mercredi 27 janvier 2016

Urvoas, le fossoyeur de l’amnistie sociale, ministre de la Justice (L'Humanité)

Urvoas, le fossoyeur de l’amnistie sociale, ministre de la Justice

MERCREDI, 27 JANVIER, 2016
HUMANITE.FR
Jean-Jacques Urvoas est nommé garde des Sceaux ce mercredi après la démission de Christiane Taubira. Fidèle de Valls, rapporteur de la loi sur le Renseignement, celui qui voulait faire disparaitre le ministère de la justice au sein de l’Intérieur devient aujourd'hui garde des Sceaux.
"Excusez-moi les gars, Christiane Taubira a démissionné, je suis garde des Sceaux" a annoncé Jean-Jacques Urvoas, le député du Finistère à ses collègues de l’Assemblée ce mercredi matin après réception d’un texto. Passionné par la police, il voulait vraiment l’Intérieur et s'était vexé de la nomination de Bernard Cazeneuve à ce poste. Après avoir fait passer, comme rapporteur, la sinistre loi sur le Renseignement, ce fidèle de Manuel Valls devient garde des sceaux pour porter avec le Premier ministre la réforme constitutionnelle sur la déchéance de nationalité et l’Etat d’urgence...
En 2011 pourtant, il voulait fusionner le ministère de la justice et celui de l’Intérieur, et tant pis pour la séparation des pouvoirs. C’est qu’il a toujours pris le parti de la police dans la triste division police-justice. Les syndicats policiers se réjouissent de la nouvelle, les magistrats bien moins. Il est d’ailleurs le « monsieur sécurité » du PS depuis 2009.
Avant de soutenir Manuel Valls, il était un fervent défenseur de Dominique Strauss-Kahn, qu'il avait comparé, lors de l'affaire de Sofitel, à Joseph, personnage biblique injustement persécuté…

Comme député, il s'est très vigoureusement opposé en mai 2013 à la proposition de loi communiste d'amnistie sociale, concernant des délits commis lors de conflits sociaux. C’est l’artisan de l’enterrement de ce texte par la majorité socialiste de l'Assemblée… C’est lui aussi qui, par un simple alinéa inséré dans le nouvel article L. 821-1 du Code de la sécurité intérieure, a autorisé de manière dérogatoire, les services de renseignement à surveiller les ressortissants étrangers «de passage» sur simple autorisation du premier ministre, sans avis préalable de la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR).