Juin 17, 2016
Plus
de 155 institutions financières ont investi des milliards d’euros dans
des entreprises fabricant des bombes à sous-munitions, armes interdites
par le droit international au vu des dommages qu’elles entraînent pour
les civils, selon l’ONG PAX.
Vingt-huit milliards d’euros ont été
investis dans sept producteurs de bombes à sous-munitions entre juin
2012 et avril 2016, selon un rapport publié par PAX, une organisation
néerlandaise de défense des droits de l’homme. 74 des 155
établissements financiers qui ont procédé à ces investissements sont
américains, on dénombre également 26 entreprises chinoises et 24
sud-coréennes.
Parmi ces sociétés, vingt sont établies
dans des pays qui ont ratifié le Traité d’interdiction des armes à
sous-munitions. Le Credit Suisse, mis en cause par le rapport pour avoir
investi 8 millions d’euros dans une entreprise américaine, a assuré
avoir «cessé toute activité d’affaires» avec ces investissements
controversé. Aux Etats-Unis, la Bank of America ou encore JP Morgan sont
aussi impliquées dans ces pratiques.
«C’est absolument scandaleux que
des institutions financières investissent des milliards dans des
entreprises qui produisent des armes interdites par le droit
international», a affirmé Suzanne Oosterwijk, auteure du rapport.
Pour l’ONG Handicap International, ce «financement peut être assimilé
au fait d’encourager, d’aider ou d’inciter» à fabriquer ces armes
interdites par la Convention sur les bombes à sous-munitions.Les bombes ou obus à sous-munitions explosent avant de toucher le sol et répandent de nombreuses petites bombes qui peuvent être assimilées à des mines qui explosent lorsque l’on marche dessus ou qu’on les touche. Nombre de ces engins ont une durée de vie très importante et restent pleinement opérationnels après les conflits, continuant alors à tuer non pas des soldats, mais des civils.
Ces munitions ont été largement
utilisées par l’Arabie saoudite au Yémen, mais sont aussi utilisées sur
d’autres théâtre d’opérations comme le Soudan, l’Ukraine, la Libye ou la
Syrie.