mercredi 31 octobre 2012

L’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie (MediaBeNews)

L’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie

Publié le 31/10/2012
revolution-tunisienne
Une source policière nous a fait parvenir ce document explosif, avec la bande sonore qui confirme son authenticité. Nous vous livrons en exclusivité la transcription des communications téléphoniques qui ont eu lieu, dans la nuit du 14 au 15 janvier 2011, entre Ben Ali (B.A), son Premier ministre Mohamed Ghannouchi (M.G), son ministre de la Défense Ridha Grira (G.R), Mahmoud Cheikhrouhou (M.C), le commandant de bord de l’avion qui transportait le couple présidentiel en Arabie Saoudite, et Hédi Baccouche (H.B), ancien Premier ministre de Ben Ali. Après la transcription, notre analyse des faits.
Exclusif: l’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie
A 3h02 du matin, Ben Ali appelle l’ex-Premier Ministre Tunisien Mohamed Ghannouchi (M.G) :
B.A : « Mohamed ! Je vous ai demandé de repasser à la télé ! Dites au peuple tunisien que vous comptez donner quelques précisions au sujet de votre discours ! Dites aux gens que je rentre demain et que tout rentrera dans l’ordre ! Dites leur que je sais à présent qui a manigancé pour qu’on en arrive là !
M.G : « Monsieur le Président ! Vous êtes toujours Président de la Tunisie ! Cependant je ne pense pas que votre retour sera apprécié par le peuple tunisien ! Il faut que vous passiez encore quelques temps en Arabie Saoudite le temps que ça se calme !
B.A : « Il n’en est pas question ! Je vous ai dit que je rentre demain à la première heure ! Faites ce que je vous dis ! C’est moi le Président ! C’est moi le Président ! Où êtes-vous en ce moment Si Mohamed ?
M.G : « On est tous réunit au Ministère de l’intérieur Monsieur le Président »
B.A : « Si Ridha est-il à vos côtés? »
M.G : « Oui Monsieur le Président »
B.A : « Passez le moi ! »
R.G : « Monsieur le Président ! »
B.A : « Si Ridha ! Dites moi ce qui se passe. Mohamed m’a dit que la situation est très grave ! »
R.G : « Affirmatif Monsieur le Président ! Le pays et à feu et à sang. Des milices tirent sur des innocents. On ne sait pas d’où ils sortent ! Monsieur le Président je sens qu’il y a un complot dangereux qui se trame sur nos sols »
B.A : « Avez-vous pris contact avec Ali Sériati (Directeur de la Garde présidentielle) ? »
R.G : « Monsieur le Président ! J’ai ordonné l’arrestation d’Ali Sériati ! »
B.A : « Pourquoi avez-vous fait ça ? Qu’est ce qu’il a encore fait ?
R.G : « Je ne sais pas encore Monsieur le Président mais les R.M (Renseignements Militaires) sont en possession d’informations très délicates »
B.A : « Quels types d’informations Si Ridha ? »
R.G : « Je ne peux vous dire ça au téléphone Monsieur le Président !»
B.A : « Dites moi Ridha ! Dites moi tout de suite ce vous avez trouvé sur Ali »
RG : « Je ne peux pas Monsieur le Président ! Je n’ai plus confiance en personne. On est tous sur écoute ici ! Vous le savez ça ! »
B.A : « Vous voulez dire quoi ? »
R.G : « Vous m’avez bien compris Monsieur le Président ! »
B.A : « Bon Ridha dites à Mohamed que je rentre demain et que je vais remettre les pendules à l’heure. »
R.G : « Monsieur le Président ! Vous ne pouvez plus rentrer. Le pays risque de brûler. Les gens pensent que vous avez fui le pays. Vous ne pouvez plus faire marche arrière. Attendez encore deux ou trois jours et on vous dira ce qu’il en sera Monsieur le Président !
B.A : « Pas question ! Je rentre! Je rentre ! Je rentre ! »
R.G : « Monsieur le Président ! Si vous rentrez, je serai dans l’obligation d’assurer votre sécurité ! L’armée sera probablement contrainte de tirer sur les gens et je ne veux pas en arriver là ! Je n’ai pas envie de tuer des innocents !
B.A : « On n’en arrivera pas là ! Je vous le promets Ridha »
A ce moment, Ben Ali raccroche le téléphone. Ou la communication se coupe.
A 5h18 du matin, le commandant Mahmoud Cheikhrouhou (M.C) appelle le Premier Ministre Tunisien :
M.C : « Monsieur le Premier Ministre ! Je fais quoi ! Je suis toujours à l’aéroport ! Le Président m’a donné l’ordre de ne pas bouger. Et ici, personne n’est au courant de quoi que ce soit. J’étais avec Si Nabil (Nabil Chéttaoui est l’ancien PDG de la compagnie aérienne Tunisair) au téléphone et c’est lui qui m’a conseillé de vous contacter. »
M.G : « je ne sais pas ! Je ne peux rien vous dire pour le moment ! Attendez ! Je vous passe Si Ridha le Ministre de la Défense. C’est l’armée et à sa tête Si Ridha qui contrôlent le pays maintenant. Je vous le passe ! »
R.G : « Si Moncef, qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce qu’il y a ?
C : « Monsieur le Ministre ! Dites moi ce que je dois faire ! Ça fait à peu près 5 heures que j’attends et on ne m’a toujours pas donné de consignes et ici, personne ne veut ravitailler l’avion! »
A ce moment, le Ministre de la Défense s’adressa aux présents et leurs dits en ayant toujours le commandant au téléphone :
R.G : « Messieurs ! Je vais donner l’ordre au commandant de rentrer sans le Président et j’en assume l’entière responsabilité »
A ce moment là, une longue discussion a eu lieu avant que le Ministre de la Défense ne reprenne la conversation :
RG : « Mahmoud, préparez vous à repartir. Je vais vous donner plus de détails d’ici 10 mn. Faites le plein. Vous allez rentrer directement à Tunis. Et surtout n’en parlez à personne même pas au Président en personne ! Vous m’avez bien compris Si Mahmoud ?
M.C : « Oui Monsieur le Ministre ! »
RG : « Donnez-moi un numéro où je pourrai vous joindre ! »
M.C : « Tout de suite Monsieur le Ministre. Avez-vous de quoi noter Monsieur le Ministre ? »
R.G : « Oui, allez-y ! »
M.C : « C’est le xxxxxxx », rappelez-moi SVP ».
R.G : « Bien entendu ! Laissez le téléphone à vos côtés ! Je vous rappelle de suite pour vous donner les consignes. »
Près de dix minutes plus tard, Ridha Grira rappelle le commandant et lui dit :
R.G : « Si Mahmoud ! Écoutez mois attentivement ! Vous allez rentrer tout de suite. Vous allez rentrer sans le Président. C’est une décision qui a été prise au plus haut niveau de l’Etat et j’en assume l’entière responsabilité. Je vous laisse préparer l’avion ! Je reviens vers vous dans 15 mn. »
A ce moment le Ministre de la Défense raccroche le téléphone et appelle Hédi Baccouche (ancien Ministre du temps de Bourguiba et de Ben Ali, l’un des trois cerveaux de l’opération du 7 Novembre 87)
R.G : « Si Hédi ! C’est Ridha Grira au téléphone »
H.B : « Monsieur le Ministre ! J’ai appris ce qui s’est passé ! Seriez-vous derrière le départ du Président ? »
R.G : « Je vous expliquerais cela plus en détail plus tard Si Hédi ! Si Hédi Je viens de prendre une décision d’une extrême importance suite à une réunion avec Si Mohamed, Si Foued (Foued Mebazaa, ancien Président du parlement), Si Abdallah Kallel (ancien Ministre et Président de la Chambre des Sénateurs du temps de Ben Ali), le Général Ammar (Rachid Ammar, chef d’état major), les membres du CSA (Conseil Suprême des Armées), Si Ahmed (Ahmed Friaa ancien Ministre de l’Intérieur) et Si Kamel (Kamel Morjane était encore le Ministre des Affaires étrangères) : Si Hédi ! J’ai décidé que Ben Ali ne vas plus rentrer en Tunisie !
H.B : « Etes-vous sûr de vous Si Ridha ? Avez-vous reçu des instructions d’une ambassade bien particulière ?
R.G : « Non Si Hédi ! C’est une décision personnelle ! S’il rentre, on sera obligé de le défendre et des milliers de vies tomberont !
H.B : « Faites le nécessaire Monsieur le Ministre »
R.G : « J’aurais besoin de vous Si Hédi ! J’ai proposé à Si Foued (Mebazaa) de passer à l’article 15 demain matin. Mais il ne veut pas entendre parler de ça. Il dit qu’il est malade. Mais on doit appliquer le texte de loi. Il faut qu’il occupe le poste de Président afin de fermer définitivement la porte devant un retour éventuel du Président Ben Ali. Essayez de le convaincre. Ici, il ne veut plus écouter personne. Appelez Si Hamed (Hamed Karoui est un ancien Premier ministre de Ben Ali) ; lui, il saura lui parler ».

