Le chômage est lié à une surmortalité de 10.000 à 20.000 personnes par an en France, selon une étude publiée dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health.

Pierre Meneton de l'Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a suivi 6.000 personnes âgées de 35 à 64 ans pendant 12 ans (entre 1995 et 2007).

L'étude montre une surmortalité presque 3 fois supérieure à celle des non-chômeurs. Le chômage a notamment "des effets majeurs sur la survenue d'accidents cardiovasculaires et de pathologies chroniques".

"Ces effets sont bien liés à la condition de chômeur, parce que les retraités ou les personnes volontairement inactives ne sont pas touchées"", précise le chercheur."

Les chômeurs ont des "comportements à risque", explique-t-il. En moyenne, "ils consomment plus d'alcool, moins de fruits et légumes, et ont un apport calorique (hors alcool) très significativement plus élevé que la moyenne".

Ces résultats représentent probablement "une sous-estimation de la réalité", estime-t-il, car ils se basent sur un échantillon de personnes plus favorisées que la moyenne et ne tiennent pas compte des effets de la crise économique."

Fin janvier, le Pôle emploi recensait 3,7 millions de chômeurs en France, 5,5 millions en comptant ceux ayant une petite activité.