |5|, le pouvoir législatif est marginalisé ou réduit à une chambre d’enregistrement…
La crise financière s’inscrit dans un contexte plus large de crise systémique du capitalisme global, elle est multidimensionnelle : économique, écologique, sociale, politique, morale, institutionnelle,… |6|
Il faut rompre de manière radicale avec la logique qui guide aujourd’hui les gouvernements en place et prendre des mesures d’urgence. A l’opposé du système actuel qui offre l’impunité et des parachutes dorés aux responsables des débâcles, il est nécessaire de faire payer la facture des sauvetages bancaires à ceux et celles qui en sont responsables.
Les mesures annoncées pour discipliner les banques sont cosmétiques. La supervision centralisée des banques de la zone euro, la création d’un fonds européen de garantie des dépôts, l’interdiction de certaines opérations (ne touchant que 2 % de l’activité bancaire globale), le plafonnement des bonus, la transparence des activités bancaires ou encore les nouvelles règles bancaires ne constituent que des recommandations, des promesses ou, au mieux, des mesures tout à fait insuffisantes en regard des problèmes à résoudre. Or il faut imposer de véritables règles très strictes et incontournables.
Cette crise devrait être dépassée par la réalisation de mesures qui touchent la structure même du monde de la finance et du système capitaliste.
Le métier de la banque est trop sérieux pour être laissé dans les mains du secteur privé. Il est nécessaire de socialiser le secteur bancaire (ce qui implique son expropriation) et de le placer sous contrôle citoyen (des salariés des banques, des clients, des associations et des représentants des acteurs publics locaux), car il doit être soumis aux règles d’un service public |7| et les revenus que son activité génère doivent être utilisés pour le bien commun.
La dette publique contractée pour sauver les banques est clairement illégitime et doit être répudiée. Un audit citoyen doit déterminer les autres dettes illégitimes, illégales, odieuses, insoutenables… et permettre une mobilisation telle qu’une alternative anticapitaliste crédible puisse prendre forme.
Ces deux mesures doivent s’inscrire dans un programme plus large qui est proposé dans cette contribution en commençant par des mesures immédiates à prendre dans le secteur financier.
La mobilisation citoyenne et l’auto-organisation sociale constituent la condition sine qua non à la réalisation des différentes solutions proposées ci-après. Sans elles, il n’y aura pas de véritable issue émancipatrice à la crise actuelle.
I. Mesures immédiates à prendre au niveau de la finance en général et de la banque en particulier
L’objectif fondamental qui doit être poursuivi au niveau bancaire, comme mentionné dans l’introduction, c’est la socialisation de tout le secteur bancaire. Ceci étant dit des mesures très concrètes et minimales peuvent réunir autour d’une plate-forme commune des mouvements, des partis et des personnes qui ne sont pas nécessairement d’accord entre elles sur l’expropriation du secteur financier afin de le socialiser.
Quelles sont ces mesures ? Voici une liste de 19 mesures concrètes.
1. Réduire radicalement la taille des banques afin de supprimer le risque « trop grande pour faire faillite » que représentent les banques systémiques |8|.
2. Séparation des banques entre banques de dépôt* (voir glossaire) et banques d’affaires*. Cela implique de démanteler les banques universelles* (mêlant les métiers de banques de dépôts, banques d’affaires et assurances) en les forçant à créer des entités juridiquement séparées |9|. Les banques de dépôt « seraient les seules institutions financières autorisées à collecter des dépôts auprès des épargnants et à bénéficier d’un soutien public (garantie publique des dépôts d’épargne et accès à la liquidité de la Banque centrale). » |10| Ces banques de dépôt ne seraient autorisées qu’à octroyer des prêts aux particuliers, aux entreprises et aux acteurs publics locaux et nationaux. Il leur serait interdit de mener des activités sur les marchés financiers.
Lire la suite ici
Source : http://cadtm.org/Europe-alternatives-a-la-crise
Ecrit par: Eric ToussaintDate de publication: 29 avril 2014
Crédits photo : H de C | Creative Commons
Ce texte propose une séries d’alternatives concrètes à la crise que traverse l’Europe. Il contient dix-neuf mesures immédiates à prendre au niveau de la finance en général et de la banque en particulier. Au-delà de ces mesures, il propose la socialisation du secteur des banques et des assurances sous contrôle citoyen. Ensuite, il aborde les autres mesures à prendre pour une sortie de crise favorable à l’écrasante majorité de la population : stopper les plans d’austérité ; annuler la dette publique illégitime, insoutenable, odieuse ou/et illégale ; annuler les dettes privées illégitimes ou/et illégales ; augmenter les ressources des pouvoirs publics et réduire les inégalités par l’instauration de la justice fiscale ; réaliser des emprunts publics légitimes ; développer et étendre les services publics ; renforcer le système des retraites par répartition ; réduire radicalement le temps de travail pour garantir le plein emploi et adopter une politique des revenus pour réaliser la justice sociale ; questionner l’euro et agir pour une autre Europe ce qui implique de remplacer les traités actuels via un véritable processus constituant des peuples. Il s’agit de propositions soumises au débat.A partir du début des années 1980, le secteur bancaire privé a réussi à se libérer des contraintes que les pouvoirs publics avaient établies et maintenues pendant plusieurs décennies afin d’éviter une répétition de la crise bancaire des années 1930. Les régulateurs et les gouvernements devenus adeptes du néolibéralisme ont laissé la bride au cou des banquiers capitalistes qui en ont profité au maximum. Le tout s’est déroulé dans un contexte où le grand capital prenait sa revanche sur une série de conquêtes sociales obtenues par les travailleurs dans l’intérêt de l’écrasante majorité de la population. L’actuelle crise qui a débuté en 2007-2008 n’a pas conduit les pouvoirs publics à imposer une véritable discipline au capital privé. Les quelques mesures adoptées et les mécanismes envisagés afin de remettre un peu d’ordre dans le secteur financier privé sont tout à fait insuffisants pour empêcher de nouvelles crises financières et pour mettre un frein aux comportements spéculatifs et dangereux des institutions financières.
Les droits économiques, sociaux et culturels énoncés dans la déclaration universelle des droits humains de 1948, codifiés dans un pacte international en 1966 |1|, font l’objet d’une vaste entreprise de démolition |2|. Les droits civils et politiques des citoyens |3| sont également remis en cause au quotidien par les gouvernements et les institutions internationales |4| au service du grand capital : les peuples ne sont pas consultés sur des questions aussi importantes que le sauvetage et l’avenir des banques privées, la privatisation des entreprises et des services publics, l’adoption de traités européens, les choix effectués par les électeurs ne sont pas respectés, la constitution est foulée au pied |5|, le pouvoir législatif est marginalisé ou réduit à une chambre d’enregistrement…
La crise financière s’inscrit dans un contexte plus large de crise systémique du capitalisme global, elle est multidimensionnelle : économique, écologique, sociale, politique, morale, institutionnelle,… |6|
Il faut rompre de manière radicale avec la logique qui guide aujourd’hui les gouvernements en place et prendre des mesures d’urgence. A l’opposé du système actuel qui offre l’impunité et des parachutes dorés aux responsables des débâcles, il est nécessaire de faire payer la facture des sauvetages bancaires à ceux et celles qui en sont responsables.
