Avoir 20 ans dans les quartiers populaires : mépris de « classe » et humiliation de « race »
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25 novembre 2014
Le mi-mandat de François Hollande a été l’occasion d’une émission télévisée avec le président de la République soigneusement préparée et tout aussi attentivement scrutée par les « experts » et « chroniqueurs » divers en charge d’éclairer « l’opinion ». Les quartiers populaires et leurs habitants ont été les grands absents, tant dans l’émission télévisée elle-même que dans les commentaires de nos chroniqueurs compétents. Pourtant, lors des dernières présidentielles de 2012, les quartiers populaires sont au cœur de la campagne socialiste. « Avec François Hollande, nous avons fait un choix qui n'était pas évident : celui de ne pas vouloir annoncer un "plan gadget" de plus, mais plutôt d'aborder de manière transversale la priorité donnée aux quartiers populaires (1) » déclare par exemple au Monde, Razzy Hammadi, le chargé de la politique de la ville auprès de François Hollande. Pourtant les quartiers populaires connaissent une véritable descente aux enfers depuis plusieurs décennies que les choix économiques de François Hollande confortent et accélèrent. Regardons nos quartiers populaires.
Paupérisation, précarisation, discrimination
Avec sensationnalisme les médias lourds reviennent régulièrement sur
les quartiers populaires pour en souligner les « dangers » : réserves de
« djihadistes », espaces soi-disant de « non-droit », violences
endémiques, lieux de deals incontrôlables et incontrôlés, etc. Ces
images chocs sont décontextualisées. Les contextes historiques et
économiques sont éludés avec un double résultat : une réduction des
quartiers populaires à la négativité avec l’occultation des résistances
et des initiatives populaires pour résister à la dégradation de leurs
environnements ; une imputation des responsabilités de la situation
aux habitants, aux jeunes, aux parents, etc. Pour ne citer qu’un
exemple, citons celui du reportage d’Envoyé spécial consacré au quartier
de la Villeneuve à Grenoble, intitulé « La Villeneuve : le rêve
brisé ». Véritable caricature imbibée de mépris de classe, ce reportage a
suscité la réaction suivante d’habitants du quartier :
« Nous habitants de La Villeneuve de Grenoble et de tous les
quartiers populaires, citoyens, élus, sommes choqués, blessés et
indignés par le reportage diffusé sur France 2 le 26 septembre 2013 dans
l’émission "Envoyé spécial" : "Villeneuve, le rêve brisé". Nous sommes
en colère, car ce reportage ne montre qu’une face de notre quartier. En
colère car il cède à la facilité et au sensationnel. Il est tendancieux,
ce qui est indigne de notre service public de l’audio-visuel (2).
Rappelons donc quelques éléments de ces contextes occultés en prenant
comme point d’appui les Zones Urbaines Sensibles (ZUS) qui sont des
révélateurs d’un processus de dégradation qui touche l’ensemble des
quartiers populaires. Le premier constat est le déploiement depuis
plusieurs décennies d’un processus de paupérisation dans les quartiers
populaires. Le rapport 2013 de l’Observatoire National des Zones
Urbaines Sensibles (ONZUS) nous offre quelques indicateurs statistiques
significatifs sur les 751 quartiers considérés comme « sensibles » : le
taux de chômage y est en 2012 de 24, 2 % contre 10,1 % au niveau
national, le taux de pauvreté est de 36,5 % soit 2,6 fois plus élevé que
sur le reste du territoire (14,6 %), le revenu annuel moyen des
habitants est de 12 500 euros c’est-à-dire 54 % seulement du taux moyen
national (3).
La situation des jeunes est encore plus dramatique. Il ne s’agit pas
d’une dégradation conjoncturelle mais d’une mutation structurelle
s’étalant désormais sur plusieurs décennies comme en témoigne les
rapports des années antérieures du même organisme. Pour ne prendre en
exemple que les dernières années et le seul taux de chômage des 15-64
ans, le même rapport nous révèle l’évolution suivante : 16, 7 % en 2008,
18, 5 % en 2009, 21,9 % en 2010, 22,7 % en 2011, 24, 2 % en 2012 (4).
Les rapports 2014 du Secours Catholique (5) et du Secours Populaire
(6) convergent vers le constat d’une aggravation de la paupérisation sur
l’ensemble du territoire et à plus forte raison dans les territoires
les plus pauvres. La situation est encore plus dramatique pour les
nouvelles générations avec un taux de chômage de 45 % pour les 15-25 ans
(contre 22,7 % pour les 25-49 ans en ZUS et 23, 1 % pour les jeunes
hors ZUS).
L’inscription dans la durée du processus de paupérisation ne
peut que susciter des tendances au développement d’un rapport craintif,
sceptique, désespéré, etc., à l’avenir. Ce qui est surprenant ce n’est
pas que des quartiers explosent régulièrement mais le fait qu’ils
n’explosent pas plus souvent. L’explication est logique : ils
n’explosent pas parce qu’une partie de leurs habitants implosent.
Le second processus en œuvre dans les quartiers populaires est le
processus de précarisation. Le travail et la classe ouvrière existent
encore dans les quartiers populaires contrairement aux affirmations
nombreuses d’il y a quelques années. En revanche le rapport au travail
est de plus en plus intermittent, passager, irrégulier, entrecoupé de
périodes longues d’inactivité. L’organisation de la précarité est aussi
institutionnellement produite par les fameux « contrats aidés » aux
multiples noms, structurant progressivement un marché du travail
segmenté aux droits inégaux. Le CDD, l’intérim et le contrat aidé sont
pour un nombre toujours croissant d’habitants des quartiers populaires,
et de manière encore plus prégnante pour les jeunes, l’horizon maximum
d’attente.
L’entrée dans la vie active par l’emploi précaire c’est concrètement
la perte de plusieurs horizons d’autonomie se répercutant sur toutes les
sphères de la vie sociale : accès au logement autonome, rapports
affectifs et amoureux, estime de soi et santé, agenda des priorités,
etc.
Avoir vingt ans dans les quartiers populaires c’est
objectivement, pour la majorité des jeunes, être dépossédé du droit à la
projection et être assigné à une temporalité de l’immédiat.
Les jeunes issus de l’immigration postcoloniale subissent de surcroît
des discriminations massives et systémiques dans l’accès à l’ensemble
des biens rares (formation, logement, emploi, etc.) et en particulier
dans l’accès à l’emploi en général et à l’emploi stable en particulier.
Pour avoir été sous-estimées et même niées pendant des décennies, y
compris dans les organisations des classes populaires, ces
discriminations racistes n’en sont pas pour autant neuves. Les parents
de ces jeunes les ont subies mais l’impact destructif est plus important
pour les nouvelles générations.
Le sentiment d’injustice est d’autant plus insupportable pour ces
jeunes qu’ils sont nés et ont été socialisés en France. Ne se percevant
pas comme étrangers, ces jeunes ressentent, à juste titre et encore plus
que leurs parents, les discriminations subies comme une injustice
fondamentale, brutale et injustifiable. L’absence ou la place secondaire
des discriminations racistes dans les programmes des organisations
politiques ou syndicales renforce encore la certitude d’être traité
comme une population de seconde zone. Depuis l’enquête du Bureau
international du travail de 2008 (7) plus personne ne peut nier le
caractère massif des discriminations d’autant plus que les résultats ont
été confirmés depuis par de nombreuses autres recherches (8).
Cette enquête par testing met en exergue que 4 employeurs sur 5
privilégient le candidat du groupe majoritaire (non issu de
l’immigration postcoloniale) sur ceux issus de groupes minoritaires
(français Noirs ou Arabes).
Toutes les analyses qui occultent les discriminations racistes ne
peuvent que devenir aveugles à la réalité des quartiers populaires.
Quand par peur de prononcer le mot « race » ou que par coquetterie
intellectuelle on se contorsionne pour mentionner une telle inégalité
sans la nommer et/ou sans vouloir la mesurer, on contribue objectivement
à la reproduire. De même, toutes les analyses qui confondent les
réactions à la violence systémique subie (pouvant bien sûr se tromper de
cibles) et le racisme systémique et la violence massive qui en
découlent, en amalgamant les deux sous le vocable de racisme (9),
alimentent volontairement ou non (le résultat est le même) le racisme
systémique. Qu’on le veuille ou non, la classe se vit aussi de manière
racisée dans le capitalisme mondialisé contemporain. Reconnaître la
réalité pour ce qu’elle est, est la première étape pour pouvoir la
transformer.
L’occultation dans les reconstructions médiatiques des
quartiers populaires de ce contexte matériel révèle un mépris de classe.
