Europe : 120 millions de personnes exposées à la pauvreté alors que le tiers des richesses est détenu par 1% des Européens les plus riches
Plus de 120 millions de personnes sont exposées au risque de pauvreté en Europe selon le rapport établi par l'ONG Oxfam. Leaders politiques, système fiscaux injustes et mesures d'austérité sont en cause.
Si l'on en croit le dernier rapport de l'ONG Oxfam, publié ce mercredi, l'Europe connait des niveaux intolérables de pauvreté et d'inégalités. Dans son préambule, Isabel Ortiz, directrice du département de la Protection Sociale à l'Organisation Internationale du Travail (OIT), relève que « 123 millions de personnes sont actuellement exposées au risque de pauvreté au sein de l'Union européenne, soit un quart de la population, contre 116 millions en 2008 ». Ces dernières années, un nombre croissant de personnes sont tombées en dessous du seuil de pauvreté national dans de nombreux pays européens. Entre 2009 et 2013, ce sont ainsi 7,5 millions de personnes supplémentaires dans 27 pays de l'Union qui ont été classées en situation de privation matérielle aiguë, selon les chiffres d'Eurostat.
Dans les pays comme la Hongrie, la Grèce, Chypre, mais aussi l'Italie et le Royaume Uni, la part des personnes dans cette situation précaire a augmenté d'au moins 5 % entre 2009 et 2013. Seules la Pologne et la Roumanie ont connu un recul de leur taux de pauvreté. La France à elle seule compte plus de 11 millions de personnes en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, un chiffre qui ne s'est pas réduit sur les dix dernières années. A cet état de fait, Oxfam constate que près de 50 millions de personnes rencontrent des difficultés matérielles majeures, manquant d'argent pour couvrir les frais de chauffage de leur foyer ou faire face à des dépenses imprévues. Frappés par un niveau de chômage des plus élevés au sein de l'Union européenne, les femmes, les jeunes et les migrants sont les groupes sociaux les plus susceptibles de vivre en situation de pauvreté observe l'ONG.
Au sein d'un continent où le produit intérieur brut moyen est de 26.600 euros par habitant, selon les statistiques de la Banque Mondiale, Oxfam, s'appuyant sur les données du Crédit Suisse, souligne que les 1% des Européens les plus riches (pays hors Union européenne compris) détiennent près d'un tiers des richesses du continent alors que les 40 % inférieurs de la population se partagent moins de 1% des richesses nettes totales de l'Europe. En résumé, les 7 millions de personnes les plus riches détiennent le même niveau de richesses que les 662 millions les plus pauvres.
Des système fiscaux mal adaptés
Ce constat fait, Oxfam avance plusieurs explications qui ont conduit à ce creusement des inégalités. La première veut que les particuliers, les entreprises et les groupes d'intérêt fortunés ont la mainmise sur les décisions politiques, les biaisant pour servir leurs propres intérêts. « Les régimes fiscaux et les politiques des Etat sont conçu pour profiter à une minorité », indique l'ONG. Seconde explication : les programmes d'austérité mis en œuvre dans certains pays de l'Union européenne font clairement peser la réduction du déficit public sur les épaules de la frange pauvre et vulnérable de la population. Tertio : de nombreux pays européens recourent à des régimes fiscaux injustes qui ne parviennent pas à corriger les inégalités de revenus à l'inverse des pays comme l'Allemagne, le Danemark et la Suède. Ces derniers ont su utiliser leurs instruments fiscaux pour optimiser la distribution des revenus. Ce qui ne semble pas être le cas de la Bulgarie ou de l'Espagne notamment. Parallèlement, le coût de la fraude et de l'évasion fiscale dans l'Union européenne représenteraient un manque à gagner de 1000 milliards d'euros chaque année. « Une somme suffisante pour doubler les investissements totaux des pays européen en matière de santé publique », souligne Oxfam.
Il est temps d'agir. Pour réduire ces inégalités, l'ONG préconise d'abord de renforcer la démocratie institutionnelle. Les citoyens européens doivent s'intéresser d'un peu plus près aux budgets et à l'allocation des ressources fiscales. Le monde politique se doit d'être moins perméable aux intérêts particuliers. Oxfam réclame par exemple l'élaboration de registres publics et obligatoires des lobbies. Ensuite, il est urgent de réinvestir dans les services publics. Pour garantir une éducation et des soins de santé publics gratuits et universels pour tous. A cela doit s'ajouter la nécessité de garantir un travail et des salaires décents ainsi qu'une meilleure justice fiscale. Vaste programme.