Exclusif: l’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie
Analyse de ces échanges téléphoniques
Ce document parfaitement authentifié est d’une importance capitale. Nous savions déjà que Ben Ali ne s’est jamais enfui, qu’il y a été persuadé et contraint par le général Ali Seriati. Nous savons maintenant que Ben Ali voulait absolument revenir au pays. L’on comprend ici que c’est Ridha Grira qui a pris la décision d’empêcher Ben Ali de revenir. Mais a-t-il pris tout seul cette décision qui a fait basculer le destin de la Tunisie ? Nous pensons et nous affirmons que cette décision lui a été dictée par le général Rachid Ammar, même s’il en était le ministre. Mais Rachid Ammar lui-même, a-t-il agi tout seul ou sous instruction ? Nous soutenons et affirmons qu’il n’a fait qu’exécuter le « souhait » du Pentagone, pour ne pas dire l’ordre de Washington.
Si Rida Grira est le « sauveur » du pays, pourquoi donc a-t-il été arrêté, sous le Premier ministère de Béji Caïd Essebsi, en septembre 2011 ? Parce que, dès mars 2011, il n’a pas observé l’omerta. Sans doute par honnêteté intellectuelle et naïveté politique, il a commencé à parler aux médias des événements de janvier 2011, puisqu’il en était au cœur. Il a d’abord démenti la légende selon laquelle Rachid Ammar n’a jamais dit Non à Ben Ali pour réprimer la foule. Selon son propre aveu, c’est le cyber-collabos Yacine Ayari qui a lancé cette désinformation à partir de sa chambre de bonne à Bruxelles. Le démenti de Ridha Grira n’a évidemment pas plu au général Ammar, qui a fini par croire à ce mensonge qui a fait sa popularité auprès des Tunisiens. Grira a par la suite, toujours par médias interposés, accablé le général Ali Seriati dont il aurait donné l’ordre d’arrestation.
Notre thèse est par conséquent la suivante. Dès le 10 janvier 2011, sentant la crise s’aggraver et le pouvoir chanceler, plusieurs protagonistes se sont mis à rêver qu’ils pouvaient succéder à Ben Ali. Ces protagonistes sont principalement le général Ali Seriati et le général Rachid Ammar. Le premier a persuadé Ben Ali de quitter le pays, prétextant qu’il ne pourrait plus assumer sa sécurité. Il espérait ainsi créer un vide dont il aurait profité pour prendre le pouvoir. Le second a donné l’ordre d’empêcher Ben Ali de revenir, pour les mêmes raisons que Seriati. Il y avait donc deux coups-d’Etat en marche. Celui du général Ali Seriati et celui du général Ammar. Le premier de type endogène, et le second de type exogène (américain). Vous connaissez la suite : Ali Seriati a été arrêté le 14 janvier 2011, sous l’ordre de Rachid Ammar, avec l’appui des Etats-Unis, et non pas de Ridha Grira comme il le dit dans ce document.
Ce qui s’est passé le 14 janvier 2011 n’est donc pas une révolution, mais un coup d’Etat militaire, qui n’était pas planifié par les Américains, mais improvisé par les stratèges de la Maison Blanche qui suivaient de très près les événements dès leur déclenchement à Sidi Bouzid. Comment ce fait divers, l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, a-t-il pu prendre une telle ampleur nationale, régionale et même internationale ?
Il s’agit là d’une autre question, géopolitique cette fois-ci, qui implique en l’occurrence une véritable planification américaine qui a commencé dès 2003. Une planification dont les acteurs et les exécutants ne sont plus l’armée nationale ou la Garde républicaine, mais l’armée des cybers-collabos, formatés par les ONG-écran des services de renseignement américain, et qui ont fait la « révolution 2.0 » ! Nous y reviendrons avec détails, documents, preuves et noms à l’appui.
Source : tunisie-secret.com

De l’arme "nucléaire" au "CHAMP" : la technologie au service de la frayeur et de la destruction

De l’arme "nucléaire" au "CHAMP" : la technologie au service de la frayeur et de la destruction

Dans ce Monde que dominent la cupidité, l’égoïsme et la course effréné à l’enrichissement, la science et la technologie ont été détournées pour servir les minorités détentrices du Grand Capital qui inventent des armes funestes leurs permettant de menacer, de détruire et de tuer pour mieux assoir leur domination afin d’accaparer les richesses des autres.
Ils en sont arrivés même à dénier aux autres peuples le droit d’acquérir ces Sciences et ces Technologies.
On apprend que l’Armée américaine a testé récemment une nouvelle arme baptisée « CHAMP » (Counter-electronics High-Powered Microwave Advanced Missile Project). Il s’agit d’un missile qui émet des salves de micro-ondes permettant de rendre inopérant les équipements électroniques lorsqu’il est lancé sur localité donnée. Il peut ainsi neutraliser toutes les installations fonctionnant par l’électronique. En somme, de nos jours, toutes les usines, tous les réseaux de distribution d’électricité et d’eau, toutes les administrations, les télévisions, les hôpitaux etc. Une « grande » invention du siècle qui permet par l’électronique de détruire ou de neutraliser les inventions électroniques sans distinctions. Keith Coleman, le responsable du programme CHAMP, précise, sûrement avec fierté, que cette « technologie marque une nouvelle ère, dans la guerre moderne », estimant « Dans un proche avenir, cette technologie pourra être utilisée, pour rendre les systèmes électroniques et les données d’un ennemi, inutiles, avant même l’arrivée des premières troupes ou des avions ». Encore et toujours pour la guerre et les destructions. Ils n’ont que cela comme morale ! Sommes-nous arrivés aux limites de la science pour entamer la phase de l’autodestruction ?
Au fond, est-ce vraiment utile ? N’est- pas stupide et insensé d’investir des sommes colossales pour des armes destructrices, sous le prétexte de défense, sachant de « l’ennemi » finira par acquérir cette technologie ? En peu de temps ! Et après ? Cette hantise à vouloir faire encore plus puissant, plus performant ne devient-elle pas un handicap, car source et cause à plus d’hostilité, plus d’incertitudes, plus de tentions interétatiques, plus de conflits, plus d’ennemis et plus de dépenses ? La problématique est que chaque arme nouvelle mise au point par une partie devait être rivalisée immédiatement par l’autre. Dès lors, une compétition infernale se déroule pour la possession, en quantité et en qualité, de plus d’armes possible. Une arme devient dissuasive et moyen de pression ou de suprématie quand on en garde le monopole le plus longtemps possible, cependant elle finit toujours, surtout de nos jours où il n’y a presque plus de secret, par devenir un facteur d’insécurité collective par sa généralisation inévitable? Un petit exemple économique : Quiconque devient riche quand on lui donne un million de dollars, mais quand on en donne à tout le monde on crée un problème ; de l’inflation. C’est le cas de toutes les armes dites « dissuasives » créées jusque-là ! Que faire ? En inventer d’autres plus absurdes ? Faire assassiner les savants des autres, qui semble être le mode opératoire actuellement ? Le monde est arrivé à une phase historique de son évolution où personne ne peut avoir ni le monopole, ni la tutelle sur quoi que ce soit !
Comme à toute action répond une réaction, les choses ne sont pas simples, le monde n’est pas figé, l’être humain n’est pas amorphe ou stupide.
On croit toujours être le plus fort en inventant des techniques, procédés et armes plus performantes que l’adversaire dans l’objectif de le dominer, mais l’on omet toujours, dans cette volonté, la réplique de l’adversaire qui arrive toujours, surtout à notre époque, à acquérir très rapidement ces moyens pour les retourner contre l’adversaire. Il s’agit de choses scientifiques accessibles. Quand une idée se concrétise, il est facile de la reproduire. Au final, il s’agit d’inventions coûteuses qui seront, en peu de temps, à la portée des concernés visés ; et donc inutiles, car ne permettant pas d’atteindre les objectifs souhaités. Mieux, chez celui qui reproduit jaillit, en lui, l’idée de l’innovation, la sophistication du produit avec moins de temps et de moyens que l’inventeur « d’origine » ! Bref en croyant inventer des choses pour agresser et dominer les autres on n’a fait, en réalité, que leur lancer un boomerang ! Tout ce qui a été inventé comme arme dans le monde depuis l’antiquité a fini par être à la portée de tous, tôt ou tard. De nos jours, très tôt, parfois aussitôt que l’inventeur commence son application ou sa démonstration sur le terrain. La dernière preuve est le drone ‘secret’ américain, le RQ 170 de récente technologie, détourné par l’Iran et… certainement reproduit. « À malin, malin et demi » dit-on. On trouve, en effet, toujours plus habile que soi ; quel que soit notre force !
Les Occidentaux, en particulier les américains dépensent toujours plus dans l’armement en se justifiant par des raisons sécuritaires. Ce principe de sécurité qui guide et détermine leurs programmes militaires sous les titres entre autres « bouclier anti-missiles » et de « satellites espions » traduit, en fait, une crainte abyssale quant à la nature de la réaction de ceux qu’ils ne cessent de menacer ou d’agresser. Que de « traités » de « conventions » et autres pour rassurer, atténuer les tensions et inquiétudes, mais ils restent insuffisants car volatiles devant les tentations et les appétits voraces des trusts.
La sécurité s’assure par la bonne volonté et les bonnes actions et non par les provocations, les hostilités ou les ‘guerres’ par satellites interposés.
La sagesse aimerait que les centaines de milliards dépensés soient utilisées pour le bien de l’humanité et non pour sa destruction ! « La véritable force commence par la sagesse. » (Jean Van Hamme).
Par Djerrad Amar

