lundi 29 décembre 2014

Épuration sociale au cœur de Londres (Les moutons enragés)

En Octobre 2010, la menace est lâchée, des milliers de londoniens risquaient de se retrouver à la rue après l’annonce de coupes drastiques dans le budget du logement social. Au nom de l’austérité est des coupes budgétaires qui à l’époque étaient déjà catastrophiques: 91 milliards d’euros d’économies, 500 000 emplois publics supprimés. Chaque année, ce sont 23 milliards d’euros qui sont versés en aides au logement. Plus de détails nous étaient données par un article du Nouvel Obs:
Le ministre des Finances, George Osborne, s’est donc empressé de tailler dans ce pactole, avec pour objectif de le purger de 10% par an à partir de 2014. Les mesures annoncées prévoient :
  • un plafonnement des allocations logement à 290 euros par semaine pour un deux- pièces, 460 euros pour un cinq-pièces ou plus
  • une baisse de 10% pour les chômeurs de longue durée (plus d’un an)
  • une obligation pour les célibataires de moins de 35 ans de vivre en colocation
  • une révision des loyers pour les bailleurs privés les autorisant à se rapprocher des cours du marché de l’immobilier.
En tout, 21 000 foyers pourraient être affectés par ces mesures, dont 17 000 à Londres, selon les calculs du gouvernement. Le zélé secrétaire d’Etat au logement, Grant Shapps, a concédé qu’avec, en moyenne, 85 euros en moins par semaine, « certaines personnes » seraient sans doute obligées de déménager.
82 000 foyers pauvres menacés d’expulsion
Les estimations du London Councils, un organe qui chapeaute toutes les mairies d’arrondissement de la capitale, sont beaucoup plus alarmistes. Il chiffre à 82 000 le nombre de foyers qui risquent d’être expulsés de leur logement.
Mais les informations actuelles sont légèrement différentes d’il y a 4 ans…  La raison réelle de ces expulsions était-elle réellement l’austérité et la baisse des aides au logement, ou simplement un moyen de pousser les locataires à quitter ces logements pour pouvoir faire plus de profit? Car comme le signale l’article, certains de ceux-ci sont rachetés par les États-Unis… Heureusement, certains ont décidé de résister.
Aujourd’hui, 8000 logements sociaux sont menacés d’expulsion dans la capitale britannique. Scénario catastrophe présagé par son maire Boris Johnson qui avait déclaré en 2010 qu’il y avait là un risque d’épuration sociale. Rencontre avec Lindsey Garrett, une mère célibataire de 35 ans, devenue au fil des mois et de son combat, un symbole.
L’histoire a des airs de conte social à la Dickens. En juin 2014, Lindsey Garrett apprend par courrier le rachat de son logement social par un investisseur américain qui lui annonce que son loyer va passer de 805 euros par mois à 1000 euros en août, l’objectif étant d’arriver après rénovation à 3000 euros en juillet 2015. Le choc. 93 familles sont concernées.
Très vite, Lindsey décide de se mobiliser. Elle contacte les médias, lance une pétition et crie son désarroi. « Cela a été une vraie bombe. Personne ne pouvait y croire. Beaucoup de familles vivent ici depuis des années. C’est une communauté. Ma famille loge ici depuis 22 ans. Moi, j’avais 15 ans quand j’ai emménagé ici. Ma fille Dolly est née ici… Tous nos repères sont ici dans ce quartier de l’est de Londres ».
Avec son salaire de 2200 euros à l’hôpital, Lindsey ne peut envisager l’augmentation de son loyer. Alors, elle se bat. Avec une telle force que l’acteur Russell Brand décide de lui apporter son soutien. Le 1er décembre, une grande manifestation a lieu dans le centre de Londres. Lieu choisi: l’entrée du bâtiment de la société Westbrook, un fonds d’investissement privé basé à New York qui a racheté les immeubles pour les rénover dans l’optique de les louer à la valeur du marché. Les médias sont nombreux. De quoi ravir Lindsey Garrett qui va déposer sa pétition de 300 000 signatures au cabinet du Premier ministre David Cameron.
Article complet sur Rtbf.be