Juin 16, 2016
« Les masques tombent ! Le gouvernement menace d’interdire les manifestations contre la Loi Travail » L’édito de Charles SANNAT
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Les masques tombent et nous voyons bien à quel point nous avons à faire à une forme de totalitarisme, fût-il marchand.
Les protestations, l’impossibilité de
passer une loi qui ne recueille pas la majorité des députés qui sont les
représentants du peuple, l’utilisation répétée du 49.3, et désormais
l’interdiction des manifestations sur fond d’état d’urgence terroriste
utilisé aussi pour embastiller de dangereux écolos assignés à résidence
lors de la COP 21 organisée en grande pompe par notre goinfrosaure
élyséen à crête rose et pourtant déjà oubliée.
Vers l’interdiction des manifestations !
« Le ton est monté d’un cran dans la
bataille du projet de Loi Travail : l’exécutif a menacé mercredi
d’interdire les manifestations, au lendemain de nouvelles violences et
dégâts en marge du défilé parisien, déclenchant un tollé chez les
syndicats.
Après ces violences, François Hollande a
annoncé qu’il n’y aurait plus d’autorisation de manifester si la
préservation des « biens et des personnes » ne pouvait être
« garantie ». « Pour l’instant elles ne le sont pas ; à ce moment-là les
décisions seront prises au cas par cas de ne pas autoriser les
manifestations », a insisté le chef de l’État.
Plus tôt, Manuel Valls s’en était pris
directement à la « responsabilité » de la CGT, critiquant son attitude
« ambiguë » à l’égard des casseurs. « Je demande à la CGT de ne plus
organiser ce type de manifestations sur Paris » a-t-il dit »…
Il est évident, que tout cela n’est qu’argutie.
Il suffit de regarder le centre-ville de
Marseille pour se rendre compte du bazar qu’un simple match de foot
peut mettre dans une ville sans pour autant que l’Euro ne soit interdit
en France.
Je vous laisse également imaginer la posture qu’aurait eu la gauche dans l’opposition si un Sarkozy avait voulu interdire des manifestations syndicales…
Je vous laisse également imaginer la posture qu’aurait eu la gauche dans l’opposition si un Sarkozy avait voulu interdire des manifestations syndicales…
Il est clair que dans notre pays, contre
toute attente, le fascisme et la dictature ne peuvent être que…
socialistes ! Paradoxal, surtout quand ces mêmes socialistes font passer
en force des lois qui vont à l’encontre des promesses électorales
faites à leur propre camp.
C’est tout bonnement totalement édifiant.
Que va-t-il se passer ?
Il est fort probable que le raidissement
gouvernemental va provoquer une flambée de violence sans précédent car
interdire l’expression populaire mais aussi ces grands moments
d’exécutoires collectifs que sont de façon historique les manifestations
à la française, qui restent tout de même largement encadrées par des
syndicats responsables, est une mauvaise, mais alors une très mauvaise
idée.
Et je vous renvoie à cette citation de
Kennedy que je reprends en bas de chacun de mes éditos depuis plusieurs
années : « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend
inévitables les révolutions violentes ! »
Que cela plaise ou non, ou que l’on soit
comme moi plutôt partisan de l’ordre que du désordre, nous devons aussi
accepter une dose de bazar car cette petite dose de bazar est le gage
ultime de la liberté de tous.
La dérive autoritaire du gouvernement
est désormais patente, et c’est toujours le problème avec les pleins
pouvoirs et autres états d’urgence plus ou moins permanents. On sait
toujours où cela commence, jamais comment cela finit.
Et je pense, mais c’est le cas depuis
longtemps, que tout cela finira bien mal, le tout étant de savoir si ce
sont les troubles sociaux qui provoqueront l’effondrement économique de
notre pays ou si c’est l’effondrement économique qui provoquera des
troubles sociaux.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT