Qui a falsifié
les comptes, a emprunté, s’est enrichi, a ruiné la Grèce, l’a dépouillée, l’a
livrée à la Troïka...? Qui doit payer ?
Anastase ADONIS
Avec les signatures de tous les membres des partis politiques SYRIZA et ANEL,
la coalition gouvernementale qui a porté l’extrême gauche au pouvoir a déposé
(Mardi 31 Mars 2015) devant le Parlement la demande d’une création d’une
commission d’enquête (voir ci-après) qui examinera les raisons et attribuera les
responsabilités pour la mise sous tutelle de l’Etat aux conditions du
Memorandum.
La proposition a été adoptée. Elle comporte 3 pages et le débat en séance
plénière aura probablement lieu le lundi 6 Avril.
Cette commission aura en charge les enquêtes qui porteront sur les quatre périodes, les périodes des gouvernances qui se sont succédé aux affaires depuis le début de la crise de l’euro, soient :
Cette commission aura en charge les enquêtes qui porteront sur les quatre périodes, les périodes des gouvernances qui se sont succédé aux affaires depuis le début de la crise de l’euro, soient :
Octobre 2010 – Mai 2010, Pour le premier accorde de prêt
Mai 2010 – Novembre 2011 Pour le deuxième accord de prêt
Novembre 2011 - Mai 2012 Mise en œuvre de PSI
Mai 2012 - Janvier 2015 Coalition pour le Memorandum
Mai 2010 – Novembre 2011 Pour le deuxième accord de prêt
Novembre 2011 - Mai 2012 Mise en œuvre de PSI
Mai 2012 - Janvier 2015 Coalition pour le Memorandum
Pour les profanes :
MoU = Memorandum of Undertanding
PSI = Private Sector Involvment
TAIPED = Caisse Publique de Valorisation de la Richesse Privée (en charge de liquider le patrimoine de l’Etat) dont le directeur, nommé par le gouvernement, a carte blanche pour ce faire.
MoU = Memorandum of Undertanding
PSI = Private Sector Involvment
TAIPED = Caisse Publique de Valorisation de la Richesse Privée (en charge de liquider le patrimoine de l’Etat) dont le directeur, nommé par le gouvernement, a carte blanche pour ce faire.
L’objectif de la proposition, qui ne cite pas des personnes nominativement,
est d’attribuer les responsabilités politiques.
Après une première citation du soi-disant plan de sauvetage, qui a permis de
démanteler l’économie du pays, de détruire les tissus économiques et sociaux, et
de provoquer une crise humanitaire sans précédent en Grèce – un laboratoire
d’expériences foireuses de l’Europe », souligne :
"Nous considérons qu’il est de notre devoir d’agir en vue de réaliser ce que
l’écrasante majorité des citoyens,- indépendamment de ce qu’ils ont voté aux
dernières élections,- souhaite : rechercher efficacement les causes et les
responsabilités pour cette crise économique sans précédent, une crise de la
dette qui s’est transformée en une tragédie nationale et affecte actuellement la
grande majorité des citoyens grecs et la très démocratie ».
Cela répond aux promesses électorales relatives à la justice sociale. Une
enquête ne fait pas du mal et ça peut faire du bien, tout dépend, bien sûr, si
l’enquête traite la forme ou le fond. Plusieurs forces gravitent autour, y
compris la pression européenne : Merkel avec ses efforts pour que toute lumière
sur les pots de vin ne se fasse pas, les partisans de PASOK et de ND qui
occupent des hauts postes administratifs, etc. Ça peut être long, mais c’était
promis. Etant donné le texte, l’enquête n’exclue rien, ni les personnes, ni les
Etats européens, ni le secteur privé.
Dans ses préparatifs en vue de rendre un premier bilan au bout de 100 jours,
le gouvernement qui travaille tous azimuts, n’hésite pas à entreprendre et à
faire un peu de ménage.
A mon avis, cela redresse d’une certaine manière les politiques conduites et dictées depuis 1827, date de la bataille de Navarin qui sonne le glas de l’ingérence perpétuelle de la Sainte Alliance dans les affaires helléniques.
A mon avis, cela redresse d’une certaine manière les politiques conduites et dictées depuis 1827, date de la bataille de Navarin qui sonne le glas de l’ingérence perpétuelle de la Sainte Alliance dans les affaires helléniques.
Je dis bien « politiques dictées », car dans l’histoire de chaque pays il y a
des dates-clés. Comme en France la bataille de Valmy instaure l’indépendance
réelle de la France, ainsi en Grèce la bataille de Navarin signifie le
contraire, et montre comment pendant deux siècles les gouvernements successifs
ont exercé dans la compromission et les compromis qui sont les vertèbres du
système de colonisation et de corruption.
Espérons que la date de 25 Janvier 2015, qui a porté un changement majeur en
Grèce, restera à jamais gravée dans l’histoire de ce pays. Pour cela il faut que
le peuple continue dans sa lancée de se défaire des liens du néo-colonialisme
que l’Europe lui a imposés, liens hérités bien sûr des relations d’antan et
prises en compte lors de l’architecture de l’Europe. Certains de ces détails se
trouvent dans la mise en place du PSI. Il serait éclaircissant pour nos amis
francophones d’avoir un avant-goût des pratiques courantes. Je suis certain que
cela changera votre regard sur la construction européenne et son rôle.
L’histoire s’écrit toujours par petits faits, et sa taille (ou son
importance) ne dépend pas de la taille d’un peuple, Autrement dit, on peut être
petit et faire justement les choses comme il faut, tel un village gaulois qui
résiste….. Un peuple fort est toujours un peuple qui se respecte.
Anastase ADONIS
(Président de l’Association franco-hellénique Midi-Pyrénées).
(Président de l’Association franco-hellénique Midi-Pyrénées).
Au Parlement des Hellènes
(Document soumis à l’approbation du Parlement, voté par la majorité des
élus).
Proposition pour la constitution d’une commission d’enquête sur
l’assujettissement de la Grèce sous le régime de surveillance et des Memorandums
et pour toute autre question relative à l’application et la mise en œuvre de
protocoles (Conformément aux articles 68 paragraphe 2 et S. 144 et suivants.
Relatifs au fonctionnement de la Chambre).
En mai 2010, le premier accord de prêt a été signé – relié au premier
Memorandum of Understanding (MoU) - entre la Grèce et la Commission européenne,
la BCE et le FMI. Avec l’accord de prêt imposé à la Grèce, l’obligation de
mettre en œuvre un programme d’austérité et d’adaptation budgétaire qui a
affaibli complètement le tissu social et a anéanti l’économie.
Aujourd’hui tandis que le deuxième accord de prêt a été accepté et signé,
accord qui était aussi assorti d’un nouveau protocole d’entente commune (MoU),
lequel durcit davantage la politique d’austérité et les coupes budgétaires
horizontales, il a été confirmé non seulement en Grèce, mais partout en Europe
que ce programme du prétendu sauvetage de l’économie grecque a complètement
échoué.
Après cinq années de surveillance et de contrôle, la situation de la société
hellénique et de l’économie sont dramatiques. La dette publique a dépassé 180%
du PIB, contre 127,1% en 2009, le taux de chômage, passant de 9,5% en 2009, à
27%, a supprimé toutes les protection des travailleurs par le biais de la
déréglementation totale du marché du travail. l’État-providence s’est dissous et
la société est frappée par une crise humanitaire sans précédent entremêlée avec
la plus longue récession connue en temps de paix.
Jusqu’au grandiose changement politique de janvier 2015, la démocratie et les
institutions ont subi une dégradation systématique et maximale, à travers les
violations systématiques de la légalité démocratique, le court-circuitage du
Parlement, par le biais d’ordonnances en vue de l’implication et de l’ingérence
au fonctionnement de la Justice, et de la cession des richesses et des biens
publics à des intérêts privés.
La Grèce s’est transformée en laboratoire d’un nouveau modèle économique et
social à l’aide de l’outil d’évaluation interne qui a conduit des millions de
nos concitoyens au chômage et à la pauvreté, tout en réduisant simultanément la
démocratie et en contournant et en violant avec brutalité les droits civils,
sociaux et économiques des citoyens grecs.
La commission d’enquête que nous demandons en tant que députés signataires,
doit investiguer les questions soulevées pendant la période d’Octobre 2009 –
Janvier 2015 et attribuer les responsabilités qui incombent aux acteurs
politiques de cette période qui ont décidé pour l’entrée du pays sous le régime
de la commission de contrôle (Troïka) et ont mis en œuvre des politiques
précises qui ont nui à l’intérêt général, endommagé le domaine public et
l’économie du pays et procédé à la victimisation du peuple grec.
