Politique européenne
latribune.fr avec AFP | 25/03/2015, 13:23 - 337 mots La
Banque centrale européenne estime que la dette du pays fait peser un risque sur
les établissements financiers grecs, a indiqué mercredi à l'AFP une source au
fait du dossier. Or, ces derniers permettent à Athènes de se maintenir à flot
financièrement...
La
BCE, chargée depuis novembre 2014 de la supervision des banques européennes en
sus de son mandat de politique monétaire, met désormais la pression sur les
établissements financiers grecs.
Elle
s'émeut du "risque que le bilan (des banques grecques) soit plombé par
des actifs de mauvaise qualité", a expliqué une source au fait du
dossier à l'AFP, mercredi 25 mars. L'institution a intimé aux banques "de
ne pas augmenter leur risque" dans une "communication"
cette semaine. Elle leur demande notamment d'arrêter d'acheter de la dette
d'Athènes."C'est quelque chose à prendre au sérieux", de la
part des banques, a précisé la source, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.
Le Financial Times et
le Wall Street Journal
avaient auparavant fait état d'une lettre envoyée mardi 24 mars aux banques
hellènes. La BCE n'a pas commenté ces informations.
Athènes écoule ses bons du trésors
auprès des banques grecques
C'est
principalement auprès des banques grecques qu'Athènes écoule les bons du trésor
émis à intervalles réguliers, qui lui servent à rembourser les précédents et à
se maintenir à flot financièrement, alors que les caisses de l'Etat sont
presque à sec. Mais la dette grecque est considérée comme un investissement
"pourri" par les agences de notation.
Par
ailleurs, la BCE a arrêté début février d'accepter de la part des banques leurs
obligations souveraines grecques comme garanties dans ses opérations
hebdomadaires de prêts, importante source de financement pour elles. Avant
cette date, les banques grecques bénéficiaient d'un régime de faveur leur
permettant d'apporter ces titres en garantie, mais les incertitudes entourant
l'avancement d'Athènes dans ses réformes depuis l'arrivée au pouvoir fin
janvier du gouvernement d'Alexis Tsipras ont conduit l'institution à faire
sauter ce dispositif.
Les
banques grecques se refinancent à l'heure actuelle auprès de la banque centrale
du pays, avec des prêts d'urgence, plus chers pour elles, dans le cadre d'un
mécanisme appelé ELA et approuvé par la BCE.