Les mesures annoncées pour discipliner les banques sont cosmétiques. La supervision centralisée des banques de la zone euro, la création d’un fonds européen de garantie des dépôts, l’interdiction de certaines opérations (ne touchant que 2 % de l’activité bancaire globale), le plafonnement des bonus, la transparence des activités bancaires ou encore les nouvelles règles bancaires ne constituent que des recommandations, des promesses ou, au mieux, des mesures tout à fait insuffisantes en regard des problèmes à résoudre. Or il faut imposer de véritables règles très strictes et incontournables.
Cette crise devrait être dépassée par la réalisation de mesures qui touchent la structure même du monde de la finance et du système capitaliste.
Le métier de la banque est trop sérieux pour être laissé dans les mains du secteur privé. Il est nécessaire de socialiser le secteur bancaire (ce qui implique son expropriation) et de le placer sous contrôle citoyen (des salariés des banques, des clients, des associations et des représentants des acteurs publics locaux), car il doit être soumis aux règles d’un service public |7| et les revenus que son activité génère doivent être utilisés pour le bien commun.
La dette publique contractée pour sauver les banques est clairement illégitime et doit être répudiée. Un audit citoyen doit déterminer les autres dettes illégitimes, illégales, odieuses, insoutenables… et permettre une mobilisation telle qu’une alternative anticapitaliste crédible puisse prendre forme.
Ces deux mesures doivent s’inscrire dans un programme plus large qui est proposé dans cette contribution en commençant par des mesures immédiates à prendre dans le secteur financier.
La mobilisation citoyenne et l’auto-organisation sociale constituent la condition sine qua non à la réalisation des différentes solutions proposées ci-après. Sans elles, il n’y aura pas de véritable issue émancipatrice à la crise actuelle.
I. Mesures immédiates à prendre au niveau de la finance en général et de la banque en particulier
L’objectif fondamental qui doit être poursuivi au niveau bancaire, comme mentionné dans l’introduction, c’est la socialisation de tout le secteur bancaire. Ceci étant dit des mesures très concrètes et minimales peuvent réunir autour d’une plate-forme commune des mouvements, des partis et des personnes qui ne sont pas nécessairement d’accord entre elles sur l’expropriation du secteur financier afin de le socialiser.
Quelles sont ces mesures ? Voici une liste de 19 mesures concrètes.
1. Réduire radicalement la taille des banques afin de supprimer le risque « trop grande pour faire faillite » que représentent les banques systémiques |8|.
2. Séparation des banques entre banques de dépôt* (voir glossaire) et banques d’affaires*. Cela implique de démanteler les banques universelles* (mêlant les métiers de banques de dépôts, banques d’affaires et assurances) en les forçant à créer des entités juridiquement séparées |9|. Les banques de dépôt « seraient les seules institutions financières autorisées à collecter des dépôts auprès des épargnants et à bénéficier d’un soutien public (garantie publique des dépôts d’épargne et accès à la liquidité de la Banque centrale). » |10| Ces banques de dépôt ne seraient autorisées qu’à octroyer des prêts aux particuliers, aux entreprises et aux acteurs publics locaux et nationaux. Il leur serait interdit de mener des activités sur les marchés financiers.
Lire la suite ici
Source : http://cadtm.org/Europe-alternatives-a-la-crise
Suicides de banquiers à la JP Morgan : des morts très rentables…(les moutons enragés)
Suicides de banquiers à la JP Morgan : des morts très rentables…
29 avril, 2014 | Posté par Ender |
Le site dedefensa reprend une information du Wall Street On Parade, qui a publié récemment une enquête sur les suicides en série au sein de la banque JP Morgan. De nombreuses hypothèses circulent sur les causes de cette « épidémie », qui fait exploser les statistiques. Certaines, comme l’agence RIA Novosti, y voient simplement la conséquence d’une pression extraordinaire mise sur les managers de la part de la direction, résultante de la période de tension que traverse la banque. Ainsi la grande dépression de 1929 avait déjà connue des suicides massifs parmi les cadres de la finance. Cependant l’enquête de Wall Street On Parade éclaire d’un jour nouveau ces « burnout » en série qui touchent plus spécifiquement la JP Morgan, et laisse entrevoir des motivations particulièrement cyniques de la part de la direction (oui, je sais, c’est une tautologie…).
L’enquête relayée par le site dedefensa via Zerohedge fait ainsi clairement apparaître que la JP Morgan a souscrit pour plus de 10 milliards de dollars d’assurance-vie sur ces propres banquiers ! Ce qui représenterait plus de 100 milliards en primes d’assurance…
ZeroHedge.com accueille dans ses colonnes, le 28 avril 2014, un texte de Wall Street On Parade du même 28 avril 2014 sur un certain nombre de suicides (“suicides” ?) qui ont eu lieu depuis l’année dernière, particulièrement à la banque JP Morgan, qui connaît des difficultés de trésorerie. Ces suicides (“suicides” ?) ont donné lieu à nombre de spéculations, à des thèses diverses, liées bien entendu au climat du secteur financier et de Wall Street depuis 2008.Les enquêteurs de Wall Street On Parade (Pam et Russ Martens) ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont notamment demandé aux services fédéraux chargés de ces questions des détails sur une assurance très particulière, dite Bank-Owned Life Insurance, ou BOLI, «a controversial practice that pays the corporation when a current or former employee dies». Ils se sont entendus dire qu’il s’agissait d’un “trade secret” auquel ils ne pouvaient avoir accès. Ils ont tout de même mené leur enquête, qui fait l’objet de cette publication. Ainsi ont-ils appris que JP Morgan souscrivait un ensemble d’assurances BOLI pour $10,4 milliards, qui représentent au moins $100 milliards, et peut-être plusieurs centaines de $milliards en primes d’assurance… L’ensemble, fort bien documenté, suggère une explication de ces suicides (plus que jamais “suicides”) qu’on devine aisément, – évidemment extraordinaire, qu’on pourrait même juger, dans son caractère extraordinaire, comme au-delà de toutes les thèses énoncées jusqu’ici.
Lire la suite sur dedefensa.org
Guy Geoffroy, membre de la délégation des droits de la femme sur la « théorie » du genre (agence infolibre)
Guy Geoffroy, membre de la délégation des droits de la femme sur la « théorie » du genre
By upassuello on avr 28, 2014
Guy Geoffroy, député UMP,membre de la délégation des droits de la femme et représentant de l’assemblée au sein du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, a accepté de répondre aux questions de l’Agence Info Libre.
Nous avons cherché à savoir si la poursuite du combat féministe et la réactivation continue dans l’imaginaire collectif de l’idée d’une femme victime d’une société patriarcale, ne finissait pas par mettre sous silence les inégalités observées chez le sexe masculin (décrochage scolaire, sdf, perte de la garde des enfants, etc.). Autrement dit, cette croyance concernant les femmes ne deviendrait-elle pas elle-même un stéréotype sur laquelle se baserait par ailleurs les « abcd de l’égalité » ?A titre d’exemple, sur la question de la différence de salaire homme/femme, des études montrent que les deux sexes ne s’orientent pas vers les mêmes métiers. A partir de cette observation, nous pourrions demander à la société de reconnaitre davantage les métiers investis par les femmes. On pourrait se plaindre, pour faire court, qu’un trader gagne plus qu’une infirmière et demander à réduire ces écarts de salaire.
Ou autre approche, agir directement sur ces prétendus « stéréotypes » qui renforcent chez les filles ou les garçons leur appétence vers certains métiers.
Najat Vallaud-Belkacem regrette par exemple qu’il n’y ait pas assez de filles maçons. Est-ce parce que les filles manquent de confiance en elles du fait de ces dits stéréotypes comme elle le prétend ou bien parce que le métier de maçon correspond davantage aux caractéristiques inhérentes à l’homme ?
