Le maire, Flavio Tosi, est de la Ligue du Nord. Il a imaginé une solution radicale : une amende de 25 à 500 € pour ceux qui donneraient à manger aux SDF. Il est demandé aux SDF de mettre le bordel chez les pauvres, pas dans les quartiers riches, place Dante ou place Viviani. En ligne de mire, il y a une association : Ronda della Carita. Son action : organiser des soupes populaires le soir. Le maire de Vérone feint de croire que les gens qui vivent dans la rue l'ont choisi. « Il y a une multitude de structures d'accueil à Vérone ». Est-ce si simple ? Tout le monde, à Vérone ou à Paris, n'a pas envie de rejoindre des dortoirs caritatifs. Etre pauvre n'est pas excessivement drôle, s'il faut en plus ne plus être libre ! Le maire de Vérone semble oublier que ne donne aux SDF que celui qui veut. A fortiori, donner à manger est, plus encore que donner de l'argent, venir en aide à une détresse.
On parle beaucoup des droits de l'homme à tout bout de champ. Pour le coup, s'il y a bien un droit de l'homme à respecter, c'est celui d'être généreux envers qui on le souhaite. Cela fait partie de la décence ordinaire, tout comme le devoir d'assistance envers une personne en danger. Il y a deux sociétés qui sont invivables : celles qui donnent plus de droits à celui qui vient d'arriver qu'aux concitoyens de longue date, et, à l'inverse, les sociétés qui ne laisseraient plus aucune place à un geste envers les autres, qu'ils soient SDF ou autres. Apparemment, la Ligue du Nord n'est pas encore à comprendre cela.