La Cour des comptes épingle les dépenses de Rachida Dati
Achat de vêtements de luxe, contrats en communication, le gendarme des finances publiques a invalidé près de 190 000 euros de factures.
Rien n’échappe à la Cour des comptes. Rachida Dati vient d’en faire l’amère expérience. Les magistrats de la Rue Cambon ont invalidé des factures passées par le ministère de la Justice en 2008 et en 2009, quand la députée européenne officiait comme garde des Sceaux. Au total, près de 190 000 euros de dépenses ont été retoqués dans un arrêt rendu le 22 janvier par la quatrième chambre de la Cour des comptes.
Après avoir emménagé place Vendôme, Rachida Dati qui aimait alors paraître en Dior ou en Saint Laurent s’était également distinguée par une envolée de ses frais de représentation et de réception. 269 000 euros avaient été consommés en 2007 pour les fêtes et les dîners organisés par madame la ministre. Or en épluchant ce poste de dépense, la Cour des comptes a retrouvé 8 985,87 euros de factures qui n’avaient rien à faire là. De l’argent qui a notamment servi à acheter des foulards Hermès, selon nos informations.
Invalidées par la Cour des comptes, les sommes indues vont devoir être remboursés à l’État par le comptable de l’époque qui avait eu le malheur de parapher la note. Un comble lorsque l’on sait qu’en interne, une partie de l’administration du ministère de la Justice s’était justement offusquée du train de vie de Rachida Dati. « Les dépenses étaient souvent abusives », se rappelle encore aujourd’hui un ancien haut fonctionnaire de la chancellerie interrogé par Le Point.fr.
Les contrats de Giacometti-Péron
Les foulards Hermès devraient cependant être le cadet des soucis du comptable. Car la Cour des comptes a également condamné le haut fonctionnaire à rembourser près de 180 000 euros de contrats passés avec la société de conseil de Pierre Giacometti. Ce proche conseiller de Nicolas Sarkozy avait bénéficié de plusieurs contrats de communication et de coaching passés avec des ministères du gouvernement Fillon. Des marchés de plusieurs centaines de milliers d’euros déjà dénoncés par la Cour des comptes dans un précédent rapport, pour avoir été signés « en dehors de toute publicité et mise en concurrence ».
La société Giacometti-Péron et associés, également impliquée dans l’affaire des sondages de l’Élysée dont l’instruction est toujours en cours, avait signé en 2008 un marché de conseil en stratégie avec le ministère de la Justice. Un contrat au titre duquel la boîte de conseil a touché 51 029,36 euros en 2008 et 127 573,40 euros en 2009. Or en épluchant les ordres de paiement, le gendarme des finances publiques a découvert qu’aucune des factures n’indiquait ni les prestations exécutées ni les productions fournies.
Droit de réponse :
» La société GiacomettiPéron & Associés entend préciser que les prestations faisant l’objet des contrats passés avec le ministère de la Justice ont bien été effectuées en respectant scrupuleusement la nature des interventions prévues par ces contrats : réunions régulières avec le cabinet, notes d’analyse et de recommandations stratégiques, suivi des actions de communication menées dans le cadre des réformes engagées par le ministère.
La société GiacomettiPéron n’a bénéficié d’aucune faveur particulière et a rempli scrupuleusement les missions mentionnées dans les contrats signés avec le cabinet de la ministre et s’inscrit en faux contre toutes insinuations qui laisseraient entendre que le ministère de la Justice n’aurait pas été directement bénéficiaire de ces prestations.
A propos de son » implication » dans l’affaire des sondages de l’Elysée, (insinuée dans le même article) la société GiacomettiPéron rappelle que durant ses quatre années de missions pour la présidence de la République, aucun sondage d’opinion n’a été réalisé par elle pour la présidence de la République ou pour le gouvernement ni facturé. En aucun cas la société n’a participé à la commercialisation de sondages d’opinion avec quelque institut de sondage que ce soit. Elle a respecté scrupuleusement les prestations prévues dans le cadre des contrats signés selon la procédure de gré à gré habituelle dans les métiers de conseil. «