L’abcd de l’égalité semble avoir tranché.
Parallèlement, nous avons cherché également à comprendre pourquoi, malgré certaines tentatives de diffusion de la « théorie du genre » dans le système éducatif, le gouvernement continue à nier leur existence, entretenant ainsi l’ambiguïté sur la question.
Enfin, nous souhaitions savoir dans quelle mesure pouvait se manifester le lobbying en faveur de ces théories.
Il semble que malgré le fait que M.Geoffroy cerne le risque potentiel de l’abcd de l’égalité, il n’ait pas bien cerné le lien entre l’idéologie féministe que représente Mme Vallaud-Belkacem (qui n’englobe pas l’ensemble du mouvement féministe) et la négation des différences biologiques (puisqu’on n’explique ces évènements uniquement sous l’angle d’un conditionnement social) donnant lieu à cette lutte contre les « stéréotypes » , premier pas vers la théorie du genre.
Quoiqu’il en soit, nous remercions M.Geoffroy qui a répondu sincèrement à nos questions.
Bon visionnage à toutes et tous !
[Mensonge] Le (double) scandale des photos du New York Times (Les crises)
Et là, encore, un pur mensonge de pure propagande pour justifier des sanctions, façon “armes de destruction massives en Irak”. Lamentable.
Lire la suite sur les-crises
l'article est long avec de nombreuses photos - A lire
Les chômeurs anglais de longue durée devront pointer tous les jours (Les moutons enragés)
Les chômeurs anglais de longue durée devront pointer tous les jours
28 avril, 2014 | Posté par Benji |
Après avoir mis en place le concept exceptionnel et carrément honteux du contrat zéro-heure, l’Angleterre va forcer les chômeurs de longue durée à pointer TOUS LES JOURS à moins qu’ils n’acceptent à faire du bénévolat durant plusieurs mois, et cela 30 heures par semaine! Cela s’appelle remettre des chômeurs au travail, voire de l’esclavage non?
Pour continuer à toucher leurs allocations, les chômeurs britanniques depuis plus de trois ans devront se rendre tous les jours à leur agence pour l’emploi ou faire du bénévolat pendant six mois.Commencer sa journée en pointant. Un geste que font de nombreux salariés mais qui devient obligatoire pour les chômeurs britanniques de longue durée. Ils devront désormais se déplacer pour signer chaque jour le registre de leur “job center”, l’équivalent anglais de Pôle emploi. Les chômeurs peuvent aussi choisir de faire du bénévolat pendant six mois, à raison de 30 heures par semaine. Ceux qui ne se plieront pas à l’une ou l’autre de ces obligations verront leurs allocations suspendues.
Le plan, intitulé «Help to work» (De l’aide pour un emploi), est censé encourager les chômeurs à trouver un travail. 600.000 offres d’emploi ne seraient pas pourvues dans le pays. Il faut donc encourager les 200.000 chômeurs depuis plus de trois ans, à accepter ces offres, pense le ministre du Travail anglais, Iain Duncan Smith. La Grande-Bretagne connaît un des taux de chômage les plus bas de son histoire, «mais nous devons nous occuper de ceux qui persistent à vivre des allocations», a expliqué le premier ministre David Cameron. «Ce plan procurera plus d’aide qu’auparavant aux chômeurs, en les remettant au travail», a-t-il assuré.
Le gouvernement britannique espère en effet qu’une majorité de chômeurs choisira le bénévolat. Mais les associations caritatives ne l’entendent pas ainsi. Une trentaine d’entre elles, dont Oxfam, ont déjà annoncé qu’elles boycottaient l’opération et demandent que «le volontariat reste volontaire».
Article complet sur Le Figaro
lundi 28 avril 2014
La grande braderie transatlantique (Investig'action)
La grande braderie transatlantique
Henri Houben
Le 13 février 2013, le président américain, Barak Obama, et les responsables de la Commission européenne annoncent officiellement que des négociations vont être entamées entre les deux parties à partir de juillet de la même année pour aboutir à un vaste marché transatlantique prévu pour 2015. L’accord à obtenir se veut d’emblée ambitieux, englobant aussi bien les matières commerciales que celles de la propriété intellectuelle, c’est-à-dire les brevets et licences, ou la question des investissements à l’étranger. Les promoteurs du projet veulent créer un précédent qui moulera les futurs traités commerciaux dans un cadre clairement libéral.
Ce n’est pas la première fois qu’est lancée une telle initiative des deux côtés de l’Atlantique. Dès 1990, un an après la chute du mur de Berlin, une résolution est signée par les deux parties, soulignant les communautés de vues et la nécessité de coopérer dans ce monde nouveau.
À ce moment, le commissaire à la Concurrence était le Britannique thatchérien Sir Leon Brittan. Il va tenter de créer avec son homologue américain plusieurs associations réunissant des membres originaires des deux continents. Ce sera le nouveau partenariat transatlantique inauguré officiellement en décembre 1995. La seule organisation qui verra le jour est le TABD, le Trans-Atlantic Business Dialogue[63] (devenu par la suite un programme du TABC, le Trans-Atlantic Business Council[64]). Cet organe, rassemblant quelques dizaines des plus grandes multinationales européennes et américaines[65], va se vanter de voir 60 % de ses propositions reprises par les administrations respectives et transformées sous forme de lois ou de directives.
En 1997, l’OCDE[66] va tenter d’obtenir de ses États membres un accord multilatéral sur l’investissement (AMI), incorporant ce que les firmes désirent dans ce domaine : la protection de la propriété des entreprises, le traitement favorable et non discriminatoire entre national et étranger, un tribunal indépendant où les entreprises peuvent déposer plainte contre les États qui ne respecteraient pas ces règles.
Plus récemment, en 2006, plusieurs États, dont les États-Unis, le Japon et l’Union européenne, vont tenter d’instaurer un pacte dans la lutte contre le piratage des produits brevetés, intitulé accord commercial anti-contrefaçon (ACTA[67] selon le sigle anglais). Il s’agissait d’appliquer des règles très strictes en matière de marques, de labels, de défense d’appellations régionales, impliquant notamment que des médicaments génériques ne pourraient circuler entre les pays de ces trois zones. Face à une opinion publique manifestement hostile, le parlement européen rejettera ce traité. Mais 22 des 27 États membres de l’Union à l’époque le signeront.
Chaque fois, le projet est mené dans la plus grande discrétion, si ce n’est le secret le plus absolu. Il suscite une opposition populaire justifiée, qui émeut l’un ou l’autre organe institutionnel. Les contradictions entre les États parties prenantes provoquent le refus de l’accord négocié.
Mais la Commission est persévérante et a de la suite dans les idées.
L’influence patronale décisive
L’initiative de relancer ce grand marché transatlantique a été prise en novembre 2011 lors d’un de ces sommets quasi annuels regroupant le président américain et les principaux responsables de l’Union européenne.
Le 30 avril 2007, alors qu’Angela Merkel, la chancelière allemande, est à la tête de l’Union[68], la même rencontre des dirigeants des deux côtés de l’Atlantique décide de créer un nouvel organisme, le Trans-Atlantic Economic Council (le conseil économique transatlantique). Celui-ci sera composé de représentants des administrations en charge du commerce et sera mené à la fois par un commissaire européen (d’abord Günther Verheugen, au nom des Entreprises et de l’Industrie, puis Karel De Gucht, pour le Commerce) et par un membre du cabinet personnel du président américain (d’abord Allan Hubbard, ensuite Michael Froman). Sa mission était d’accélérer l’harmonisation transatlantique pour supprimer toutes les règles et tous les règlements inutiles.
Rapidement, de nombreuses voix du côté patronal vont proposer d’aller plus loin et d’imaginer une initiative stratégique d’envergure. Certains imaginent le grand marché transatlantique comme la solution à la récession.
C’est le cas d’un des groupes les plus actifs sur ce sujet, le think tank Transatlantic Policy Network (TPN)[69]. Créé en 1992, il rassemble des hommes d’affaires, des associations patronales, des députés européens et américains. Son but est de promouvoir les relations des deux côtés de l’océan. Ainsi, parmi ses membres, on retrouve Allianz, BASF, Boeing, Caterpillar, Coca-Cola, Daimler, la Deutsche Bank, Facebook, General Electric, IBM, LVMH, Michelin, Microsoft, Nestlé, Pfizer, Siemens et Walt Disney. Parmi les organisations, on a la Chambre de Commerce des États-Unis, la Table ronde des industriels européens (ERT), Business Europe, l’US Council on Competitiveness[70] et les think tanks très influents de Bruegel, European Policy Centre (EPC), le Chatham House britannique et les Américains Council on Foreign Relations, la Brookings Institution, le Carnegie Endowment for International Peace. Et parmi les députés, de nombreux membres de la fraction libérale, du parti populaire et des socialistes, notamment le Belge Saïd El Khadraoui (SP.a). Les deux chefs de groupe des plus grandes formations parlementaires participent également à ce think tank, à savoir le Français Joseph Daul pour le Parti populaire européen (PPE) et l’Autrichien Hannes Swoboda pour les socialistes[71].
Or, depuis 2007, le TPN lance un appel annuel pour entamer directement les négociations en vue de créer un grand marché transatlantique, avec pour échéance 2015. À ce moment, la crise n’est pas encore véritablement perçue. Aussi, l’association utilise d’autres arguments. Elle écrit : « Le marché transatlantique n’est plus la zone économique la plus dynamique du monde ». En cause, la montée de la Chine et des autres pays dits émergents. Face à cette menace, il est nécessaire « d’aiguiser la compétitivité sur le marché transatlantique et de supprimer les barrières sur le commerce et l’investissement et les barrières de réglementation, afin de maximiser la croissance à la fois en Europe et aux États-Unis[72]. »
D’emblée, il note : « L’objectif devrait être d’éliminer les droits de douane et de réduire considérablement les coûts de réglementation et les obstacles non tarifaires au commerce et aux investissements transatlantiques à travers un cadre institutionnel de coopération euro-américaine[73]. » Et les autorités des deux côtés de l’Atlantique mettent sur pied le Transatlantic Economic Council.
Celui-ci va décortiquer les freins réglementaires qui subsistent aux États-Unis et en Europe. Indispensable, mais insuffisant. Aussi le TPN va, dès 2010, avec en toile de fond, cette fois, la crise économique, suggérer d’accélérer les choses et de créer un comité qui sera officiellement chargé de débroussailler le terrain pour commencer des négociations en vue du grand marché.
Un an et demi plus tard, le TPN se fait beaucoup plus pressant : « Il est maintenant temps pour le Transatlantic Economic Council (TEC) d’accélérer les progrès vers un marché transatlantique pour créer des emplois, de stimuler la reprise économique, d’approfondir l’intégration du marché euro-américain et de contribuer ainsi à la croissance mondiale[74]. » Cet organe doit être restructuré pour « devenir le forum dans lequel l’Europe et les États-Unis mettent en œuvre un programme en faveur de l’emploi et de la croissance[75] et coordonnent leur réponse aux conséquences systémiques de la crise de l’euro et aux difficultés économiques en cours en Amérique[76] ».
Message reçu cinq sur cinq, puisqu’au cours du sommet Europe-États-Unis qui suit ce rapport, soit en novembre 2011, les dirigeants européens et américains constituent à partir du TEC un groupe de haut niveau pour l’emploi et la croissance. Il sera dirigé par les mêmes responsables que le TEC et sera composé aussi de fonctionnaires des administrations respectives[77].
Ce comité va abonder dans le sens voulu par le TPN et les autres associations patronales. Il prône un partenariat qui « va bien au-delà de ce que les États-Unis et l’Europe ont obtenu dans les accords commerciaux précédents[78] ». C’est pourquoi il faut aussi y inclure la question des investissements[79] et de la propriété intellectuelle. Le nouveau partenariat ira ainsi plus loin qu’un simple traité bilatéral, mais formera un moule pour les futurs accords multilatéraux.
Les négociations qui doivent commencer le plus vite possible selon le groupe porteront sur trois grands domaines : « a) l’accès au marché ; b) les questions de réglementation et les obstacles non tarifaires ; c) les règles, les principes et les nouveaux modes de coopération[80] ». Il s’agit d’éliminer tout comportement anticoncurrentiel, en particulier ceux qui avantageraient les entreprises publiques ou les demandes de certains pays que les investisseurs étrangers s’approvisionnent prioritairement en composants produits localement.
Le comité a, paraît-il, organisé un vaste débat populaire sur la pertinence de ces propositions. Il a demandé de réagir dans un premier temps à l’idée d’un grand marché transatlantique, ensuite à une première version de son rapport. Il y aurait eu en tout et pour tout 114 réponses. Mais seulement 48 ont été publiées par la Commission européenne[81]. Parmi ces dernières, on note : 34 lobbys industriels et financiers et 5 entreprises privées[82]. Pas besoin d’épiloguer longuement sur la prépondérance éclatante des organismes patronaux, qui vont tous dans une seule et même direction : arracher ce grand marché transatlantique providentiel.
Permis d’exploiter à volonté pour les multinationales
Le mandat donné par les autorités communautaires à Karel De Gucht est très large et permet toutes les inquiétudes. À tel point que la Commission s’est crue obligée d’effectuer plusieurs rectificatifs sur l’enjeu des tractations.
Excepté quelques produits, les principaux changements ne viendront pas de l’élimination des droits douaniers. Ceux-ci sont généralement faibles : 1,7 % en moyenne pour les biens manufacturés et 6,6 % pour les denrées agricoles (essentiellement des produits laitiers) pour les États-Unis ; respectivement 2,3 % et 12,8 % pour l’Union européenne[83]. Le secteur de la viande est celui qui est le plus protégé en Europe. Or, c’est là un des avantages « compétitifs » de la production américaine, mais aussi la crainte des environnementalistes. En effet, actuellement, l’Union européenne interdit les importations américaines de plusieurs produits jugés suspects comme le bœuf aux hormones, le poulet lavé à la chlorine[84] ou les carcasses de viande lavées à l’acide lactique[85], sans compter les organismes génétiquement modifiés (OGM), qui sont beaucoup plus limités sur le vieux continent.
Le Conseil national étasunien des producteurs de porc écrit dans ses recommandations au négociateur américain du partenariat transatlantique : « L’Union européenne est l’un des marchés les plus protégés du monde pour la viande de porc. Elle utilise des quotas tarifaires, avec des droits élevés et prohibitifs, les balançant à petits volumes, en vue de limiter les importations de viande de porc. En outre, l’Union européenne maintient un tableau d’obstacles sanitaires et phytosanitaires non fondés sur la science, qui restreignent les importations. […] Les États-Unis sont les producteurs de porcs ayant les coûts les plus bas au monde et l’Union européenne devrait être un marché énorme pour le porc américain de qualité et concurrentiel au niveau des prix[86]. » Il en conclut : « Les producteurs américains de porc s’opposeront à tout accord qui n’aboutirait pas à l’élimination de tous les tarifs sur le porc et les produits porcins[87]. »
La Commission affirme que « la loi fondamentale de l’UE relative aux OGM n’entre pas dans les négociations et, par conséquent, ne peut être modifiée à leur issue[88] ». Mais, dans les négociations, il y a des concessions. Qu’est-ce que l’Europe acceptera de mettre dans le panier pour obtenir d’autres avantages pour ses entreprises ?
