Vous trouverez sur ce blog, beaucoup d'articles et de vidéos d'actualité. Les points de vue présentés dans ces articles et vidéos ne sont pas forcément les miens, mais ils peuvent amener une réflexion. Chacun se fera une opinion avec autre chose que le discours formaté des politiques et des médias.Vous y trouverez aussi les réponses aux questions qui me sont posées concernant mes livres.
Les thèmes de mes ouvrages sont le développement personnel et la spiritualité.
L'ancienne Première dame de France
toucherait chaque année un vrai pactole en tant qu'administratrice du groupe
LVMH, quoique nettement moins qu'Hubert Védrine qui aurait récolté 45.000 euros
de jetons de présence.
Bernadette
Chirac était surtout connue pour son opération "pièces jaunes", son
engagement politique auprès de son mari - l'ancien président de la République,
Jacques Chirac - ou encore pour son statut d'élue locale en Corrèze. Ce que
l'on savait moins, en revanche, c'est que l'ex-Première dame de France
remplissait aussi des fonctions d'administratrice du groupe LVMH.
Nommée
en avril 2010, Bernadette Chirac aurait ainsi touché 37.500 euros de jetons de
présence en 2014 d'après une information divulguée par le site internet de
L'Express. En quatre ans de mandat, elle aurait perçu 190.250 euros cumulés.
Hubert Védrine est mieux loti
L'Express nous apprend également
qu'Hubert Védrine, ancien ministre de Lionel Jospin, tient également un siège
dans ce conseil. Il aurait touché 45.000 euros de jetons de présence en 2014.
Fraîchement accueillie au conseil en avril 2014, Marie-Laure Sauty de Chalon,
PDG du site internet AuFeminin.com, a quant à elle encaissé 33.750 euros
latribune.fr avec AFP | - 411 mots Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation de MoryGlobal, fondé en 2014 à la place de Mory Ducros.Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a prononcé mardi la liquidation judiciaire de MoryGlobal, qui emploie 2.150 salariés en France, avec une poursuite d'activité durant un mois.
"C'est un jour noir", a commenté le président du tribunal après avoir rendu sa décision. Ce jugement acte le licenciement de l'ensemble des salariés du transporteur, fondé en 2014 sur les cendres de Mory Ducros, ancien numéro deux français de la messagerie.
Conditions de départ
Durant un mois, l'administrateur judiciaire sera chargé de "mener à bien les consultations avec les organisations syndicales" et de "procéder aux licenciements des salariés" de l'entreprise, selon le tribunal.
"Pendant cette période d'un mois, on va se battre pour consolider le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr)", a expliqué à l'issue de l'audience Thomas Hollande, avocat du comité d'entreprise de MoryGlobal et fils du président François Hollande.
"L'objectif, c'est qu'ils puissent obtenir les mêmes conditions de départ que leurs collègues qui sont partis il y a un an" après la faillite de Mory Ducros, a poursuivi Me Hollande. Ces indemnités, "les salariés sont en droit de les obtenir, vu tout ce qu'ils ont donné à l'entreprise".
L'annonce du placement en liquidation judiciaire du transporteur a été accueillie par des cris et des huées de plusieurs dizaines de salariés rassemblés à l'extérieur du tribunal. "Y en a marre!", "on va tout casser!", ont-ils notamment crié.
"On a été roulés dans la farine"
"On est écoeurés. On a été roulés dans la farine pendant des années", a confié à l'AFP Mourad Ben Kraouda, 53 ans, employé de la société Mory depuis 35 ans.
"C'est une histoire qui se termine. Mory avait près de 200 ans", a ajouté, ému, Jean-Claude Hacquard, délégué CGT. "C'est un coup de massue pour tous les salariés qui vont perdre leur travail. On ne sait pas comment on va être accompagnés", a-t-il ajouté.
Pour Michel Ariba, responsable FO, "le combat des salariés va se poursuivre" pour obtenir "un PSE digne de ce nom". "Tant qu'on n'a pas les indemnités supplémentaires pour le préjudice subi, on reste dans les agences", a-t-il assuré.
Les syndicats seront à nouveau reçus jeudi à 17H00 au ministère des Transports. Ils exigent que la vente des actifs du groupe (agences, marchandises stockées, véhicules, etc.) serve en priorité au financement du plan social.
"Seuls 97 des 8 124 candidats aux départementales étaient des ouvriers", regrette Arthur Hérisson. "Une telle sous-représentation des catégories populaires, écrit-il, nourrit aussi bien un important abstentionnisme que le vote pour des partis extrêmes". Il propose donc d'en finir avec la parité homme-femme et d'instaurer une nouvelle parité entre deux catégories : ceux qui se situent en dessous du revenu médian et les autres.
Lors du second tour des élections départementales, seuls 97 des 8 124 candidats étaient des ouvriers, soit 1,2 % du total. Un tel chiffre témoigne de la large exclusion des ouvriers et plus généralement des classes populaires de la vie démocratique de notre pays. Certes, celles-ci possèdent les mêmes droits politiques que les couches supérieures de la société, mais on ne les retrouve de fait que très peu parmi nos représentants, tant au niveau national qu'au niveau local.
Une telle situation vient nous rappeler que tout régime représentatif reposant sur l'élection tend inévitablement à donner le pouvoir aux couches les plus favorisées de la société. De l'Antiquité au XVIIIe siècle (en témoigne la pensée de Rousseau), l'élection était ainsi considérée comme un procédé aristocratique, au contraire du tirage au sort, qui incarnait des valeurs démocratiques. Il importe donc, si nous désirons conserver le principe de l'élection des représentants, de trouver des contrepoids à ses tendances aristocratiques.
Cela s'avère d'autant plus nécessaire que la sous-représentation des catégories populaires parmi les membres de la classe politique est aujourd'hui un problème majeur. Une telle sous-représentation nourrit en effet aussi bien un important abstentionnisme (dont il faut rappeler qu'il touche avant tout nos concitoyens les plus pauvres, parce qu'ils ont l'impression que leur vote ne changera rien) que le vote pour des partis extrêmes, qui apparaissent à certains comme plus proches du peuple.
IL FAUT TROUVER DE NOUVEAUX MOYENS POUR METTRE UN TERME À LA CRISE DU SYSTÈME REPRÉSENTATIF
À une époque où il n'existe plus de parti organisant par lui-même l'insertion massive des catégories populaires au sein de la classe politique française, comme avait pu le faire pendant plusieurs décennies le parti communiste, il faut donc trouver de nouveaux moyens pour mettre un terme à l'importante crise du système représentatif que provoque cette éviction de nos concitoyens les plus pauvres de la vie politique.
Pour lutter contre les inégalités, notre pays a fait le choix depuis maintenant plusieurs années de promouvoir la parité homme/femme lors de certaines élections. Plutôt que de ne combattre ainsi que l'une des multiples discriminations qui existent dans notre société, ne vaudrait-il pas mieux s'attaquer à ce qui constitue l'inégalité fondamentale qui fracture notre pays, c'est-à-dire l'inégalité entre les couches supérieures de la société, qui dominent très largement la vie politique française, et les catégories populaires ?