Populariser les « biens communs » pour sortir de la crise

Cybercitoyenneté

Populariser les « biens communs » pour sortir de la crise

INITIATIVE Le marché ou l’État ? Une troisième voie se dessine depuis quelques années qui permet d’entrevoir un dépassement de cet antagonisme : la mise en commun de biens naturels et immatériels. L’association Vecam, impliquée dans la cybercitoyenneté, milite pour la mise en réseau des acteurs francophones des biens communs.
Aperçu de l'affiche de sensibilisation au logiciel libre pour l'éducation. Crédit Antoine Bardelli. Source Wikimedia Commons
Aaffiche de sensibilisation au logiciel libre pour l’éducation. Crédit Antoine Bardelli. Source Wikimedia Commons
Notre monde secoué de crises ne peut se réduire à une lecture binaire : le marché contre l’État. D’autres manières de penser le développement existent, plus respectueuses des humains et de la planète, plus créatives que celles mises en œuvre par nos structures représentatives, et plus coopératives que compétitives. Ces autres manières passent notamment par la promotion, la diversification et la défense des biens communs.
Tel est le crédo de l’association Vecam (Réflexion et action pour l’internet citoyen), créée en 1995, qui lance un « Appel pour la constitution d’un réseau francophone autour des biens communs ».
Valérie Peugeot Vecam
Valérie Peugeot, présidente de Vecam.
Les biens communs, ce sont les ressources que l’on souhaite partager et promouvoir, que celles-ci soient naturelles (une forêt, une rivière, la biosphère), matérielles (machine-outil, imprimante) ou immatérielle (connaissance, logiciel, ADN d’une plante ou d’un animal). Il s’agit aussi des formes de gouvernance associées à ces ressources, qui vont permettre leur partage, leur circulation ou leur protection. C’est une approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété.
Vecam souhaite « donner plus de cohérence et de visibilité au thème des communs et le faire rentrer dans le champ politique ». A son initiative, un réseau des initiatives francophones sur les communs et des personnes qui les portent s’est constitué. Une première rencontre a eu lieu le 26 septembre 2012 dans les locaux de la Fonda à Paris.

Un mouvement international de « commoners »

Beaucoup de personnes, de groupes et de réseaux travaillent chacun à leur manière et dans leur domaine autour de la question de ces « communs ». L’essor d’internet a été une formidable opportunité pour ces acteurs, qui peuvent désormais se fédérer en quelques clics. L’encyclopédie en ligne Wikipédia est sans doute l’un des plus bels exemples de partage d’un bien commun, le savoir, réalisé de toutes pièces par les citoyens (voir notre encadré). Une autre initiative, comme Open Source Ecology (OSE), réseau de fermiers, d’ingénieurs et de promoteurs du bien commun, travaille à la production d’un kit de démarrage d’une nouvelle civilisation, grâce à plateforme technologique ouverte qui permet la production aisée des 50 machines industrielles nécessaires pour construire une petite civilisation avec tout le confort moderne. Des groupes, partout dans le monde, développent des plans sous licence libre et construisent des prototypes qui font partie du bien commun.
Un mouvement international des promoteurs des biens communs, ou « commoners » en anglais, est en construction depuis quelque temps. Une première rencontre internationale s’est tenue en novembre 2010 à Berlin. Une seconde est prévue, toujours à Berlin, en mai 2013.
Ces rencontres ont pour objectif à la fois de mettre en réseau ces différents acteurs et de penser les questions théoriques auxquelles les biens communs sont confrontés : passage du local au mondial, modèles économiques des biens communs, formes de régulation juridique, sociale et politique, relations avec les puissances publiques ou le marché…

La pensée d’Elinor Ostrom

Elinor Ostrom
Elinor Ostrom. © Holger Motzkau 2010, Wikipedia/Wikimedia Commons (cc-by-sa-3.0)
Vecam travaille depuis plusieurs années autour de ces questions, notamment à travers des publications (les livres “Pouvoir Savoir : Le développement face aux biens communs de l’information et à la propriété intellectuelle » et “Libres savoirs : Les biens communs de la connaissance – produire collectivement, partager et diffuser les connaissances au XXIe siècle », des rencontres en France et au cours des forums sociaux mondiaux, et la mise en place d’outils de mutualisation comme les plateformes bienscommuns.org et remixthecommons.org.
« Notre association est constituée de cinq bénévoles permanents et du réseau, explique sa présidente Valérie Peugeot. Au départ, nous étions plutôt orientés vers l’entreprenariat social. Aujourd’hui, nous sommes recentrés sur les questions liées aux nouvelles technologies de propriété intellectuelle et de vie privée, qui sont très structurantes dans les changements sociaux. Nous avons travaillé tout particulièrement sur la pensée d’Elinor Ostrom, chercheure américaine en sciences politiques qui travaillait [elle est décédée le 12 juin 2012, ndlr] sur les Communs et qui reçut le prix Nobel d’économie en 2009 ».


