lundi 4 mai 2015

Le refus d’une société sous surveillance (L'Humanité)

Le refus d’une société sous surveillance

Alexandre Fache
Lundi, 4 Mai, 2015
L'Humanité

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Photo : Éric Feferberg/AFP
Photo : Éric Feferberg/AFP
Rassemblement devant l’Assemblée nationale, à Paris, le 13 avril, contre la « loi liberticide » sur le renseignement.
Militant des droits de l’homme, magistrat, syndicaliste, élus… Cinq personnalités expliquent leur opposition au projet de loi sur le renseignement, soumis au vote de l’Assemblée demain. Toutes dénoncent de graves atteintes aux libertés et une efficacité douteuse pour lutter contre le terrorisme.
La littérature de science-fiction peut se révéler glaçante. Elle le devient encore plus quand le législateur vient à s’en inspirer, consciemment ou non. Soumis au vote des députés demain, le projet de loi sur le renseignement pourrait bien accoucher d’un monde coincé entre le 1984 de George Orwell, dans lequel chacun est placé sous surveillance permanente, et le Minority Report, de Philip K. Dick, où les autorités prétendent pouvoir stopper les crimes avant même qu’ils ne soient commis. Très mobilisés contre un texte jugé non seulement dangereux mais aussi inefficace pour lutter contre le terrorisme, une pléiade d’associations (comme la LDH, la Quadrature du Net, Amnesty International, Attac…), de syndicats (CGT, Solidaires, Confédération syndicale des familles…) et de partis politiques (PCF, PG, EELV…) appellent à se mobiliser, ce lundi, pour refuser « cette menace pour les libertés politiques et les mobilisations à venir ».
À Paris, un premier rassemblement est prévu dès 10 heures au Tank (22, rue des Taillandiers, dans le 11e), un espace dédié aux activités de création numérique, première étape d’une opération baptisée « 24 heures avant 1984 ». Une « action mystère » y est promise pour midi. Et à partir de 18 h 30, c’est l’esplanade des Invalides qui accueillera l’ensemble des opposants à la loi, à l’appel de l’Observatoire des libertés et du numérique. Objectif identique des deux événements : faire pression sur les députés et exiger un « véritable débat démocratique » sur le texte, empêché par son examen en « procédure accélérée ».
Les sujets d’inquiétude, pourtant, ne manquent pas, que détaillent les cinq personnalités sollicitées par l’Humanité : établissement d’une surveillance de masse, collecte de données sans contrôleréel, pouvoir exorbitant confié au seul exécutif, contrôle social des individus… Un authentique roman noir.

Jean Pierre Dubois : "Une logique que Sarkozy n'aurait pas reniée" : http://www.humanite.fr/jean-pierre-dubois-une-logique-que-sarkozy-naurait-pas-reniee-573096
Laurence Blisson : "Un contrôle illusoire et symbolique" : http://www.humanite.fr/laurence-blisson-un-controle-illusoire-et-symbolique-573076
Jean Jacques Candelier : " Le premier ministre est au coeur du système" : http://www.humanite.fr/jean-jacques-candelier-le-premier-ministre-est-au-coeur-du-systeme-573079
Christopher Dorangville : "On devriendrait Big Brother" : http://www.humanite.fr/christopher-dorangeville-deviendrait-big-brother-573077
La tacle de Joxe : http://www.humanite.fr/le-tacle-de-joxe-573078