Si l'on en croit le dernier rapport de l'ONG Oxfam, publié ce mercredi, l'Europe connait des niveaux intolérables de pauvreté et d'inégalités. Dans son préambule, Isabel Ortiz, directrice du département de la Protection Sociale à l'Organisation Internationale du Travail (OIT), relève que « 123 millions de personnes sont actuellement exposées au risque de pauvreté au sein de l'Union européenne, soit un quart de la population, contre 116 millions en 2008 ». Ces dernières années, un nombre croissant de personnes sont tombées en dessous du seuil de pauvreté national dans de nombreux pays européens. Entre 2009 et 2013, ce sont ainsi 7,5 millions de personnes supplémentaires dans 27 pays de l'Union qui ont été classées en situation de privation matérielle aiguë, selon les chiffres d'Eurostat.
Dans les pays comme la Hongrie, la Grèce, Chypre, mais aussi l'Italie et le Royaume Uni, la part des personnes dans cette situation précaire a augmenté d'au moins 5 % entre 2009 et 2013. Seules la Pologne et la Roumanie ont connu un recul de leur taux de pauvreté. La France à elle seule compte plus de 11 millions de personnes en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, un chiffre qui ne s'est pas réduit sur les dix dernières années. A cet état de fait, Oxfam constate que près de 50 millions de personnes rencontrent des difficultés matérielles majeures, manquant d'argent pour couvrir les frais de chauffage de leur foyer ou faire face à des dépenses imprévues. Frappés par un niveau de chômage des plus élevés au sein de l'Union européenne, les femmes, les jeunes et les migrants sont les groupes sociaux les plus susceptibles de vivre en situation de pauvreté observe l'ONG.
Au sein d'un continent où le produit intérieur brut moyen est de 26.600 euros par habitant, selon les statistiques de la Banque Mondiale, Oxfam, s'appuyant sur les données du Crédit Suisse, souligne que les 1% des Européens les plus riches (pays hors Union européenne compris) détiennent près d'un tiers des richesses du continent alors que les 40 % inférieurs de la population se partagent moins de 1% des richesses nettes totales de l'Europe. En résumé, les 7 millions de personnes les plus riches détiennent le même niveau de richesses que les 662 millions les plus pauvres.
Des système fiscaux mal adaptés
Ce constat fait, Oxfam avance plusieurs explications qui ont conduit à ce creusement des inégalités. La première veut que les particuliers, les entreprises et les groupes d'intérêt fortunés ont la mainmise sur les décisions politiques, les biaisant pour servir leurs propres intérêts. « Les régimes fiscaux et les politiques des Etat sont conçu pour profiter à une minorité », indique l'ONG. Seconde explication : les programmes d'austérité mis en œuvre dans certains pays de l'Union européenne font clairement peser la réduction du déficit public sur les épaules de la frange pauvre et vulnérable de la population. Tertio : de nombreux pays européens recourent à des régimes fiscaux injustes qui ne parviennent pas à corriger les inégalités de revenus à l'inverse des pays comme l'Allemagne, le Danemark et la Suède. Ces derniers ont su utiliser leurs instruments fiscaux pour optimiser la distribution des revenus. Ce qui ne semble pas être le cas de la Bulgarie ou de l'Espagne notamment. Parallèlement, le coût de la fraude et de l'évasion fiscale dans l'Union européenne représenteraient un manque à gagner de 1000 milliards d'euros chaque année. « Une somme suffisante pour doubler les investissements totaux des pays européen en matière de santé publique », souligne Oxfam.
Il est temps d'agir. Pour réduire ces inégalités, l'ONG préconise d'abord de renforcer la démocratie institutionnelle. Les citoyens européens doivent s'intéresser d'un peu plus près aux budgets et à l'allocation des ressources fiscales. Le monde politique se doit d'être moins perméable aux intérêts particuliers. Oxfam réclame par exemple l'élaboration de registres publics et obligatoires des lobbies. Ensuite, il est urgent de réinvestir dans les services publics. Pour garantir une éducation et des soins de santé publics gratuits et universels pour tous. A cela doit s'ajouter la nécessité de garantir un travail et des salaires décents ainsi qu'une meilleure justice fiscale. Vaste programme.