La carte conceptuelle du logiciel libre. Illustration René Mérou, Wikimedia Commons
« On peut citer ainsi le mouvement des logiciels libres ; celui des scientifiques défendant l’accès libre aux publications de recherche ; les paysans opposés à la mainmise sur les semences ; les associations de malades œuvrant pour la prééminence du droit à la santé sur les brevets de médicaments ; les bibliothécaires partisans du mouvement pour l’accès libre à la connaissance ; les auteurs et interprètes qui décident de placer leurs travaux sous le régime des « creative commons » ; les rédacteurs de projets collectifs qui construisent des documents partagés sous un régime de propriété ouvert, garantissant la non appropriation privée, à l’image de Wikipédia ou de Music Brainz ; ce sont même des organismes publics qui partagent leurs données pour des usages libres, commela BBC pour la musique et les vidéos, ou PBS le grand réseau de radio public des Etats-Unis. Avec l’internet, cette notion des Communs de la connaissance connaît à la fois un profond intérêt scientifique et pratique, mais voit aussi un nouveau terrain d’expérimentation. »
Hervé Le Crosnier, Vecam.

Le crime en col blanc, activité d'entreprise depuis 1866 (Bakchich)

mar, 30/10/2012 - 08:45

Le crime en col blanc, activité d'entreprise depuis 1866

Un ancien flic anglais s'est laissé aller à un pensum sur la criminalité en col blanc. Bakchich n'a fait qu'assurer sa traduction. Edifiant.
«Où que vous alliez, quels que soient les entrepreneurs que vous rencontrez, au cours des 3 années écoulées ce sont partout les mêmes histoires et les mêmes lamentations : malhonnêteté, mensonge et ce que l’on peut qualifier en termes simples, d’abus de confiance dans les limites de la loi…»
Non, il ne s’agit pas d’un commentaire récent recueilli sur un site Web. C’est extrait d’un éditorial publié en 1866 par la revue Temple Bar – Le Magazine Londonien pour les lecteurs des villes et des campagnes. Ce fut écrit à une époque où l’Angleterre connaissait une vague d’offres frauduleuses pour des actions de sociétés ferroviaires. Ça reste d’actualité.
Il existe une tendance chez les commentateurs modernes bien informés tout comme chez certaines personnalités politiques, à affirmer que les régulateurs de la finance devraient manifester une volonté accrue d’engager des actions pénales contre les acteurs de ce secteur dont les actions ne devraient plus être seulement considérées comme de la simple négligence ou de l’incompétence.
Justice de classe
Je n’ai jamais compris pourquoi les criminels « en cols blancs » devraient bénéficier d’un traitement d’exception, même s’il est avéré que tel est le cas depuis plusieurs années. Le phénomène a été relevé pour la première fois dans un ouvrage du criminologue américain Edwin Sutherland (« le crime en col blanc ») publié en 1949, et dans lequel il observait :
« Il existe un biais indéniable de l’administration de la justice criminelle en faveur des affaires et des activités professionnelles qui ne s’applique qu’aux groupes socio-économiques supérieurs… »
Dans « le Crime en Col Blanc », Sutherland développe la thèse selon laquelle le comportement de membres « respectables » des classes socio-économiques supérieures, présentent fréquemment tous les attributs du crime, bien qu’il soit rarement considéré comme tel. Une situation née dit-il, de la tendance observée au sein des systèmes de justice criminelle des sociétés occidentales, qui favorisent certains groupes disposant d’une puissance économique et politique avérée au préjudice d’autres, notamment les pauvres sans qualification qui constituent le gros de la population criminelle. Avant d’ajouter :
« Cependant plus important encore, est l’homogénéité culturelle des législateurs, juges et autres administrateurs avec les entrepreneurs. Le législateur admire et respecte l’entrepreneur ; il ne peut l’imaginer sous les traits d’un criminel. Les entrepreneurs ne correspondent en rien au stéréotype populaire du « criminel ».
Un autre sociologue américain, William Chambliss voit les choses de manière un peu différente :
« La raison pour laquelle nous ne parvenons pas à comprendre la criminalité en affaires, est que nous mettons le crime dans une catégorie radicalement séparée des affaires. La plupart des crimes n’entrent pas dans une catégorie distincte ; c’est d’abord une activité d’entreprise… »
Au mépris de lois
Dans le cadre de ses recherches, Sutherland a découvert que le criminel en « col blanc » ne craint pas les régulateurs dont il considère les actes comme un malheureux interlude, sans que ces derniers n’aient les moyens véritables de mettre un terme à ses agissements. Sutherland a constaté que le travail des régulateurs est considéré comme la partie bureaucratique du processus gouvernemental, et non comme disposant d’un statut propre de nature à dégrader l’image du criminel aux yeux de ses pairs :
« Les criminels en col blanc ont l’habitude d’éprouver et d’exprimer un mépris des lois, du gouvernement et des régulateurs, comparable à celui des voleurs professionnels pour les forces de l’ordre et les juges. Les businessmen croient de manière très caractéristique que la meilleure des situations est celle ou les contraintes gouvernementales sont les plus faibles… »
C’est confirmé par ma propre expérience des criminels en col blanc à la Police Métropolitaine et à la FIMBRA. Ce constat s’est trouvé renforcé par les recherches académiques que j’ai entrepris. Elles visaient à déterminer si un verdict de culpabilité avait un impact significatif en termes d’exclusion de la communauté financière. Un criminel de la finance m’a confié un jour assez crûment que les fautes commises dans son secteur seraient toujours traitées de manière différente des autres crimes.
La loi se planque derrière le marché
Dans ce qui peut être aujourd’hui considéré comme le débat le plus complet sur la criminalité financière du 19ème siècle, George Robb (1992) relève la difficulté des systèmes législatifs et judiciaires à s’impliquer dans la différenciation sociale du traitement des criminels en col blanc :
« Depuis la moitié du 19ième siècle jusqu’aux premières décennies du 20ième, la loi a opposé peu d’obstacles aux criminels en col blanc, s’en remettant à la liberté du marché pour s’autoréguler et éliminer les entrepreneurs douteux. Cette vision libérale a été entretenue par les tribunaux qui accordaient peu d’intérêt aux fraudes en affaires et traitaient les criminels en col blanc avec une certaine mansuétude. Pendant toute cette période, les perceptions culturelles de la « criminalité » demeuraient concentrées sur les « classes dangereuses », les inconduites de l’élite étant considérées comme un problème social mineur ».
Il a souligné que les peines les plus lourdes pour les crimes en « col blanc » étaient invariablement réservées aux employés s’étant rendus coupables de petites escroqueries minables plutôt qu’aux entrepreneurs les plus en vue, attirant notre attention sur un autre facteur explicatif de cette mansuétude :
« Une autre explication des peines mesurées infligées à la plupart des criminels en col blanc réside dans le sentiment que la honte et la flétrissure sociale constituent des peines suffisantes pour les membres des classes moyennes. L’exclusion sociale était considérée comme une sanction plus grave que l’emprisonnement…Pour les criminels en col blanc, la prison était ressentie comme un moindre mal par comparaison à leur sentiment personnel de honte et leur perte de statut social »
J’ai voulu vérifier par moi-même l’importance du facteur d’exclusion pour un homme d’affaires reconnu coupable de crime. Mes recherches visaient à déterminer la manière dont des entrepreneurs réagiraient à l’annonce de soupçons puis d’une condamnation pour délit d’initié (une question de régulation à leurs yeux), par opposition à un vol (un crime à leurs yeux).
Une condamnation sociale?
Même pas...
En pratiquant de la sorte, je souhaitais vérifier l’hypothèse de Sutherland selon laquelle un manquement à un règlement est considéré comme moins grave qu’un crime et n’impliquait donc pas le même degré d’exclusion sociale et des milieux d’affaire.
Au moyen d’un questionnaire remis à 93 acteurs du secteur des services financiers, je leur ai posé les questions suivantes :
« quelqu’un travaillant dans une autre société avec laquelle la vôtre a entretenu des relations pendant des années, est décrit par un journal sérieux comme s’étant rendu coupable de délits d’initié. En quoi cela peut il affecter vos relations sociales avec lui ? »
Les conclusions ont été que dans des relations d’affaires, la condamnation d’un crime place la personne condamnée dans une position unique aux yeux des acteurs financiers avec lesquels il entretient des relations professionnelles, par contraste avec la position sociale qu’il occupe. Il en résulte qu’alors que les praticiens de la finance sont prêts à accepter des infractions aux codes sociaux, ce que démontre le pourcentage plus élevé de ceux qui acceptent de maintenir leurs relations sociales avec une personne condamnée, il n’en est pas de même au plan professionnel où la grande majorité refuse de maintenir des relations avec une personne condamnée. J’estime donc que les chiffres renforcent l’hypothèse de Sutherland selon laquelle la rupture des codes professionnels est jugée plus grave que celle des codes sociaux.
Plus globalement, les chiffres confortent la théorie selon laquelle les acteurs de la finance estiment ne pas avoir grand chose à craindre des actions des régulateurs car, quelle qu’en soit l’issue, la peine infligée ne conduit jamais à une exclusion du secteur financier. Les amendes n’affectent en rien les individus dans les banques ; seuls les actionnaires en ressentent les effets.
Cependant, au delà de cela, demeure la question d’une condamnation pour ce qu’il convient de désigner comme « un crime ordinaire ». Il place immédiatement le fautif parmi les simples mortels et son impact en termes d’exclusion a été amplement démontré. Une condamnation criminelle représente la meilleure voie vers la porte marquée « sortie » et elle signifie que la personne condamnée ne pourra jamais revenir à la City car personne n’acceptera plus de travailler avec elle dans l’avenir ou de l’employer.
Espèce protégée
Espérons que nous ne devrons plus subir les suppliques des régulateurs selon lesquelles il y d’autres méthodes bien meilleures qui auraient des effets dissuasifs accrus pour réguler la finance ; il n’en existe pas ! De plus, les condamnations pénales permettent la saisie d’actifs et des voies d’exécution facilitant la récupération de gains injustifiés. Le produit des crimes peut, par définition, être blanchi mais toute personne qui aurait facilité leur distribution ou leur dissémination peut faire l’objet de plainte pour blanchiment.
C’est pour toutes ces raisons que nous devons insister auprès du gouvernement, afin qu’il procède à un examen urgent des pouvoirs dont disposent les régulateurs pour engager des actions pénales, et afin que leurs relations avec le Serious Fraud Office et le Parquet soient améliorées dans le sens d’une flexibilité accrue, de telle sorte que nous voyons d’avantage de banquiers agrippés à la barre du tribunal d’Old Bailey.
Je crois fermement que quelques plaintes bien choisies et des condamnations enverraient une telle onde de choc dans les rangs des financiers arrogants et gâtés, qu’ils perdraient rapidement l’impression erronée qu’ils constituent une « espèce protégée ».
Traduction de l’article du 20/10 de Rowan Rosworth-Davies, (Rowans-blog.blogspot.co.uk) auteur de « Fraud in the City : too good to be true » (Penguin 1988) ancien célèbre enquêteur en chef de la Fimbra (Financial Intermediaries Managers and Brokers Regulatory Association) et ex-enquêteur à la Fraud Squad de Scotland Yard.
On lira du même auteur :
le 12/10 : « Les raisons pour lesquelles nous ne devons manifester aucune sympathie pour les banquiers et pour lesquelles il est nécessaire de les critiquer régulièrement »
le 14/10 : « Les raisons pour lesquelles les américains doivent engager des poursuites contre la HSBC s’il est établi qu’elle a commis de nouveaux actes de corruption et de blanchiment de capitaux »

