Jan 22, 2016
Lundi, François Hollande a annoncé
plusieurs mesures pour réduire le chômage, enjeu d’importance pour un président qui a plus ou
moins conditionné sa candidature à l’inversion de sa courbe. Encore
une fois, le fond n’est pas là, et même la communication semble malhabile.
Encéphalogramme
plat
Bien sûr, dans
l’absolu, de la formation, de l’apprentissage et quelques baisses de
cotisations sociales peuvent sembler ne pas faire de mal. Mais tout dans ces
annonces sonne faux. D’abord, cela démontre l’échec de la
stratégie de l’offre du CICE et du pacte de comptétitivité, et les dizaines de
milliards qui vont avec. Comme on pouvait l’anticiper, cela n’a
servi à rien. Ensuite, il est tout de même effarant de
sembler décréter la mobilisation générale aussi tard dans le mandat, comme s’il
découvrait le problème. Enfin, les solutions proposées lundi font
bien légères par rapport à l’enjeu, les 4 à 6 millions de chômeurs,
selon que l’on considère l’ensemble des personnes inscrites, ou seulement une
partie. Les mesures annoncées ne sont qu’une collection de petites
rustines assez dérisoires.
Pire encore pour le
gouvernement, bien des médias, y compris parmi les moins hostiles à la
majorité, ont souligné que les mécanismes choisis
pouvaient permettre d’ajuster les chiffres sous un jour plus flatteur pour le
bilan du président sortant, notamment via les mécanismes de
formation. Mais là où le président est assez malin, c’est qu’il multiplie les
dispositifs qui favorisent l’inversion de la courbe du chômage. En effet, cet été, l’INSEE avait annoncé
une révision de sa manière de compter les chômeurs, qui, bizaremment, avait
abouti à un recul du nombre de chômeurs pour le mois de septembre.
Finalement, à défaut de trouver des moyens de réduire le chômage, François
Hollande semble plus inspiré pour trouver des moyens de faire baisser la courbe
sans créer d’emplois, mais par différents artifices.
Politique industrielle,
protectionnisme, reprise en mains de la monnaie pour financer des
investissements générateurs d’emplois, fin du carcan austéritaire européen,
refonte du financement de la protection sociale : Hollande
refuse d’arpenter des chemins non balisés par les néolibéraux. Il se contente
de mesurettes dont l’objectif est plus d’avoir un effet sur le thermomètre que
sur le malade.