Dans le cadre d'une lutte générale contre l'ensemble des inégalités, ne serait-il pas plus efficace de mettre en place des mesures qui toucheraient plus sûrement leur but, c'est-à-dire des dispositifs favorisant l'égale représentation des couches supérieures et des classes populaires de notre pays ? Au lieu de promouvoir aux élections départementales des binômes homme/femme et lors des élections régionales et municipales l'alternance d'hommes et de femmes sur les listes, ne serait-il pas plus utile de faire alterner les catégories supérieures et les classes populaires ?
Pourquoi, demandera-t-on, ne pas chercher plutôt à cumuler l'exigence de la parité homme/femme et celle de l'égale représentation des couches supérieures et des classes populaires ? La raison est ici purement pratique : avec l'instauration de cette double obligation, la constitution de listes de candidats deviendrait très difficile voire même impossible pour la plupart des partis, à l'exception de ceux qui peuvent disposer d'un important vivier de militants, c'est-à-dire l'UMP, le PS et, dans une moindre mesure, le FN. De la richesse ou du sexe, il faut donc choisir le critère qui paraît le plus pertinent pour expliquer les inégalités actuelles en matière de représentation politique et mettre l'accent sur la correction de celui-ci.
CETTE MESURE PERMETTRAIT DE RÉSORBER LA FRACTURE QUI SÉPARE LA CLASSE POLITIQUE DE BON NOMBRE DE FRANÇAIS
En prenant comme point de référence le revenu médian (30 000 euros par ménage et par an d'après l'Insee), il serait possible de distinguer deux groupes dans la société française : d'une part, ceux dont les revenus sont supérieurs, d'autre part, ceux dont les revenus sont inférieurs. Promouvoir la présence égale de ces deux groupes dans les assemblées locales (conseils municipaux, départementaux et régionaux) permettrait de s'attaquer directement aux conséquences politiques des inégalités économiques qui fracturent notre pays.
Contrairement aux mesures concernant la parité homme/femme, qui ne sont pas assez ciblées puisqu'elles peuvent très bien jouer en faveur de personnes disposant d'un capital économique et social déjà très important, un tel dispositif jouerait inévitablement en faveur des catégories délaissées de notre société.
L'exercice d'un mandat local pourrait par ailleurs dans certains cas servir de tremplin pour un futur mandat de député ou de sénateur, menant à terme à un renouvellement important de la classe politique. En permettant ainsi une irruption massive des classes populaires dans les instances de décision politique de notre pays, la mesure proposée aurait donc l'intérêt de résorber la fracture qui sépare la classe politique actuelle de bon nombre de Français tout en permettant aux intérêts des classes populaires d'être plus vigoureusement défendus qu'ils ne le sont à l'heure actuelle.
Alors que les manifestations étudiantes connaissent une renaissance à Québec, Maxence Valade, l’étudiant canadien qui a perdu l’usage d’un œil suite dans une manifestation en 2012, dénonce un «climat d’impunité policière» dans un entretien accordé à RT France.
Il y a maintenant plusieurs décennies – et plus spécifiquement à partir des années 1970, pour être précis – que nous assistons à la réinvention constante de la critique et de l’indignation contre la logique socioéconomique dominante. Que cela soit sous l’angle de la justice sociale, de la crise écologique, de la vacuité spirituelle, de la manipulation marchande, etc., la critique a tout essayé sans jamais réellement percer le modèle qu’elle critique. À l’inverse, ce que nous constatons c’est que sous toutes ses formes : du livre à l’article en passant par la conférence au documentaire vidéo, la critique a toujours été instrumentalisée pour devenir, elle-même, un bien de consommation parmi d’autres. À côté de cela, nous ne pouvons pas négliger la critique sous forme d’action ; je pense ici aux manifestations, aux grèves, et aux nombreux mouvements qui sont nés, pour ceux que j’ai à l’esprit, après la crise de 2008. Or, il est important de dire qu’actuellement, nous sommes encore en plein là-dedans ; la crise qui nous touche n’est assurément pas qu’économique ou politique. D’ailleurs, en amont de cette critique et de ces actions, il y a des existences réelles. Il y a la critique de ceux qui ne trouvent pas les mots pour exprimer leur souffrance et qui, par ce manque de moyens, deviennent des spectateurs malheureux d’une réalité qu’ils pensent fatale. Puis, nous ne pouvons pas l’ignorer, il y a le suicide, cette forme de critique qui devient corps avec l’esprit (lorsque ce n’est pas le contraire). Le suicide est alors, souvent, la réponse à un monde dont le sens n’a pas été perçu. Car, c’est évident, pour survivre dans ce monde, il faut avoir un esprit combatif, mais surtout il faut pouvoir s’inventer individuellement un sens à ce combat. Or, il semble que certaines personnes ne comprennent pas le sens de celui-ci ni ne comprennent le sens de cette fatigue que le producteur s’impose à lui-même pour devenir ensuite un bon consommateur.
Toute la question est de savoir si l’on peut véritablement, sans trop se marginaliser, ne pas accepter ce combat. L’autre question qu’on pourrait se poser est celle de la cible ou de la responsabilité ? En effet, contre qui ou contre quoi pouvons-nous nous révolter, nous indigner ? Il y a tellement de raison. Puis, on peut être indigné un jour, deux jours, un mois, deux ans, et après ?... On reste seul, car personne n’a envie de s’infliger longtemps la conscience critique alors que le contexte dans lequel on se trouve tente par tous les moyens d’exciter nos désirs pour qu’on les réalise et pour qu’on rentrevolontairement dans la danse des consommateurs.
Cela dit, si l’on veut traiter du terrorisme contemporain, il faut envisager les limites du désir à la consommation. On peut certes se satisfaire de l’objet et de l’apparence, mais pour certains la question du sens et de l’être est trop forte. Ils voient alors dans la critique, une forme désespérée pour exprimer de manière radicale leur cri au monde. C’est ainsi que la folie, l’exclusion, la violence – qui se trouve, je le souligne, enpuissance dans nos sociétés - les conduits à construire des actes qui donneront, croient-ils, un sens à leur critique. Dès lors, on peut dire que le suicide et le terrorisme sont très proches ; ils sont des épiphénomènes qui cachent un problème plus grand que l’on ne veut pas voir, car – dans le cas global qui nous concerne – il rapporte du capital au système dont nous sommes entièrement dépendants. Surtout, le terroriste est un peu comme un bouc émissaire ; pendant qu’on le fixe, on ne s’interroge pas soi-même. Il devient alors un divertissement, au sens d’un détournement ou d’une diversion. Il peut également être perçu comme une sorte de projection. On se rassure alors que nous sommes les « gentils », alors qu’ils sont les « méchants ». Ainsi, la seule définition correcte que l’on peut donner au mot ’terrorisme’ c’est le suicide que l’on montre pour dissimuler le meurtre. Pourtant, il faut le redire, ce type de suicide ne doit pas être compris comme un acte isolé, car le terrorisme est un état total inhérent au relativisme et au cynisme de la société de consommation.