Le business de la xénophobie en plein boom (Basta!)

Sécurité privée

Le business de la xénophobie en plein boom

Par Nolwenn Weiler (30 octobre 2012)
La lutte contre l’immigration est le nouveau marché en vogue pour les sociétés de sécurité et d’armement. Dans un livre, la juriste Claire Rodier décrypte le boom de cette « xénophobie business ». Où l’on apprend que les sociétés privées, appuyées par la Commission européenne, investissent des dizaines de millions d’euros dans des technologies anti-migrants, que GDF-Suez, via une filiale, gère des centres de rétention… Entretien.
Basta ! : Lorsque le business de l’immigration est évoqué, c’est le plus souvent pour pointer du doigt les « passeurs ». Qui d’autre profite de la sécurisation des frontières ?
Claire Rodier [1] : Les discours des responsables politiques sur les « affreux passeurs » sont une façon pour les États de se dédouaner, comme si ceux qui font passer les frontières moyennant finances étaient les seuls responsables de ce qui arrive aux migrants. D’autres « acteurs économiques » profitent de ces politiques de contrôle des frontières, en particulier les sociétés de sécurité. C’est un marché qui ne cesse de croître depuis plus d’une décennie. En 2009, le chiffre d’affaires de la « sécurité globale » est estimé à plus de 450 milliards d’euros, ce qui représente une progression annuelle de plus de 10% en moyenne. Aux côtés de la lutte contre le terrorisme et de la sécurisation des lieux sensibles, comme les aéroports, on trouve la protection des frontières contre l’immigration désignée comme clandestine.
Les entreprises de sécurité organisent un « salon mondial de la sécurité intérieure des États », Milipol, en région parisienne. Le marché de la sécurité intérieure détrônerait-elle l’industrie de l’armement ?
On observe un glissement progressif du marché de l’armement militaire vers le secteur civil, où le marché de la lutte contre l’immigration est très porteur. Le salon Milipol a été organisé au départ par des entreprises françaises, soucieuses de se doter d’un outil de communication à destination d’un marché en pleine expansion. Leur objectif est de développer une véritable industrie européenne de la sécurité en mesure de concurrencer les pionniers que sont les États-Unis et Israël. Lancé fin 2010, le projet Oparus rassemble plusieurs entreprises européennes – BAE systems (Grande-Bretagne), Dassault Aviation (France), EADS (France et Allemagne), Sagem (France), Thales (France) – pour élaborer une stratégie commune d’exploitation des drones pour la surveillance des frontières terrestres et maritimes. Le projet est financé à hauteur de 1,19 million par le département recherche et développement de la Commission européenne.
L’argent public finance donc des recherches privées, à but lucratif. Ce business est-il plus largement soutenu ?
En 2007, Franco Frattini, alors commissaire européen chargé de la Justice et des Affaires intérieures, affirme que « la sécurité n’est plus un monopole des administrations mais un bien commun, dont la responsabilité et la mise en place doivent être partagées entre le public et le privé ». Par bien commun, il faut entendre « partage du gâteau ». Cela va au-delà d’une stratégie de lobbying auprès de tel ou tel parlementaire. C’est un travail de fond, en particulier dans les enceintes institutionnelles dédiées à la recherche. Les industriels y côtoient les décideurs politiques, ce qui leur permet de récupérer de l’argent pour mener des recherches grâce auxquelles ils vont faire évoluer leurs produits.
Dans un second temps, ils seront bien placés pour répondre aux appels d’offres des États et obtenir des marchés. Le parti pris du recours à la technologie de pointe est un facteur d’obsolescence rapide du matériel utilisé, donc de nécessité de son renouvellement. Un nouveau système de surveillance maritime, qui associe les forces armées maltaises, des sociétés privées et l’université de Las Palmas aux îles Canaries, repose par exemple sur des balises flottantes dotées de caméras infrarouges et d’hydrophones pour détecter les sons sous l’eau. Il est censé identifier les embarcations illégales. Budget total prévu pour la seule phase d’élaboration du dispositif, subventionnée par l’Union européenne : 5 millions d’euros.
La sécurité des frontières serait-elle en voie de totale privatisation ?
En France, nous ne connaissons pas encore une privatisation à tout va. Nous ne sommes pas aux États-Unis ou en Grande-Bretagne où le tournant libéral a été très sévère à partir des années 80. Ici, la délégation de prérogatives régaliennes, comme la sécurité, est souvent une étape plus difficile à franchir. Mais la Commission a récemment révisé les seuils communautaires, à partir desquels une procédure européenne s’impose dans la commande publique. Les marchés liés à la sécurité vont donc, de plus en plus, s’ouvrir aux partenaires européens.

En 2011, les résultats d’un appel d’offres lancé par le gouvernement italien pour la gestion de deux centres de rétention a été remporté par Gepsa, une filiale de GDF-Suez [2]. C’est la première incursion hors du territoire national de cette entreprise française qui est l’un des principaux partenaires de l’administration pénitentiaire. Gepsa prend également en charge pour le compte du ministère de l’Intérieur quatre centres de rétention administrative. Cette privatisation permet la dilution des responsabilités. L’État déléguant n’est plus vraiment responsable de ce qui s’y passe. Sauf éventuellement, de mettre fin au contrat d’une entreprise qui exagèrerait un peu trop. Mais la responsabilité de ceux qui sont en première ligne est très ténue. La justice britannique a récemment décidé qu’il n’y aurait pas de poursuites pénales contre les responsables de la mort de Jimmy Mubenga, un angolais décédé par asphyxie lors de son refoulement de Grande-Bretagne.
A quoi sert l’agence européenne de contrôle des frontière, Frontex ?
Au départ, Frontex était chargée de coordonner les initiatives entre États membres en matière de contrôles extérieurs. Il s’agissait par exemple de ne pas envoyer deux patrouilles, l’une italienne, l’autre grecque, pour surveiller un même endroit sur l’Adriatique. C’est une entité susceptible d’être une interface entre les polices. Au nom de ce principe, le directeur de Frontex peut toujours dire qu’il n’est pas responsable des agents qui interviennent puisqu’ils sont mandatés par les États membres ! Frontex coordonne. Voilà pour l’affichage. En réalité, l’agence a un rôle d’acteur plus que de coordonnateur. Elle a de plus en plus de pouvoirs d’initiative, et a toute autonomie pour dire aux États membres où il faut intervenir, avec combien d’hommes et quel type de matériel. Cela permet ensuite de mobiliser des flottes, d’acheter des avions, des hélicoptères ou des bâtiments. Son budget a connu une croissance exponentielle passant de 6 millions d’euros en 2005 à 86 millions d’euros six ans plus tard. En 2011, le Parlement a voté un complément de 43,9 millions d’euros « en raison d’une augmentation considérable des activités opérationnelle de l’agence ». Qui fait quoi ? Et qui est responsable de quoi ? Personne ne le sait vraiment. Frontex est une caricature de la dilution des responsabilités.
Quel est l’impact de cette militarisation des contrôles aux frontières sur les migrants ?
Ils ont des effets concrets en terme de déplacements des trajectoires de migration. Depuis environ 8 ans, il y a un glissement des migrants de l’ouest vers l’est : ils essaient d’entrer en Europe par sa frontière méridionale. Cela correspond à des points de verrouillage successifs. Mais ces effets ponctuels ne remettent pas en cause les franchissements des frontières. On connait des gens qui sont passés cinq, six, dix fois entre la Tunisie et l’île de Lampedusa (Italie). C’est dire le peu d’effets sur la volonté de passer des migrants. Mais on continue d’expliquer aux populations européennes qu’il faut des systèmes de protection des frontières. C’est pourquoi je dis que le but, c’est plus la mise en place des dispositifs eux-mêmes que le fait d’empêcher les gens de passer.
Propos recueillis par Nolwenn Weiler
Photos : source
Lire aussi : 14.000 personnes sont mortes aux frontières de l’Europe

Notes

[1] Claire Rodier est membre du Gisti et du réseau Migreurop
[2] Gepsa est une filiale du groupe Cofely qui appartient à GDF Suez

Black Swan : le nom de code pour un éclatement de la zone euro (Le journal du siècle)


Black Swan : le nom de code pour un éclatement de la zone euro

« BLACK SWAN. » C’est le nom de code donné par François Baroin à une réunion secrète qu’il a organisé en novembre 2011 à Bercy pour envisager un « scénario cauchemar », une sortie de la France de la zone euro.


Dans son livre « Journal de crise », François Baroin révèle qu’une réunion secrète a eu lieu à Bercy l’an dernier, pour évoquer un scénario catastrophe : l’éclatement de la zone euro. Nom de code de cette rencontre « Black Swan ».
L’ancien ministre de l’Economie François Baroin publie un livre qui commence déjà à faire du bruit. « Journal de crise », c’est son nom, est un carnet de bord embarqué dans les couloirs de Bercy. Le récit de son passage au Budget et aux Finances, de mars 2010 à mai 2012, au cœur de la crise de la zone euro. Et il y parle notamment d’une mystérieuse réunion.
Pas de trace, pas de documents ! La réunion était totalement secrète…à tel point que François Baroin reconnaît lui-même qu’il ne prenait aucune note.
L’ancien ministre laisse imaginer la scène. En novembre 2011, la crise de la zone euro est à son paroxysme. « L’Union européenne est dans le cyclone », écrit-il dans son livre Journal de crise. Trois personnes de confiance assises dans son bureau. Nom de code de la rencontre, Black Swan, en référence au livre qui a théorisé la puissance des évènements imprévisibles. Interdiction aux participants de mentionner ne serait-ce que l’existence de ce rendez-vous, même à ses proches.
« Chacun sait que l’objet seul de la réunion, s’il était connu, pourrait avoir des conséquences désastreuses. »« Il s’agissait d’imaginer l’hypothèse la plus sombre de notre histoire économique moderne », à savoir le scenario d’un éclatement de la zone euro: sortie de la Grèce de la monnaie unique et effets domino sur l’économie française. C’est la première fois qu’un responsable politique français admet avoir travaillé sur cette hypothèse.
Sources : Le Lab / L’Express / Le Journal du Siècle
 

FAUT-IL RÉHABILITER LA PROFESSION D'HERBORISTE ?

FAUT-IL RÉHABILITER LA PROFESSION D'HERBORISTE ?

  • Editeur de l'actualité : Newring
Faut-il réhabiliter la profession d'herboriste ?

Alors que la demande de produits phyto n'a jamais été aussi forte en France, les quelque quinze herboristes encore en activité sont tour à tour traduits devant la justice pour exercice illégal de la pharmacie.
Le diplôme d'herboriste n'existe plus depuis 1941 (il a été supprimé sous Vichy).
En outre, la profession est réglementée par un texte de 2008, transposition d'une directive européenne de 2004, qui fait la part belle aux pharmaciens. Un nouveau texte en vigueur depuis le 1er avril 2011 soumet tous les produits à base de plantes à une autorisation de mise sur le marché (AMM), comme les médicaments conventionnels.
Désormais seuls les pharmaciens sont habilités à vendre les plantes médicinales tandis que les herboristes doivent se limiter à une liste de 148 plantes sur 450 habituellement commercialisées.


Faut-il laisser disparaître le métier d'herboriste ou au contraire le réhabiliter comme ailleurs en Europe ?

Tornade de licenciements en vue (blogapares)

Tornade de licenciements en vue

1x1.trans Tornade de licenciements en vue
© Agoravox
Un choc de , ils ont dit. En voilà une formidable mise en pratique. Les grandes entreprises sont hors Société, refusent leur responsabilité sociétale. Mais lorsqu’il s’agit de réclamer des subventions, des aides, des niches, des routes, des infrastructures… Alors là, vive l’Etat, vive la collectivité. Qu’on se le dise.

Par Les Moutons enragés:
« Tout part en vrille à une vitesse que je n’ai vue qu’en 2008. Confidence d’un directeur financier en liaison avec les PME françaises « je vois clairement une dégradation majeure du chiffre pour novembre, décembre et janvier; tout le monde a de plus en plus de mal à payer. De plus, les dépôts de bilan ont été en hausse de 50% en septembre et en octobre et ça va continuer ». LeTelegramme de Brest nous le confirme ici, 16 liquiditations et 6 redressements juste sur Quimperlé (merci aux lecteurs).