De toute façon, l’agriculture risque de subir une transformation profonde. Ce seront les grandes fermes qui seront privilégiées pour approvisionner l’ensemble d’un marché de 800 millions de consommateurs. Et cela se traduira plus que probablement par une perte nette sur le vieux continent, parce que la grande propriété sera plus compétitive et qu’elle est plus importante aux États-Unis. Le CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales[89]) estime qu’en vingt ans, l’Europe perdra 1 % de PIB dans ce secteur[90].
Le second élément négocié concerne l’homologation des produits. Les entreprises aimeraient qu’il n’y ait plus qu’un seul mécanisme valable des deux côtés de l’Atlantique. Une fois que le bien serait considéré comme valable et fiable suivant l’un des deux, il pourrait être distribué aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Outre l’agriculture, ceci pourrait être appliqué notamment aux véhicules, aux médicaments, aux composants chimiques, aux appareils électroniques, etc. Les gains attendus sont importants. Avec l’abaissement des droits douaniers européens de 10 % sur les voitures venant des États-Unis, le secteur automobile pourrait économiser 12 milliards d’euros. Les profits de l’industrie chimique pourraient augmenter de 7,1 milliards et ceux de l’agroalimentaire de 5 milliards[91].
Les menaces les plus folles pèsent sur un certain nombre de réglementations. De nouveau, la Commission se veut rassurante : « Les réglementations sont faites pour rester… La raison première pour laquelle des réglementations ont été mises en place est que les citoyens, par l’intermédiaire de leurs représentants, ont décidé que le coût, quel qu’il soit pour l’économie, en valait la peine. Pour être bien clairs : le TTIP[92] ne modifiera pas nos choix démocratiques. Il ne s’agit pas d’une déréglementation. Les citoyens resteront protégés[93]. »
Mais comment en être sûr à partir du moment où tout est analysé par le biais de la compétitivité ? Comment ne pas craindre que le gaz de schiste, par exemple, n’aille inonder les marchés européens, alors que nombre de pays ne veulent pas en entendre parler chez eux ? Il y a de toute façon un problème majeur dans les tentatives de mise en commun des deux législations : suite aux pressions des associations de consommateurs, souvent soutenues par les syndicats locaux, l’Europe applique généralement un principe de précaution, qui n’est pas accepté de l’autre côté de l’Atlantique.
Le patronat européen aimerait lui aussi se débarrasser de certaines contraintes que lui impose la « société civile ». Il est demandeur d’une harmonisation des régulations financières dans les deux zones. Une manière d’enterrer définitivement la taxation sur les transactions financières, qui, même minime, l’ennuyait quelque peu.
En ce qui concerne la propriété intellectuelle, les deux négociateurs sont partisans d’un droit illimité, le plus favorable aux entreprises. C’est ce qui existe déjà globalement en Europe et aux États-Unis.
En revanche, les deux patronats espèrent que cet accord servira de base à d’autres traités avec d’autres nations, là où la contrefaçon et le piratage industriel sont monnaie courante. L’ACTA[94], sorti démocratiquement par la porte par un vote sans ambiguïté du parlement européen, revient par la fenêtre à travers le TTPI, suivant un processus beaucoup plus opaque.
Enfin, la demande la plus expresse de la bourgeoisie transatlantique est d’obtenir une juridiction indépendante des États, où les multinationales pourraient déposer plainte contre les pays qui ne respecteraient pas les règles mentionnées ci-dessus. C’est un point que la Commission européenne juge sensible. Deux affaires la dérangent. La première concerne le recours aux tribunaux de la part de la société énergétique suédoise Vattenfall contre l’État allemand qui a décidé, suite à l’accident à Fukushima, de renoncer au nucléaire. La seconde est la poursuite en justice par Philip Morris de l’État australien suite à l’interdiction de celui-ci de mettre le nom des marques sur les paquets de cigarettes, afin de réduire la publicité en faveur du tabac. Ces deux cas, reconnaissent les autorités européennes, mettent en cause les capacités des pouvoirs publics de légiférer de façon indépendante pour des raisons d’intérêt général.
Mais la Commission veut arracher ce point. Et pour cause : les firmes européennes sont celles qui utilisent le plus massivement ce recours judiciaire. Entre 2008 et 2012, il y a eu 224 situations reconnues de différends entre une entreprise et un État. Dans 113 d’entre elles, soit 53 % du total, une compagnie européenne était impliquée[95]. Les instances communautaires ont établi quatre principes sur base desquels une plainte pouvait être déposée, quatre garanties clés que les investisseurs étrangers peuvent réclamer :
· « la protection contre la discrimination (“traitement de la nation la plus favorisée” et “traitement national”[96]) ;
· la protection contre l’expropriation à des fins autres que des objectifs de politiques publiques et sans compensation appropriée ;
· la protection contre un traitement injuste et inéquitable — par exemple ne respectant pas les principes fondamentaux d’équité ;
· la protection de la possibilité de transfert de capitaux »[97].
Une firme ne pourra agir que lorsqu’une de ces règles n’a pas été respectée. En second lieu, la totalité des charges du procès sera imputée à la partie perdante (ce qui n’est pas le cas actuellement), pour éviter que des entreprises n’intentent des procès de façon automatique et que, ce faisant, elles puissent influer sur les décisions politiques des États. Enfin, la Commission veut également garantir que les législations nationales ne soient pas continuellement modifiées au nom des affaires : « lorsque l’État vise à protéger l’intérêt public de manière non discriminatoire, le droit de l’État à réglementer devrait prévaloir sur les conséquences économiques de ces mesures pour l’investisseur[98] ».
Avec ces dispositions, les autorités européennes espèrent calmer les opposants à ces règlements des différends, notamment les organisations syndicales. Néanmoins, c’est un droit accordé aux firmes et dont le simple citoyen ne dispose pas. Il permet aux entreprises d’investir et de désinvestir où et quand elles le veulent, sans avoir à se justifier, et il les protège de nationalisations sans indemnisation ainsi que de l’obligation de fournir des garanties, par exemple en matière d’emploi, lors de commandes publiques, arguant que c’est une pratique discriminatoire pour des sociétés non présentes sur le territoire.
Un patron comme Lakshmi Mittal peut continuer d’interdire l’expropriation de « ses » usines de Florange ou de Liège, sauf si celle-ci est justifiée par une politique d’intérêt public et si ces propriétés sont payées à leur valeur.
À qui profite le crime ?
La Commission européenne et la présidence américaine tentent de justifier la création du vaste marché transatlantique par l’apport économique que la suppression des barrières aux importations va entraîner. Ils utilisent différentes études qui montrent toutes une progression des affaires et donc la possibilité de créer des millions d’emplois.
Ainsi, l’évaluation citée fréquemment par les autorités communautaires annonce en vingt ans une progression du PIB de 68 à 119 milliards d’euros en Europe et de 50 à 95 milliards aux États-Unis[99]. L’écart entre les résultats représente des scénarios différents, selon que l’accord sera large ou non. Dans le meilleur des cas, cela signifierait une hausse du PIB de 0,5 % pour l’Union et de 0,4 % pour les États-Unis[100].