Que celui-ci soit volontaire ou non, conscient ou non, ne change rien à
l’existence de ce mépris de classe déformant la réalité.
Essentialisation, racialisation et politique de la race
Les quartiers populaires sont également l’objet dans les discours
politiques et médiatiques d’un traitement essentialiste et racialiste
conduisant à la promotion de plus en plus ouverte d’une politique de la
race.
L’essentialisation est l’adoption d’une grille explicative d’un sujet ou
d’une question niant les déterminants historiques, économiques,
politiques, sociaux, etc. La négation de ces déterminants conduit
logiquement à expliquer la réalité à partir d’une « essence » qui
caractériserait un groupe social, une culture ou une religion. Ce groupe
social, cette culture ou cette religion est dès lors considéré comme
invariable historiquement, homogène et indépendant des interactions
avec la société globale. Les causes conduisant à la multiplication
contemporaine des traitements essentialistes des quartiers populaires
peuvent se déduire de facteurs objectivables : d’une part, le besoin
pour le gouvernement de masquer le lien de cause à effet entre une
politique libérale de destruction des sécurités sociales et des services
publics par la mise en avant d’autres causalités. D’autre part, la
recherche du sensationnalisme à finalité d’audimat pour les
journalistes qui conduit à simplifier les réalités et à produire de la
peur, (qui est un) ingrédient fréquent de la « sensation ».
Donnons un exemple d’essentialisation des quartiers populaires parmi de nombreux autres.
Les jeunes des quartiers populaires, tant dans de nombreux reportages
des médias lourds que dans les déclarations politiques implicites,
apparaissent comme étant une population particulière et homogène. Ils
seraient caractérisés par la violence dans leurs relations sociales et
par la désocialisation (10). Les filles ne sont pas présentes dans cette
image essentialiste si ce n’est en tant que victimes du virilisme des
garçons qui serait une autre caractéristique essentielle des jeunes des
quartiers populaires (11). Le jeune des quartiers populaires apparaît
dès lors non pas comme le résultat d’un fonctionnement social mais comme
un sujet fondamentalement porteur de dangerosité. Bien sûr dans un tel
cas de figure la solution n’est pas à chercher dans la suppression des
inégalités mais dans le contrôle et la répression.
La racialisation ou l’ethnicisation est le même processus recherchant
l’« essence explicative » dans un facteur de « race ». Il faut bien
entendu prendre le terme de « race » dans ses évolutions historiques.
Nous savons en effet, depuis Frantz Omar Fanon, que la mécanique raciste
s’adapte aux évolutions des contextes pour maintenir son efficacité.
Fanon a en particulier souligné en 1956 la mutation du racisme
biologique au racisme culturel du fait à la fois des progrès
scientifiques, des horreurs de la seconde guerre mondiale et de la
colonisation (12). Mais l’histoire se poursuit après Fanon et le racisme
continue à prendre de nouveaux visages.
En particulier la traduction du facteur « race » en caractéristique
religieuse est un des nouveaux visages de ce racisme sous la forme de
l’islamophobie. Tous ceux qui pinaillent sur l’utilisation du terme
islamophobie soit sincèrement, par coquetterie intellectuelle ou par
calcul, contribuent au même résultat : l’enracinement et la banalisation
de l’islamophobie.
Force est de constater la multiplication des grilles explicatives
racialistes ou ethnicistes dans les médias et les discours politiques.
Parlant des « émeutes urbaines » c’est-à-dire en fait des « révoltes des
quartiers populaires », Alain Finkielkraut peut déclarer :
"En France, on aimerait bien réduire ces émeutes à leur dimension
sociale, les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur
situation, contre la discrimination dont ils souffrent, contre le
chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou
des Arabes avec une identité musulmane. Regardez ! En France il y a
aussi des immigrés dont la situation est difficile — des Chinois, des
Vietnamiens, des Portugais — et ils ne prennent pas part aux émeutes.
C’est pourquoi il est clair que cette révolte a un caractère ethnique et
religieux." (13)
En 2010 le sociologue Lagrange publie son ouvrage Le déni des
cultures (14) dans lequel il prétend expliquer l’échec scolaire et la
délinquance par la culture d’origine des africains subsahariens. Selon
cet auteur, à condition sociale égale, l’origine culturelle serait
explicative des conduites sociales et en particulier de la délinquance.