Pour conclure, je dirais que combattre le « terrorisme » ce n’est pas combatte contre une cible extérieure, mais bien plutôt se mettre à l’écoute de la critique et percevoir la violence qu’on subit et qu’on fait subir, par notre résiliation ou notre égocentrisme, à ceux qui osent encore croire en d’autres valeurs.
Luca V. Bagiella *
Doctorant en philosophie politique et sciences sociales
* À paraître en fin d’année : Narcissisme-critique aux éditions Hélice Hélas.
Syndicat Général C.G.T. des Personnels de la Police Nationale du SGAP de Paris et de la Préfecture de Police
Projet de loi sur le renseignement : La liberté d’être surveillé et de ne plus manifester !
La peur... la peur est un outil incroyablement puissant. Les récents attentats terroristes ont exacerbé ce sentiment, donnant ainsi la possibilité à nos gouvernants de proposer une loi qui, sous couvert de mieux protéger contre le terrorisme, va en réalité être une des plus liberticides jamais votées depuis celle sur l’état d’urgence.
Utilisant ainsi les gens qui sont morts pour la liberté d’expression, ou en raison de leur religion, un gouvernement de gauche (!) veut faire passer une loi qui ne va pas seulement concerner le terrorisme, la prolifération d’armes de destruction massive ou encore la contre-ingérence, mais qui va se glisser dans des domaines plus variés tels que les "intérêts majeurs de politique étrangère" et les "violences collectives pouvant porter gravement atteinte à la paix publique".
Que viennent faire ces deux catégories dans la lutte contre le terrorisme ? Quel rapport ont-elles avec la mort de journalistes, de personnes en raison de leur religion ou de nos collègues ?
Qui va définir la nature de ces "intérêts majeurs" ou décider de ce qu’on doit considérer comme "violences collectives" ? Une simple manifestation ne pourrait elle pas être classée dans cette catégorie, vu le "risque" inhérent de ce genre de rassemblement qu’il tourne mal ?
Toute personne participant à un rassemblement pourrait être mise sur écoute ? Réalisez-vous ce que ça implique quant au respect de la vie privée ?!
Sans parler du flou juridique total qui entoure les outils qui seront ainsi à disposition des services de renseignements.
La CGT-POLICE comprend qu’il soit nécessaire de lutter activement contre toute forme de terrorisme, mais cela ne doit pas se faire au prix des libertés publiques !
Car c’est ce que cette loi est : une atteinte grave à ces libertés !
Et tout cela dans les mains d’une seule personne : le Premier ministre, qui décidera qui doit être surveillé ou non. Et on s’étonne que l’opposition annonce qu’elle va voter cette loi !
CGT SGAP PP 68 BIS, rue Philippe de Girard
téléphone 01.46.07.28.65 06.64.46.30.20
adresse électronique :cgt.police.paris@gmail.com
De l’avis même de Marc TREVIDIC, juge spécialisé dans le terrorisme, il s’agit de donner des pouvoirs exorbitants aux services de renseignements dans des domaines biens plus larges que la seule lutte contre le terrorisme, parlant de notions particulièrement vagues. Il précise que : "Ces pouvoirs exorbitants se feront sans contrôle judiciaire". Ne mentons pas aux Français en présentant ce projet comme une loi antiterroriste. Il ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, hors du contrôle des juges judiciaires, pourtant garants des libertés individuelles dans notre pays."
La CGT-POLICE, en mémoire notamment de nos collègues tombés pour protéger une liberté individuelle qu’est la "liberté d’expression", demande l’abandon de cette loi telle qu’elle a été présentée et en demande une nouvelle non seulement recentrée sur le terrorisme, mais dotée de garde-fous beaucoup plus importants qu’une simple commission administrative qui serait, comme à l’accoutumée, privée des moyens et personnels nécessaires à la mise en oeuvre de sa mission de surveillance.
ENSEMBLE, NE LAISSONS PAS LE TERRORRIME GAGNER : LUTTONS POUR PRESERVER NOS LIBERTES.
Un nouveau scandale autour des pesticides ? Selon le New Scientist, les résultats d’une étude menée il y a deux ans n’ont pas été correctement exploités. Ils auraient dû mener à l’interdiction des néonicotinoïdes, pas à leur maintien.
Les néonicotinoïdes déciment-ils les butineurs ? Le gouvernement britannique avait répondu non à cette question il y a deux ans, en se fondant sur une étude scientifique menée sur des bourdons (population semblable aux abeilles, mais plus facile à étudier). Mais, sciemment ou non, les données ont été mal interprétées, révèle aujour’hui le New Scientist.
Selon l’hebdomadaire scientifique britannique, c’est “un nouveau scandale scientifique” qui pointe à l’horizon. Il concerne une étude citée il y a deux ans par le gouvernement britannique pour contrerl’interdiction temporaire de l’Union européenne sur trois pesticides accusés de nuire aux insectes butineurs en perturbant leur système nerveux.
Le développement des technologies de l'information et de la télécommunication a favorisé la diffusion d'énormes quantités d'informations sur le web. Celles-ci varient selon les sources en partant des données professionnelles jusqu'aux données plus qu'intimes. Ces données qui représentent une mine d'or à plus d'un titre ont suscité l'attrait tous azimuts de nombre d'entités.
Bruce Schneier, cryptologue émérite et auteur de plusieurs algorithmes de chiffrement dont Blowfish qui compose OpenSSH vient de publier - au-delà de sa fonction première - un livre dénommé Data and Goliath : The hidden Battles to collect your data and control your world. Traduisez par là « les données et Goliath : les batailles secrètes pour collecter vos données et contrôler votre monde ».
Le thème n'est pas nouveau, mais s'accorde parfaitement avec notre ère, celle du Big Data. L'immense quantité de données disponibles a suscité l'appétit des entités de toutes sortes afin de connaitre les moindres détails de notre vie publique et « privée ». Pour mieux exprimer l'intensité du problème, Bruce Schneier explique dans son livre que « Votre opérateur de téléphonie mobile suit votre position et sait qui vous êtes. Vos achats en ligne et en magasin sont enregistrés et révèlent si vous êtes employé, malade ou enceinte. Vos e-mails et textes dévoilent vos amis superficiels et intimes. Google sait ce que vous pensez parce qu'il sauvegarde vos recherches privées. Facebook peut déterminer votre orientation sexuelle sans que vous l'ayez mentionnée».
Votre vie privée n'est plus aussi privée qu'elle l'était dès que vous avez franchi le seuil de la toile. Encore mieux, ne pensez donc plus à vous cacher que vous utilisez internet ou pas. Bruce Schneier décrit cette triste réalité qui ne se limite pas à une simple collecte des données, mais également à l'usage de celles-ci par des tiers sans l'avis des concernés.
Les commerces par exemple manipulent les articles et les publicités que nous voyons, de même que les prix qui nous sont proposés sur la base des traces numériques que nous laissons sur notre passage. En 2011 par exemple, un homme a contraint Facebook à lui remettre toutes les données que le réseau social avait sur lui. Facebook a répondu avec 1200 pages PDF, qui comprenaient chaque élément de contenu qu'il avait parcouru dans le réseau social. Bien entendu, ces pages ne sont pas uniquement des archives, mais représentent la source de gain quand on sait que les revenus sont obtenus à partir des publicités et d'autres activités du genre.
La guerre s'est donc déplacée sur le terrain de la collecte des informations. Plus une entité possède des données sur une personne, plus elle a du succès et par-delà du pouvoir. Même les gouvernements s'y sont mis. « Les États-Unis qui ont le plus de contrôle sur la collecte des données par le gouvernement que tout autre pays au monde dépensent plus sur la collecte et l'analyse de renseignements que le reste du monde combiné. »
Dans une telle atmosphère où les géants qui font les lois se battent pour obtenir leurs parts d'informations, vous comprendrez que les attentes des consommateurs ne seront que reléguées au second plan. L'avenir s'annonce encore plus sombre pour la vie privée des consommateurs et plus clair pour les entreprises sur la toile et autres géants en quête de données.
Toutefois, Schneier se refuse à la fatalité et termine son livre en ces termes : « je suis optimiste à long terme, même si je reste pessimiste à court terme ».
Vous avez remarqué que nous n’entendons jamais parler de l’Angleterre? À croire que c’est un pays dans lequel rien n’arrive, qui même échapperait à la crise, à moins que le sujet ne soit tout simplement pas intéressant… Nous sommes au courant lorsque la reine fait une sortie au soleil, mais c’est tout. Pourtant, la situation est plus que délicate dans certains endroits du pays, et la pauvreté explose dans l’indifférence la plus totale.
La reprise ne profite pas aux salariés les plus pauvres, très exposés à la précarité.
Le primat de l’Église d’Angleterre demande au gouvernement d’agir et aux familles d’éviter le surendettement.
L’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, a lancé un cri d’alarme sans précédent sur l’explosion de la misère au Royaume-Uni. Sa rencontre avec une famille dans une banque alimentaire de Grande-Bretagne l’a dérangé encore plus que la détresse de réfugiés dans un camp en République Démocratique du Congo, a-t-il dit au journal Mail on Sunday. « J’ai trouvé leur situation plus choquante. C’était moins grave, mais c’était ici ».
Ici, c’est-à-dire dans un pays, dont la croissance fait pâlir d’envie les riches nations européennes – 3 % en 2014 – ; un pays dont la capitale compte la plus grande concentration de milliardaires au monde.
Mais aussi un pays où, selon l’association chrétienne de banques alimentaires Trussell Trust, le nombre de personnes faisant appel à son réseau a été multiplié par sept en deux ans, passant de 128 697 en 2011-2012, à 913 138 personnes en 2013-2014. Plus d’un tiers d’entre eux sont des enfants.
Faire face à l’explosion de la demande alimentaire
Le Trussell Trust est le plus grand organisme caritatif du Royaume-Uni et gère 420 banques alimentaires. Il en existe au moins autant gérées de façon indépendante. Ces « charities » sont débordées par l’explosion de la demande alimentaire.
« Un très grand nombre de personnes ont des difficultés à cause des retards de paiement des allocations sociales, explique David McAuley, président du Trussell Trust. Mais, ce qui est nouveau est une hausse significative des personnes qui viennent nous voir en invoquant de « bas revenus » comme la principale raison de leur détresse ».
Ces pauvres qui travaillent n’ont pas vu leurs revenus suivre l’inflation. « Beaucoup d’entre eux, ajoute David McAuley, ne voient pas encore les bénéfices de la reprise. Ils vivent sur le fil du rasoir. Le moindre changement, le moindre coup dur, peut les plonger dans une détresse qui ne leur permet plus d’avoir les moyens de manger ».
Réformer les prestations sociales
Justin Welby, primat de l’Église anglicane, a lancé un appel vibrant au gouvernement pour qu’il consacre plus de ressources à la lutte contre la pauvreté. Il a demandé au premier ministre d’utiliser des fonds européens pour augmenter les moyens des banques alimentaires britanniques, ce à quoi David Cameron se refuse.
Justin Welby s’appuie sur un rapport publié le 8 décembre, « Feeding Britain » (nourrir la Grande-Bretagne), résultat d’une commission d’enquête réunissant des parlementaires de tous bords. « Le gouvernement doit réformer de façon urgente le système de prestations sociales afin que les paiements soient effectués rapidement, en cinq jours ouvrables », recommande la commission d’enquête.
Elle propose d’augmenter les missions des banques alimentaires, avec de nouveaux services, comme des conseils en gestion pour les personnes surendettées et de l’aide pour apprendre à cuisiner des plats bon marché. Elle suggère aussi que des repas soient distribués aux enfants en difficulté gratuitement dans leurs écoles pendant les vacances scolaires.
Il est un sujet qui, en mai et juin 2012, a fait couler beaucoup d’encre dans la presse argentine, espagnole et plus largement mondiale. Le 3 mai de cette année-là, la présidente de la Nation argentine, Cristina Fernández de Kirchner, en poste depuis le 10 décembre 2007, décidait de nationaliser 51% des parts de l’entreprise pétrolière YPF. Cette entreprise était majoritairement détenue par Repsol, multinationale espagnole qui l’avait acquise en 1999, sous la présidence du très libéral Carlos Menem (1989-1999). L’entreprise avait été privatisée dès 1992, dans un vaste plan de réformes qui dépossédait l’État argentin de l’essentiel de ses fleurons industriels au profit d’investisseurs privés. L’argument avancé en mai 2013 par les autorités de Buenos Aires était simple et plus que défendable : l’Argentine voulait tout naturellement s’assurer le contrôle de ses ressources pétrolières et gazières. Cristina Fernández de Kirchner accusait par ailleurs le conseil d’administration de Repsol d’avoir réalisé durant la décennie 2000 de forts désinvestissements, forçant le pays à importer des hydrocarbures alors même que ses ressources inexploitées sont immenses. Dans une analyse très éclairante à ce sujet, le géopoliticien argentin Carlos Malamud évoque par exemple 117 trillions de pieds cubes et 40 milliards de barils de pétrole de réserve sur le site de Vaca Muerta, dans les provinces de Neuquén et de Río Negro, essentiellement sous forme de schistes bitumineux. Comment donner tort au gouvernement argentin dans ces conditions ?
La réaction du gouvernement espagnol et des autorités de Repsol ne s’est bien entendu pas fait attendre et elle a été très négative. Le président du gouvernement Mariano Rajoy a fait part de son indignation tandis que le président directeur général de Repsol, Antonio Brufau, menaçait Buenos Aires de porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du Commerce, ce qui est chose faite depuis. Pendant un bref laps, Madrid a même songé à pratiquer des mesures de rétorsion en réduisant ses importations de biodiésel en provenance d’Argentine (le pays en est le principal producteur mondial), avant de se rétracter afin d’éviter que la situation ne s’envenime encore plus. L’objectif de souveraineté et d’indépendance énergétique n’a pas manqué d’être salué et soutenu en Amérique latine (notamment par Hugo Chávez, Evo Morales ou Daniel Ortega), le groupe des 77 (qui rassemble l’essentiel des pays dits « du Sud » ainsi que quelques pays européens) ou bien encore la Chine. De son côté, l’Espagne n’a reçu qu’un faible soutien international : un message de circonstances de la part du gouvernement français, un très maigre appui venu de l’Union européenne et des menaces à l’encontre de l’Argentine provenant de Washington. En pleine crise économique et financière, le gouvernement espagnol s’est même payé le luxe d’être contesté à l’intérieur par la Gauche unie, qui soulignait à juste titre que cette expropriation, aussi rapide fût-elle, affectait des intérêts privés et non pas ceux de la nation espagnole. Cette vague de réactions internationales a eu deux mérites très importants :
elle a montré l’extrême faiblesse actuelle de l’Espagne sur la scène internationale, conséquence à la fois du darwinisme économique inhérent au capitalisme mondialisé (que les plus adaptés s’en sortent, aucune pitié pour les adversaires à la survie) ; du manque de crédibilité de Mariano Rajoy et de ses ministres sur ce dossier ; et du traditionnel isolement espagnol, que d’aucuns (naïfs) croyaient résolus avec l’intégration dans l’Union européenne ou l’OTAN, mais qui perdure depuis maintenant plus d’un siècle et demi ;
elle a aussi démontré que tous ceux qui se gargarisent sans cesse de « l’union sacrée » latino-américaine prennent essentiellement leurs rêves pour des réalités, puisque des dirigeants comme Felipe Calderón pour le Mexique ou Sebastián Piñera pour le Chili ont en revanche exprimé leur désaccord face à cette nationalisation. A moins de considérer que les Mexicains ou les Chiliens ne comptent pour rien en Amérique latine, cette union sacrée n’existe donc pas systématiquement.
Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy (à gauche), en compagnie de la présidente de la Nation argentine, Cristina Fernández de Kirchner (à droite)
Cela ne signifie en rien, bien entendu, que les autorités mexicaines ou chiliennes (souvent alignées sur les intérêts américains) aient raison, mais que cela nous plaise ou non, leur voix a été contraire à celle d’autres pays. Les géopoliticiens et commentateurs pourront bien entendu arguer du fait que le Brésil, premier pays d’Amérique latine par sa population et sa puissance économique, a lui aussi soutenu Buenos Aires, par la voix de sa présidente, Dilma Rousseff. Il faut bien comprendre que derrière ce soutien se cachent sans doute des motifs bien moins avouables qu’un appui idéologique désintéressé. Les économistes ont en effet constaté que, face à la politique économique de l’Argentine, les investisseurs étrangers se rabattaient vers des zones estimées plus sûres comme le Chili ou le Brésil. Alors que ce dernier pays, qui doit continuer à progresser et maintenir son rang de « nouvelle grande puissance », affronte une vague de contestation intérieure et un ralentissement plus que significatif de sa croissance, il est évident que de tels investissements sont les bienvenus. Et ce qui n’est pas pour Buenos Aires se redirigera volontiers vers Brasilia.
Au-delà de ces aspects, il convient de noter que plusieurs années après les faits, nous bénéficions de suffisamment de recul pour juger ces événements. Surtout, si tant est que l’on ait continué à s’intéresser à l’affaire Repsol-YPF après tous ces remous, l’on ne peut manquer de s’interroger sur certains éléments troublants. Pour peu que l’on soit de bonne foi, l’on ne peut d’abord que s’étonner de la composition actuelle de l’actionnariat de la multinationale pétrolière argentine. Parmi les détenteurs d’actions YPF en bourse, l’on trouve ainsi le groupe privé Petersen, détenu par l’homme d’affaires argentin Enrique Eskenazi, véritable magnat de la finance (il possède des parts dans de nombreuses banques du pays) qui réside à New York. Ce conglomérat, qui détenait en 2007 une part infime des actions d’YPF, a pu augmenter sa participation de 14,9% cette année-là, avant de passer à 25,46% en 2011. Et il n’a pas caché sa volonté, après l’expropriation de Repsol, de continuer à avancer dans ce sens, sans qu’il ne soit jamais inquiété par Cristina Fernández de Kirchner ou son administration. Il faut dire qu’il est de notoriété publique qu’Enrique Eskenazi était proche de feu Néstor Kirchner, président de la Nation argentine entre 2003 et 2007, et a visiblement su rester dans les bonnes grâces de son épouse et successeur à la Casa rosada. La volonté d’autosuffisance et de souveraineté énergétique est déjà écornée par ce fait dont ont parlé bien peu de médias et d’analystes. L’on penserait davantage à un conflit d’intérêts ou à du capitalisme entre copains.
Antonio Brufau, actuel président directeur général de Repsol, principale multinationale pétrolière espagnole
Ce fait est déjà loin d’être anecdotique ; pourtant, même si l’on choisissait de fermer les yeux sur ce copinage douteux, d’autres éléments viennent encore jeter le trouble. La nationalisation d’YPF devait avoir, selon le gouvernement argentin, des objectifs simples, notamment celui d’assurer l’augmentation de la production nationale en pétrole et en gaz afin d’éviter de coûteuses importations dans ce domaine. Or, comme le rapporte Carlos Malamud dans l’analyse susnommée, le secteur énergétique argentin n’a jamais connu une situation aussi critique : en 2012, la production de pétrole en Argentine est tombée de 4% et celle de gaz, de 6%. En 2013, les importations d’hydrocarbures coûteront à Buenos Aires la modique somme de 14 milliards de dollars, soit 10 milliards de plus qu’en 2010, alors même que Repsol n’a plus aucun actif dans le pays. A l’heure actuelle, YPF, seule entreprise pétrolière publique argentine, ne contrôle que 30% de la production nationale, ce qui traduit une absence effective de suivi dans la politique de souveraineté.
Le sénateur argentin Aníbal Fernández, membre de la coalition au pouvoir, avait affirmé en 2012 que l’année suivante serait celle de la fin des importations de pétrole et de gaz pour son pays. Son pronostic était visiblement plus qu’erroné – et ce n’était pourtant pas faute d’affirmer qu’une entreprise nationalisée aurait les coudées franches. C’est théoriquement ce qui aurait dû se passer ; sans aller jusqu’à espérer pour 2013 des importations zéro, l’on aurait au moins pu escompter une diminution sensible desdites importations. Le problème réside sans doute dans le fait que cette prétendue reprise en main du secteur énergétique par l’État argentin (décision absolument nécessaire et louable) n’est que très partielle.