Seulement, ces chiffres lancés à la figure de la population n’ont guère de sens. Ils sont fournis par des modèles d’équilibre général, qui ont été constitués de sorte que l’argent supplémentaire accordé aux firmes va se transformer en investissements, eux-mêmes en emplois suscitant une demande accrue et donc l’augmentation du PIB. Par contre, les fonds laissés aux pouvoirs publics auront tendance à se stériliser et ne serviront donc en gros à rien. Ainsi les modèles vont donner les résultats attendus par les autorités. Cela n’a rien de scientifique. Le seul indicateur quelque peu fiable est l’ampleur du phénomène et le moins qu’on puisse dire est que l’effet sera assez limité. Une croissance de 0,5 % du PIB de part et d’autre de l’Atlantique après vingt ans, on a déjà vu mieux comme plan de relance.
En revanche, il est sûr que ce projet de libéralisation et d’ouverture plus grande à la concurrence aura pour effet plus ou moins immédiat la concentration accrue dans la plupart des secteurs. En d’autres termes, ce que l’Europe vit déjà en conséquence du grand marché intérieur sera encore multiplié par l’intégration des États-Unis dans ce processus (et probablement du Canada et du Mexique, liés par le traité de l’ALENA[101]). Les régions qui sont liées à une grande usine qui fait vivre la population locale et qui verront ce siège condamné du fait de la concurrence seront durement touchées, comme le sont actuellement les zones du sud de l’Europe.
Ainsi, le site de Ford d’Almussafes, près de Valence, risque de fêter très brièvement l’obtention du modèle de la Mondeo que Genk assemblait auparavant. Si ce véhicule ne se vend pas, la direction de la multinationale ne va pas hésiter longtemps à exporter de ses usines nord-américaines la voiture semblable, qui n’aura plus à être homologuée sur le continent et qui n’aura plus à subir 10 % de hausse pour les droits de douane. Et qu’en sera-t-il de l’unité de Caterpillar à Gosselies, alors que la firme de Peoria dispose de nombre d’usines aux États-Unis et en Amérique du Nord pour approvisionner le marché européen ?
Cette situation va mettre en rivalité non plus seulement les quelque 194 000 salariés de l’Union européenne entre eux, mais eux-mêmes avec les 138 000 travailleurs américains et sans doute avec les 16 000 employés canadiens et leurs 34 000 homologues mexicains. Au total, plus de 380 000 personnes, qui, dans ce monde capitaliste, devront se battre pour obtenir les maigres emplois laissés par une multinationale. Ou ils devront se contenter des postes de bas de gamme, de sous-traitance, avec une protection sociale minimale et des revenus permettant à peine de survivre, comme c’est déjà le cas aux États-Unis et comme cela se produit déjà au cœur de l’Europe, en Allemagne notamment.
Dans notre monde hyperconcurrentiel, ce système entraîne une pression à la baisse des salaires et une dégradation généralisée des conditions de travail, avec la multiplication des postes précaires. D’où une réduction de la part salariale dans le revenu national net, ce que montre le tableau 1 à la fois pour l’Union européenne, les États-Unis, mais aussi les partenaires économiques de l’ALENA, le Canada et le Mexique (avec lesquels la Commission a signé ou négocie aussi un accord de libre-échange). Rappelons que le revenu national net est composé essentiellement de deux parties : les salaires bruts et les profits bruts. Automatiquement si l’une se réduit, l’autre augmente.
Tableau 1. Évolution de la part salariale dans le revenu national net entre 1982 et 2006 en Union européenne (15 pays), aux États-Unis, au Canada et au Mexique (en %)
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1982
|
2006
| |
UE (15)
|
63,26
|
56,46
|
USA
|
66,70
|
62,58
|
Canada
|
65,67
|
59,43
|
Mexique
|
46,21
|
31,92
|
Source : Calculs sur base d’AMECO, Base de données : http://ec.europa.eu/economy_finance...;;CFTOKEN=6fcc0067b30521b7-80FBBD00-BC80-3030-39CC1124EEBD668B&jsessionid=24065e99f26533524e7f.
Note : Nous avons repris les quinze pays membres de l’Union européenne de 1995, étant donné que nous ne disposons pas des statistiques pour les autres pays avant 1991 (ou même encore plus tard) : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal et Suède.
On note clairement que pour les quatre régions, il y a manifestement une diminution de la part salariale, qui est la plus forte encore dans le pays le moins avancé économiquement, le Mexique.
En termes de niveau de richesses, le pourcentage obtenu par les 90 % de la population américaine la « plus pauvre », c’est-à-dire la masse des salariés, des allocataires et petits indépendants, dans le total des revenus de cette nation (y compris les gains en capital) est passé de 65,46 % en 1981 à 50,26 % en 2007, juste avant le déclenchement de la crise des subprimes. Cela signifie que les 10 % les plus riches ont arraché 15 % de revenus supplémentaires par rapport au PIB[102] et, parmi eux, le 1 % de l’élite en a même pris 13,5 %[103].
Or, en transférant une partie des revenus vers les plus aisés, ceux qui ont la possibilité d’épargner et d’investir, on contribue à créer une des causes majeures du déséquilibre entre la production et la consommation à la base des crises capitalistes. Les salariés, dont l’essentiel des revenus sert à consommer, sont restreints dans leur pouvoir d’achat. Au contraire, ceux qui vivent du capital ont la possibilité d’accumuler davantage, c’est-à-dire soit d’investir davantage et d’accroître encore la surproduction, soit de placer ces fonds sur les marchés financiers et d’engendrer de nouvelles bulles qui éclateront tôt ou tard.
Dans ces conditions, le grand partenariat ne créera pas davantage de richesses, de croissance et donc d’emplois. La seule issue pour cette stratégie euro-américaine est de trouver ailleurs les débouchés à leurs produits. En fait, ils veulent profiter de l’éclosion et du développement des pays émergents et en tirer un maximum de gains. Ils pensent pouvoir compter à la fois sur l’avance technologique dont bénéfice encore l’Occident, grâce aux situations de monopole (privé) que certaines firmes ont installées à l’échelle mondiale (comme IBM dans l’informatique professionnelle, Microsoft dans les logiciels de base, Intel dans les microprocesseurs, Boeing et Airbus dans l’aviation) et aussi sur des coûts salariaux maintenus bas.
C’est une véritable guerre commerciale qui est déjà menée et qui sera renforcée. Et ce sont les pays émergents et leurs firmes nationales qui sont visés.
Isoler la Chine
Le patronat euro-américain a été, dès le départ un grand artisan de la libéralisation des marchés partout dans le monde, puisque cela lui ouvrait les portes pour y investir et y écouler massivement ses marchandises, même si cela détruisait les structures économiques locales. Washington a mis en place la nouvelle Organisation mondiale du commerce, profitant de la disparition du bloc soviétique. Mais les multinationales européennes soutenaient à fond ce projet.
Ainsi, dans la capitale du Qatar, à Doha, ils ont célébré comme il se doit les débuts d’un nouveau cycle de négociations en novembre 2001. Celui-ci devait supprimer nombre de tarifs agricoles ainsi que des subsides à l’exportation des denrées. Il devait s’engager à éliminer des barrières dites non douanières, concernant les réglementations ou autres. Enfin, il devait se prononcer sur une politique de propriété intellectuelle, à la fois stricte pour lutter contre la contrefaçon, mais tenant compte de certains besoins du tiers monde, en particulier en matière de santé.