Plus précisément, la Commission devrait étudier :
1. la période d’Octobre 2009 - Mai 2010 et la signature de
la première entente de prêt de façon à clarifier et à élucider, entre autres,
les conditions, les événements, les actes et omissions qui ont créé les
conditions pour sa signature (de façon indicative, les fait qui doivent être
investigués concernent, entre autres, la falsification éventuelle des chiffres
concernant le déficit pour 2009, la spéculation aux dépens des obligations
grecques ainsi que la possibilité que les décisions des instances compétentes
pour la gestion des obligations grecques puissent avoir favorisé la pratique
concernée, etc.).
2. la période de mai 2010 - Novembre 2011 de façon à
clarifier et à élucider, entre autres, les conditions qui ont conduit à la
signature du deuxième accord de prêt.
3. la période de Novembre 2011 - Mai 2012 de façon à
clarifier et à mettre en lumière, entre autres, les conditions dans lesquelles
la restructuration de la dette grecque a été mise en œuvre, restructuration qui
a conduit à la dépréciation des actifs des fonds de la sécurité sociale, la
ruine financière des micro-actionnaires, tandis que simultanément a été créée la
nécessité de recapitaliser les banques.
4. la période de Juin 2012 - Janvier 2015 afin de clarifier
et de mettre en lumière, entre autres, les conditions dans lesquelles la
restructuration du système bancaire grec a été mise en œuvre. Plus précisément,
la Commission doit examiner, en particulier tous les détails associés aux
fusions et acquisitions de banques, les critères de sélection des banques
systémiques, les raisons pour lesquelles elles ont accepté que la deuxième
recapitalisation se fasse à un prix inférieur du prix d’achat initial que l’Etat
grec a payé pour acheter les actions des banques et d’autres questions connexes,
y compris le fonctionnement du Fonds de Stabilité financière.
5. Toute autre question qui pourrait surgir dans l’enquête
sur les sujets ci-dessus, y compris l’exercice de fonctionnaires qui ont été
nommés par décret pour servir à la mise en œuvre des Memoranda et leurs
objectifs, comme par exemple le TAIPED, le secrétariat général des Recettes,
etc.
Dans le cadre de ces enquêtes la Commission doit examiner et évaluer, entre
autres, tout autre élément d’information disponible dans les actes judiciaires
qui ont été transmis au parlement depuis les cinq dernières années et qui sont
liés aux questions ci-dessus visées par l’enquête.
L’objectif de la Commission est de recueillir des données de façon à
déterminer, entre autre, s’il existe des preuves pour des actes illicites commis
par des personnes politiques ou autres.
Nous considérons qu’agir est notre devoir afin de réaliser ce que la grande majorité des citoyens, - peu importe ce qu’ils ont voté lors des dernières élections – veut et souhaite : la recherche efficace sur les causes et responsabilités à l’égard de la crise économique sans précédent , une crise de la dette qui s’est transformée en une tragédie nationale et qui affecte actuellement la grande majorité des citoyens grecs et la démocratie elle-même.
Nous considérons qu’agir est notre devoir afin de réaliser ce que la grande majorité des citoyens, - peu importe ce qu’ils ont voté lors des dernières élections – veut et souhaite : la recherche efficace sur les causes et responsabilités à l’égard de la crise économique sans précédent , une crise de la dette qui s’est transformée en une tragédie nationale et qui affecte actuellement la grande majorité des citoyens grecs et la démocratie elle-même.
Dans cet esprit justement et pour ces raisons, les députés signataires
proposent la mise en place d’une Commission d’Enquête conformément aux articles
68 alinéa 2 de la Constitution et 144 du Règlement de la Chambre, afin de
clarifier les conditions et les responsabilités qui ont conduit à
l’assujettissement de la Grèce sous l’état de surveillance et des memoranda et
sur toute autre question relative à l’application et la mise en œuvre de ces
memoranda.
Suivent les signatures de tous les députés des partis de SYRIZA et de
l’ANEL.
(Traduction Anastase ADONIS pour LGS).
URL de cet article 28344
http://www.legrandsoir.info/les-deputes-grecs-reclament-une-commission-d-enquete.html
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