mardi 3 mars 2015

Les produits bios rachetés par des géants américains: un risque pour le consommateur? (les moutons enragés)

Les produits bios rachetés par des géants américains: un risque pour le consommateur?

A en croire les chiffres de la Commission, chaque année, 500.000 hectares supplémentaires fruits-legumessont consacrés à l’agriculture biologique en Europe. Impossible pour les géants de l’agro-alimentaire de rester indifférents à cette importante progression. Du coup, les grands groupes rachètent des marques bios rentables. Ces rachats menacent-ils l’éthique de ce commerce durable? La rédaction de RTLinfo.be a mené l’enquête.
Le bio est-il 100% éthique? Sur internet, certains reprochent aux marques de produits biologiques parmi les plus célèbres d’avoir accepté leur rachat par de grands groupes américains de l’agro-alimentaire. Un non-sens selon ces consommateurs mécontents. « Lima et Danival ont été rachetés par Hain Celestial, aux USA, derrière lequel se cache l’argent de Monsanto, Walmart, Philipp Moris, City Group et Martin Lockeed (sic)« , accuse Dominique Guillet, fondateur de Kokopelli, une association française très active dans la préservation de la biodiversité semencière et potagère. Son opinion, publiée sur son site internet, nous est parvenue via notre page Alertez-Nous.
Le géant Monsanto se cache-t-il vraiment derrière le bio?
Les marques citées (Lima et Danival) ont-elles un lien direct ou indirect avec le géant américain tant controversé Monsanto? Pour rappel, selon la journaliste Marie-Monique Robin, auteure du fameux documentaire « Le monde selon Monsanto« , cette multinationale commercialise 90% des OGM dans le monde (organismes génétiquement modifiés, dont les risques potentiels pour la santé font toujours l’objet de divergences au sein de la communauté scientifique, ndlr).
Lorsqu’un consommateur achète un produit bio en Belgique, existe-t-il un risque qu’il participe, par la même occasion, à la prospérité d’un grand groupe à la philosophie opposée? Y a-t-il un risque éventuel pour sa santé? Nous avons d’abord posé la question aux marques incriminées.

« Aucun lien », affirme le directeur
A l’origine, Lima est une société belge active dans le bio depuis plus de 50 ans. Avec ses 200 produits (céréales, condiments, soupes, galettes, etc.), l’entreprise s’est forgé une solide réputation. Danival est une autre marque connue et distribuée dans de petits magasins spécialisés (Lima l’étant également en grande surface). La marque se définit comme une « petite entreprise indépendante », née il y a 25 ans, qui se bat pour préserver « ses 100 emplois dans le Lot-et-Garonne (dans le sud-ouest de la France, ndlr) une terre fragile pour l’emploi dans le secteur de l’agro-alimentaire actuellement« . L’entreprise emploie également une série de personnes handicapées et défend coûte que coûte les produits du terroir. Leur philosophie respective est donc claire et transparente.
Lima et Danival ont été rachetées il y a quelques années par Hain Celestial, un grand groupe américain de vente de produits dits « sains« . Bart Dobbelaere est directeur général de Hain Celestial Europe. Il gère toutes les marques européennes rachetées par le groupe américain et vendues en Europe occidentale, comme Lima et Danival. Il est formel: il n’y a « aucun lien » entre son entreprise et Monsanto, le fabricant de cigarettes Philip Morris, le fabricant de matériel miliaire Martin Lockheed ou toute autre entreprise controversée. « Nous sommes un groupe totalement indépendant, assure le directeur. La stratégie de Lima est déterminée ici, en Belgique. Nos produits sont 100% bio, sans OGM et sont tous contrôlés« .
Mais alors, d’où viennent ces accusations?
Il n’y a pas de fumée sans feu, diront certains. Si aucun lien n’existe, pourquoi ces accusations reviennent-elles fréquemment, sur des forums ou sur Facebook notamment? Selon le directeur, « les achats en bourse peuvent éventuellement expliquer les liens supposés entre nos produits bios et le géant Monsanto« . Car une fois placée en bourse, une entreprise n’a pas la possibilité de contrôler qui achète ses actions. « A notre échelle, nous n’avons aucun moyen d’empêcher une personne, une société ou un fonds d’investissement d’investir dans notre groupe (ce serait illégal) », précise Amandine Rachenne, chargée de communication pour Danival.
Source et article complet sur RTL.be