Il est bien sûr invité sur tous les plateaux. Il faut citer notre
premier ministre Manuel Valls à propos des Rroms pour mesurer l’ampleur
prise par la racialisation ou l’ethnicisation des grilles explicatives :
"C’est illusoire de penser qu’on règlera le problème des
populations roms à travers uniquement l’insertion [ …] Oui, il faut dire
la vérité aux Français [ …] Ces populations ont des modes de vie
extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en
confrontation (avec les populations locales) [ …] C’est illusoire de
penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers
uniquement l’insertion [ …] Il n’y a pas d’autre solution que de
démanteler ces campements progressivement et de reconduire (ces
populations) à la frontière." (15)
Non seulement tous les Rroms sont homogénéisés dans une catégorie
unique aux comportements identiques, mais celle-ci est de surcroît
culturellement déterminée pour ne pas s’enraciner en France. Les modes
de vie incriminés n’ont bien sûr rien à voir avec les traitements
discriminatoires qu’ils subissent.
L’essentialisation et la racialisation passent un seuil qualitatif en
se traduisant dans des politiques spécifiques : des politiques de la
race. Au niveau national comme au niveau municipal se multiplient les
exemples de politiques spécifiques pour des populations
« particulières ». Il faut être bien naïf pour continuer à croire que la
loi sur les signes religieux à l’école ne signifie pas concrètement une
politique spécifique pour un foulard spécifiquement musulman. De même
les municipalités ne ramassant pas les ordures des campements Rroms
installés sur leur territoire adoptent une politique spécifique
concernant une population particulière. La banalisation de
l’essentialisation et de la racialisation prépare le terrain à une
politique de la race de plus en plus assumée.
Au mépris de classe que vivent les habitants des quartiers populaires
s’ajoute pour ceux issus de l’immigration une « humiliation de race »
avec toutes les conséquences prévisibles d’encouragement aux passages à
l’acte violents contre les populations désignées comme indésirables et
dangereuses.
Violence sociale et violence contre soi
Les habitants des quartiers populaires subissent une violence sociale
systémique d’autant plus destructrice qu’elle ne se présente pas et
n’est pas perçue comme telle. C’est un des privilèges des classes
dominantes que d’user de la violence économique en la présentant comme
une simple gestion neutre et sans conséquence. Dans les faits les
décisions libérales prises par le gouvernement socialiste détruisent nos
quartiers, assomment notre jeunesse, poussent au désespoir une partie
d’entre nous, « suicident » une autre partie dans la toxicomanie, mènent
à la folie une autre partie encore comme en témoignent les patients
pauvres et issus de l’immigration des hôpitaux psychiatriques, etc.
Cette violence invisible est sans commune mesure avec les violences de
réactions et/ou de défense qui éclatent régulièrement dans les quartiers
populaires.
A cette violence économique s’ajoute la violence idéologique sous la
forme du « mépris de classe » et de « l’humiliation de race » dont nous
avons mentionné ci-dessus quelques formes parmi de nombreuses autres. La
violence des mots qui stigmatisent les quartiers populaires, des
explications de nos difficultés qui rabaissent leurs habitants, des
programmes moralisants censés aider ces quartiers populaires, etc., est
également sans commune mesure avec « l’impolitesse » et/ou la
« vulgarité » que les reportages sensationnalistes imputent aux
habitants des quartiers populaires. Comme le souligne justement Monique
Pinçont-Charlot et Michel Pinçon, la violence des dominants est
invisible, élégante, polie :
"Mobilisés à tous les instants et sur tous les fronts, les plus
riches agissent en tenue de camouflage, costume-cravate et bonnes
manières sur le devant de la scène, exploitation sans vergogne des plus
modestes comme règle d’or dans les coulisses. Cette violence sociale,
relayée par une violence dans les esprits, tient les plus humbles en
respect : respect de la puissance, du savoir, de l’élégance, de la
culture, des relations entre gens du « beau » et du « grand » monde."
(16)
Les habitants des quartiers populaires ne sont pas inactifs face à cette
violence destructrice. Les solidarités de proximité tentent d’amoindrir
l’impact destructeur de la violence économique et idéologique. Les
médiations spontanées de voisinage évitent de nombreux drames. Les
multiples groupes de Rap analysent et dénoncent culturellement (et donc
politiquement) la descente aux enfers des quartiers populaires. De
nombreuses initiatives de mobilisation se prennent dans des luttes pour
le logement, contre les crimes racistes, contre les discriminations,
etc. Ce sont toutes ces réactions de vie qui sont passées sous silence
dans les multiples reportages médiatiques traitant des quartiers
populaires.