En plus des dépôts de bilan, les gens licenciés deviennent la charge, ou les salariés, du Pôle Emploi de leur pays, même si c’est pendant un « temps ». Le Ministre du Redressement Productif ressemble de plus en plus à ces bouts de stuc, à ces ornements qu’on colle à des faux plafonds pour donner l’illusion de la splendeur. Ainsi, Jean-Claude Debard, le PDG de Mitsubishi France, l’a même traité dans La Provence« d’Abruti Mental »: « Je ne comprends pas, ce ministre qui ne connaît pas ses dossiers de l’automobile qui représente 25% des revenus de la France et 10% de l’emploi dans notre pays, car il n’y a pas seulement les constructeurs mais aussi ceux qui travaillent par ou pour l’automobile directement ou indirectement. Cet abruti mental, ce débile, augmente les malus écologique, réduit la vitesse des conducteurs sur le périphérique et pourrit la vie des automobilistes, de toutes les origines sociales… Tous le subissent. Il est bête et ne comprend rien. Vous pouvez me citer sans vous inquiéter… Grâce à mes précédentes déclarations sur les chaines de télévision nationales, j’ai déjà un contrôle fiscal! ».Le problème en effet est que Montebourg ne sert à rien, ne redresse rien. Il brasse du vent, agite les feuilles, soulève de la poussière médiatique qui, invariablement, finit toujours par retomber, sans rien bouger… Le en France a augmenté de 50.000 personnes, et Angel nous dit « avec les gens radiés, ca fait donc plutôt du 100.000 de plus ». En Espagne, le chômmage est officiellement à 25% (Telegraph), le vrai étant entre entre 30 et 40%. Regardez bien les de la semaine passée, elle fait carrément peur. Je n’ai pas vu une telle liste sauf lors de la période noire de 2008. Le plus grave est que cela n’est que le début. Constat d’Ambrose Evans-Prithard: « All key measures of the eurozone money supply contracted in September and private credit fell at an accelerating pace, dashing hopes of a quick recovery from recession »lire ici.
- Dow Chemical va fermer 20 usines et licencier 5% de ses salariés soit 2400 personnes (CNBC) en particulier en Belgique et en Hollande- DuPont va virer 1500 personnes- Pfizer Canada licencie 300 salariés, lire ici merci à Isabelle- Credit va licencier 10.000 de ses banquiers dans le monde, lire ici le FT.- Coca Cola Europe va se débarasser de 500 personnes, lire ici- Nokia-Siemens-Networks se sépare de 17.000 salariés dans le monde entier, lire ici le FT.- Hewlett Packard Belgique va perdre 250 emplois, merci à Antoine, lire ici.- le « Darty » belge, Photo Hall, vient de tomber aussi et 350 personnes vont perdre leur travail, lire ici.- La Louvière et sa sidérurgie belge sont aussi frappés (lire ici) avec plan de départs de 600 personnes (merci à Marie-Christine)- Ford Angleterre va licencier 1.400 ouvriers en fermant les usines de Southampton et Dagenham, lire ici.- Ford Belgique à Genk va licencier 5.000 ouvriers ce qui veut dire que 5.000 autres perdront leur emploi chez tous les sous-traitants et entreprises connexes lire ici.- Electrolux ferme son usine pour la délocaliser en Pologne, 410 emplois vont sauter, lire ici.- Dans le Morbihan, 96 emplois disparaissent chez Cvo Plouhinec, lire ici Ouest France ici, merci à Scod.- Sunrise Suisse renvoie 140 personnes, lire ici.- Ex Libris, la chaîne de librairies suisse va fermer près d’un quart de ses magasins- Logitech Suisse renvoie 43 personnes de plus, lire ici – Planzer en Suisse vire 20 personnes suite à la délocalisation de Nespresso, lire ici (merci à Marie-Rose et Sylvain).Notre lecteur Stéphane nous dit « Il y a 15 ans, Renault fermait ses portes à Vilvorde. Il y a 13 ans, Opel fermait ses portes à Anvers. Aujourd’hui, on parle que Ford va peut-être fermer à Genk. Il va rester en Belgique: Audi (Forest) pour l’A1 (9% des ventes d’Audi) et Volvo (Gand) pour la V40 (25% des ventes de Volvo). Tout fou le camp!« . Et en France, le nombre de bénéficiaires du RSA a déjà augmenté de 14%, lire ici Le Parisien.Et dans la même logique Mr Tacchi a vu cette dépêche de Reuters sur « Des arrêts de production sont prévus en novembre dans plusieurs usines automobiles en France, y compris pour la première fois de l’année chez Toyota à Valenciennes, la demande continuant de chuter en Europe« . Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©www.jovanovic.com 2008-2012Lire l’intégralité de la revue de presse sur jovanovic.com« (28)

mardi 30 octobre 2012

L’arme du silence médiatique (Il Manifesto)


L’art de la guerre

L’arme du silence médiatique (Il Manifesto)


On dit que le silence est d’or. Il l’est, sans aucun doute, mais pas seulement dans le sens du proverbe. Il est surtout précieux comme instrument de manipulation de l’opinion publique : si dans les journaux, dans les télé-journaux et dans les talk show on ne parle pas d’un acte de guerre, il n’existe pas dans l’esprit de ceux qui sont convaincus que n’existe que ce dont parlent les media. Par exemple, combien de gens savent qu’il y a une semaine la capitale du Soudan, Khartoum, a été bombardée ? L’attaque a été effectuée par des chasseurs bombardiers, qui ont frappé de nuit une usine de munitions. Celle qui, d’après Tel Aviv, fournirait les Palestiniens de Gaza. Israël est le seul à posséder dans la région des avions capables de frapper à 1900Kms de distance, d’échapper aux radars et de provoquer le blackout des télécommunications, capables de lancer des missiles et des bombes à guidage de précision depuis des dizaines de Kms de l’objectif. Des photos satellitaires montrent, dans un rayon de 700 mètres de l’épicentre, six énormes cratères ouverts par de très puissantes têtes explosives, qui ont provoqué des morts et des blessés. Le gouvernement israélien garde le silence officiel, en se bornant à affirmer que le Soudan est « un dangereux état terroriste, soutenu par l’Iran ». Par contre les analystes stratèges parlent, donnant pour sûre la matrice de l’attaque, soulignant que ce pourrait être un essai de celle des sites nucléaires iraniens. La requête soudanaise que l’Onu condamne l’attaque israélienne et la déclaration du Parlement arabe, qui accuse Israël de violation de la souveraineté soudanaise et du droit international, ont été ignorées par les grands media.
Le bombardement israélien de Khartoum a ainsi disparu sous la chape du silence médiatique. Comme le massacre de Bani Walid, la ville libyenne attaquée par les milices « gouvernementales » de Misrata. Des vidéos et photos, diffusées via Internet, montrent d’impressionnantes images du massacre de civils, enfant compris. Dans un témoignage vidéo dramatique depuis l’hôpital de Bani Walid assiégé, le Dr. Meleshe Shandoly parle des symptômes que présentent les blessés, typiques des effets du phosphore blanc et des gaz asphyxiants. On a appris immédiatement après que le médecin a été égorgé. Il y a cependant d’autres témoignages, comme celui de l’avocat Afaf Yusef, que de nombreuses personnes sont mortes sans être touchées par des projectiles ou des explosions. Corps intacts, comme momifiés, semblables à ceux de Fallujah, la ville irakienne attaquée en 2004 par les forces étasuniennes avec des projectiles au phosphore blanc et des armes nouvelles à l’uranium. D’autres témoins parlent d’un bateau transportant des armes et des munitions, arrivé à Misrata peu avant l’attaque contre Bani Walid. D’autres encore parlent de bombardements aériens, d’assassinats et de viols, de maisons démolies au bulldozer. Mais leurs voix aussi ont été étouffées sous la chape du silence médiatique. Tout comme l’information que les Etats-Unis, pendant l’assaut contre Bani Walid, ont bloqué au Conseil de sécurité de l’Onu la proposition russe de résoudre le conflit par des moyens pacifiques.
Informations qui n’arrivent pas, et arriveront de moins en moins, dans nos maisons. Le réseau satellitaire mondiale Intelsat, dont le quartier général est à Washington, vient de bloquer les transmissions iraniennes en Europe, et le réseau satellitaire européen Eutelsat a fait de même. A l’époque de l’ « information globale », on ne doit écouter que la Voix de son Maître. [1]
Manlio Dinucci
Edition de mardi 30 octobre 2012 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/...
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
[1] Référence ironique à la maison de disques britannique His master’s Voice, fameuse en Italie surtout dans les années Trente. NdA.

