samedi 18 juin 2016

Quatre millions de Français ont recours à l’aide alimentaire (news360)


La Fédération française des banques alimentaires (FFBA), principal acteur de collecte de denrées alimentaires, publie son rapport d’activité 2015. S’il ne procède pas directement à des distributions, il fournit en revanche 5.300 associations et centres communaux d’action sociale (CCAS) membres du réseau et contribue à la distribution d’environ 210 millions de repas par an. Son rapport 2015 fournit de nombreuses informations sur l’ampleur et la réalité de la précarité, plusieurs millions de personnes devant avoir recours à l’aide alimentaire.
Celui-ci estime qu’en France, environ quatre millions de personnes ont recours chaque année à l’aide alimentaire, dont 1,9 million via les banques alimentaires. Mais, pour la Fédération, « l’insécurité alimentaire pourrait concerner une population plus importante », certaines personnes ayant des réticences à solliciter une assistance. Le nombre de personnes aidées est en croissance régulière et 64% d’entre elles sont aidées depuis moins d’un an (un taux qui s’explique aussi, pour une bonne part, par le renouvellement constant des personnes aidées). Même en tenant compte de ce « turn over », les banques alimentaires du réseau ont vu leur distribution aux partenaires progresser de 5% l’an dernier, avec 102.000 tonnes en 2015 contre 97.000 en 2014.
Le rapport d’activité apporte également des précisions sur le profil des bénéficiaires. L’impact du chômage se lit ainsi dans le fait que 85% de ces derniers sont sans emploi. Dans 38% des cas, la perte d’un emploi ou d’une activité est le premier déclencheur des difficultés financières. Et parmi ceux qui ont un emploi, 60% travaillent à temps partiel. Viennent ensuite les ruptures familiales, qui peuvent faire basculer dans la précarité : 26% des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont divorcés. A la fois cause et conséquences de la précarité : 73% des bénéficiaires de l’aide alimentaire vivent avec moins de 1.000 euros nets par mois et par foyer.
Il ne s’agit pas pour autant de foyers marginalisés, puisque 88% ont un logement stable et que 22% ont un niveau d’études correspondant au bac et plus. Enfin, 65% des bénéficiaires de l’aide alimentaire ont des enfants (dont un quart en bas âge) et 34% sont des familles monoparentales.
Face à cette situation, les banques alimentaires s’appuient sur 476 salariés et plus de 5.750 bénévoles. Ceux-ci représentent ainsi plus de 90% de l’effectif permanent, complétés par un cercle plus vaste qui peut monter jusqu’à 129.000 personnes mobilisées lors de la collecte nationale. Le réseau dispose de 102 entrepôts et de 433 camions, dont 287 frigorifiques.
En termes de ressources, 34,5% des denrées collectées en 2015 proviennent des distributeurs (grandes et moyennes surfaces, grossistes), 27,5% des producteurs agricoles et des industries agro-alimentaires, 24,1% de l’Europe et de l’Etat et 13,9% de la collecte auprès du public.
En termes de distribution, 55% des denrées sont distribuées à des associations indépendantes, 30,5% à de grands réseaux caritatifs (Croix-Rouge, Emmaüs, Secours catholique…) et 14,5% à des CCAS.
Très engagées dans la lutte contre le gaspillage, les banques alimentaires ne manquent pas de rappeler, dans leur rapport d’activité, que 62% des denrées collectées par leurs soins en 2015 ont été sauvées du gaspillage alimentaire, pour être redistribués aux démunis.