Le groupe YPF (dont les initiales signifient « Yacimientos petrolíferos fiscales », soit « Gisements pétrolifères fiscaux » en français) a été fondé en 1922 par Hipólito Yrigoyen, président du pays par deux fois (1916-1922 et 1928-1930). Il était à l’époque le premier grand groupe pétrolier verticalement intégré au monde et a notamment servi de modèle dans la création d’autres entreprises pétrolières étatiques en Amérique latine, comme au Pérou et en Bolivie. Son histoire symbolise un désir d’émancipation économique légitime de la part de l’Amérique latine et c’est sans nul doute dans cette perspective que sa nationalisation a été favorablement accueillie par nombre de gouvernements de la région. Ces derniers restent toutefois totalement muets sur un fait récent qui porte le coup de grâce à l’image d’une expropriation pour les intérêts de la nation. En effet, un accord a récemment été signé entre YPF et la multinationale privée américaine Chevron, créée en 1911 en Californie et qui est loin d’être un symbole de l’émancipation des peuples face au grand capital mondialisé.
Une raffinerie de l’entreprise YPF dans la province de Neuquén, en Argentine
En premier lieu, force est de constater qu’il s’agit, selon les informations dont dispose le grand public aujourd’hui, d’un partenariat plus que favorable pour Chevron, qui a obtenu du gouvernement argentin tout ce qu’il souhaitait. La firme américaine pourra ainsi légalement engager des recours internationaux en cas de désaccord, n’aura pas à payer de taxe à l’exportation du pétrole et pourra librement disposer des devises générées par cette exportation. Par ailleurs, en cas d’obligation faite à Chevron par Buenos Aires de vendre le pétrole et le gaz extraits sur le marché national (face à une éventuelle crise intérieure), le gouvernement argentin remboursera à la multinationale étrangère la différence entre le prix de vente sur place et à l’extérieur. Un drôle de traitement de faveur alors que, ces dernières années, Chevron semblait délaisser le marché argentin, pratiquant précisément ce que Buenos Aires appelait dans le cas de Repsol « une stratégie claire de sortie du pays et une politique de déprédation, tant en termes de production d’hydrocarbures que de désinvestissement ». Si ces accusations n’avaient jamais pu être véritablement prouvées dans le cas de l’entreprise espagnole, elles seraient en tout cas plus que fondées pour la firme américaine.
Cette dernière a effet revendu 19 des 23 concessions qui lui avaient été cédées pour exploitation et, en 2013, comme l’explique Carlos Malamud, elle n’exploite véritablement que 3 des 4 gisements qui lui restent sur place. De plus, selon les données fournies par le secrétariat argentin à l’Énergie lui-même, Chevron a produit, entre 2009 et 2012, 35% de pétrole et 61% de gaz en moins, alors que la production nationale totale avait baissé dans la même période de 12% et 9% respectivement. Arrivée tardivement sur le marché désormais juteux du gaz de schiste aux États-Unis d’Amérique, Chevron avait par ailleurs été traînée devant les tribunaux équatoriens sur demande du président Rafael Correa. Quito exigeait en effet de l’entreprise, dans le cadre d’une politique énergétique nettement plus cohérente, le remboursement de 6,3 milliards de dollars pour des destructions importantes en Amazonie. Même la justice argentine, par le truchement de la Cour suprême, avait bloqué 40% des actions de Chevron sur le territoire national, prononçant également une saisie de 19 milliards de dollars sur ses dividendes et dépôts bancaires futurs. Pourtant, lorsque l’accord a été signé entre YPF et Chevron, cette saisie a été annulée comme par magie, tandis que Miguel Galuccio, nouveau président directeur général de la firme argentine, téléphonait à l’Équateur pour demander aux autorités de Quito de cesser de poursuivre Chevron en justice, au nom des « intérêts nationaux argentins ». Voilà à nouveau une bien étrange conception de la solidarité latino-américaine.
Une caricature de l’Espagnol Ferran Martín à propos de la nationalisation d’YPF. Sur le toit d’une station-service Repsol-YPF, la présidente de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, s’exclame d’un air défiant « Vous devez nous payer ! ». Le ministre espagnol de l’Industrie, de l’Énergie et du Tourisme, José Manuel Soria, lui répond sur le même ton « Vous en payerez les conséquences ! ». De son côté, le consommateur qui fait son plein régulièrement se lamente : « Nous, nous le payons bien cher ! ».
Lorsqu’YPF redevenait une entreprise nationale afin d’assurer la souveraineté argentine et son autosuffisance énergétique, l’on ne pouvait que saluer chaleureusement la décision. Les ratés dans la politique d’indépendance nationale à ce sujet pouvaient à la rigueur être jugés dommageables. Ils s’expliquent cependant beaucoup mieux lorsque l’on apprend la signature d’un partenariat plus qu’avantageux avec une autre multinationale privée (où est la cohérence ?), américaine de surcroît, qui n’a rien à envier à ses concurrentes en matière de déprédation et de stratégies douteuses. L’argument aujourd’hui avancé par Cristina Fernández de Kirchner pour justifier cette alliance repose sur les besoins d’YPF en matière de capacité financière et de savoir-faire technologique. Buenos Aires semble donc découvrir subitement que ce problème n’était pas lié à Repsol en elle-même et paraît par ailleurs ignorer qu’une collaboration avec une entreprise publique d’un pays comme la Russie aurait été mille fois plus souhaitable.
Alors, comme se le demande Carlos Malamud, pourquoi Chevron ? Pourquoi maintenant ? Quelle différence fondamentale y a-t-il entre Chevron et Repsol ? L’on ne peut a priori pas douter de la volonté réelle des époux Kirchner d’assurer à leur pays une meilleure maîtrise de son économie. Toutefois, cette volonté montre des limites évidentes, préjudiciables pour le pays et qui mettent en valeur des réseaux d’amitié et d’intérêts peu reluisants. Tous ces événements prouvent surtout que l’administration Fernández de Kirchner sait faire preuve d’une habile tactique lorsque c’est besoin. En effet, qui vaut-il mieux affronter :
une multinationale pétrolière présente dans le monde entier, soutenue par les oligarchies d’un pays qui est encore la première puissance mondiale en matière économique, politique, diplomatique et militaire, avec des capacités de représailles importantes ;
ou une multinationale pétrolière plus modeste qui ne bénéficie pas d’un soutien optimal de la part d’un pays en proie à une importante crise économique et sociale, où le gouvernement est contesté par sa population, où la cohésion nationale même est menacée et dont l’arsenal politique, diplomatique et militaire est nettement plus limité ?
La prudence confine ici à une certaine lâcheté, d’autant que nombre de pays (comme la Russie, la Chine ou le Venezuela) n’hésitent pas à faire face directement à Washington lorsqu’il le faut. La tactique est en tout cas payante puisque, si l’Espagne n’a pas été plus loin dans ses menaces suite à l’expropriation de Repsol, c’est surtout parce qu’elle ne le pouvait pas réellement. Mais aussi, accessoirement, parce que la volonté politique de le faire n’était pas non plus réelle.
Le citoyen du XXIe siècle est au centre de tous les regards, qu’il y consente ou non. Une enquête au long cours recense enjeux et scandales de la surveillance globale et ouvre le débat sur les menaces qui pèsent sur nos libertés individuelles.