URL de cet article 18129

Notre épargne est en danger (Blogapares)

Notre épargne est en danger
Voici un débat intéressant diffusé le 27 octobre dernier sur Média Investigation.com.
Si vous avez de l’, il est peut-être bon de penser à la mettre à l’abri ailleurs que dans votre banque.
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La troïka réclame encore 150 réformes à la Grèce (Blogapares)

La troïka réclame encore 150 réformes à la Grèce

1x1.trans La troïka réclame encore 150 réformes à la GrèceLa en est à presque trois ans d’. Et à leur huitième plan de écrasantes.
Depuis janvier 2010, les Grecs ont eu droit à des baisses ou gel des salaires, à des licenciement, à des suppressions d’aides et de subventions, au non remplacement de 4 fonctionnaires sur 5, à l’augmentation des taxes et des impôts, au relèvement de l’âge de départ à la retraite, à des privatisations à tout va, au gel des conventions collectives, au partiel puis au licenciement de 30 000 agents publics, Comment va-telle surmonter tout cela? Qui plus est, les Grecs ont été diffamés et vu des informations les plus folles courir sur leur train de vie dispendieux, alors que cela n’était vérité que pour quelques uns.
Les résultats? Courus d’avance pour les qui ne passent pas à la télé, sans doute parce qu’ils ne doutent pas que cette politique ne mène à rien de positif, si ce n’est à:
- l’augmentation de la dette qui ne cesse de croître (Dette 2009 : 127 % PIB , Dette 2010 : 143 % PIB Dette 2011 : 165 % PIB),
- l’accélération de la récession (2010 PIB : moins 2%, 2011 PIB: moins 4,80%),
-l’augmentation du chômage (12,6 % en 2010, 17,3 en 2011, 18,4 % début 2012, 25,1% en juillet 2012),
- la généralisée, des suicides, la montée de l’extrémisme, ….
L’austérité dans laquelle on enfonce les Grecs est sans retour. Mais c’est loin de suffire à la Troïka, qui chose incroyable, veut réclamer à la Grèce 150 réformes supplémentaires. Jusqu’où veut aller la troïka?.

Sans vouloir entrer dans des considérations historiques hasardeuses, on sait ce à quoi peut aboutir d »humilier un peuple.
On se demande si la Grèce n’est pas devenue un pays d’expérimentation ultra-libérale pour voir jusqu’où on peut aller. Les Grecs, rats de laboratoire? Allez savoir. Plus rien n’est à exclure.
Toujours est-il que les Grecs sont condamnés pour les dix à vingt ans qui viennent. L’Islande, L’Argentine, par une tout autre politique se sont relevés plus vite et plus fort. Mais ça la troïka n’en veut pas. Trop d’argent à perdre pour les spéculateurs et les « tyrannies privées », banques, multinationales et consorts.

« plus faciles, efforts sur le salaire minimum ou les privilèges professionnels… Athènes doit continuer à se serrer la ceinture pour satisfaire ses créanciers à en croire un rapport, cité par le Spiegel dimanche.
Les créanciers internationaux de la Grèce vont lui demander de mener à bien encore 150 nouvelles réformes de son économie au bord de la faillite, a rapporté dimanche l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Parmi les réformes supplémentaires figurent un assouplissement des lois sur le licenciement, un changement des règles sur le salaire minimum, et la suppression de certains privilèges professionnels. Citant une version non définitive du rapport des experts de la troïka des créanciers (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), le Spiegel précise qu’Athènes aurait deux ans de délai supplémentaire pour mener à bien les réformes qu’on lui a imposées, mais que ce retard coûterait de 30 à 38 milliards d’euros.
La Grèce a mené à bien 60% des réformes qu’on lui avait demandées, selon le rapport cité par l’hebdomadaire. Quelque 20% sont encore en discussion au sein du gouvernement, et les autres restent à programmer. Le rapport suggère également que les créanciers de la Grèce, y compris les autres pays européens, acceptent d’abandonner une partie de leur créance, ce qui reviendrait à faire financer le sauvetage de la Grèce par les contribuables de ces pays.
En revanche, la BCE ne peut pas renoncer à ses créances sur la Grèce, car cela reviendrait à un financement de ce pays par la BCE, ce qui est interdit par les traités européens, mais elle s’est dite prête à renoncer à tout bénéfice sur cette dette. Le rapport envisagerait également d’autres mesures, comme par exemple une augmentation automatique des impôts si les réformes ne sont pas appliquées dans les temps.
Cette version provisoire du rapport a été présentée jeudi à Bruxelles aux responsables qui préparent la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro, qui se tiendra mercredi par téléconférence. La Grèce doit persuader la troïka qu’elle a progressé suffisamment dans la mise en place des réformes pour que celle-ci débloque la tranche de 31,5 milliards de dollars de prêt dont la Grèce a besoin pour éviter la faillite.
Faute de ce versement, les coffres de la Grèce seront vides à la mi-novembre, a prévenu le Premier ministre Antonis Samaras. Le rapport final de la troïka devrait être publié au plus tard le 12 novembre, selon le Spiegel. »
Source: TF1 Economie

LA PREUVE EN CHIFFRES DE L'INDÉCENCE DES GRANDS PATRONS (Terre sacrée)

LA PREUVE EN CHIFFRES DE L'INDÉCENCE DES GRANDS PATRONS

  • Editeur de l'actualité : DAZIBAOUEB
La preuve en chiffres de l'indécence des grands patrons

Juste un petit mot pour dire mon écoeurement de voir dans le JDD de dimanche, 98 grands patrons jouer les pleureuses et lancer un appel à payer moins pour gagner plus.
C'est assez comique je trouve, quand on sait que :
• en 2012 les sociétés du CAC40 ont versé 37 milliards de dividendes à leurs actionnaires (source)
• en 2010 les sociétés du CAC 40 ont dégagé des bénéfices d'un montant de près de 83 milliards d'euros (source)
• la réduction de charges sociales dite "Fillon" coûte de 21 à 23 milliards d'euros par an à l'État (source)
• l'impôt sur les sociétés payés par les société du CAC 40 représente 8% de leurs bénéfices, loin du taux normal de 33% et alors que les PME en payent à un taux de 22% (source)
• 17 groupes du CAC 40 ne payent pas d'impôt sur les bénéfices (source)
• parmi les signataires figure le PDG de Sanofi qui voulait licencier 2500 personnes de son entreprise, ce qui sans l'intervention de Montebourg se serait fait, mais il y a encore malheureusement 900 suppressions de postes (source)
• en 2010 les allégements de charge ont atteint 30 milliards d'euros et augmenté de 55% entre 2001 et 2010 (source)
Voilà c'était juste ce petit coup de gueule avec des preuves factuelles que les grands patrons n'ont pas à se plaindre puisque ce sont eux et leurs groupes qui bénéficient le plus des largesses de 10 années de droite au pouvoir.
Car au final, cet appel est une critique des 10 années d'UMP au pouvoir puisque le PS n'a pour l'instant rien modifié.



Source : A Perdre la Raison


Un article de Melclalex, publié par dazibaoueb.com et relayé par SOS-planete

Ce post vous est transmis grâce au dispositif mis en place par l'équipe bénévole des lanceurs d'alerte de SOS-planete. Si vous jugez son contenu intéressant, n'hésitez pas à le partager au sein de votre entourage proche et virtuel (contacts, réseaux sociaux). Merci de participer concrètement, ou à votre façon, à cette tâche d'information et d'éveil des consciences, donc à la sauvegarde de notre planète vivante et de l'Humanité.