Mais leur joie a été de courte durée. Le tiers monde, d’une façon générale, ne voyant guère d’avantages à continuer à participer à cette mascarade de soi-disant bénéfices réciproques, a bloqué les discussions agricoles. À tel point que le directeur général de l’OMC a dû reporter les consultationssine die en juillet 2006. Ce n’est que tout récemment, en décembre 2013 à Bali[104], qu’un paquet limité a été globalement accepté sur l’agriculture. On estime que cet accord ne concerne que 10 % du programme de Doha. Il a surtout évité l’enterrement définitif de l’OMC[105].
Pas de quoi satisfaire entièrement les projets du patronat américain et transatlantique. C’est pourquoi les États-Unis et l’Union européenne se sont lancés dans la conclusion de traités de libre-échange bilatéraux. Mais ce n’est pas suffisant.
L’administration Bush Jr. va reprendre à son compte en 2008 une initiative pour relancer des négociations à l’échelle multilatérale. En effet, en 2003, constatant les blocages à l’OMC, trois pays, Singapour en Asie, la Nouvelle-Zélande en Océanie et le Chili en Amérique latine, vont s’engager dans des discussions pour ouvrir les frontières aux marchandises entre eux. Ils seront rejoints très rapidement par l’État du Brunei. Ils vont aboutir à un premier accord en 2006, qui sera mis immédiatement en route.
L’équipe républicaine de la Maison-Blanche sur le départ va considérer que ce projet est une aubaine, parce qu’il permet d’avoir une négociation multilatérale et non plus simplement bilatérale. Enfin, c’est le moyen de mettre la pression à la fois sur les grands pays du tiers monde (et indépendants) qui ont pris un poids de plus en plus considérable dans l’économie mondiale comme l’Inde, le Brésil, la Russie et surtout la Chine.
La nouvelle équipe, celle d’Obama, reprend l’idée et va chercher des États supplémentaires pour participer au projet, l’Australie, le Pérou, la Malaisie et le Vietnam. Ces pays acceptent d’entrer dans les négociations en 2010. Puis c’est au tour du Canada, du Mexique et du Japon de demander d’être intégrés au processus, ce qui est accepté en novembre 2011. Il y a maintenant douze nations autour de la table.
Le but est de créer pour la fin 2013 un vaste marché transpacifique : le Trans-Pacific Partnership (partenariat transpacifique) ou TPP. C’est une ouverture volontaire des marchés aux biens, services et capitaux. Les États-Unis veulent de façon agressive introduire dans l’accord : suppression des barrières douanières en matière agricole, lutte contre la contrefaçon, possibilité d’investir librement dans le pays et de ne pas avoir de contrainte de demandes sur l’achat obligatoire de composants locaux ou d’impossibilité de rapatriement des bénéfices, obligation d’indemnisations si expropriation de l’investisseur étranger, transparence et concurrence dans les commandes publiques, interdiction de favoritisme vis-à-vis des entreprises d’État, installation d’un tribunal des différends où les multinationales peuvent déposer plainte contre les pays…
L’enjeu est évidemment beaucoup plus important que dans le cas des négociations transatlantiques, parce que, dans ces dernières, les modifications ne seront pas aussi importantes que, par exemple, pour la Malaisie qui devra, si les desiderata américains l’emportent, supprimer sa politique nationaliste ou pour le Vietnam, qui devra arrêter son soutien aux firmes publiques. C’est aussi pour cela que les discussions sont beaucoup plus âpres et qu’on n’a pas abouti en 2013 à la fin des négociations. Sur ce plan, le partenariat transatlantique peut exercer une pression pour arriver quand même à des conclusions de l’autre côté du monde.
Aujourd’hui, on peut avoir l’impression nette que l’on assiste à une politique avec une tentative d’encerclement progressif de la Chine, non principalement parce qu’elle maintient encore quelques bases d’économie socialiste, mais surtout parce qu’elle devient un concurrent potentiellement dangereux pour l’hégémonie américaine dans le monde et, en particulier, en Asie.
La crainte est que, si Washington ne promeut pas de projets dans la région, celle-ci va se tourner de plus en plus fréquemment vers Beijing et donc éjecter progressivement la puissance américaine de cette zone dont la croissance économique est la plus élevée au monde.
Il existe déjà plusieurs initiatives en ce sens comme la déclaration officielle des dirigeants chinois selon laquelle en cas de nouvelle crise en Asie, les firmes locales pourraient écouler leurs produits sur le vaste marché de l’empire du Milieu. Également, les rencontres ASEAN+3 ou APT, qui regroupent les dix pays de l’ASEAN[106], le Japon, la Corée (du sud) et la Chine.
On peut certainement voir le TPP comme une tentative de reprendre la main pour lier les États du Pacifique plutôt aux États-Unis qu’à la Chine. En même temps, le partenariat transatlantique associe l’Europe à ces projets hégémoniques. Officiellement, la Chine n’est pas exclue du TPP. Elle peut y adhérer. Il n’y a pas d’exclusive. Mais il faut qu’à ce moment, Beijing respecte les conditions imposées dans l’accord multilatéral, en particulier « la pression pour une nouvelle discipline potentielle des entreprises publiques dans le cadre du TPP[107] ». Autant dire que c’est délicat.
Conclusions
Le TTIP, tout comme le TPP, est inacceptable. Ils n’apportent aucune solution véritable à la crise économique. Ils sont fondés, au contraire, sur les mêmes principes économiques qui ont conduit à la récession de 2008-2009.
Pour les travailleurs, ils n’apporteront aucune amélioration. Les emplois annoncés risquent de n’être qu’une illusion supplémentaire. La seule manière de les réaliser serait de gagner la guerre commerciale contre le tiers monde qui sort progressivement du sous-développement. Dès lors, ce serait également à des conditions très peu favorables pour les salariés : rémunération basse, précarité et flexibilité du travail, intensification des charges… Sans compter les dégradations de l’environnement qui sont envisagées dans le cadre de cette guerre impitoyable qu’est le capitalisme mondialisé.
Parallèlement, le secret ou parfois la discrétion qui entourent les négociations ont de quoi inquiéter. Le Corporate Europe Observatory note que les lobbies patronaux ont tenu au moins une centaine de réunions privilégiées avec les officiels de la Commission pour déterminer ce que ceux-ci doivent aller proposer dans les discussions avec les États-Unis[108]. Pendant ce temps, la société civile réelle, c’est-à-dire les ONG de développement, de défense de l‘environnement et les organisations syndicales notamment sont tenues à l’écart. Difficile de ne pas conclure que les autorités européennes sont aux ordres du patronat européen, au détriment du reste de la société et au mépris des règles les plus élémentaires de la démocratie.
Le TTIP — mais plus encore le TPP — poursuit le projet colonial et d’hégémonie mondiale, initié par les puissances européennes au 19e siècle et prolongé par la suite par les États-Unis. Il tend à imposer des conditions favorables au patronat euro-américain contre l’émergence d’autres États, qui, en fonction de leur population ou de leurs richesses minières, auraient tous les droits de revendiquer une importance prépondérante sur l’échiquier mondial. Dans les propositions mises sur la table par les négociateurs américains — mais, sur ce plan, les Européens sont sur la même longueur d’onde —, il y a une atteinte manifeste au développement et à la souveraineté des pays du tiers monde, qui devraient accepter la domination occidentale à perpétuité.
