Médias : seuls 22% des américains font confiance à la presse écrite…
25 septembre, 2014 | Posté par Ender |
L’enquête Gallup
menée aux états-unis afin de mesurer la confiance dans les médias
montre qu’une grande majorité d’américains se défient aujourd’hui du
système médiatique.
A la question : « accordez-vous
votre confiance aux médias pour relater une information complète, exacte
et honnête ? », seulement 40% des sondés ont répondus par
l’affirmative, c’est le plus bas niveau depuis 20 ans que ce type
d’enquête existe.
Une autre étude menée en 2009 par le Pew Research Center
détaillait un certain nombre de résultats. 63% des américains
déclaraient ainsi penser que les informations relatées dans les médias
étaient inexactes et que 70% essayaient de camoufler leurs erreurs
plutôt que de les corriger en faisant preuve de transparence. Les
sources citées pour s’informer étaient par ordre d’importance, la
télévision pour 71% des sondés, devant Internet qui arrive en deuxième
position, cité comme source principale d’information par 42% des
personnes devant la presse papier (33%). Ce phénomène a du reste
continué à s’amplifier aux USA comme en France, comme le montre la crise
endémique que traverse le secteur qui se traduit par une baisse continue de la diffusion.
Les causes de cette défiance historique
sont principalement à chercher dans les liens entre le pouvoir politique
et l’appareil médiatique, liens qui se sont révélés aux yeux du public
américain à l’occasion de le campagne de réélection de GW Bush de 2003 à
partir de laquelle on observe une chute de près de 10 points de la
confiance dans les médias. Selon l’enquête PIEW, seuls 20% des sondés
estiment que les médias sont indépendants des pouvoirs politiques ou des
groupes de pression.
Selon le journaliste Michael Kriger :
« des bureaucrates et des
personnalités des médias possèdent le droit divin de décider de ce que
le public a le droit de savoir : ce que cela masque, c’est l’opinion
bien assise de sa propre supériorité sur des masses incultes«
Le correspondant du NY Times pour le Pentagone, Tom Shanker, résumait les choses ainsi à son confrère :
« Le gouvernement a
vraiment besoin de faire passer ses messages dans la population
américaine, et il sait que le meilleur moyen est d’utiliser les médias
(…). La relation entre le gouvernement et les médias est comme un
mariage : c’est effectivement un mariage à problèmes, mais nous restons
ensemble pour les enfants «
Le système médiatique apparaît donc bien
de plus en plus aux citoyens comme un système de propagande, comme le
montrent du reste les narratives élaborées à l’occasion des conflits,
que ce soit en Ukraine, en Syrie ou en Libye, et le traitement indigne
que font subir à l’information certains titres de presse comme Le Monde
ou encore Libération, pour ne prendre que des exemples français.
En France, une enquête similaire a été menée tout récemment par l‘Observatoire des journalistes et de l’information médiatique et a fait ressortir des résultat encore bien pires qu’aux états-unis.
Le sondage a été réalisé en ligne en
février 2014 sur un échantillon de plus de 5000 personnes, il en ressort
des chiffres stupéfiants sur l’état des médias français et la confiance
qu’ils inspirent :
95% des répondants considèrent les médias
comme peu ou pas indépendants, ils sont influencés avant tout par leur
propriétaire pour 88%, et par les annonceurs (81%). Quant on sait par
exemple que Bernard Henri Levy, a été membre du conseil de surveillance
d’Arte, de Libération, et actuellement du journal Le Monde, on est plus
vraiment surpris de leur couverture indigne et biaisée du conflit
ukrainien ou palestinien…
Seule bonne nouvelle, mais de taille,
Internet est plébiscité comme le média le plus indépendant par 94% des
sondés mais aussi comme celui respectant le plus la liberté d’expression
(75%).
Les médias alternatifs se posent ainsi de
plus en plus en alternative crédible face à un système médiatique de
mieux en mieux perçu comme corrompu et propagandiste, ce qui se traduit
par le déclin inexorable des audiences des grands quotidiens nationaux
et la montée proportionnelle des sites d’information indépendants, comme
par exemple les moutons enragés, dont l’audience ne cesse de grandir
pour dépasser actuellement les 80 000 pages vues chaque jour.