Isabelle Attard est la seule députée à avoir joué le jeu de la totale transparence sur l’IRFM…
Cette enveloppe,
au cœur d’une polémique, s’élève à 5.770 euros par mois (en plus de l’indemnité parlementaire et du crédit affecté à la rémunération de collaborateurs du député) et permet aux élus de régler leurs frais professionnels. Problème, personne ne contrôle ce qu’ils font avec cet argent public.
Êtes-vous surprise d’apprendre que vous êtes la seule, sur 577 députés, à avoir fait preuve de totale transparence ?
Non, pas vraiment. Mais je suis choquée que l’on en soit encore là aujourd’hui. En Suède, où je résidais pendant
l’affaire « Toblerone », la carrière d’une ministre du Budget a été étouffée à cause de quelques couronnes suédoises [Mona Sahlin, numéro 2 du gouvernement social-démocrate, a démissionné après avoir réglé quelques courses, dont une barre chocolatée, avec sa carte de crédit de fonction]. En France, les sommes sont bien plus importantes mais il n’y a pas de conséquences.
Est-il courant que les députés utilisent l’IRFM et donc l’argent public pour des dépenses personnelles ?
Évidemment. Quand je suis arrivée dans l’hémicycle, des collègues, dont je tairais le nom me disaient : « Tu es idiote de ne pas t’en servir pour toi ».
Selon l’Association pour une démocratie directe, des députés utiliseraient l’IRFM pour acquérir des biens immobiliers. Est-ce un mythe ?
Non, pas du tout. Ils achètent leurs bureaux avec cet argent public. Pourquoi pas, puisqu’ils s’en servent ensuite comme permanence parlementaire dans leur département. Mais dans ce cas-là, ils devraient les rendre à L’État lorsque leur mandat s’arrête. Ce qui n’est jamais le cas …/…