Existe-t-il encore un espace dans nos vies citoyennes qui échappe à la surveillance ? Observer, contrôler et analyser les comportements n’ont jamais été aussi aisés qu’aujourd’hui. Depuis une dizaine d’années, les avancées technologiques se sont accélérées, jusqu’à favoriser une révolution sociétale : la surveillance ciblée s’est transformée progressivement en une surveillance de masse à l’échelle planétaire. Jadis concentrée sur l’espace public, elle pénètre désormais notre vie privée. L’intimité est une notion de plus en plus floue, soumise à des attaques de moins en moins détectables. Plus sournois que les caméras de surveillance dont beaucoup aimeraient qu’elles couvrent chaque angle mort de l’espace public, le « regard invisible » joue les passe-muraille : jeux vidéo connectés, activité sur les réseaux sociaux, requêtes sur les moteurs de recherche ou géolocalisation via nos smartphones sont autant de constituants manipulables de notre seconde identité – l’alter ego numérique.
En fournissant, souvent sans y consentir ni en avoir conscience, un nombre important de données, le citoyen est devenu l’enjeu d’une bataille politico-économique sans précédent, entre les tenants du tout-sécuritaire, les multinationales du web ou les défenseurs des libertés individuelles.
Le déficit de la Sécurité sociale passe sous les 10 milliards d’euros. L’annonce faite par la ministre de la santé, Marisol Touraine, a été reprise par toute la presse. Ce résultat est nettement meilleur que prévu : dans le budget 2014, le déficit devait atteindre 11,7 milliards. Touraine s’est donc réjoui de cet « excellent résultat » en l’attribuant… à la politique du gouvernement. Sauf qu’en réalité, il n’en est rien.
Selon Le Canard enchaîné, ce bon chiffre « provient d’un accident comptable. Au quatrième trimestre 2014, l’encaissement des cotisations a explosé, pour atteindre un bonus de 6,2% (par rapport à 2013) alors que les salaires, eux, n’ont augmenté que de 1% ». Comment expliquer ce décalage ? « Plusieurs très gros payeurs (dont l’Etat) ont avancé le versement de leurs cotisations pour une raison qu’on ignore, explique l’hebdomadaire.C’est donc bon pour les comptes 2014, mais mauvais pour ceux de 2015. Les encaissements ont d’ailleurs chuté dès janvier ». Bref, la baisse est artificielle. Et comme par hasard, la « bonne nouvelle » a été annoncée par le gouvernement quelques jours avant le premier tour des élections départementales.
C’est une victoire éclatante pour les citoyens de Jakarta. Un tribunal vient de déclarer la privatisation de l’eau contraire à la constitution indonésienne, et d’annuler en conséquence le contrat de concession passé avec Suez en 1997, purement et simplement et sans compensation pour l’entreprise française. C’était l’un des plus anciens et des plus controversés des contrats de Suez. Selon des sources internes à l’administration de Jakarta, le groupe français a menacé de saisir un tribunal arbitral privé, utilisant ces fameux mécanismes ISDS qui défraient la chronique dans le cadre du débat sur le projet d’accord commercial transatlantique.
L’Observatoire des multinationales avait consacré une longue enquête à l’histoire de la privatisation de l’eau à Jakarta. Conclu dans les dernières années de la dictature dans des conditions particulièrement opaques, c’était l’un des derniers survivants des grands contrats de privatisation de l’eau passés dans les années 1990 par les géants français de l’eau.
Après seize ans de gestion privée par Suez (sur une moitié de la capitale indonésienne, la plus importante en population), le taux de connexion au réseau d’eau n’avait pas augmenté significativement, l’eau distribuée était de mauvaise qualité, le prix de l’eau était le plus élevé d’Indonésie et de toutes les grandes villes d’Asie, et les autorités publiques de Jakarta accumulaient les dettes vis-à-vis de Suez, lequel continuait à engranger des bénéfices assurés, sans rapport avec la piètre qualité du service rendu.
En 2013, une coalition citoyenne a décidé de porter l’affaire devant la justice, en demandant l’annulation pure et simple du contrat de privatisation, au motif qu’il était contraire aux dispositions de la constitution indonésienne, qui garantit la nature publique des services essentiels. Les juges du tribunal central du district de Jakarta viennent aujourd’hui de leur donner raison et exigent qu’il soit immédiatement mis fin à la gestion privée. Le tribunal ordonne aussi que le service soit désormais géré en vue de concrétiser le droit humain à l’eau, tel que reconnu par les Nations Unies.
Sortie de Suez sans compensation ?
Les conséquences de ces poursuites juridiques avaient été suffisamment prises au sérieux pour que les autorités de Jakarta (à l’époque Joko Widodo, élu depuis président de l’Indonésie) engagent des négociations avec Suez pour obtenir leur départ à l’amiable. Ces négociations étaient en cours, et il était envisagé que l’opérateur public PAM Jaya rachète à Suez ses parts dans le service de l’eau de Jakarta, pour un coût estimé à 80 millions de dollars.
La décision du tribunal vient couper court à ces tractations. Théoriquement, Suez devrait maintenant quitter la capitale indonésienne sans aucune forme de compensation – ce que beaucoup de citoyens jakartais considèrent comme la solution la plus juste au vu des bénéfices accumulés par Suez au fil des années.
La municipalité de Jakarta a annoncé la mise en place d’une équipe de transition pour reprendre le service et le gouverneur a indiqué que les employés des opérateurs privés pourraient être repris par PAM Jaya. Suez ainsi que l’autre compagnie concernée, Aetra, ont annoncé leur intention de faire appel du jugement.
Selon l’entourage du gouverneur de Jakarta, l’entreprise française a aussi brandi la menace d’un recours à l’arbitrage international, en utilisant ces fameux « mécanismes de résolution des litiges entre États et investisseurs » (ISDS) qui font aujourd’hui polémique dans le cadre du débat sur le projet d’accord de commerce et d’investissement entre Europe et États-Unis. Ces tribunaux arbitraux privés sont accusés d’être biaisés en faveur des entreprises et de faire primer la logique de profit des multinationales sur l’intérêt public défendu par les gouvernements.
Suez est d’ailleurs déjà coutumière du recours à ces tribunaux commerciaux privés, puisque l’entreprise a engagé, notamment, plusieurs recours en arbitrage international contre l’Argentine suite à son départ forcé de Buenos Aires et de la province de Santa Fe.
Olivier Petitjean
Cet article a été complété le 25 mars à 16 heures pour apporter les précisions sur la mise en place d’une équipe de transition et l’intention de Suez de faire appel du jugement.
Usurpant le nom de Jean Jaurès (inspirateur entre autres de la loi laïque de
1905 qui garantit la liberté de conscience) un cercle idéologique proche de
François Hollande prône des mesures restrictives de la liberté d’expression à
l’encontre de tous ceux qui mettent en doute – à tort ou à raison, là n’est pas
la question à ce stade de l’analyse – les « versions officielles » ou présentées
comme telles de divers évènements ou phénomènes sociopolitiques (attentats de
New-York, catastrophe aérienne en Ukraine, causes anthropiques du réchauffement
climatique, liens entre telle loi giscardienne et l’envol de la dette française,
etc.). Ainsi, les grands « défenseurs de la tolérance » qui, il y a peu,
sommaient la population française, bambins de maternelle inclus, d’ « être
Charlie » et de l’afficher UNANIMEMENT, appellent aujourd’hui à fliquer la
Toile, l’école, les médias et les réseaux sociaux sous couvert de combattre le
« négationnisme », une notion de plus en plus floue dont l’extension démesurée
tend à banaliser le génocide hitlérien justement visé par la loi Gayssot...