Mais l’ampleur de la violence économique et idéologique est telle, que
ces mobilisations citoyennes ne peuvent pas l’enrayer de manière
significative. A côté des réactions de vie se développent des
autodestructions individuelles et/ou collectives. « On nous traite comme des esclaves, on se révolte comme des animaux »
(17) me disait un jeune de Seine-Saint-Denis dans une interview
consacrée aux révoltes populaires de 2005. Frantz Fanon a souligné
l’émergence et le développement de cette autodestruction dans le rapport
colonial. « Cette agressivité, souligne-t-il, sédimentée dans ses
muscles, le colonisé va la manifester d’abord contre les siens. C’est la
période où les nègres se bouffent entre eux (18) ». La situation est
identique dans nos quartiers populaires et elle perdurera tant que n’est
pas disponible un canal commun pour peser sur le rapport de force.
Les discours politiques et médiatiques contribuent par leur
réductionnisme et leur essentialisme à maintenir cette violence contre
soi en désignant des cibles de proximité, des « coupables » de
voisinage, des « ennemis » dans la famille. « Si vous n’êtes pas
vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés
et aimer ceux qui les oppriment ». disait Malcom X. Le Rrom, le jeune
dit « des cités », la femme voilée, les musulmans, le voisin, etc., la
production de cibles médiatiquement et politiquement construites tourne à
grand rendement depuis plusieurs décennies pour déstructurer les
quartiers populaires et annihiler leurs capacités de résistance et
d’offensive. Ce faisant, les dominants créent les conditions pour
pouvoir appauvrir massivement sans risque de réaction collective, pour
pouvoir multiplier les guerres coloniales sans ripostes importantes.
Il est temps de reprendre l’initiative.
Notes :
1. Razzy Hammadi, interview au Monde du 30 mars 2012.
2. Pétition, « Après "Villeneuve : le rêve brisé", http://www.petitions24.net/apres_vi...
3. ONZUZ, rapport 2013, Les Editions du Conseil Interministériel à la Ville (CIV), décembre 2013.
4. Idem, p.8.
5. Secours Catholique, Ces pauvres que l’on ne voit plus, rapport statistique du Secours Populaire, http://www.onpes.gouv.fr/Ces-pauvre....
6. Secours Populaire, La pauvreté s’étend et s’enracine, https://www.secourspopulaire.fr/la-....
7. E. Cediey et F. Foroni, Les discriminations à raison de
l’ « origine » dans les embauches en France, une enquête nationale par
tests de discrimination selon la méthode du Bureau International du
Travail, OIT, Genève, 2007.
8. Par exemple Emmanuel Duguet, Yannick L’Horty, Loïc du Parquet, Pascale Petit, Florent Sari, Discriminations à l’ehttp://www.cee-recherche.fr/publica... des jeunes franciliens et intersectionalité du sexe et de l’origine : les résultats d’un testing, .
9. C’est le cas malheureusement d’une grande organisation antiraciste
française comme le MRAP qui inscrit dans son programme la lutte contre
le supposé « racisme anti blanc » directement importé de l’appareil
idéologique d’extrême-droite.
10. Eric Marliere, Jeunes en cité. Diversité des trajectoires ou destin commun ?, L’Harmattan, Paris, 2005.
11. Nacira Guenif-Souilamas, Eric Macé, Les féministes et le garçon arabe, Aube, Paris, 2006.
12. Frantz Fanon, Racisme et culture in Pour la révolution africaine, La Découverte, Paris, 2001.
13. Alain Finkielkraut, Interview au journal Ha’aretz, 17 novembre 2005.
14. Hugues Lagrange, Le déni des cultures, Seuil, Paris, 2010.
15. Manuel Valls, déclaration sur France inter le 24 septembre 2013.
16.Monique Pinçont-Charlot et Michel Pinçon, La violence des riches,
Chronique d’une immense casse sociale, La découverte, Paris, 2013,
Avant-propos.
17. Said Bouamama, Des gentils « beurs » à la méchante « racaille », Culture et société, n° 15, pp. 61-68.
18. Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre (1961), La Découvert, Paris, 2002, p.53-54.