mardi 1 décembre 2015

Ecolos assignés à résidence : Placé ne voit pas le problème (Marianne)

Ecolos assignés à résidence : Placé ne voit pas le problème

Le sénateur approuve la mesure prise par les autorités pendant la COP 21. Pas la patronne de son ancien parti, Emmanuelle Cosse…
Capture iTélé

L’état d’urgence, ça ne sert pas qu’à contrôler les activités des individus soupçonnés de liens avec l’islamisme radical. C’est aussi bien pratique lorsqu’il s’agit d’empêcher des activistes écologistes de sortir pendant la COP 21. Les autorités françaises ont ainsi assigné à résidence plusieurs individus pour les empêcher d’aller manifester en marge de la conférence mondiale sur le climat, qui a commencé ce week-end au Bourget.
Une mesure qui ne choque pas Jean-Vincent Placé. Interrogé sur le sujet ce lundi sur iTélé, le sénateur sécessionniste d’Europe Ecologie-Les Verts prend fait et cause pour le gouvernement. « Dans ces cas-là, qui on croit ? Est-ce qu’on croit certains journalistes ou certaines personnes qui disent que ce sont de tendres agneaux ? », fait mine de s’interroger le fondateur de l’Union des démocrates et écologistes (UDE), son nouveau parti. Avant d'adresser un satisfecit à Bernard Cazeneuve : « Dans la situation actuelle, par rapport à la manifestation qui était prévue hier, quand le ministre de l’Intérieur nous dit que ce sont des gens dont il était à peu près certains qu’ils allaient essayer d’aller contre l’ordre public (…), dans un moment comme ça et connaissant les valeurs républicaines du ministre de l’Intérieur, j’ai plutôt tendance à penser que Bernard Cazeneuve est dans le vrai. »
Jean-Vincent Placé fait référence entre des manifestants et les forces de l’ordre à Paris, en marge du début de la Cop 21. La preuve que ce n’est pas parce qu’on est écolo qu’on doit s’opposer aux mesures sécuritaires, selon Placé, en approuvant cette fois le Premier ministre : « A un moment, quand on est écologiste, il faudrait absolument être libertaire, je ne vois pas pourquoi ! Je suis pour la sécurité car, comme le dit Manuel Valls, c’est la première des libertés. » Le locataire de Matignon a en effet lors du vote de la loi prolongeant l’état d’urgence, quelques jours après les attentats du 13 novembre. De là à penser que Jean-Vincent Placé, depuis de longs mois, cherche à se faire bien voir du chef du gouvernement…
La polémique ajoute en tout cas un nouveau sujet de division entre les ex d’EELV, comme Placé, et ceux qui en sont toujours membres. Vendredi, Emmanuelle Cosse avait condamné les assignations à résidence d’activités écologistes. « Il n'est pas acceptable que des militants de l'écologie soient pris pour cible à quelques jours de la COP21 », avait dénoncé la secrétaire nationale d’EELV.
Bernard Cazeneuve a indiqué dimanche que sur les 300 assignations à résidence prononcées depuis l’instauration de l’état d’urgence, 24 concernaient des personnes qui « ne sont pas liées à la mouvance terroriste ». « Elles avaient témoigné d'actes violents par le passé lors de manifestations et qu'elles avaient exprimé le souhait de ne pas respecter les principes de l'état d'urgence », a justifié le ministre de l’Intérieur, qui a affirmé « assumer totalement cette fermeté ».