Allemagne
Des forages gaziers soupçonnés de causer des cancers
Le canton de Rotenburg, dans le nord-ouest de
l’Allemagne, en Basse-Saxe, compte une cinquantaine de forages gaziers
en activité. Depuis quelques années, les habitants de la zone
constataient de nombreux cas de cancers dans la population. Inquiets,
ils ont alerté les autorités locales et demandé une analyse des cas de
cancers. Les résultats rendus publics le 11 septembre n’ont rien pour
les rassurer [1].
Dans la seule intercommunalité de Bothel, 8 000 habitants, qui abrite
16 forages en activité, 41 nouveaux cas de cancers du sang (leucémies et
lymphomes) ont été enregistrés chez les hommes entre 2003 et 2012. Un
taux deux fois plus élevé que la normale. Les autorités sanitaires
n’excluent pas un lien entre ces cancers et l’exploitation gazière
intensive dans la zone. En cause : le benzène et le mercure, des
substances cancérigènes, contenus dans les gisements.
Les habitants de Rotenburg ont déjà eu des occasions de s’alarmer. En juin, des taux anormalement élevés de mercure avaient été relevés dans leur sols. L’exploitant Exxon s’était engagé à les décontaminer. En 2011, le même Exxon avait remplacé dans la zone 2500 m3 de terre contaminée au mercure et aux benzène, toluène, éthylbenzène et xylène, tous cancérigènes, qui s’étaient retrouvés dans les sols semble-t-il à cause d’un défaut d’imperméabilité des conduites.
Des incidents et contaminations qui pourraient se multiplier si les gaz de schiste étaient exploités en Allemagne, puisqu’il faut fracturer la roche à l’aide d’un cocktail chimique pour le faire. Ce n’est pas encore le cas. Mais le procédé de la fracturation est déjà utilisé dans la région allemande de Basse-Saxe. Il y a été pratiqué plus de 250 fois depuis 1977, sur 120 sites, pour augmenter la production des gisements conventionnels ou extraire des gaz non-conventionnels dit « tight », contenu dans des roches particulièrement compactes.
Rachel Knaebel
Les habitants de Rotenburg ont déjà eu des occasions de s’alarmer. En juin, des taux anormalement élevés de mercure avaient été relevés dans leur sols. L’exploitant Exxon s’était engagé à les décontaminer. En 2011, le même Exxon avait remplacé dans la zone 2500 m3 de terre contaminée au mercure et aux benzène, toluène, éthylbenzène et xylène, tous cancérigènes, qui s’étaient retrouvés dans les sols semble-t-il à cause d’un défaut d’imperméabilité des conduites.
Des incidents et contaminations qui pourraient se multiplier si les gaz de schiste étaient exploités en Allemagne, puisqu’il faut fracturer la roche à l’aide d’un cocktail chimique pour le faire. Ce n’est pas encore le cas. Mais le procédé de la fracturation est déjà utilisé dans la région allemande de Basse-Saxe. Il y a été pratiqué plus de 250 fois depuis 1977, sur 120 sites, pour augmenter la production des gisements conventionnels ou extraire des gaz non-conventionnels dit « tight », contenu dans des roches particulièrement compactes.
Rachel Knaebel