Le sommet climat de Paris est en train de susciter une confrontation d’ampleur entre le peuple de la rue et les opportunistes de l’état d’urgence.
Le sommet climat de Paris est en train de susciter une confrontation d’ampleur entre le peuple de la rue et les opportunistes de l’état d’urgence. Dans la foulée des attentats du 13 novembre, Manuel Valls a cru raisonnable, au nom de la sécurité, de proposer l’annulation de tous les événements « à ciel ouvert » préparés par les organisations de la société civile. Enfin, selon des critères dont la logique n’est que trop perceptible : « non » à la grande marche parisienne du dimanche 29 novembre, veille de l’ouverture de la COP 21, même confinée dans un stade, mais « oui » à la reprise des matchs de foot ; « non » à la mobilisation de masse du 12 décembre, après la clôture de la COP 21, mais « oui » au marché de Noël des Champs-Élysées.
En quelques jours, le large front de la Coalition Climat 21 a pris la mesure du déni de démocratie niché sous des mesures en apparence inévitables, convaincu que l’hostilité du Premier ministre soufflait déjà avant les attentats : avec son idée fixe de sauver le climat, cette chienlit de centaines de milliers de piétons pourrait bien faire échouer l’une des dernières occasions pour le gouvernement de se refaire un peu avant 2017. Et c’est la rébellion qui a pris le pas sur l’étouffoir : la société civile a décidé de faire donner toute la puissance de sa voix, quitte à multiplier les actes de désobéissance. Entre autres, une manifestation est bel et bien annoncée entre République et Nation pour le 29 novembre : une chaîne humaine de belle allure pour souder dans la solidarité la lutte climatique et l’hommage aux victimes des attentats, dont un grand nombre sont tombées aux abords de ce parcours emblématique.