Ajoutons que ces attaques liberticides sont d’autant plus perverses qu’elles
sont menées au nom du pluralisme, de la liberté d’expression, de l’
« antitotalitarisme », etc.
Le PRCF rejette le « conspirationnisme », cette méthodologie simpliste,
illusoire et dangereuse qui fait le jeu de l’antimarxisme dominant en cachant le
fait décisif, que « la lutte des classes est le moteur de l’histoire » (Marx).
Quant complot il y a dans l’histoire – par ex. quand Göring fait incendier le
Reichstag pour réprimer le PC allemand, criminaliser l’Internationale communiste
et interdire toute opposition politique en Allemagne – c’est généralement comme
un élément subordonné de la lutte des classes, en l’occurrence, de la lutte
menée par les trusts allemands contre les militants du prolétariat. Il n’en
reste pas moins que le complot n’est pas le moteur de l’histoire, dont les
ressorts profonds, à notre époque plus qu’à toute autre, restent les
contradictions systémiques objectives du capitalisme.
Il n’en reste pas moins que l’on doit pouvoir débattre librement sur la Toile
et ailleurs, argument contre argument, et que toute tentative des gouvernements
euro-atlantiques – dont le gouvernement Valls est un représentant caricatural –
pour réprimer légalement telle ou telle OPINION ne peut qu’avoir des effets
liberticides ravageurs... sans faire reculer d’un pouce, bien au contraire, la
paranoïa dont se nourrissent les « conspis » avérés. Comme ceux-ci trouveront à
coup sûr mille autres canaux détournés pour exprimer leurs fantasmes – chose que
les animateurs de la pseudo-Fondation jaurésienne savent autant que nous – qui
donc sera réellement visé sur la Toile, à l’école ou ailleurs ? Il est aisé de
le deviner : très vite, l’argument malhonnête du négationnisme – un mot qui,
répétons-le, doit être réservé aux antisémites et autres néonazis qui nient le
génocide hitlérien – servira très vite à frapper les communistes fidèles à leur
histoire qui refusent que l’on mette odieusement sur le même plan le Troisième
Reich et l’URSS de Stalingrad, qui a joué le rôle principal dans la victoire des
peuples sur Hitler : de ce côté, les choses sont déjà en marche puisque le
Conseil de l’Europe a adopté le rapport Lindblad qui criminalise l’URSS et le
communisme historique, qu’un commissaire européen de nationalité italienne
militait encore il y a peu pour interdire l’emblème ouvrier et paysan en Europe,
que nombre de P.C. sont persécutés à l’Est avec la bénédiction de l’UE, des pays
baltes à l’Ukraine en passant par la Tchéquie, la Pologne, la Hongrie, etc.
Notons au passage que la fausse symétrie entre les partis fascistes et les
partis communistes, lesquels ont toujours été les plus intraitables ennemis des
premiers, ne résiste pas à l’analyse ; à Kiev par ex., l’UE-OTAN soutient un
gouvernement pronazi qui lynche les communistes et les syndicalistes, et qui
encourage à nier les crimes de Bandera et des hitlériens sur le sol soviétique
en les présentant comme des « libérateurs ».
Mise en route de la machine à social-fasciser :
Mais ce ne sont pas seulement les communistes qui seront ciblés une fois
qu’aura été mise en marche la machine à bâillonner et à fasciser – et en
l’occurrence, à social-fasciser – la Toile, l’école, les réseaux et les médias.
Les syndicalistes tant soit peu combatifs auraient très vite du souci à se
faire : déjà, des milieux patronaux expriment l’idée qu’accuser la classe
capitaliste d’être à l’origine de la misère et du chômage de masse, cela
relèverait du « racisme de classe » (sic), voire du « conspirationnisme » (car
bien entendu, le grand capital mondial ne se concerte pas régulièrement à Davos
et dans mille autre lieux pour mener sa guerre de classe contre le camp du
travail*...). De même les citoyens « eurocritiques », qui sont devenus largement
majoritaires en Europe si l’on regarde les chiffres réjouissants de l’abstention
aux européennes ou les résultats des référendums portant sur la « construction »
européenne, peuvent se faire du souci : le gouvernement « grec » Samaras
n’a-t-il pas engagé un processus législatif visant à interdire tout parti qui
appellerait à retirer la Grèce de l’UE et de l’euro ?
Ouvrir les yeux sur la fascisation
Décidément, il est temps d’ouvrir les yeux dans tout le camp progressiste sur
la fascisation en cours qui ne se limite nullement à la lepénisation. Comme l’a
expliqué Dimitrov au 7ème congrès de l’Internationale communiste (1935), la
fascisation est le processus qui pourrit en profondeur la démocratie bourgeoise
quand la classe capitaliste, confrontée à une crise durable et dénuée de remède
intrasystémique, cherche par tous les moyens à refouler les résistances
populaires. Non seulement les restrictions aux libertés et la mise en place d’un
Etat policier auxquelles travaillent inlassablement les Valls, Cazeneuve et
autres continuateurs de Sarkozy, ne permettent pas de combattre
l’ultra-droite**, mais elles ouvrent un boulevard aux fascistes pour leur
permettre d’abattre, le jour venu, ce qui restera alors de la démocratie
bourgeoise de plus en plus étriquée, antisyndicale, xénophobe et hostile à toute
véritable souveraineté populaire et nationale.
Combattre les conspirationnistes, refuser toute mesure
liberticide
C’est pourquoi, tout en combattant sans compromis, sur le fond comme sur la
forme, l’idéologie complotiste foncièrement idéaliste*** et antimarxiste, les
militants franchement communistes refusent toute mesure liberticide des
idéologues et des gouvernants euro-atlantiques, social-démocratie incluse, qui
prennent prétexte de l’anticonspirationnisme pour fliquer le peuple, les
intellectuels et la jeunesse... tout en donnant encore plus de grain à moudre à
la paranoïa dangereuse des « conspis ».
Georges Gastaud, Antoine Manessis
*ce que reconnaissent cyniquement les capitalistes les plus cyniques : « Il y
a une guerre des classes et c’est ma classe, celle des riches, qui est en train
de la gagner », déclare ainsi le milliardaire américain Warren Buffett.
**Le discours grossièrement politicien du PS contre le FN est en réalité
prétexte à une main tendue permanente des socialistes à l’UMP, laquelle n’en
lorgne que davantage vers l’UM’ Pen.
*** philosophiquement, l’idéalisme historique est l’illusion qui consiste à
croire que « les idées menant l’histoire », des cercles de penseurs bien placés
dirigent consciemment l’histoire indépendamment des structures objectives de la
société.