Concernant la Grèce et son nouveau gouvernement Tsipras, on pourrait dire que l’Allemagne grommelle, bougonne, pas franchement de la meilleure humeur. L’idée de l’Allemagne, c’est que l’“aide” allemande (pardon, européenne) dispensée à la Grèce et la troïka installée à sa tête, qui doivent beaucoup à sa stratégie (l’allemande) à la fois imaginative et inspiratrice de la marche au pas, devaient suffire à montrer la bonne voie à ce pays (la Grèce). La victoire de Tsipras a donc mis l’Allemagne de mauvaise humeur, et aussi le fait que Tsipras ne se précipite pas à Berlin pour respectueusement consulter Merkel.
Là-dessus, Tsipras se rend en visite à Chypre, pays de l’UE qui n’aime pas les sanctions antirusses, pour taper sur le clou (meilleures relations avec la Russie, pourquoi pas envisager l’offre de la Russie d’un prêt à la Grèce, etc.). La réaction allemande est venue d’une déclaration du ministre des finances. Elle est singulièrement abrupte. Elle dit aux Grecs : pas de ça, les gars (pas de rapprochement avec la Russie). L’Europe doit vous suffire, d’ailleurs cela marche tellement bien. Rude échange, qui promet des lendemains européens qui chantent. Avec cet appendice : les bonnes, les excellentes relations avec la Russie, comme on le voit tous les jours d’ailleurs, c’est l’affaire de l’Allemagne, – pardon, de l’Europe… Spoutnik.News (France) fait une synthèse rapide de l’épisode, ce 2 février 2015.
« L’Allemagne condamne la tendance de la Grèce à se rapprocher de la Russie et estime que cette dernière n’est pas en mesure de remplacer la “solidarité européenne”. Berlin désapprouve le désir de la Grèce de resserrer ses liens avec la Russie et estime qu’une aide éventuelle russe n’est pas en mesure de remplacer le soutien apporté à Athènes par l’Union européenne, a indiqué lundi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
« En visite à Chypre, le nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé lundi qu’Athènes et Nicosie voulaient utiliser leurs bonnes relations avec Moscou pour bâtir un “pont” entre l’Union européenne et la Russie. M. Tsipras a même évoqué l’idée d’un prêt financier russe, mais a souligné que la Grèce n’avait pas encore étudié cette possibilité.
« “Cela ne nous plaît pas”, a indiqué Wolfgang Schäuble cité par l’agence Reuters. “Je ne crois pas que la Russie puisse remplacer la solidarité européenne”, a-t-il déclaré au sujet du rapprochement entre la Russie et la Grèce. M. Schäuble a dans le même temps fait savoir que l’Allemagne n’avait aucun intérêt à créer des difficultés pour l’économie russe. “Il est dans notre intérêt commun de maintenir une coopération étroite et pratique avec la Russie”, a affirmé le ministre allemand.»