Enfin, ces partenariats reproduisent les schémas qui ont conduit l’humanité à la plus grave récession depuis les années trente. On ne peut pas en conclure que les élites occidentales ont compris les leçons du krach de 1929. Au contraire, en promouvant encore davantage de libéralisation et d’ouverture au marché, non seulement on va droit dans le mur, mais en outre avec le pied non pas sur la pédale de frein, mais sur celle de l’accélérateur.
[63] Littéralement dialogue transatlantique des affaires.
[64] En fait, le TABD fusionne avec l’European-American Business Council le 1er janvier 2013 pour former le TABC.
[65] Il y a également un dialogue transatlantique des législateurs, des consommateurs et des travailleurs. Mais ces organes ont beaucoup moins d’influence.
[66] L’Organisation de coopération et de développement économique, sise à Paris, réunit les trente pays « capitalistes » les plus riches de la planète.
[67] Anti-Counterfeiting Trade Agreement.
[68] Avant que Herman Van Rompuy devienne officiellement le président de l’Union, ce titre était tournant, changeant tous les six mois avec l’État qui prenait en charge la direction du continent.
[69] Un think tank est une organisation regroupant des membres, souvent influents dans les domaines économique et politique, pour discuter entre eux de problématiques diverses et pour diffuser ainsi des idées. Le terme think tank signifie littéralement « boîte à idées ». TPN veut dire réseau transatlantique de politique.
[70] Le conseil américain sur la compétitivité.
[71] Patrick Le Hyaric, Dracula contre les peuples, Édition de L’Humanité, Paris, 2013, p. 79.
[72] TPN, « Completing the Transatlantic Market », février 2007, p. 7-8,http://www.tpnonline.org/WP/wp-cont.......
[73] TPN, op. cit., p. 12.
[74] TPN, « Toward a Strategic Vision for the Transatlantic Market », octobre 2011, p. 5,http://www.tpnonline.org/WP/wp-cont.......
[75] Les termes « emploi et croissance » ne doivent pas faire illusion. Il s’agit de développer le marché, la concurrence, de sorte à créer les géants industriels d’aujourd’hui et de demain, qui domineront la planète.
[76] TPN, op. cit., p. 6.
[77] Il est intéressant de noter que la Commission européenne refusera de dévoiler les noms des personnes participant à ce groupe, bafouant ses propres règles de transparence.
[78] High Level Working Group on Jobs and Growth (HLWG), « Final Report », 11 février 2013, p. 2, http://trade.ec.europa.eu/doclib/do....
[79] Relevons que la question des investissements étrangers qui était auparavant de la compétence des États nationaux est devenue soudainement par la grâce du traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er janvier 2009, matière communautaire, sous la responsabilité du commissaire chargé du Commerce.
[80] HLGW, op. cit., p. 2.
[81] « Full Versions of the Contributions Submitted to the Initial General Public Consultation on the EU-US High-Level Working Group »,http://trade.ec.europa.eu/consultat....
[82] Ricardo Cherenti et Bruno Poncelet, « Europe-États-Unis : chronique d’un mariage arrangé »,Econosphères, 8 mars 2013, http://www.econospheres.be/spip.php?article358.
[83] Lionel Fontagné, Julien Gourdon & Sébastien Jean, « Transatlantic Trade : Whither Partnership, Which Economic Consequences ? », CEPII, Policy Brief, septembre 2013, p. 3,http://www.cepii.fr/PDF_PUB/pb/2013....
[84] Utilisé pour éliminer certaines bactéries, le chlore associé à la viande de poulet peut donner des composés organochlorés qui peuvent avoir des effets mutagènes (provoquant des mutations et donc pouvant occasionner des cancers) ou directement cancérigènes.
[85] Les craintes portent ici sur le manque d’hygiène de ce procédé et des conditions dans lesquelles il est pratiqué.
[86] National Pork Producers Council, « Comments on the Transatlantic Trade and Investment Partnership », 2013, p. 1, http://www.nppc.org/wp-content/uplo.......
[87] National Pork Producers Council, op. cit., p. 4.
[88] Commission européenne, « Le partenariat sur le commerce transatlantique et l’investissement. Le volet réglementaire », septembre 2013, p. 10,http://trade.ec.europa.eu/doclib/ht....
[89] Il s’agit d’un centre de recherche français très prisé dans le domaine de l’économie internationale.
[90] Lionel Fontagné, Julien Gourdon & Sébastien Jean, op. cit., p. 11. Le produit intérieur brut (PIB) est la richesse marchande et monétaire créée en un an par un territoire (un pays).
[91] Corporate Europe Observatory (CEO), « A Brave New Transatlantic Partnership », octobre 2013, p. 7, http://corporateeurope.org/sites/de.......
[92] Transatlantic Trade and Investment Partnership ou Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, http://ec.europa.eu/trade/policy/in....
[93] Commission européenne, op. cit., p. 7.
[94] Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou accord commercial anti-contrefaçon.
[95] Commission européenne, « Protection des investissements et règlement des différends entre investisseurs et États dans les accords de l’Union européenne », Fiche d’information, novembre 2013, p. 6 : http://trade.ec.europa.eu/doclib/ht....
[96] Le traitement de la nation favorisée est un système accordé à des États étrangers et à leurs entreprises leur permettant de bénéficier automatiquement de l’accord commercial ou des parties du traité les plus avantageuses signées par le pays avec d’autres nations. Si l’Union européenne signe un accord de ce type avec le Maroc, mais que les taxes sont fixées à 10%, un pacte avec l’Algérie abaissant les droits douaniers à 5 % devrait profiter aussi aux firmes marocaines. Le traitement national est de préférer les entreprises établies sur le territoire.
[97] Commission européenne, op. cit., p. 5.
[98] Commission européenne, op. cit., p. 9.
[99] Joseph Francois, Miriam Manchin, Hanna Norberg, Olga Pindyuk & Patrick Tomberger, « Reducing Transatlantic Barriers to Trade and Investment : An Economic Assessment, Study for the European Commission, CEPR Report », mars 2013, p. 95,http://trade.ec.europa.eu/doclib/do....
[100] Lionel Fontagné, Julien Gourdon & Sébastien Jean, op. cit., p. 10.
[101] Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA en anglais).
[102] L’évolution du PIB et du revenu national est souvent similaire. Quand on ajoute les revenus versés aux résidents par le reste du monde et ceux que le pays fournit à l’étranger, on passe du PIB au produit national brut (PNB). Ensuite, il faut encore enlever les amortissements, qui servent à remplacer à l’identique les machines et l’équipement utilisés. On obtient alors le revenu national net.
[103] Calculs sur base d’Emmanuel Saez et Thomas Piketty, « Income Inequality in the United States, 1913-1998 », Quarterly Journal of Economics, 118(1), 2003, p. 1-39 (Tables and Figures Updated to 2012 in Excel format, septembre 2013,http://elsa.berkeley.edu/ saez/TabFig2012prel.xls).
[104] Une des îles de l’archipel indonésien.
[105] Libération, 7 décembre 2013.
[106] L’ASEAN est le sigle anglais pour Association des nations de l’Asie du Sud-Est. Elle réunit la Birmanie, le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.
[107] Ian Fergusson, William Cooper, Remy Jurenas & Brock Williams, « The Trans-Pacific Partnership Negotiations and Issues for Congress », Congressional Research Service, 21 août 2013, p. 7, http://www.fas.org/sgp/crs/row/R42694.pdf.
[108] CEO, op cit., p. 7. et CEO, « European Commission preparing for EU-US trade talks : 119 meetings with industry lobbyists », 4 septembre 2013 :http://corporateeurope.org/trade/20.......
Source : marx.be
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